Evidemment il y a une part de provocation dans cette question. Mais est-ce si faux ? Et n’est-ce pas nécessaire de la poser ainsi, afin que ce projet soit analysé sous tous ses aspects ? Gageons qu’il ne manquera pas de l’être abondamment sous l’angle du « patriotisme économique » dernier alibi utilisé pour tenter de faire survivre, quelques mois supplémentaires, le mythe de l’agonisante économie administrée. La semaine qui commence me donne par avance des frissons.
J’imagine que l’Etat va nous expliquer l’art et la manière d’organiser les acteurs économiques pour garantir leur avenir. Après qu’il ait tant de fois fait faillite, dans le secteur concurrentiel, comprenez qu’il y ait pas de quoi être préoccupé.
Je veux bien admettre que la fusion entre Gaz de France et Suez ait du sens, au plan industriel. Mais cette idée est d’une soudaineté déconcertante. Avec le recul on se dit que si Arcelor avait été française on lui aurait sans doute trouvé d’office un conjoint pour éviter l’OPA de Mittal.
S’agit-il de faire absorber Suez par GDF ou l’inverse ? Si ma confiance est totale dans les équipes dirigeantes des deux groupes, elle ne l’est pas du tout à l’endroit de la tutelle qui s’exerce sur les entreprises dans lesquelles l’Etat détient une participation. S’il s’agit d’étendre à la gouvernance de Suez les contraintes qui pèsent sur GDF, ce serait le plus mauvais service que l’on pourrait rendre à l’ensemble.
J’imagine déjà que le débat portera sur le niveau de participation de l’Etat dans le nouveau groupe. Chacun le voudra évidemment le plus élevé possible. Pour ma part ce, ce sera le contraire !
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
MERCI Mr Lambert d’avoir pris si clairement position
je mesure votre COURAGE
et cela redore le blason du Sénat
mais cette affaire va causer beaucoup
d’embarras à ceux qui comme moi
essaient de promouvoir le "fair play"
français à l’international…
jpp
annexe:
mon précédent envoi…
Vos amis politiques viennent de porter
un camouflet insupportable aux partisans
de l’europe et de l’ouverture économique !
Leur HYPOCRISIE détectée par ceux
qui ont voté NON au référendum
sur la constitution européenne
est maintenant incontestable !
merci de prendre position,
jpp
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Il sera certainement possible d’interpeller la DG Concurrence de la Commission Européenne sur le fait qu’une société privée ne peut pas jouer à armes égales avec une société nationalisée comme GDF au jeu des fusions-acquisitions, même en cas d’évolution de la structure de la société nationalisée au cours ou en prévision de la fusion. Par ailleurs, la modification législative requise aux seules fins de permettre aux plans du premier ministre de se réaliser ne me semble pas acquise, pour de nombreuses raisons. Outre l’hostilité évidente du personnel de DGF à faire les frais des lubies du gouvernement, il y a l’intérêt direct et évident des 50% de communes françaises qui ont Suez comme fournisseur d’eau et ne souhaitent pas nécessairement voir l’Etat français entrer au capital de leur fournisseur exclusif d’eau potable.
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Je trouve que c’est une folie pour Suez de se jeter, par trouille du management largement constitué d’anciens fonctionnaires, dans les bras de l’Etat qui va prendre une minorité de blocage dans le capital et qui va freiner au début puis petit à petit empêcher le développement de l’entreprise pour des motifs fallacieux d’intérêt nationale, alors qu’il s’agira souvent d’idéologie. Est-on conscient que si tout cela se fait la gestion de Suez fera l’objet de questions d’actualités incessantes au Parlement ? Moi, je retire mes billes, je n’ai aucune envie que mes petites économies soient confiées aux caprices de quelques inspecteurs des finances qui vont jouer à la bataille navale avec mon argent.
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Comment s’appellera le Groupe ensuite ? Suez ou GDF ? cela ne manquera pas de symbole. Mais je suis sûr que ce qui occupe les esprits en ce moment, c’est plutôt l’organigramme afin de savoir si tous les grands corps de l’Etat ont leur juste part dans le nouveau kolkhoze.
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Pourquoi ne pas mettre Arcélor dans la boucle ? ce serait encore plus patriotique non ? Au fait, j’y pense si on y mettait Total en plus. Vous nous disiez l’autre jour qu’ils font beaucoup de bénéfices, on ne va tout de même s’en priver. Non mais sans blagues. J’ai aussi pensé à la SNCF mais là, je crains qu’on ne s’attire vraiment des ennuis.
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Je m’amuse d’avance du grand écart qui ne va manquer de se produire dans la semaine.
