1968 Moment mythique pour le manifestant idéaliste qui rêve de faire mieux dans l’art de la protestation que la génération de ses parents. Mais lui a-t-on dit qu’en juin, deux mois après, les Français, excédés par tant de désordres, de dégradations, de paralysie du pays envoyèrent à l’Assemblée Nationale une majorité historique de députés partisans du rétablissement de l’ordre, du respect, et de la responsabilité individuelle ? Il serait honnête de le rappeler à ceux qui laissent croire aux jeunes que le pouvoir en France se gagne par la rue.
1968 est un bon exemple, car le Chef de l’Etat d’alors était une figure historique : le Général de Gaulle, celui qui permit à la France d’éviter l’humiliation et qui la hissa au rang des vainqueurs d’une guerre horrible contre la tyrannie. Et pourtant cet homme, qui eut toutes les audaces, fut saisi par le doute au coeur de ce printemps agité de 1968. Au point qu’il disparut quelques heures pour se rendre en Allemagne consulter un militaire de haut rang sur d’éventuelles mesures de sauvegarde à prendre. Il eut le génie d’en appeler finalement au peuple pour lui demander de trancher entre les partisans d’une révolte étudiante qui n’en finissait pas et ceux qui souhaitaient que le pays se remette sérieusement au travail. La réponse fut d’une clarté cruelle pour les apprentis révolutionnaires d’une rue en folie. Les partisans du retour à l’ordre et à la raison furent plébiscités (362 sièges pour la majorité sur 485).
S’il est vrai que l’histoire ne se répète jamais exactement de la même façon, il est tout autant vrai que le désordre renvoie souvent le balancier violemment de l’autre côté.
Il serait raisonnable qu’élèves et étudiants reprennent leurs cours pour passer leurs examens, et que syndicats et gouvernement entrent en dialogue pour trouver les voies et les moyens d’une France plus compétitive, qui crée à nouveau des emplois et davantage de richesses à répartir.
Puis dans un an, tranquillement, sereinement, les électeurs choisiront la politique de leur choix pour la prochaine législature. Cela me semble la sagesse. S’entêter dans un conflit, c’est prendre le risque d’une aventure dont personne ne peut prévoir l’issue.
Si ça continue cela risque de se passer comme vous le dites.
Les français ont la mémoire courte ou alors ils n’ont pas connu cette époque et leurs connaissances en Histoire contemporaine est bien limitée. Et ceux qui la connaissent, à gauche, se gardent bien de le dire.
Comme ils oublient aussi de dire que ce sont eux, socialistes, qui ont envoyé plus de 30.000 jeunes français se faire tuer en Algérie. Je le sais, j’y étais avec le contigent.
L’issue est imprévisible parce que le début des émeutes, si émeutes il a, est lui aussi imprévisible.
Un petit retrait et tout le monde il rentre chez lui. Et après on peut discuter paisiblement entre partenaires sociaux. Gouverner avec des méthodes de hussards provoque naturellement une certaine tension en réaction dans le corps social.
j’approuve totalement votre mise au point, tout en pariant, à mon grand regret, sur aussi peu de bon sens du côté de Villepin que du côté des étudiants, chacun campant sur ses positions, lui parce que c’est le fond de son caractère, les jeunes parce que ce sont ceux-là même qui ont toujours obtenu de leurs parents ce qu’ils exigeaient en passant devant le "linéiare des enfants" dans le supermarché du coin lorsqu’ils étaient petits.
Monsieur Lambert,
Vos paroles fleurent bon la sagesse et la modération,et j’y souscris totalement.
Malheureusement,dans notre société déboussolée,l’adolescent est devenu roi,et par extension ,on lui autorise des prérogatives et des pouvoirs qu’il n’est pas capable d’assumer et de contrôler.
La jeunesse,à laquelle la gauche se targue de ressembler d’une manière emblématique (à l’image du festif J.LANG atteint du syndrome du jeunisme),est parcourue du même malaise que notre société actuelle,et la gauche l’a bien compris en attisant le côté "révolutionnaire" de celle-ci,espèrant ainsi provoquer un mouvement de révolte qui l’amènera au pouvoir rapidement.
