Chacun notera que, par prudence, j’ai ajouté, à ce titre, un point d’interrogation. En rédigeant jeudi soir pour le Figaro une Tribune à paraître prochainement sur le livre de Rémi Godeau, j’ai soudain pensé ouvrir sur ce Blog une catégorie « fiche de lecture » afin d’échanger ensemble sur des livres que nous aurions lus, les uns et les autres. Une occasion supplémentaire de nous les signaler mutuellement, et de mettre ainsi toujours plus en pratique cette idée de partage qui inspire la démarche bloguiène.
Je vous signale donc la parution de ce livre vérité sur l’explosion de la dette publique. Vous en trouverez ci-dessous la présentation synthétique réalisée par l’éditeur. Pour avoir appartenu à la Commission sur la dette présidée par Michel Pébereau le sujet m’est familier, mais il est dans ce livre présenté de manière très captivante. A lire. Merci par avance de vos commentaires.
En librairie depuis le 15 février 2006.
La dette publique de la France dépasse aujourd’hui la somme astronomique de mille milliards d’euros. En 1990, elle n’était « que » de 91 milliards. Ce fardeau en constante augmentation se chiffre à 16 000 euros par Français, ou 43 000 euros par citoyen actif. Dans la « vraie vie », il ferait de chacun d’entre nous un sur-endetté frappé d’interdit bancaire.
Et pourtant, les médias restent discrets. La classe politique observe un silence gêné, l’opinion ne s’en émeut pas. Pourquoi ?
C’est que la vérité est indicible : trente ans de budgets déficitaires ont endormi l’opinion. Mais le réveil sera brutal, car l’Europe a fixé des limites à l’endettement des pays membres, et celles-ci sont maintenant largement dépassées par la France. Et encore, les chiffres officiels sont très en dessous de la vérité, car ils ne tiennent pas compte de la dette du secteur public, ni de l’engagement de l’État au titre des retraites des fonctionnaires ! Trente ans de pratiques budgétaires irresponsables et de silence coupable qui permettent de dire aujourd’hui que l’État, sur-endetté, privé de marge de manoeuvre, n’a plus les moyens de sa politique, quelle qu’elle soit. Avec tout ce que cela comporte de risques sur le plan politique.
Rémi Godeau analyse les causes, les effets, les racines du mal comme ses conséquences pour l’avenir – le nôtre et celui de nos enfants – sans complaisance pour personne, et avec le constant souci de faire sortir ce sujet – réputé austère – du ghetto où l’enferment les spécialistes, et de nous en montrer les implications concrètes pour les citoyens que nous sommes.
L’auteur :
Rémi Godeau est journaliste économique au Figaro. Il est le co-auteur avec Irène Inchauspé de Main basse sur la musique( Calmann-Lévy, 2003).
__Voir aussi la Tribune publiée dans le Figaro : « La France dans l’entonnoir de la dette » !__
Billet : La France en faillite ?
Il me semble que pour faire un bilan, il faut comparer actif et passif. Parler de la dette sans évoquer les placements des français, n’est-ce pas une version orientée ?
NDLR : Je pense que vous voulez parler des actifs de la France et non des Français ? Car il s’agit de la dette de la France et non celle des Français. S’agissant des actifs de la France, quelle que soit hélas la manière dont on les évalue, personne ne parvient hélas à les valoriser assez pour dépasser la dette ! AL.
Billet : La France en faillite ?
Le vingtième siècle est bel est bien clos, "siècle des excès" pour reprendre la formule de M.Touchard.
Excès de démagogie, à la fin de ce siècle, chez beaucoup d’hommes politiques, lançant des programmes électoraux accroissant sans cesse la dépense publique.
Excès d’état dans ce siècle qui a vu la nécessité d’un état-bâtisseur après la Seconde Guerre mondiale jusqu’à en arriver 50 ans plus tard à un tout-état,au point que cet état /notre Etat souffre lui-même de son embonpoint.
Excès d’idéologie dans ce siècle qui a vu s’affronter les Etats-Unis à l’URSS, qui a conduit a conditionner l’esprit des générations nées après 1945 à l’idée que le futur est nécessairement meilleur.
Grave erreur, non l’Homme n’est pas destiné à travailler de moins en moins tout en voyant son niveau de vie progresser, non l’Homme ne peut cotiser de moins en moins pour la Sécurité Sociale et être pris en charge pour la totalité de ses soins de sa naissance à son trépas.
On peut multiplier ainsi les exemples à l’infini, mais c’est simplement pour dire qu’il faudra revenir sur une notion qu’en France l’on considère comme sacro-sainte, la notion d’ACQUIS, (pourquoi en 2006 un conducteur de T.G.V. perçoit-il toujours la prime charbon ? et ceci n’est pas grand chose un simple plant qui cache la forêt).
Nos excès de dépenses résultants d’un siècle devenu subitement démodé doivent s’arrêter avant que le dépôt de bilan soit prononcé.
Billet : La France en faillite ?
A Anne,
Même en mettant un actif en face … Quand la dette croît parce qu’elle sert à financer le déficit du budget de l’Etat bien au delà de la FBCF (l’investissement) en valeur et en durée – et à rembourser l’échéance de l’exercice, elle traduit non pas un accroissement de l’actif mais un appauvrissement. Exactement comme une entreprise qui finance des pertes par emprunt. Son actif ne bouge pas, les dettes croissent et un jour dépassent l’actif.
Au passage, il faut prendre la dette de l’Etat, celle représentée par la créance que possèdent les fonctionnaires au titre de leur droit à la retraite et aussi celle que possède les salariès du privé au titre également de leur retraite, qui devra bien être payée par la collectivité. Bon courage, les jeunes générations pour assumer des prélevements obligatoires qui pourraient atteindre les 75 % ! je vous laisse deviner le niveau de vie et aussi la situation de l’emploi.
Billet : La France en faillite ?
Ces analyses sont beles et bonnes. Mais ce ne sont que des analyses! Maintenant, il faut des actes, parfaitement tangibles. Il faut donc commencer par faire des propositions audacieuses (vous, là-bas, au fond de la classe, ne riez pas!).
C’est ce à quoi je m’emploie sur mon blog qui, oh! comme c’est bizarre!, s’appelle "Propositions audacieuses" et sur lequel vous pouvez allez en cliquant sur mon nom.
Je déplore de ne pas avoir assez de commentaires et de critiques. Comment voulez-vous que je parvienne à améliorer mes propositions si trop peu de monde s’exprime à leur sujet?
Billet : La France en faillite ?
bel et bien et non "bel est bien" avec toutes mes confusions
Billet : La France en faillite ?
De nombreux hommes politiques s’emparent aujourd’hui du problème faramineux de la dette de l’Etat français.
Moi, il y a quelque chose qui me laisse perplexe : pourquoi les gouvernements Raffafin et Villepin ont-ils consenti des baisses d’impôt importantes dans un temps où la France cherche à réduire ses déficits ? N’est-ce pas contradictoire ?
Je supppose que l’objectif était de créer de l’emploi, et par là, d’augmenter les recettes, via la TVA (consommation) et via l’Impôt sur le revenu ; et puis aussi en économisant le chômage.
Il semble pourtant que les choix effectués soient un échec puisque la dette n’a pas franchement été réduite…
Billet : La France en faillite ?
à ceux , une prétendue élite, qui se moquaient de mes vitupérations impuissantes et de mon refus de voter quelque soit l’élection, voilà (mais ils ont sans doute oublié leur attitude irresponsable comme mes arguments si souvent repris ici et là maintenant par d’excellentes plumes et de non moins autorisées voix) voilà que nous en sommes arrivés là où je savais que nous arriverions (enfin pas tout à fait car comme cela est encore dit et redit: où est l’action politique?). Pourquoi la classe politique s’amenderait-elle? par la grâce du St Esprit?
