Dans son style éblouissant, Maurice Blin s’inspire de l’affrontement Mittal/Arcelor pour illustrer les défis que l’Europe et la France ont à relever et qu’il résume en 3 leçons :

  • La première, dans le domaine de l’économie où la compétition et l’impératif du progrès règnent sans partage. Elles (l’Europe et la France) doivent s’y soumettre et tourner le dos au sentiment de supériorité qui les a longtemps habitées. Cette règle s’étendra demain aux domaines de la politique, de l’administration ou de la culture.
  • La seconde leçon tient au rôle de l’Etat dans un Occident vieillissant. Pendant des siècles, il a répondu, particulièrement en France, à une éthique, on pourrait presque dire à une mystique, de la défense et de la protection du citoyen. Il lui a certes beaucoup demandé mais il lui a aussi beaucoup apporté. Or, un mal aujourd’hui le guette, à savoir la pression irrésistible que le monde va exercer sur une richesse économique dont l’Etat s’est longtemps nourri en France. Faute de moyens, il ne défend plus le présent qu’en hypothéquant un avenir qu’il parasite et compromet. Les emplois qu’il crée pour contenir le chômage, au lieu de l’enrichir, lui coûtent.
  • Dernière leçon. Contrairement à ce qu’un libéralisme sommaire a pu croire, l’économie reste dans la dépendance étroite de la politique. Lorsque l’Etat n’en respecte pas les règles, l’enserre dans un réseau de « précautions », de codes ou d’interdits, celle-ci immanquablement s’affaiblit. Il est alors contraint de renforcer sur elle sa protection et donc la dépendance où il la tient.

Sa tribune au format pdf en cliquant ici