Je le redis,car je côtoie professionnellement cette jeunesse:il est CRIMINEL de la part de la gauche de surfer sur cette pseudo vague de mécontentements vis à vis du CPE,alors qu’il ne s’agit en réalité que de se défouler,voire de se démarquer naturellement d’une vague "autorité" enfouie dans leur inconscient.
Le problème pour la droite restera posé jusqu’à ce que le législateur prenne des mesures de réglementation du droit de manifester pour des mineurs.
La gauche sait qu’elle joue gagnant sur tous les tableaux:ces gamins qui croient retrouver dans la "manif" un souffle nouveau d’expression créatrice,un semblant d’appartenance à un clan protecteur et compréhensif,comme les loups dans une meute, et qui se sont frottés aux CRS faisant d’eux des héros,sont aujourd’hui les otages de la gauche et demain leurs futurs électeurs.
La NSDAP en créant les Hitlerjugend,puis les communistes avec leurs pioniers en uniforme, savaient déjà que c’est par la jeunesse que l’on mobilise des forces prêtes à se sacrifier.
Et puis le jour où l’on appliquera la loi,toute la loi, sans jamais rien banaliser,peut-être que le parlement retrouvera un semblant de crédibilité.
Enfin,le jour où l’on voudra bien réviser "la fonction du syndicat" en lui interdisant de se substituer au parlement,seul acteur désigné pour modifier une loi imparfaite ,alors la France deviendra une vraie démocratie.
mr le sénateur
je comprend et partage votre avis
mais ne faut-il pas convenir que la
"droite" a déjà plusieurs fois cédé
à la pression de la violence de la rue
et que cela a créé des précédents ?
votre rappel de mai 1968 est incomplet
lors des fameux accords de "grenelle" ?
Parmi les négociateurs figurait Jacques Chirac,
alors jeune secrétaire d’État aux Affaires Sociales
à l’époque quinze jours ont suffit pour que le
gouvernement de droite "plie" entre le 10 mai 1968
jour de la fameuse "nuit des barricades" et le
25 mai 1968 jour du début des négociations…
Ensuite le Général de Gaulle avait pu éviter
le pire: que nous conseillerait-il aujourd’hui ???
"Il serait raisonnable qu’élèves et étudiants reprennent leurs cours pour passer leurs examens, et que syndicats et gouvernement entrent en dialogue pour trouver les voies et les moyens d’une France plus compétitive, qui crée à nouveau des emplois et davantage de richesses à répartir."
Sauf erreur de ma part, il n’appartient qu’au gouvernement de cesser de refuser le dialoguie auquel ont toujours été prêts les syndicats les plus réformistes, et auquel ce gouvernement a préféré les basses manoeuvres juridiques. Bien entendu, après plusieurs années de pratiques de déni de sa propre parole par l’état, notamment sur le plan financier, et des années de discours stimatisant l’attitude anti-sociale des syndicalistes en général, le minimum attendu me semble être des gestes par lesquels ce gouvernement non pas s’engage, mais s’oblige.
Evidemment, le moyen le plus simple pour un gouvernement de s’obliger sans pour autant affaiblir l’état est de démissionner. Il est en effet bien évident qu’il sera plus crédible de négocier les derniers oukazes législatifs de la majorité avec un homme qui ne soit pas celui qui semble faire de trois lettres une question de principes.
les federations soit disant etudiantes se reclament d’un manque de democratie dans le cpe alors que eux méme ne la respectent pas en n’acceptant pas de lever le blocus de la fac de caen alors qu’un referendum organisé demande la levée de ce blocus par 57 % de votant , bizarre bizarre personne ne parle que beaucoup de fac sont bloquées par des minorités qui ne cherchent qu’à faire des recuperations politiques ,
Comme vous aimez l’humour je vous fait un lien vers Maester :
maester.over-blog.com//ar…
Certes, vous avez entièrement raison en ce qui mai 1968, mais, moi, qui ai vécu ces évènements lointains, je ne retrouve rien d’équivalent en 2006 :
Le général de Gaulle était une figure historique qui bénéficiait d’un prestige exceptionnel : il avait le soutien des classes moyennes .