Pour ce qui me concerne, je suis convaincu que la classe politique française et masculine est hors jeu, épuisée par ses divisions, ses borborygmes, ses lâchetés et compromissions etc. et qu’il est grand temps que les femmes viennent faire le ménage dans ce sécuries -là.
Alors Panafieu à la Mairie de Paris et Royal à la Présidence (puisque MAM est hors jeu semble-t-il) et dans la foulée une assemblée plus équilibrée, rajeunie…ce serait alors bien, de facto, une VIème République!
Prière à JC: Pourriez vous ejntrer dans l’Histoire, Monsieur le Président, en sortant de notre histoire le plus vite possible. Vous nous feriez gagner du temps à défaut d’autre chose!
En tout cas j(‘ai écrit dans ce sens là à S Royal (en lui demandant instamment de se découpler des ringards de notre gauche si obsolète).
Billet : La France en faillite ?
A Anaxagore,
L’impact des baisses d’impôt a été modeste sur les prélévements obligatoires, qui ont été stabilisés aux alentours de 45 % depuis plusieurs années … Cette argument a déjà été avancé en septembre dernier par un journaliste du Monde qui invité à redécouvrir "la vertu citoyenne de l’impôt". Malheureusement, aujourd’hui pour équilibrer les dépenses publiques, il faudrait accroître (tous) les impôts de 25%, ce qui serait dramatique pour l’emploi, soit par pénalisation de la demande, soit par pénalisation de l’investissement (si on frappe les bénéfices des entreprises : les anglais l’ont fait au début des années 70 et leur chomage a atteint en quelques mois 25% de la population active). En fait, beaucoup de dépenses publiques correspondent à des gachis (dépenses inutiles), plus un systeme de retraite trés généreux et financés par prelevement sur le budget de l’Etat ou sur les Caisses de Retraites du privé (mais trés peu par les cotisations des agents du public). C’est au final non par la vertu citoyenne de l’impôt qu’il faut retrouver mais la vertu citoyenne de la dépense publique. L’activité publique a besoin d’une régulation qui n’existe pas aujourd’hui et qui nécessitera de confier au secteur concurrentiel une grande partie du service publique. Sauf à accepter l’explosion de la pauvreté et du chomage !
Billet : La France en faillite ?
selon les agences de cotatation financière (ultra libérale) la FRANCE est un ETAT qui recueille la meilleure notation financière, c est a dire: aucun risque
et certains parlent de faillite? expliquez moi cette contradiction.
La dépense est nécessaire, mais il faut aussi bien la placer, non par des réductions d’impots dont les effets sont mineurs pour l’ensemble de la collectivité mais dans des dépenses utiles à l’avenir : la recherche, l’éducation, les réseaux, une meilleure gestion du marché de l’emploi ….
Billet : La France en faillite ?
A Djiheldé
J’ai un doute sur la modestie de l’impact des baisses d’impôts. Je vous accorde tout à fait qu’il faudrait en effet ne pas gaspiller l’argent public au préalable, mais pour cela, il faudtait déjà faire du ménage au plus haut sommet de l’Etat, puisque toute une série de commissions bidon et coûteuses sont actuellement à l’oeuvre, pardon, au non-oeuvre sur décision des parlemantaires ou de l’Elysée.
Je ne suis pas un promoteur de la dépense publique, mais je crois vraiment que ce n’était pas le moment de baisser les impôts en 2002…
En parlant de mauvaise gestion de l’argent public, l’affaire des autoroutes en est un parfait exmple : voilà un investissement qui était quasiment résorbé et qui promettait de rapporter, et pour longtemps : que croyez-vous que fit le gouvernement ? Il s’empressa de vendre un placement sûr, et se priva, au passage, de la possibilité de déterminer quelle devait être une part de sa politique en termes d’infrastructures routières sur le territoire.
Seul François Bayrou a eu le bon sens de s’opposer à cette mesure, les socialistes n’osant rien dire puisqu’ils avaient été les premiers à lancer cette privatisation.
Billet : La France en faillite ?
A Tractatus
C’est amusant de qualifier les agences de notations d’ultralibérale. En vertu de quoi ? Et l’attraction universelle, est elle ultra libérale, puisqu’elle échappe au contrôle de l’Etat ?
Ceci dit, les agences de notation, avant de baisser une note, discutent toujours et donnent des avis. Nous sommes dans cette phase aujourd’hui …
A Anaxagore
Je puis vous l’assurer : il n’y a pas eu de baisse notable des prélèvements, seulement stabilisation, je l’ai reverifié en préparant mon cours de fac.
quant aux autoroutes, ce n’est pas à l’Etat de placer dans des investissements marchands. C’était le moment de vendre car il a perçu aujourd’hui les flux à venir (certes, c’est un peu technique …). Et le problème de l’Etat n’est pas un problème de ressources mais un problèmes de dépenses : empilement de structures, sous productivité massive, absence d’objectifs, absence de régulation (c’est même la raison majeure), interets des groupes de pression passant avant l’interet général …
Billet : La France en faillite ?
dans la FAILLITE du
la véritable bombe à retardement ce sont les retraites…
Mr Lambert:
quelles sont les actions concrètes en cours
pour désamorcer enfin cette bombe à retardement…?
sincèrement les autre sujets me semblent
secondaire à côté de celui des retraites
Billet : La France en faillite ?
Bonjour M. Lambert,
Si vous vous lancez dans la présentation de livre, je vous conseille "la croissance ou le chaos" de Christian Blanc. Non seulement il parle de la dette (il était aussi mb de la com Pébereau) mais en plus il donne des pistes de solution.
Billet : La France en faillite ?
Simplement un petit mot pour vous dire que l’idée de créer une rubrique Fiche de lecture est excellente ! C’est effectivement une bonne chose de pouvoir échanger sur des lectures faites, mais surtout de conseiller les ouvrages intéressants que tout un chacun aura eu le loisir de découvrir.
Par contre, sur un plan + pratique, n’y aurait-il pas moyen de la dissocier du reste ? Cela afin que nous puissions y apporter des informations sans avoir à les mentionner par l’intermédiaire d’un billet qui n’aurait pas forcément de rapport avec l’ouvrage.
J’ai un très bon ouvrage en tête mais l’ayant prêté, je préfère l’avoir sous les yeux avant de le citer (afin de ne pas écorcher ni le titre, ni l’auteur). Peut-être que d’ici là, la rubrique aura trouvé une certaine expansion …
Il faut faire vivre un blog en le faisant évoluer : cette rubrique Lecture pourrait être un + non négligeable (mais ce n’est que mon avis… Ceci dit, comme c’est le lieu pour s’exprimer, je le donne quand même)
Billet : La France en faillite ?
@tractatus
Désolé de ne pas être d’accord avec vous, mais votre perspective selon laquelle les réductions d’impôts sont une dépense a des implications sociales totalitaires.
Parce que ça revient à dire que nous ne disposons de revenus (impôts déduits) que parce que l’état consent à "dépenser" cette fraction, c’est à dire qu’il est en fait propriétaire de tout ce que nous gagnons.
Ca impliquerait évidemment que, conformément aux principes élémentaires, vous indiquiez à tous et toutes quelle a été votre activité et vos revenus, afin que chaque citoyen puisse s’assurer que la dépense publique, correspondant à vos revenus net d’impôts, est justifiée. Et, je vous le rappelle, l’état n’a pas juger bon d’investir dans l’activité internet : aussi, vous voudrez bien en tirer les conséquences évidentes : revendre votre matériel, résilier vos abonnements, etc., et reverser au trésor public la somme correspondante. Soyez assuré que le trésor public en fera un bien meilleur usage que vous même.