Aux salariés, le discours sera : vous allez voir ce que vous allez voir : pas question de la moindre perte de contrôle de l’Etat, bien au contraire, c’est une façon subtile de redonner du pouvoir à la puissance publique dans l’économie et notamment dans l’énergie, stratégique etc. Trompettes et bannières.
Aux marchés financiers, ce sera exactement le contraire. Nous allons constituer un géant européen, voire mondial, qui positionnera la France comme le pays ayant l’acteur de rang international dans un secteur aussi sensible que l’énergie. Puis le croisement des cultures du public et du privé créera des synergies nouvelles pour la création de valeur.
Et si on s’amusait tous ensemble à préparer des discours pour M. Breton, ça lui servirait de patins à glaces pour ses entrechats médiatiques.
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
" pour tenter de faire survivre, quelques mois supplémentaires, le mythe de l’agonisante économie administrée"
Pourquoi quelques mois supplémentaires ? Seriez-vous devin ?
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Gilles Mas pose une excellente question. Lorsque l’activité n’est pas dans le secteur concurrentiel, je n’ai évidemment pas d’observations particulières sur les effets de la présence de l’Etat dans le capital d’une entreprise, c’est logique et nous n’avons qu’à souhaiter que sa gouvernance soit la plus efficiente possible pour améliorer les résultats de la mission accomplie. En revanche, lorsqu’il s’agit d’une entreprise située dans le secteur concurrentiel, la situation est toute autre. Du fait même de la concurrence parfois vive sur le marché, l’acteur qui se développe, investit, et crée des emplois est celui qui gère le mieux. Or la bonne gestion suppose que les décisions soient prises rapidement au plus près de là où elles s’appliquent et sur le seul fondement de l’intérêt de l’entreprise. Or, la pratique montre que lorsque l’Etat est au capital, il essaie en permanence d’intervenir dans le management (c’est à dire dans la nomination des dirigeants pour y placer ses hommes à lui, sans parler du copinage politique toujours possible) et aussi dans les décisions pour leur donner un calendrier politiquement plus confortable au mépris parfois de l’intérêt de l’entreprise. Prenons l’exemple du gaz. Après avoir ouvert le capital de GDF et donc vendu des actions, le gouvernement s’est immiscé dans la fixation du prix du gaz pour les usagers. Cela pouvait se comprendre pour des motifs sociaux, mais il devait alors agir avec ses crédits sociaux. Or, il a fait pression sur les dirigeants de GDF pour retarder l’augmentation au mépris des droits des actionnaires à qui on venait pourtant de vendre des actions. Puis enfin, ce qui caractérise la décision publique, par rapport à la décision privée, c’est sa lenteur. Elle est instruite par une série de bureaux administratifs tous aussi tatillons les uns que les autres, souvent rivaux, et donnant lieu à des guérillas de couloirs picrocholines pour essayer d’influencer la décision du politique dans un sens ou un autre. Bref, je n’ai jamais été fasciné par la gestion d’entreprise du secteur concurrentiel par l’Etat et je ne le souhaite pas pour notre économie et pour nos emplois.
Je n’évoque même pas le cas où les salariés sont fonctionnaires car cela ne fait qu’aggraver les choses, mais, selon moi, ce n’est pas l’essentiel. J’ai toujours été plus bienveillant pour les fonctionnaires que pour leur management.
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
GDF compte 38.000 salariés et Suez 160.000 qui absorbe l’autre ? Pourquoi la décision a été annoncée depuis Matignon ? est-ce le Premier Ministre qui décide pour Suez ? Est-ce lui qui demain fixera les prix de biens vendus par Suez ? Pourrait-on avoir une idée des rémunérations comparées entre les deux groupes ? on est en plein surréalopatriotisme non ?
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Thierry Breton a promis aux syndicats de lancer une "concertation approfondie" dès lundi matin sur "toutes les questions légitimes qu’ils se posent, apporter toutes les garanties nécessaires". Les garanties pour qui et au dépend de qui ? des actionnaires de Suez, de GDF ? de l’Etat ? J’imagine que les épargnants et les contribuables seront le dernier des soucis de M. Breton qui cherchera surtout à s’éviter des ennuis sociaux.
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?;
Un projet pas si soudain que cela http://www.gazdefrance.com/uploa...
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Suez compte 160 700 collaborateurs pour un chiffre
d’affaires en 2004 de 40,7 milliards d’euros.
Gaz de France emploie plus de 45 000 collaborateurs et a réalisé, en 2004, un chiffre d’affaires de 18,13 milliards d’euros.
Qui absorbe qui ? je n’y comprends rien.
Qui va commander ?
L’Etat détenait-il un part de capital dans Suez ?