Les médias (surtout la télévision) sauf la presse (il faut être honnête) étaient complètement controlés par la majorité présidentielle de l’époque et l’opinion publique était plus malléable qu’aujourd’hui …
Les étudiants étouffaient, en tout cas c’est ce qu’ils ressentaient, sous une rigidité conformiste médiatique, sociétale et même sexuelle (oui, aussi …) .
Les gouvernants étaient trop vieux ou trop figés et ne comprenait pas la jeunesse .
Rien à voir avec ce qui se passe actuellement, ou l’élite politique ne bénéficie, surtout aux yeux des classes moyennes, plus d’aucune estime .
De Gaulle était considéré comme un homme intègre, désintéressé, peu sensible aux honneurs, aimant le pouvoir, certes, mais avec détachement, anti communiste mais peu dogmatique, un peu trop 19 ème siècle . Il était infiniment respecté .
Aujourd’hui, à qui voulez vous que les Français fassent confiance ? On sent tellement chez les postulants à la magistrature suprême, une ambition personnelle démesurée, un goût de la jouissance, du pouvoir, des honneurs et de la célébrité exacerbé …
En fait beaucoup d’entre nous, ressentent que les hommes politiques actuels, comme de mauvais amants, veulent prendre du plaisir égoïstement mais pas faire jouir les Français .
On avait le sentiment qu’avec De Gaulle, c’était strictement le contraire …
D’où mon pessimisme sur la situation actuelle .
mais, peut-être me trompé-je …
Cordialement,
Je ne comprends toujours pas pourquoi, Monsieur Lambert, on ne vous a pas confié plus longtemps des responsabilités ministérielles alors que toutes vos analyses sont limpides, simples, responsables. Oh, je sais, vous étiez supposé trop Sarkosiste pour M. Chirac, mais, contrairement à nombre de vos collèges sortis du gouvernement, vous semblez d’une grande indépendance dans ces luttes de clans. Puis vos relations avec les socialistes sont bonnes. Vous figurez encore en bonne place dans le Nouvel Observateur de cette semaine. Décidément Jacques Chirac aura tout raté. Pour ce qui vous concerne, restez disponible, on a besoin de vous.
Monsieur Lambert, vous me faîtes vieillir avec vos mots d’ordre, entre le "pas d’alternative" et le "soyez raisonnable, rentrez dans le rang". D’autant que ce conflit a été provoqué volontairement par un prétendant à la présidence qui lui ne peut pas attendre sereinement les élections ?
d’accord avec Volpone dans son analyse en ajoutant que les buts de la jeunesse de 68 étaient autres; elle voulait renverser "la société de papa" et était marquée par les thèses de Marcuse, marquée aussi profondément par les thèses marxistes et libertaires parfois maoïstes, mais la jeunesse de 68 était anti-stalinienne, anti-PCF. A replacer dans l’histoire, Mai 68 en France est à resituer dans un contexte mondial de sursaut universitaire (E-U, Allemagne, Japon).
En France le mouvement idéologique est passé sur le plan social (récupération du mouvement étudiant) puis sur le plan politique.
L’Histoire "bégaie" mais jamais ne se répète. La jeunesse de 2006 ne veut pas renverser la société mais y être mieux reconnue; les hommes politiques sont aussi très différents de ceux de 1968 (de Gaulle dont vous parlez).
Ce blog et les commentaires des intervenants sont très riches … Contrairement à d’autres blogs que je fréquente, les posts sont mesurés et constructifs .
Je voudrai d’ailleurs faire un remarque amusante à Mr Lambert : en "feuilletant" des dizaines de blogs plus ou moins politiques sur internet, je retrouve des tas d’expressions et d’idées émanant de votre blog qui sont en réalité la transcription légèrement modifiée de ce que vous ou vos intervenants ont notifié originalement sur votre site .
Je me demande même si certains hommes politiques à la recherche d’idées et de concepts un peu nouveaux ne pillent pas, parfois, un peu votre blog.
@hifi
“ Le problème pour la droite restera posé jusqu’à ce que le législateur prenne des mesures de réglementation du droit de manifester pour des mineurs.”
Oui, mais qui a appelé en Mai 2002 à manifester contre son adversaire lors du second tour de l’élection présidentielle ?
Ne récolte t’il pas ce qu’IL a semé ?