Et n’oubliez pas de remercier l’état pour sa générosité.
Plus sérieusement : ne perdez jamais de vu que l’état est incapable de créer un emploi (une valeur ajoutée) à moins de 25000 €/an pièce, alors que dans le secteur privé on trouve des emplois qui coute à l’employeur 20000€/an et lui rapporte un peu plus. Autrement dit, à chaque fois que l’état investit 100 000€, il détruit 5 emploi, pour n’en recréer au mieux que 4 (Si il n’y a pas de gaspillage !). Solde net : 1 chômeur (au moins !)pour chaque tranche de 100 000 € de dépense publique, avec tous les couts humains en sus. Auquel il faut ajouter les effets boule-de-neige, qui double (environ) l’effet (négatif, en ce moment). La dépense publique, même dans "la recherche, l’éducation, les réseaux, une meilleure gestion du marché de l’emploi ", est actuellement une machine à détruire les emplois, l’économie, et les personnes. Et, au passage, la recherche, l’éducation, les réseaux et le marché de l’emploi !
Billet : La France en faillite ?
A Djiheldé
Je ne suis pas d’accord avec votre conception de l’Etat.
Je pense que l’Etat a vocation à intervenir dans la vie économique du pays quand des investissements de structure permettent un développement pour tous.
C’est justement le cas des autoroutes : i s’agit d’infra-structures qui génèrent de fortes valeurs ajoutées autour d’elles. Un investisseur privé ne peut avoir ce genre de préoccupations en tête, quand bien même il aurait un cachier des charges, contrairement à un investisseur public dont l’intérêt final est le bien commun.
Billet : La France en faillite ?
A Anaxagore …
C’est justement ce que je conteste. L’Etat a-t-il pour vocation le "bien commun" ? on peut l’esperer. Réalise-t-il aujourd’hui le "bien commun" ? on peut le discuter.
En effet, il ne peut atteindre son objectif spontanément, naturellement (L’Etat, même s’il s’est substitué à la Divine Providence, reste une institution humaine). Dès lors qu’il croît, il devient de plus en plus l’objet de pressions car en vertu du "monopole de la violence légale" qui le caractérise, il est celui qui permet d’obtenir des rentes (par exemple, un revenu sans obligation de productivité et de résultat). Autrement dit, il devient un enjeu pour les groupes de pression et ne peut arbitrer dans le sens de l’interet général, étant devenu juge et partie. En clair, un Etat important, se mêlant de production, est un Etat qui ne peut plus assurer l’interet général, faute de dispositif de régulation. Il lui faut donc respecter le principe de "séparation des pouvoirs". On ne peut d’ailleurs comprendre les dysfonctionnements du secteur public aujourd’hui si on ne comprend pas que l’Etat, devenu l’alpha et l’omega de toute chose, est distrait de sa fonction d’interet général par les interets de groupes de pression qui se le sont appropriés.
Un cahier des charges imposé par l’Etat se revèle donc beaucoup plus efficace – car l’Etat participe alors de la régulation – qu’une intervention directe dont on risque d’oublier trés vite la finalité.
Billet : La France en faillite ?
A Djiheldé
Je fais le raisonnement inverse du vôtre, Djiheldé : dans le cas d’un cahier des charge,s le risque de lobbying est bien plus important que lorsque l’Etat intervient avec ses moyens propres. Or, le lobbying n’a pas pour objectif l’intérêt commun.
Tout ne doit aps être soumis à la loi du rendement, mais plutôt à celle de l’efficacité, et quand je parle d’efficacité, pas nécessairement d’efficacité immédiate.
Quand il s’agit de secteurs vitaux, je suis favorable à ce que l’Etat intervienne, et à vrai dire, ce que je regrette, c’est l’inexistence actuelle d’un état européen capable de prendre des décisions à l’échelon régional : cela aurait certainement des effets tout à fait bénéfiques pour les voies de communication et les énergies s’il existait une rationnalisation européenne, par exemple.
On ne doit pas tout attendre de l’Etat, je vous le concède, mais il faut lui laisser la possibilité d’intervenir pour fixer de grandes orientations.
Billet : La France en faillite ?
"Je pense que l’Etat a vocation à intervenir dans la vie économique du pays quand des investissements de structure permettent un développement pour tous. C’est justement le cas des autoroutes : "
Il est amusant de constater que telle est précisément la voie que suivit en son temps Lénine, (ce qui explique qu’on nomme encore cette logique d’état capitaliste "léninime" dans certains cercles) qui fût d’ailleurs contestée par ses contemporains à divers titres, jusqu’à ce que Staline mette tout le monde d’accord en proposant le marxisme-léninisme, qui n’avait pas grand chose à voir avec le léninisme, d’ailleurs.
Il peut donc être intéressant de lire les critiques (économiques et scientifiques, s’entend) adressés rétrospectivement à l’oeuvre économique de Lénine.
Billet : La France en faillite ?
L’Etat n’a aucune vocation particulière sinon d’être un cadre de vie en société.
Ce n’est pas à l’Etat de décréter "l’intérêt général", car cet "intérêt général" est tout simplement décidé par le corps électoral et la représentation nationale : c’est comme cela que s’applique la démocratie en France.
Si les Français décident majoritairement d’un régime très libéral ou au contraire d’un régime très protectionniste ou au contraire d’une économie planifiée et dirigiste type soviétique, l’Etat n’a pas à décider quoi que ce soit, il doit prendre en compte la volonté démocratique du corps électoral! Si les dirigeants de l’Etat diverge du choix démocratique alors il n’est plus légitime ou plutot il devient autocratique.
Quand à l’intérêt général, est-il plus incarné par Sarkozy ou par Royal?
Billet : La France en faillite ?
@anaxagore :
Il semble effectivement difficile, et même impossible, de créer une autoroute sans intervention de l’état (ne serait-ce que, sans l’état, il serait impossible de convaincre les milliers de propriétaires concernés, sans parler des écologistes et autres opposants au projet).
Est-ce que ça implique que l’état finance la chose ? non, bien sur. Il lui suffit de déclarer le projet d’utilité public, d’autoriser le promoteur à acheter de force les terrains, moyennant une "juste et préalable indemnité" en sus du prix normal, et basta.
Si un investisseur privé ne trouve pas son compte dans le projet, ça veut juste dire que ce projet est un pur gaspillage, et que donc la puissance publique ne doit pas le mettre en oeuvre non plus.
Billet : La France en faillite ?
Pas du tout, cher Anaxagore …
Ne croyez pas que parce que l’Etat conduit une action, il n’ y a pas de lobbying ! Bien au contraire ! croyez vous que ce soit par pure philantropie que la SNCF ou EDF veulent rester "public" ? Pas du tout, bien au contraire : c’est que cette situation sans concurrence leur assure la main mise sur la Collectivité qui paie ce que la SNCF ou EDF exigeront !
Le fait d’être public leur permet d’affirmer que c’est au nom du dogme de l’interet général.
La séparation des pouvoirs permet de dissocier les lobbies de l’Etat, ce principe démocratique est aussi une règle d’efficacité économique.
Au demeurant, il n’y a rien de honteux à défendre son interet particulier, ce qui l’est c’est d’affirmer défendre l’interet général quand c’est pour assurer son interet personnel bien compris.
Billet : La France en faillite ?
Le débat promet d’être féroce, pas moins de trois réponses : je vais donc répondre à chacun, dans le même message.
