La France donne le sentiment de douter d’elle-même. On prête même aux Français la tentation de la résignation, face au risque de descente en 2ème division mondiale. Deux vocables reviennent et sonnent comme un glas : déclin et (ou) renoncement. Par nature, je refuse la 1ère hypothèse, celle du déclin. Elle traduit une forme d’inexorabilité à laquelle je ne crois pas. En revanche, je sais, je sens que le renoncement guette les esprits aussi prompts à s’enthousiasmer qu’à désespérer. Nos compatriotes ont précisément cette nature. Ils se sentent invincibles quand ils ont confiance en eux. Et nuls quand ils sont à la peine. Très vite, ils décrochent et roulent vers l’abîme. La clé du retournement tient à ce qu’un homme se lève et leur enjoigne de s’interdire la peur, de refuser la facilité, de prendre la route de l’effort et, du lointain, ne viser que le sommet.

En matière économique, les slogans et les bannières du patriotisme de ces dernières semaines s’apparentaient davantage au vichysme qu’à l’audace gaullienne. Les lignes Maginot se dressées successivement pour empêcher les éventuelles prises de contrôle étrangères. Sans jamais s’inquiéter du risque réel de perdre toutes les conquêtes extérieures en cours.

Cessons de laisser croire aux Français que les peuples libres et prospères sont ceux à qui l’on promet de les protéger de tout, y compris d’eux-mêmes. Vantons-leur tous les mérites d’une liberté assumée, fondée sur la responsabilité individuelle, sur la volonté de réussir et de gagner par le travail et le risque. Dialoguons sur ce qui ne va pas et qui doit être sans retard réformé. Respectons-les comme adultes en les croyant dignes et suffisamment responsables pour entendre la vérité. Rangeons au placard du 20ème siècle les stocks fictifs de droits acquis contre des débiteurs qui ne sont autres que les enfants à naître. Ils auront bien d’autres défis à relever que de payer nos dettes et nos retraites. Disons franchement qu’il faudra travailler plus et plus longtemps. Qu’avant de baisser nos impôts et d’accroître nos dépenses, il nous faut préalablement revenir à l’équilibre budgétaire oublié depuis 30 ans au prix d’une montagne de dette. Refusons nous la facilité du débat politique manichéen qui nous donne bonne conscience en rangeant consciencieusement les bons de son coté et les mauvais de l’autre.

Point de déclin, point de renoncement, la prochaine législature sera celle de l’audace et du courage. Les meilleurs gages du sursaut et du renouveau.