On ne peut pas inviter les enfants des écoles à descendre dans la rue en 2002 et le leur interdire aujourd’hui !
Le pillage est permanent au point que cela en devient pathétique. Comme manifestement Alain Lambert a choisi d’assumer sa liberté, les autres moins courageux s’inspirent de ses idées en les habillant de "politiquement correct". Continuez car ce Blog est le plus intéressant de tous les Blogs tenus par des politiques.
Merci pour les deux trackbacks sur mes deux notes, je rappelle à tout le monde qu’un trackback n’est pas un spam, par conséquent un lien sur l’article de référence est nécessaire..
Sinon, rien de plus à dire, apparemment vous êtes en désaccord avec Antoine Rufenacht sur le CPE, mais notre Maire havrais ne blogue pas, il est vrai.. Je suis régulièrement tous les blogs politiques de la Normandie, vous bloguez régulièrement, ce n’est pas le cas de tout le monde, tant mieux pour notre démocratie locale dans ses échanges, ses liens croisés .. 🙂
Cyrille
Je veux bien courir le risque d’une dissolution et d’élections législatives anticipées.
N’oubliez que les lycéens qui manifestent aujourd’hui devront voter demain.
L’UMP s’est tiré une balle dans le pied…
Merci Dominique 😉
Il ne s’agit pas dissoudre, si j’ai bien compris, mais simplement de rappeler que l’élection qui suit le désordre dans la rue ne profite pas aux fauteurs de trouble. C’est totalement mon avis.
Je rebondis sur la proposition de Bianca sur la jeunesse qui veut être mieux reconnue et fait un lien avec le reve d’une société à "risque zéro" … Les jeunes ne sont ils pas dérangeants parce qu’ils menacent finalement ceux qui sont bien assis … ceux là qui les manipulent pour les opposer à tout ce qui leur permettrait de trouver leut place !
Désolé de venir jouer les troubles-fêtes dans ce concert mégalomaniaque de louanges mais je ne peux m’en empêcher.
Ne partageant pas vos convictions je ne m’étendrais pas sur le fond du CPE (chacun son opinion) mais la forme. Vous soutenez en substance, à grande force de référence historique orienté à votre guise, que le "pouvoir de la rue" n’a aucune légitimité dans une démocratie. Jusqu’à proposer d’interdire ou reglementer le droit de manifester pour les mineurs… Soit !
Première question : En quoi cela resoudrait le problème d’aujourd’hui ? Les étudiants, à l’origine du mouvement sont majeurs que je sache non ?! Envisagez-vous de leur interdire le droit de s’exprimer à eux aussi ? Comment alors ? A partir de quel âge auraient-ils le droit d’être de vrais citoyens ? Et comment aller vous faire cela ? En leur interdisant le droit de grêve ou de vote ? Oseriez-vous soutenir cela en bon démocrate ?
Deuxième question : Le CPE et CNE n’a a aucun moment été proposé ni même évoqué de manière explicite et clair lors des élections législatives ou présidentielles n’est-ce pas ? Ce faisant le peuple, seul et unique maitre dans une démocratie, n’a en aucune manière, en faisant confiance et élisant ce gouvernement, donné le droit à ce dernier de prendre l’initiative de telles lois, CQFD. Pas plus que de privatiser les autoroutes et GDF d’ailleurs, non ? Toutes ces décisions ne relevant pas de l’urgence auraient dues, dans une vraie démocratie, être soumise au peuple lors des élections. Par conséquent, en quoi les gens dans la rue qui manifestent sont-ils moins légitimes qu’un gouvernement, une majorité qui vote des lois sans les avoir soumise à l’approbation du peuple ?
Je serais très curieux d’entendre vos réponses sur ces questions…
Aurélien,
un simple citoyen
A Aurélien,
Votre affirmation repose sur l’hypothèse a priori que ceux qui descendent dans la rue sont "le peuple".
Sur quoi vous fondez vous pour une telle assertion ?
CPE : Arrêter les casseurs et protéger les manifestants
Et de rappeler la double mission de celles-ci: « protéger les plus jeunes manifestants » et « arrêter les casseurs » pour lesquels il a demandé des condamnations exemplaires afin « de dissuader » tous ceux « qui…
Monsieur le sénateur,
je viens de lire votre commentaire sur le site de Thierry Solère à propos du CPE: encore une analyse des plus pertinentes sur notre société des média.