A Global
Je subodore que vous faites allusion à la NEP ? J’ai tout de même un doute quant à cette comparaison : l’Etat n’a aps vocation à se substituer ni à étouffer le marché, mais au contraire à créer des conditions favorables à son développement. Lénine me semble loin de ce raisonnement.
A Pascal
Pas d’accord : quand l’Etat est lui-même le maître d’ouvrages, puis propriétaire de l’autoroute, il peut en moduler l’utilisation, les coûts, les raccords à volonté en fonction de ses priorités pour l’économie du pays. Et surtout, il peut raisonner à long terme, ce que ne peut se permettre une entreprise privée. Et puis pour revenir sur notre sujet : ne me dites pas que ce sont les autoroutes qui ont généré de la dette dans l’Etat français : au contraire, elles ont produit du profit à tous points de vue. C’est un bon placement, pourquoi les privatiser ? Vous disiez qu’un investissuer public pourrait ne pas y trouver son compte ;: et pour cause ! l’investisseur ne peut raisonner sur 10 années voire plus. l’Etat, lui le peut. D’ailleurs, sa puissance financière est sans commune mesure avec celle de l’investisseur privé.
A Djiheldé
Je pense que votre raisonnement est économiquement faux : je vous assure que si vous aviez à payer réellement ce que coûtent les transports, plus d’un prix serait triplé, tout du moins, sur les liaisons dites non-rentables : non-rentables, cela signifie qu’elles sont déficitaires du seul point de vue du trafic. mais évalue-t-on ce qu’elles apportent à une région parce que la liaison ferroviaire existe : et si l’on poursuit le raisonnement, en générant de ‘lactivité, via les impôts indirects, la liaison en apprence non-rentable produit en réalité des revenus en plus pour l’Etat.
Pour l’EDF, j’ai les cheveux qui se dressent sur la tête à l’idée que ce soient des sociétés privées qui gèrent le parc nucléaire et sa sécurité. On ne peut EN AUCUN CAS lésiner sur la sécurité dans ce domaine. L’EDF est le dernier des domaines qu’il faut privatiser et ce qui a été entrepris dans ce domaine est une politique dangereuse : très dangereuse.
A Yuca,
Je ne partage pas du tout votre analyse. Je sais que ce ne sont que des arguments d’autorité, mais vous êtes contedit à la fois par Jean-Jacques Rousseau et par Aristote à propos du bien commun.
Pour le reste, en effet, l’Etat est au service de la représentation nationale. Toutefois, sans vouloir avoir la dent dure, nos hommes politiques se sont fait une spécialité de faire des promesses inconsidérées et démagogiques que de surcroît ils ne tiennent pas. Que doit faire le peuple quand ceux qui le gouvernent lui mentent ou lui ont menti ? Que faire quand vous croyez voter pour un programme et que vous avez autre chose ?
Dire ce qu’est l’expression du sentiment populaire ne me semble pas si simple que ce que vous définissez…
Billet : La France en faillite ?
Cher Anaxagore,
La caractéristique d’un service public est d’être distribué aux consommateurs sur la base d’un autre critère que le prix de marché. Il est donc produit presqu’inéluctablement à perte, ce qui signifie que la Collectivité intervient pour financer cette perte.
Confier le service public à des entreprises privées signifie 1) le respect d’un cahier des charges défini par l’Etat 2) un subventionnement dont les principes sont définis préalablement et qui est soumis au respect du cahier des charges.
Ce mode de fonctionnement permet de maintenir une régulation concurrentielle, et à qualité égale, le coût du service public est moindre. Il ne faut d’ailleurs pas oublier le lien qui existe entre le chomage structurel et l’inefficience des services publics en France.
Concernant l’energie privée, c’est à l’Etat de définir un cahier des charges et de veiller à la sécurité. C’est un leurre de penser que le public est attaché plus que d’autres à la sécurité, cet argument sert plutôt à défendre les rentes de situation des agents d’EDF (il vaut pour la SNCF d’ailleurs) . Je vous rappelle que la centrale de Tchernobyl appartenait au secteur public.
Billet : La France en faillite ?
@anaxagore
* La privatisation d’EDF n’est pas un obstacle à la sécurité, c’est plutôt, au contraire, un préalable, afin que l’état adopte un rôle de contrôleur impitoyable, à la place de celui de complice complaisant. Les fonctions de "maitre d’ouvrage" et de "maitre d’oeuvre" sont séparés pour de bonnes raisons, que je ne vais pas toutes énumérer. Mais notamment la sécurité. Parce que la confusion des rôles conduit à des catastrophes comme la chute d’un bâtiment tout neuf à Roissy, avec quelques morts (seulement, par chance et présence d’esprit de quelques voyageurs et policiers…). Ou, puisque vous citez le nucléaire, à Tchernobyl (en URSS : géré par un état ! ) et son fameux "nuage" (en France). L’état français est très généralement considéré comme non crédible en matière nucléaire, des particuliers ont même créé la CRII-RAD pour s’informer directement sans dépendre d’un menteur.
* L’état ne peut rien faire de ce que vous indiquez : il n’est absolument pas sensible à l’économie, mais seulement à la politique (par définition !). Le "sens politique" et le "sens économique" sont aussi différents (et complémentaire) que la vue et l’ouïe, et on ne peut pas croire que l’un peut se substituer à l’autre sans aller "dans le mur". Maximiser les bénéfices économiques, c’est une activité économique, non "politique". Les bénéfices indirects, pour la collectivité, sont pris en compte par une entreprise dans la mesure où la maximisation de ses profits passe par la maximisation des profits des autres : il est de son intérêt de bien implanter les aménagements annexes (raccords, zones d’activité), pour attirer un maximum de clients et de produits dérivés (location d’emplacement, par exemple) ; et ça maximisera, par surcroit, les bénéfices sociaux et fiscaux. La puissance publique ne fait pas aussi bien, puisqu’elle refuse de maximiser le profit, elle ne sait même pas le calculer ! Par exemple, puisqu’on parle d’autoroutes, l’état n’a jamais été capable de prendre en compte le gain de sécurité, et donc de bien-être et d’économie, des autoroutes par rapport aux routes avec croisements, et de moduler les tarifs en conséquence.
* "les autoroutes" seules n’ont effectivement pas généré "LA" dette, mais elles sont bien responsable DE dettes. Les gaspillages autoroutier (comme la célèbre A5) ont juste participé, et ils sont justes révélateurs du mode de décision politique qui conduit à l’emballement des dettes. Nulle rationalité économique, seulement du lobbying politique et de l’autisme administratif (comme lorsqu’un service de l’état ignore les calculs négatifs d’un autre service). Aujourd’hui, le problème est réglé : en privatisant l’existant, il s’ôte la tentation de continuer la gabegie. Et, pour le futur, l’état ne doit plus mettre un sou dans les autoroutes, il fixe le tracé et concède à des partenaires privés la construction et l’exploitation pendant une durée raisonnable, après quoi l’ouvrage revient dans le patrimoine commun (comme le viaduc de Millau).
* ce qui prouve par l’exemple (s’il en était besoin, tellement votre votre pétition de principe est consternante) qu’une entreprise est parfaitement capable de prévoir à long terme. C’est même la seule et unique raison d’être d’une entreprise : gérer sur la longue période des investissements qui ne seront remboursés que 5 à 20 ans plus tard, voire plus ! A contrario, bien rares sont les exemples où l’état a été capable d’un peu de suite dans les bonnes idées (regardez par exemple le destin des aéroports parisiens : le Bourget, Orly, et à présent Roissy : tous construit au milieu des champs avec de la place pour grandir, tous sacrifiés à des riverains qui n’existaient pas au moment de leur création !). Regarder aussi le destin du prototype du surgénérateur nuclaire, oscillant entre acharnement thérapeutique et assassinat, avec une monstrueuse facture à l’arrivée : parions qu’ITER suivra le même chemin.
