La confusion des débats contre les contrats particuliers ne fait pas suffisamment apparaître le vrai motif de ces nouveaux dispositifs : l’excessive rigidité de notre droit du travail ! Il se caractérise par :
– un droit du licenciement individuel et collectif tellement strict, d’une telle complexité et avec des obligations de reclassement pour les entreprises (en cas de licenciements collectifs) telles – qu’il engendre de nombreux contentieux et, dès lors, une grande incertitude pour l’employeur ; – et qu’il incite les entreprises à mettre en oeuvre des stratégie de contournement et d’évitement (recours croissant aux CDD et aux licenciements pour motif personnel) ;
– un droit relatif au temps de travail d’une complexité abominable ;

En réalité, les études disponibles montrent qu’un droit du travail très protecteur comme le nôtre :
– n’a pas d’effet systématique significatif sur le taux de chômage ;
– mais tend à rehausser la durée moyenne passée au chômage ;
– conduit à réduire le taux d’emploi de certaines catégories (jeunes, seniors, femmes) ;
– ne fait pas disparaître la précarité, mais la concentre de façon excessive sur une minorité de salariés.

Quant aux comparaisons internationales, elles suggèrent qu’un degré de protection de l’emploi trop important développe un sentiment paradoxalement d’insécurité de l’emploi chez les salariés ;

Ceci devrait amener chacun de bonne foi et de bon sens à admettre la nécessité de réduire cette excessive rigidité.

Enfin deux chiffres qui résument tout : nombre de pages du code du travail : 14 en 1911 ; 2501 en 2004 ;

J’imagine déjà que l’on m’accusera de vouloir faire un « grand bon en arrière » vers 1911. Ce qui n’aurait aucun sens bien sûr, mais je ne résite cependant pas à vous livrer ces chiffres qui identifient bien les mots dont nous souffrons.