@ Aurélien
Vous demandez:
"A partir de quel âge auraient-ils le droit d’être de vrais citoyens ?"
La question est mal posée,ce n’est pas le problème du VRAI citoyen,mais du citoyen RESPONSABLE de son VOTE au moment d’une élection ,et là,sauf erreur de ma part,l’âge légal est encore de 18 ans.
Et que voit-on, des gamins, des mineurs, collègiens et lycéens, poussés par la gauche à bloquer leur établissement et descendre dans la rue.Et ceci en leur faisant prendre un risque considérable!
Pour résumer,tous les collégiens et lycéens ne devraient pas être autorisés à manifester,d’autant que les Terminales ont 17 ans,voire moins.
De même d’ailleurs que le droit de grève devrait,comme en Allemagne,être interdit aux fonctionnaires,mais ceci est un autre débat.
Le VRAI citoyen,à mon goût est celui qui respecte la démocratie et les institutions,et la Gauche actuellement est mal placée pour donner des leçons de citoyenneté et de respect des lois.
Concernant le pouvoir des élus à l’Assemblée Nationale,si vous leur récusez le droit de vous représenter,alors ,effectivement,tous les citoyens peuvent descendre dans la rue toutes les semaines pour changer la loi !
Je crains que cela devienne la loi du plus fort et surtout ,bonjour l’anarchie !
@Djiheldé : Votre affirmation repose sur l’hypothèse a priori que ceux qui descendent dans la rue sont "le peuple".
Ah bon ? J’ai dis ça moi ?
Permettez moi de vous rappeler le contexte et les phrases ou se trouve le mot "peuple" dans mon précédent message :
– "Ce faisant le peuple, seul et unique maitre dans une démocratie,[…]"
– "[…]dans une vraie démocratie, être soumise au peuple lors des élections."
– "[…]une majorité qui vote des lois sans les avoir soumise à l’approbation du peuple"
A ce titre, l’usage du mot peuple vient tout simplement de la définition de la démocratie, principe fondateur français : du grec ancien dèmokratia, « souveraineté du peuple » sur lequel se base notre république et constitution.
Si ce terme vous choque, remplacez le par citoyens (ça c’est plus dur à contester…)… et vous vous apercevrez alors que vous n’avez pas répondu aux questions…
@hifi :
"Pour résumer, tous les collégiens et lycéens ne devraient pas être autorisés à manifester,d’autant que les Terminales ont 17 ans,voire moins."
OK, pourquoi pas pour les mineurs de – de 17 ans ! Moi je plains juste le CRS qui devra se jeter dans la melée pour aller réclamer leur carte à tous les manifestants… Et puis, pour rappel, la lutte anti-CPE, à l’origine, a été mené par des étudiants (majeurs pour 99% d’entre eux), ne l’oubliez pas…
"Le VRAI citoyen,à mon goût est celui qui respecte la démocratie et les institutions,et la Gauche actuellement est mal placée pour donner des leçons de citoyenneté et de respect des lois."
Et manifester, faire grêve c’est être un VRAI citoyen ou pas ? En tout cas la constitution l’affirme…
"Concernant le pouvoir des élus à l’Assemblée Nationale,si vous leur récusez le droit de vous représenter,alors ,effectivement,tous les citoyens peuvent descendre dans la rue toutes les semaines pour changer la loi !"