* les autoroutes sont certainement un bon placement, mais l’état est un mauvais gestionnaire incapable de tirer profit même d’un bon placement. Tantôt il investit pour de pures raisons politiques, sans espérance de profit, tantôt il radine en dépit d’une forte rentabilité probable. Et toujours il perd un temps considérables (donc de l’argent !), toujours il cède aux lobbies du présent (fonctionnaires, usagers, et parfois contribuables) sans prendre en compte le futur ; sa "solution" : toujours plus de dettes ; nos enfants paieront…
* La puissance financière de l’état… et bien c’est tout l’objet du livre. Où il apparait (pour ceux qui l’ignorait), que la puissance financière de l’état est tout entière asservie, et qu’en conséquence la puissance utile est négligeable. En réalité, l’état est un Moloch avec une cervelle de petit pois, il nourrit ses gros muscles en dévorant nos enfants et il s’en sert à tirer une charette dans laquelle il jette tous les cailloux qu’il trouve sur son chemin. Alors, certes, sur le papier il a une puissance considérable. En réalité…
Votre réponse à Djiheldé démontre également un a-priori et un aveuglement condamnable,
* vous faites comme si la dépense publique n’était pas une destruction de la dépense privée, en oubliant que la dépense privée provoque, elle aussi, de l’activité, des impôts indirects, etc. ! En réalité, tous le monde le sait (à commencer par le fisc), chaque sou dépensé par l’état détruit actuellement le potentiel fiscal : la dépense publique génère moins de revenus indirects que l’activité privée qu’elle remplace et détruit. Sans parler de l’appauvrissement général, par surcroit.
* vous posez par principe, au mépris de toutes les preuves contraire, qu’une perte, parce qu’elle était supportée par l’état, devenait un profit. Je soupçonne l’influence d’une illusion, d’un sournois renversement de point de vue : de fait, toute dépense collective est un revenu ou un bénéfice pour chaque particulier ; mais ça, c’est juste une "privatisation du profit, collectivisation des pertes", et non l’intérêt général !
* vous vous trompez et vous trompez tout le monde en changeant le sens des mots. "Non rentable", même lorsqu’il s’agit d’une dépense publique, ça veut dire, tout simplement : "gaspillage", "perte", "destruction de richesse", "travail pour rien", "chômage", "précarité", etc. et aussi, dans le cas de l’état, "corruption", "clientélisme", "anti-démocratique", etc.
Billet : La France en faillite ?
@Anaxagore,
Il semble qu’il peut y avoir une autre voie, L’Etat finance les infrastructures (autoroutes, centrales nucleaires, …). Par contre l’exploitation en est confié à une société privé.
Si il y’a une chose pour laquelle l’état n’est pas fait (et ne le sera sans doute jamais) c’est la gestion des ressources humaines.
Mais au fait , l’état est bon en quoi au fait ?
A part dépenser sans compter …
Sait-il compter ?
On me dit que non, il est en train d’apprendre avec la LOLF.
Billet : La France en faillite ?
@anaxagore
par rapport au transport, j’ajoute une remarque politique : subventionner les transports, ça implique de favoriser l’étalement des villes, l’éclatement des entreprises sur différents sites, etc. Tout cela est écologiquement désastreux.
Ca favorise également les banlieue "dortoir" et la relégation en banlieue de populations, forcément défavorisées, avec l’impact social calamiteux que ça implique.
La discrimination sociale a toujours existé, mais historiquement elle était verticale (les riches au premier, les pauvres sous les toits…), ce qui était beaucoup plus favorable à la mixité sociale.
Et n’allez pas croire que les pauvres bénéficient de ces subventions par un moindre prix. Simplement, ils font un trajet plus long pour le même prix, ce qui n’a rien d’avantageux pour eux.
Billet : La France en faillite ?
à " Anaxagore" vous écrivez:
"Pour l’EDF, j’ai les cheveux qui se dressent sur la tête
à l’idée que ce soient des sociétés privées qui gèrent le parc nucléaire
et sa sécurité. On ne peut EN AUCUN CAS lésiner sur la sécurité dans ce domaine. L’EDF est le dernier des domaines qu’il faut privatiser
et ce qui a été entrepris dans ce domaine est une politique dangereuse :
très dangereuse….????
le mythe de la sécutité liée à la gestion publique est
décidément bien "tenace" alors si SUEZ gère 9 centrales nucléaires en Belgique
il faudrait immédiatement "nationaliser SUEZ" ??? et la gestion de l’eau
c’est au moins aussi risqué que le nucléaire:
que proposez vous ??? aussi de nationaliser…immédiatement ?…
SUEZ/Lyonnaise et Veolia et BouyguesEnvironnement ….Enfin…
-que pensez vous de la gestion "du risque pollution sur le Clemenceau"
cela me semble t-il par des services publics en flagrant délit de NEGLIGENCE !
Billet : La France en faillite ?
Anaxagore: Puisque vous connaissez la NEP de Lénine, je suppose que vous savez que sa caractéristique essentielle consistait à maintenir sous le contrôle de l’Etat les "piliers de l’industrie" (charbon, fer, électricité, etc.), ce qui est très peu différent de cette logique qui consiste à construire des "champions nationaux", surtout dans des secteurs jugés stratégiques comme l’énergie. Mais, en cette matière, on peut effectivement croire que telle cause (maintenir sous contrôle de l’état ceci) aura telle conséquence (ceci ou cela deviendra vrai), mais peut-on refuser de tirer quelques leçons du passé quand une stratégie économique semblable à celle suggérée, comme, par exemple, la NEP de Lénine, est présentée comme une nouveaté à mettre en oeuvre en France en 2006 ?
Pensez-vous que les raisonnements des fonctionnaires du début du XXème siècle soient si différents de ceux du XXIème siècle ? Ou plutôt, qu’est-ce qui vous permet de penser que les mêmes choix organisationnels n’auront pas les mêmes conséquences ?
Billet : La France en faillite ?
Voyons, Anaxagore! La macro-économie est une science difficile. Je suis presque sûr que Alain Lambert n’est pas hostile à toute forme d’intervention de l’Etat (je m’avance peut-être beaucoup). Mais, il y a l’art et la manière. Il faut le faire quand c’est nécessaire et pas plus qu’il n’est nécessaire. Prenez l’exemple des autoroutes. L’Etat n’a pas vendu les autoroutes. Il n’a vendu que le droit d’exploitation sous conditions d’un cahier des charges que les sociétés exploitantes doivent respecter. Les ouvrages d’art (les ponts, etc) continuent d’appartenir à l’Etat. Et, si d’aventure une entreprise veut construire une nouvelle autoroute, il faudra qu’elle en obtienne l’autorisation etc. etc.
Billet : La France en faillite ?
@anaxagore
– l’état n’a plus de puissance financière, il croule sous les dettes, son patrimoine est devenu négatif, et il taxe déjà tellement le peuple que toute hausse est devenu pratiquement impossible, sans provoquer une crise économique majeure. Il dépense des dizaines de millions d’euros chaque année rien que pour cacher ça aux français (c’est d’ailleurs dans le livre dont nous parlons, mais c’est bien connu, en tout cas je le savais déjà), tellement la situation est grave. La seule comparaison qui vient à l’esprit ce n’est même plus le crédit lyonnais, c’est ENRON ou l’Argentine. Vous avez dit "puissance financière" ? … Ce qui sauve la France, c’est que la structure économique n’est pas norte, et qu’il "suffirait" de réduire les dépenses d’une centaine de milliard pour retrouver une croissance phénoménale, et que c’est encore possible à tout moment, dans l’esprit des agences de notation.
– organiser le long terme, c’est la raison d’être des entreprises, et elle le font tous les jours, avec comme horizon au minimum 5 ans (c’est le temps équivalent de la "scandaleuse" norme de rentabilité de 15% sur fond propre) et jusqu’à 30 voire 50 ans. L’état, lui, est incapable de dépasser l’horizon des prochaines élections…
– s’attribuer tous les rôles, c’est le plus sur moyen de n’en tenir aucun correctement. On ne peut pas être, à la fois, propriétaire, constructeur, exploitant, et … contrôleur de la sécurité d’un ouvrage.
– les autoroutes n’ont certes pas généré LA dette, mais elles ont généré DES dettes, et, pire encore, des pertes (du gaspillage, donc du chômage) lorsque l’état, pour des raisons échappant à toute rationalité, a décidé de construire des autoroutes alors qu’il savait avoir un meilleur usage de l’argent correspond, voire (le cas existe) des autoroutes dont il savait qu’elle ne servaient à rien du tout (comme l’A5, par exemple). Tout cela est très révélateur des dysfonctionnements que nous payons tous.
Billet : La France en faillite ?
Au secours, c’est le déluge ! Je plaisante 🙂 Sérieusement, je suis très faltté que mes hubles réactions génèrent le débat et la polémique.
Là encore, je vais tenter de répondre en "bloc".
Je cite d’abord Djiheldé :
«La caractéristique d’un service public est d’être distribué aux consommateurs sur la base d’un autre critère que le prix de marché.»
Je voudrais établir une distinction fine entre l’entreprise publique et le service public. Si elle n’existe pas dans la théorie, elle existe dans les faits. Ce que vous dite sur le prix du marché à propos du service public est exact, mais pour les entreprises publiques, en revanche, elles doivent être capables de s’auto-financer.
S’il y a des coups durs, l’intervention de l’Etat peut s’avérer utile : tenez, prenez le cas de l’industrie automobile dans les années 80. On a beaucoup critiqué la politique économique menée par le gouvernement socialiste à cette époque : pourtant, en injectant massivement des crédits pour rénover l’appareil productif de l’industrie automobile, elle a permis à Renault (mais pas seulement, Peugeot a reçu aussi de larges subventions) de se moderniser considérablement et de redevenir compétitif. De manière générale, et je fais une disgression, si la relance par la demande de 81 a été un échec, ce n’est pas parce que la France est allée à contre-courant de ses voisins, mais parce que son appareil productif s’est avéré incapable de répondre à la demande ainsi créée tant en productivité qu’en compétitivité.
Il était donc nécessaire de moderniser tout notre appareil de production et si cela n’avait pas été fait, nous aurions perdu sans doute une bonne part de notre industrie : vous me direz que cela a été aux frais du contribuable, et c’est vrai. mais ce que le contribuable a payé à ce moment-là, il en a récolté le fruit ensuite : à partir de 1989, notre blance commerciale est devenue constamment excédentaire, ce qui n’était plus le cas depuis quasiment 30 ans à cette époque.
Cela dit, je ne soutiens pas l’intervention de l’Etat à tout pris dans l’économie au risque de fausser la concurrence, mais je dis simplement qu’il ne faut pas l’exclure, et que le seul respect d’une concurrence libre et non-faussée ne peut être un but en soi.
Réflexion faite, je crois que je vais faire une réponse séparée à pascal, parce que son long réquisitoire contre la puissance publique en mérite une 😉
Billet : La France en faillite ?
Pascal,
Commençons par EDF et la sécurité nucléaire : je souscris à vos remarques, et même à votre analyse sur le maître d’oeuvre et le maître d’ouvrages, mais j’en tire une conclusion différente. Pour éviter toute confusion, en effet, ile st nécessaire que l’audit de la sécurité soit confié à une commission indépendante, et là, pourquoi pas, à une société privée.
A propos de Tchernobyl, évidemment : vous prenez l’exemple d’un état marxiste, corrompu jusqu’à la moëlle, totalitaire, et ruiné par 40 années d’une guerre (froide) qu’il n’était aps capable de supporter économiquement…Mauvais exemple, donc.
A propos de l’Etat et de l’économie :
Désolé, mais je ne peux laisser passer cette énormité :
«L’état ne peut rien faire de ce que vous indiquez : il n’est absolument pas sensible à l’économie, mais seulement à la politique (par définition !).»
Bien évidemment, l’Etat est sensible à la question économique et c’est bien pour cela qu’il peut intervenir dans l’économie.
Vous dites :
«La puissance publique ne fait pas aussi bien, puisqu’elle refuse de maximiser le profit, elle ne sait même pas le calculer !»
Contre-exemple parfait de ce que vous affirmez : le MITI au Japon (il n’est certes plus ce qu’il a été, mais tout de même, c’est une référence).
Les autoroutes : elles sont rembourzées, désormais : il est grand tant d’en retirer l’usufruit. Il n’y a aucune justification économique à leur revente. Pire, c’est se priver d’un revenue régulier et assuré. C’est donc un mauvais acte degestion.
La puissance financière de l’Etat : oh, certes, l’Etat est condamnable à plus d’un égard en raison d’une gestion souvent défaillante. Mais sa puissance financière lui permet des choix à la fois divers et globaux qu’aucune entreprise ne pourrait se permettre. Notez que lorsque je dis cela, je ne pense pas à la seule France, mais aussi à l’Europe : regardez ce que le budget de la CEE a permis comme développement en Espagne, en Irlande et en Grèce (à moindre mesure).
Billet : La France en faillite ?
A Pascal (toujours)
Vous écrivez :
«* vous faites comme si la dépense publique n’était pas une destruction de la dépense privée, en oubliant que la dépense privée provoque, elle aussi, de l’activité, des impôts indirects, etc. ! En»
Je ne nie pas que la dépense privée provoque elle aussi de l’activité et des impôts, mais on peut avoir de très mauvaises surprises en calculant ainsi : avez-vous entendu parler d’Eurotunnel ? Pire : d’Eurodisney ? L’etat tablait en effet sur ‘lactivité générée pour récupérer via la TVA des recettes, et également pour créer des emplois (en réalité, ce n’était aps le calcul prioritaire, mais au niveau mdéiatique, cela faisait très bien…) d’où le fort subventionnement à la création du parc d’attractions. Complètement raté ! On peut donc avoir des surprises avec la dépense privée…
A la lueur des autres réactions (Amenis, jpp, Global), il me sembe que nous esquvons la question centrale : la question centrale, c’est celle du contrôle non seulement des dépenses, mais de la manière dont l’argent public est dépensé.
Le gaspillage, ce n’est pas le fait de l’Etat, mais l’absence ou la médiocité des procédures de contrôle.
On trouve du gaspillage aussi dans les entreprises privées : que pensez-vous du cas Vivendi Universal et de l’ami Messier ? Je vous assure que l’on doit pouvoir trouver quelques autres beaux specimens de ce type.
Au passage l’AFTIF a perdu ainsi un revenu considérable.
Ce qui est absurde avec cette vente, c’est que finalement le gouvernement a raisonné comme si l’état était une entreprise qui intervient sur le marché.
Or, l’état n’a pas de fonds propre et le coût de son capital ne représente pas autre chose que celui de sa dette.
Or, d’après quelques analystes renommés, les flux générés par les sociétés des autoroutes de France auraient généré plus de fonds que la dette de l’état, et cela aprce que l’Etat a vendu les autoroutes à une prix d’action trop bas.
En termes de désendettement, la vente des autoroutes n’apporte rien.