Ah mauvaise foi, quand tu nous tiens ! Ou ais-je dis cela ? J’observe juste que les lois concernant le CPE et CNE n’ont a aucun moment été proposés au peuple, pardon, citoyens lors des élections législatives ou présidentielles. En quoi alors ces élus sont représentatifs des français puisqu’ils appliquent des mesures sans consultation préalable et en leur laissant le libre choix par le vote ? Si c’était le cas, un simple argument du style : "Le peuple a choisi. Ils nous a élu pour appliquer les lois qu’ont lui a proposé et ce n’est pas négociable" aurait suffit à renvoyer tous les manifestants dans leur but. Car en effet il est inconcevable qu’un gouvernement légitime ne plie sous la pression de quelconque lobby. Et personne ne pourrait soutenir le contraire, CQFD…
C’est très bien de faire la leçon au jeune manifestant en lui racontant mai 68. Mais reconnaissons que dans cette affaire la surenchère est partagée. Le Premier ministre qui connait l’histoire semble tout faire pour que soit rejouer le scenario que vous décrivez. Après tant de renoncement et d’immobilisme de la part de la classe politique, peut-être n’y a-t-il pas d’autres alternatives que la terre brûlée avant le sursaut? C’est toutefois risqué d’autant plus qu’en 68, on avait pas lle vécu de alternance (cf; les majorité parlementaire depuis 1981), ni l’expérience désastreus d’une dissolution dramatiquement loupée, ni une extrême droite aussi forte avec un leader en embuscade. Le silence de Le Pen est assourdissant, n’empêche qu’il engrange. Prenons garde que les français, Le penisé dans leur esprit, se tournent vers lui pour retrouver l’ordre après la chienlit.
@ Aurélien
Vous semblez avoir du mal à comprendre ce que j’explique:
On ne demande pas aux CRS de contrôler l’identité des manifestants !
Je demande à ce que l’on INTERDISE les manifestations aux MOINS de 18 ANS, car ils ne sont ni éligibles ni électeurs,et donc non responsables constitutionnellement parlant.
Quand ils seront au commissariat après la manif,ils s’expliqueront avec la Justice qui jugera de la légitimité de leur présence,ou non, dans une manif,c’est tout !
Concernant les élus de l’Assemblée actuellement majoritaires,ils sont mandatés par le peuple,auquel j’appartiens,pour appliquer une politique que j’ai souhaitée et voulue.Si je ne suis pas satisfait,je le fais savoir à mon député.
Quand les Socialistes étaient au pouvoir,ils vous consultaient toutes les semaines pour avoir votre avis ??
M’ont-ils demandé mon avis sur l’ineptie des 35 heures de M.AUBRY ?
Non.
C’est ça la démocratie:respecter l’alternance.
A Aurélien,
Je maintiens mon affirmation : Dès lors que vous défendez le principe que le peuple ne donne pas de blanc seing à ses élus, il est en droit de descendre dans la rue pour manifester son désaccord . Donc …
2 observations :
– un élu doit rendre compte à intervalle régulier mais il doit être capable de prendre des décisions rapidemen, ne serait ce que parce que le contexte change et qu’on ne peut en permanence consulter 60 millions de personnes; c’est aussi pour cette raison, qu’il y a une espece de texte, qui s’appelle la constitution, qu’il y a aussi des corps constitués, qui sont là pour assurer la régulation des décisions, de la prise à l’application … Une majorité peut donc dans le respect des principes démocratiques voter une loi sans l’avoir soumis au peuple puisqu’elle a reçu un mandat précis pour le faire; en revanche, ceux qui descende dans la rue, pour respectable que soient leurs opinions, defendent des interets particuliers sans avoir reçu mandat de personne …
– L’Etat n’est pas le peuple (confusion fréquente) et le terme "nationaliser" pour désigner l’appropriation par l’Etat est un abus de langage. C’est même trop souvent le contraire car le fait d’être public permet de mettre le pays à son propre service …
A Aurélien,
tu as soulevé un problème très intéressant dans ta 2e question. En effet, quand on élit une majorité en France, on amène des gens au pouvoir, qui n’ont qu’une idée très vague de ce qu’ils vont concrétement faire. C’est pourquoi les gouvernements de Chirac président ont pris des mesures qui souvent étaient assez éloignées de ce qu’ils avaient promis, et qui semblaient être totalement improvisées.
Il faut que les politiques arrêtent de nous tromper sur la marchandise, qu’ils soient élus ne signifie pas que le peuple leur fait confiance pour faire tout et n’importe quoi. Comme le dit Sarko, un candidat à la présidence doit nous dire précisément ce qu’il veut faire, quand, comment et avec qui il veut le faire.
Pour savoir si 2006 a à avoir avec 1968 il faudrait comparer les revendications : en 2006, il suffit de retirer le CPE et tout rentre dans l’ordre. En 1968 le contexte était complètement différent. La sympathie que vous témoigne bcp des intervenants sur ce site éclipse momentanément leur esprit critique.