Je vous cite ma source, ce sera plus clair, je pense :
http://www.boursorama.com/infos/...
Billet : La France en faillite ?
Cher ami philosophe, Anaxagore
Lorsque l’Etat renfloue massivement des entreprises du secteur marchand, il distraie des ressources d’autres investissements … sauver une entreprise de cette façon, ce peut être sacrifier des entreprises ailleurs ! l’aide à Renault, ca a été la disparition par augmentation des charges et impôts de milliers d’emploi ou ce sera cette disparition, le jour ou il faudra rembourser la dette ! De plus, rien n’indique que ces investissements sont pertinents : les choix d’investissement de l’Etat dans le secteur marchand sont autant guidés par le politique et les interets de groupes de pression (EDF SNCF …) que par l’économique ( l’existence d’un profit indique un besoin d’investissement) car l’Etat ignore le rôle de vecteur d’informations du marché. Ce n’est pas un hasard si les années 80-84 que vous citez sont celles qui ont connu la plus forte croissance du chomage. A chacun son métier ! Pour moderniser les entreprises, que l’on cesse de les mépriser et que l’on leur donne un contexte favorable à leur croissance … bref que l’on cesse de considerer la recherche de rente comme une activité normale !
Billet : La France en faillite ?
Cher Djiheldé,
Ce que vous affirmez demeure à prouver (un audit serait nécessaire sur le sujet…même s’il existe quelques études indépendantes).
En revanche, que l’Etat ait rénové l’appareil productif de Renault et ait ainsi sauvé l’entreprise, c’est un fait avéré et reconnu par les économistes.
Il y a une imperfection que vous soulignez à juste titre, dans nos démocraties modernes, ce sont les groupes de pression. Faites-vous semblant d’ignorer qu’ils existent autant au niveau privé que public, et que c’est même un métier officiel à Bruxelles ?
EDF et la SNCF n’en ont certainement pas l’apanage, et, si vous pensez aux syndicats, au moins, eux, on sait comment ils opèrent, contrairement aux discrets mais efficaces individus qui viennent taper à al porte des europdéputés et des commissaires à Bruxelles…
Dans un autre billet, j’ai proposé un cinquième pouvoir (je vous laisse le découvrir dès qu’il sera publié) : le pouvoir de contrôle. Il est d’autant plus nécessaire que les lobbies sont puissants.
Evidemment, on pourrait admettre que notre démocratie fonctionne à l’américaine, et je crois d’ailleurs qu’il y a des liens très forts entre lobbying et communautarisme car cela procède de la même logique, mais pour ma part, je m’y refuse catégoriquement et c’est un choix politique très clair dans mon esprit.
Billet : La France en faillite ?
Cher Anaxagore,
Voyez que finalement, nous ne sommes pas si loin… Ce pouvoir de contrôle, qu’en économiste, je désigne sous le terme de "régulation", je l’appelle de mes voeux et c’est bien en cela que la LOLF présente un enorme interet et surement une nouveauté. Le lobbying … Ou commence-t-il ? chacun voit d’abord midi à sa porte. J’aime autant un lobbying officiel, c’est plus clair. Que M.Gates affieme défendre l’interet général et tout le monde rigolera. Que M. EDF le fasse et on dira "oui, oui", alors qu’ils’agit du même égoisme musclé (dans la conception d’Adam Smith). Pourtant c’est le même discours mais l’un vient du public et donc a un poids considérable sur les décisions de ce même Etat.
Je crois surtout que l’Etat est une institution humaine donc faillible et je crois (mais là vous me concederez mon choix philosophique dont vous identifierez, pour autant que je vous devine, sans difficultés les racines), plus en l’individu et la Collectivité qu’en l’Etat qui n’est que chargée d’administrer cette dernière.
Trés cordialement.
Billet : La France en faillite ?
Je ne compte plus le nombre de fois , ou, les défenseurs des services/entreprises publiques répondent aux critiques de la manière suivante : C’est celui qui dit qui est …
Une entreprise qui gaspille se plantera tôt ou tard et disparaitera, alors que l’état jamais, il transmettra le boulet aux générations suivantes …
Comme l’a souligné Djiheldé, il ne s’agit pas seulement d’un problème de contrôle des dépenses, car celui-ci est souvent fait à posteriori (cour des comptes), mais plutôt de connaissance du marché. Autant une entreprise à le droit de se planter, autant l’état n’a pas le droit à l’erreur, quand je file 100 Euros à l’état c’est pas pour lui permettre de jouer en bourse à ma place.
Si les entreprises publiques sont concurrentielles, tant mieux pour elles, mais je n’en serais vraiment sur que lorsque le marché sera totalement ouvert, en attendant j’ai des doutes énormes, et je n’irais pas miser 1 euro sur EDF.
Pour les autoroutes, as-tu une idée du coût d’entretien de telle infrastructures, Si l’état les vends c’est peut être qu’elles ne rapportaient pas tant que ca, peut être trop de personnel non licenciable, peut être la necessité de faire appel à des prestataires qui surfacturaient parce que c’était l’état le maître d’oeuvre …
C’est pas de la faute au secteur privé, si une entreprise qui se retrouvait à peine rentable entre les mains de l’état devienne une poule aux oeufs d’or une fois privatisée. Je pense qu’on doit même pouvoir trouver des cas, ou une entreprise privatisée rapporte plus en taxation diverses , que les bénéfices qu’elle faisait en étant nationalisée.
Quand je dis que l’état dépense trop, je ne nie pas qu’une partie du secteur privé en profite largement, la raison en est que l’état ne sait même pas évaluer un marché.
Billet : La France en faillite ?
@anaxagore
Vous avez bien mis le doigt sur le point essentiel, et je vous en remercie. Vous dites (je vous cite) :
" la question centrale, c’est celle du contrôle non seulement des dépenses, mais de la manière dont l’argent public est dépensé.
Le gaspillage, ce n’est pas le fait de l’Etat, mais l’absence ou la médiocité des procédures de contrôle.
On trouve du gaspillage aussi dans les entreprises privées"
Et là, nous avons un point de désaccord central.
1)
Vous croyez (et c’est un point qui relève bien de la foi, et, éventuellement, du dogme) que le problème n’est pas l’état, en soi, mais seulement "la médiocrité des procédure de contrôle".
Tous les fonctionnaires vous le diront, les procédures de contrôle de l’état ne sont pas" médiocres", au contraire, elle sont d’une pesanteur et d’un poids monstrueux. Tout l’état n’est qu’une gigantesque entreprise paranoïaque de contrôle, appliqué aux autres et à lui-même. Vous me direz : elles ne sont pas efficaces, pas autant qu’elles pourraient. Oui-da : mais qu’est-ce qui peut bien les pousser vers un progrès ? la sélection naturelle s’applique aussi aux organisations, alors avec ses règles (immuables) et ses prérogatives (exorbitantes), l’état se donne toutes les chances de l’inefficacité la plus grave.
Inversement, la force du secteur privé, c’est qu’il mute en permanence, bouillonnant de création et destruction qui favorisent l’adaptation des procédures aux besoins de a situation. Et qu’il s’organise pour que l’intérêt du gestionnaire coincide avec celui de la structure qu’il dirige (ce que le public ne peut pas faire sans se corrompre), et qu’ainsi il y a a beaucoup moins besoin de procédure de contrôle.
2)
évidemment que le privé fait des erreurs. Mais ça n’a aucune importance !!! Nous n’avons même pas qualité pour en juger, l’affaire Vivendi ne regarde que les actionnaires de cette boite, tandis que la collectivité a toujours empoché ses bénéfs sous forme d’impôts : le rève ! Le privé peut commettre, également, des fautes (c’est à dire des actions nuisible à l’égard d’autrui), et là, certes, nous sommes concerné, mais nous ne sommes point démunis : il reste l’état pour nous défendre et obtenir réparation, et si nécessaire punir les coupables.