Par ailleurs, la frontière entre les enseignements de l’histoire et l’exploitation des émotions de peur afférantes à ce genre d’événements est limite. Je sais ça fait partie des techniques de management des masses. Et ça marche. Mais ce n’est pas ça qui règle es questions de fond qui se posent à la société.
Si en 1789, et en bien d’autres circonstances, les gens étaient rentrés bien sagement chez eux comme les y invitaient la voix des "sages", dans quel état serait le monde ? L’histoire n’est pas une science exacte !
@Djiheldé : Rien à redire à votre message; et je suis heureux que sur l’essentiel (constitution, démocratie et république) on se retrouve et sache mettre nos convictions idéologiques respectives de côté. Cependant je me permets 2 nouvelles questions suite à votre intervention :
"mais il doit être capable de prendre des décisions rapidement, ne serait ce que parce que le contexte change et qu’on ne peut en permanence consulter 60 millions de personnes"
Certes, reste à définir la notion d’urgence. Le chomage des jeunes n’existait-il pas en 2002 ? Si votre réponse est non, en quoi un gouvernement qui crée le problème est légitime pour rectifier le tir en se permettant de reconsidérer le droit existant sans concertation ? Si votre réponse est oui, ne pouvait-il pas annoncer aux électeurs avant d’etre élu les mesures qu’il souhaitait mener pour combattre ce fléau ?
"en revanche, ceux qui descende dans la rue, pour respectable que soient leurs opinions, defendent des interets particuliers sans avoir reçu mandat de personne …"
Il y a aussi des élus qui manifestent non ? Quand à moi, hormis samedi et bien que je souhaiterais en être plus souvent, je ne peux pas manifester car je suis actuellement en période d’essai (CDI)… Aussi ceux qui ne sont pas dans la rue ne sont pas tous pro-CPE pour autant… la preuve ! Sinon pour rappel par qui De Villepin a t-il eu un mandat déjà ? Chirac est-il le peuple, lui ?
@hifi :
"On ne demande pas aux CRS de contrôler l’identité des manifestants !
Je demande à ce que l’on INTERDISE les manifestations aux MOINS de 18 ANS, car ils ne sont ni éligibles ni électeurs,et donc non responsables constitutionnellement parlant."
Donc tous les manifestants seront convoqués au commissariat alors ? Ou juste les mineurs ? Dans les 2 cas comment concretement pensez-vous serieusement faire respecter une telle loi ? Et que ferez vous si tous les manifestants, par solidarité, mettait une cagoule ?!
"Concernant les élus de l’Assemblée actuellement majoritaires,ils sont mandatés par le peuple,auquel j’appartiens,pour appliquer une politique que j’ai souhaitée et voulue.Si je ne suis pas satisfait,je le fais savoir à mon député."
Etant donné les circonstances, j’ai voté Chirac également en choisissant entre son programme et celui de Le pen. Ce faisant, j’ai été citoyen, tout comme vous et ai pris ma décision. Mais nul part j’ai lu, vu ni entendu monsieur Chirac, pas plus que M. de Villepin ou Raffarin me parler du CPE ou du CNE. Ais-je le droit de m’en offusquer et de manifester ma désapprobation si je considère qu’il y a eu mensonge et deni de démocratie ? Les députés ont certes votés la loi mais je ne cautionne pas plus leur acte. Si demain, il vote l’abrogation de la loi 1905, le retablissement de la peine de mort, abroge le droit à l’IVG et bride la liberté d’expression au nom de la cohésion de la majorité derrière Chirac, dois-je me taire alors qu’ils le font de manière anti-démocratique sans consultation préalable du peuple, normalement seul décideur dans une démocratie ?
"Quand les Socialistes étaient au pouvoir,ils vous consultaient toutes les semaines pour avoir votre avis ??"
Non. Ais-je dis que les socialistes était un modèle à suivre ? Sortez un peu du débat droite-gauche et réfléchissez en citoyen pour une fois…
"M’ont-ils demandé mon avis sur l’ineptie des 35 heures de M.AUBRY ?
Non."
Les 35h ont été annoncés lors des élections que je sache. Il est mensonger de dire que le peuple, les citoyens n’ont pas eu le choix, en l’occurence. La seule chose dont vous pouvez légitimement vous plaindre est la non transparence sur le financement de cette mesure. Peut-être au demeurant ceci explique t’il la non reconduction de la gauche au pouvoir… c’est le jeu normal de la démocratie. Le mensonge et la dissimulation, non !
A Aurélien,
Vous voyez donc qu’au final nous nous rejoignons, ce qui n’était peut être pas évident au début. Je voudrais ajouter que la consultation directe ne permet pas forcement le recul nécessaire. Alain Lambert disait il y a 2 ou 3 ans qu’il faut savoir être impopulaire. En effet, la tentation du court terme, de la satisfaction immédiate, de l’interet du moment conduisent à la démagogie, le populisme, le poujadisme.
Si un élu veut manifester son désaccord, il peut le faire selon le canal institutionnel.
J’ignore si Chirac est le peuple mais je sais qu’il a reçu mandat pour 5 ans…
Quant à votre période d’essai, m’appuyant sur vos critiques constructives, je ne doute pas un instant de votre réussite …
Nous avions les déclinologues patentés, nous avons dorénavant les catastrophistes éclairés qui lancent à la cantonades des menaces laissant présager des orages parmi les plus sombres dont l’histoire des mouvements sociaux nous ait affligés.
Nous verrons si ceux qui peinent à comprendre la maturation de l’opinion relativement aux déréglements planétaires de tous ordres réussissent à faire entendre raison à ceux de leurs détracteurs qui fustigent leur immobilisme face à une soi-disante nécessité d’évoluer pour s’adapter aux exigences de la mondialisation.
Ces exigences étant regardées et présentées comme des lois naturelles dont on ne saurait s’abstraire. Alors que ces lois relèvent du champ politique colonisé par les grands acteurs de la finance et de l’industrie mondiale organisés en réseaux hyper-efficaces pour faire aboutir leurs exigences au niveau des législations où elles sont traduites.
Par essence la démocratie appartient au peuple. Fut-elle l’espace de quelques décennies soustraite à son seul contributeur légitime, le peuple, elle lui reviendra tôt ou tard. Le plus tôt sera le mieux.
Est-ce parce qu’il commence à faire beau et que les manifs encombrent les rues qu’on se remet à penser à mai 68. Il y a toutefois plusieurs différences :
– le mouvement de mai 1968 était mondial. Ce n’est pas le cas cette année,
– la jeunesse a une seule revendication : le retrait d’une disposition qui a été mal pensée, mal présentée et mal votée ; alors qu’en 1968, les jeunes voulaient "changer le monde",
– les jeunes de 68 sont maintenant au pouvoir. Bon nombre d’entre eux ont pourri la tête de nos jeunes avec des idées égalitaristes et irréalistes,
– en mai 1968, il n’y avait pas de projet de loi à retirer,
– quand le Général de Gaulle est parti à BADEN BADEN, la route de l’Elysée était ouverte aux organisations de gauche. Ils n’en ont pas voulu. Que se serait-il passé s’ils avaient pris le pouvoir ?
– les jeunes d’aujourd’hui sont somme toute assez raisonnables. Certes, ils ne veulent pas du CPE car ils ont la tête farcie d’idées de gauche irréalistes, mais aussi parce qu’on veut faire leur bonheur sans leur demander leur avis. Cela dit, quand on leur donne la parole, comme lors des élections dans les CROUS, ils plébiscitent les organisations modérées…
Allez ! Il y aencore de l’espoir !
Madelon
Tout à fait d’accord avec GEORGES mais hélas , à mon avis , la compétence, le courage, l’honneteté, l’esprit d’initiative ne sont pas les critères essentiels pour se faire élire dans notre bon pays.
Ca peut changer….revons ensemble ! !
Mais que risque les casseurs profitant des mouvements du cpe ?
Mais que risque les casseurs profitant des mouvements du cpe ??? C’est que l’on peut se demander alors que la crise du CPE et bel et bien finis… Certains casseurs interpellés lors des précédentes manifestations anti-CPE ont déjà été jugés.