Inversement, lorsque l’état fait des erreurs, nous payons, et lorsqu’il commet des fautes, au mieux nous payons et au pire il y a une injustice de commise. Quant à punir, n’en parlons même pas : de l’amiante au sang contaminé, en passant par les marchés publics truqués ou le crédit Lyonnais, on compte sur les doigts de la main les grands responsables punis au cours des dernières décennies, pour des scandales avérés…
Ce qui vous met devant un choix :
* ou bien vous laissez les gens s’organiser économiquement à leur guise, et l’état ne dois intervenir que minimalement, et en tout cas jamais comme initiateur
* ou bien vous assumer le risque d’embarquer dans une affaire des gens qui sont contre, et de vous affranchir d’un organe suprême de contrôle. C’est économiquement confortable, mais moralement…
Votre idée de pouvoir de contrôle, ça ne fait pas grand chose d’utile. Ca peut surtout nourrir la paranoïa ambiante, mais ça ne sera jamais aussi efficace que la privatisation.
Pour le reste, (mais c’est accessoire)
– j’insiste, l’état est insensible à l’économie. La "question économique", c’est juste un reflet politique de l’économie, mais ce n’est pas l’économie, ça n’a même pas grand chose à voir.
– "un état marxiste, corrompu jusqu’à la moëlle, totalitaire, et ruiné"… mais c’est le protrait tout craché de l’état français, ça…
– Le MITI ? Tout ce que je sais du Japon c’est qu’on en a une image très fausse, et votre incantation ne me semble pas un véritable contre-exemple. Mais si vous proposez qu’on s’inspire du Japon (et pas seulement : tous les pays étranger sont bon à imiter, mais vraiment imité, au lieu de gloser sur l’exception française qui interdit une transposition), je suis d’accord…
Billet : La France en faillite ?
@AL
Merci d’avoir attirer mon attention sur ce livre, que je viens de finir.
C’est un bon livre, qui se lit très bien. Chaque chapitre est autonome (l’auteur n’hésite donc pas à reprendre plusieurs fois le même exemple), ce qui le rend très fluide. Les éléments donnés sont tous du niveau de ce qu’on trouve dans la presse quotidienne, et ce sont des éléments publics, mais ça n’empêche pas que j’ai appris des trucs, bien que je ne considère pas comme novice en la matière.
Il décrit très honnetement les opinions de ceux qui pensent que la situation n’est pas desespérée, pourquoi les agences de notation continuent à bien noter le France, et il évite de nombreux écueils : celui du procès politique, celui du parti-pris entre gauche et droite, et celui du "tous dans le même sac". La conclusion n’en prend que plus de poids.
Et j’ai été agréablement surpris de voir, dans un ouvrage grand public, le rapprochement (pertinent) entre le fonctionnement de l’état et une arnaque à la Ponzi. Je crois que c’est la première fois.
Bref, c’est une bonne contribution au débat général.
L’ouvrage ne prétend pas donner de solution (et, à ce propos, il est clair que la LOLF n’est pas cette solution, même si elle ne fait pas de mal…), mais après ça c’est évidememnt LA question. Et là, je crois que la balle est dans votre camps (celui de la proposition politique), M. Lambert.
Billet : La France en faillite ?
Cher Pascal,
Pour les organismes de contrôle, i; serait en effet souhaitable qu’ils ne fissent pas partie de l’Etat car il faut qu’ils soient indépendants. mais cela, je l’ai dit dans mon billet précédent. Donc ce que vous reprochez à mon analyse n’est pas fondé sur ce point.
Comparer les mécanismes de marché à une sélection naturelle laisse entrevoir de votre part une vision très inquiétante du dit marché : une sorte de jungle où seuls les plus aguerris et les plus forts s’en sortent. On appelle cela le capitalisme sauvage…
Dites au fait, et cela :
«Inversement, la force du secteur privé, c’est qu’il mute en permanence, bouillonnant de création et destruction qui favorisent l’adaptation des procédures aux besoins de a situation.»
Ce n’en est pas, ça, de la foi ? Vous dites qu’il y a beaucoup moins besoin de procédures de contrôle : je ne suis pas d’accord au sens que ce n’est pas le fait que soit privée ou publique la société ou l’entreprise qui génère davantage de procédures, mais plutôt sa taille.
vous dites :
« ou bien vous laissez les gens s’organiser économiquement à leur guise, et l’état ne dois intervenir que minimalement, et en tout cas jamais comme initiateur»
Heureusement que les pouvoirs publics français n’ont jamais appliqué cette cure : il n’y aurait alors pas d’infrastructures en France, tout du moins, pas dans certains secteurs jugés non-rentables, et de très gros déséquilibres à tous points de vue dans notre pays.
Le modèle de société que vous proposez c’est celui qui a été appliqué au Chili par les monétaristes (je parle du modèle économique seulement).
Je ne vous suis toujours pas sur l’affirmation que l’Etat est insensible à l’économie : c’est l’histoire économique elle-même qui vous met en défaut sur une telle assertion.
Billet : La France en faillite ?
Cher Djiheldé,
En effet, je pense que nous ne sommes pas si loin. Disons que je suis peut-être plus…"au milieu" que vous… 😉
Moi aussi je crois plus en l’individu qu’en l’Etat, mais je n’en induis pas pour autant que l’Etat doit nécessairement s’effacer pour laisser la place à l’individu dans toutes les circonstances.
Pour la LOLF, bof, d’accord, ccela permet de mieux voir comment les dépenses se font, mais il n’y a rien là-dedans qui réforme le fonctionnement de la fonction publique lui-même.
Or, le coeur du problème est à mon avis là, et je crains que la LOLF servent avant tout à réaliser des économies, parfois indues, sans considérer l’intérêt de telle ou telle mission…
Par ailleurs, si chaque minstère n’adopte pas une comptabilité analytique, autant dire que les attributions de crédit vont se faire dans l’opacité la plus totale dans chaque ministère…
Très franchement, je ne suis pas convaincu, et je me demande si cela ne sert pas de mesure-prétexte pour resserrer les boulons…
Non moins cordialement 😉
Billet : La France en faillite ?
A Amenis,
Attention : je ne suis pas favorable, globalement à ce qu les sociétés et entreprises soient publics ! Ce que dit Amenis sur ce que peuvent rapporter les sociétés une fois privatisées n’est pas faux.
Pour les autroutes, heureusement, il ne s’agit que d’une cession d’exploitation pour une durée donnée et non de la vente de l’autortoute elle-même (ne parlez pas de malheur !!!).
Ne doivent demeure publics à mon avis que les secteurs vitaux, pas le reste.
Un exemple : nous avons trois chaînes publiques : à mon avis, ARTE et FR3 devraient suffire, et les autres chaînes ne devraient pas recevoir de subventions.
Puisqu’on reconnaît l’exception culturelle, on pourrait en revanche ne les autoriser à émettre que sous condition de respecter un pourcentage x% d’émissions francophones.
Pour les banques, cela me semble très bien qu’elles soient toutes privées, et si je prends l’exemple de la BNP, cela a été un exemple de bonne privatisation.
Je ne suis pas favorable à une économie dirigée. En revanche, je veux juste que l’Etat qui est l’émanation de la nation, demeure capable d’infléchir l’activité économique dans certaines directions quand la situation l’exige, et pas qu’il soit omniprésent.
Si je poursuis votre raisonnement, Amenis, il ne faut donner aucune subvention à aucune société privée, dans ces conditions, non ?