Que font les journalistes ?
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Depuis ke début de ce qu’il faut bien appeler le dossier GDF-EDF-Suez, le seul but est la casse du syndicalisme d’une part et de la gauche d’autre part.
L’europe est à la fois un pretexte et un moyen pour faire basculer la Frane dans le libéralisme.
Mais pour se faire il faut d’abord ou en m^me temps casser l’action syndicale de la CGT et introduire la querelle entre les force de gauche, sur le principe de la nationalisation.
C’est un coup de maître de jérôme Monot
C’est un coup porté à la négociation des gauches.
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Monsieur LAMBERT vous ommetez volontairement ou non d’indiquer que le secteur concurrentiel concerné n’est pas un secteur comme les autres puisqu’il concerne l’énergie, son caractère stratégique ne vous ayant forcément pas échappé. Il suffit pour cela de se rapporter à l’exemple récent de l’Ukraine et son problème majeur d’approvisionnement. Que l’état perde son pouvoir décisionnel dans une entreprise comme GDF me parait bien dangereux (même avec une minorité de pseudo blocage) et irresponsable.
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
enzo d’aviolo: Quel est donc ce caractère supposé stratégique de l’énergie ? Vous postulez l’évidence de ce caractère sans pour autant le décrire !
Par ailleurs, l’ensemble des états membres de l’Union Européenne ont décidé de considérer le secteur de l’énergie comme stratégique… mais à l’échelle européenne et en aucun cas à l’échelle nationale, régionale, ou qu’importe : vous imaginez-vous une grande région française revendiquer l’indépendance énergétique pour des raisons stratégiques ? Hé bien, vu de nos partenaires européens, la participation de l’état au capital d’un producteur d’énergie est aussi incongrue que l’éventuellement participation d’une région au capital d’EDF.
Faut-il par ailleurs précisé que la France a déjà énuméré la liste des secteurs industriels qu’elle juge stratégiques et que l’énergie (ni les transports, ni la santé, ni l’éducation) ne figure pas dans cette liste ?
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Pour ceux qui redoutaient que la France soit devenu un pays libéral, vous pouvez être rassurés : la France n’est pas un pays libéral. Mieux : c’est un pays qui renationnalise en un week-end une netreprise privée à participation non française importante. Il n’y a donc plus lieu de crier sans cesse à l’ultra libéralisme!
Et pour ceux qui espéraient que La France ait enfin accepté les lois de l’économie de marché, du libéralisme et de l’ouverture sur le monde, vous constatez que le gouvernement de M. de Villepin est encore bien ancré dans l’économie administrée. Ne rêvons pas: la France reste donc un des derniers pays soumis à l’idéologie de l’économie dirigée. On ne va pas tarder à en voir les conséquences dans nos relations avec nos partenaires européens et avec les partenaires étrangers de nos sociétés qui souhaitent s’ouvrir à l’économie mondiale! La France vient encore de s’appauvrir et de se tiere une balle dans le pied, qu’il soit de gauche ou de droite!
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Le secteur de l’énergie va subir cette année de fortes tensions du fait de la demande croissante des pays émergents… la course à la concentration des acteurs est elle engagée ? en tout cas, on en voit clairement les prémices
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
à tous les les rédacteurs de réactions sur GDF/SUEZ
il est symptomatique que aucun d’entre vous ne se préoccupe
de l’impact européen…de cette décision "ANTI-EUROPEENNE"
cela confirme le cavalier seul de la france qui derait quitter
l’europe pour mettre ses actes en lignes avec sa politique réelle:
-la France ne peut pas à la fois bénéficier de la PAC et ne pas
jouer le jeu européen dans l’énérgie… GDF et SUEZ réalisent
une part croissante de leur ventes en europe et il serait dans leur
intérêt de s’allier avec un européen plutôt que de conclure un
"mariage endogamique" dont les rejetons sont en général "stériles"…
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Considérez vous que la propriété publique des services publics nationaux, qui est une règle constitutionnelle (alinéa 9 du préambule de la Constitution de 46) est une absurdité?
Vous qui dénoncer la dictature de court terme, ne croyez vous pas que la propriété publique est une façon de garantir un contrebalancement de cette dictature, un service accessible à tous dans les domaines dont on considère que sa fourniture universelle est fondamentale?
Cette question est une question de principe, qui ne devrait pas être liée, en principe, aux vicissitudes du "dialogue social" et à l’incompétence de certains dirigeants quasi politiques car issus de l’ENA en général (incompétence qui confine à la malhonnêteté en ce qui concerne le Crédit Lyonnais par exemple…).
Ce n’est pas parce que le marché est le moyen le plus efficace d’allocation des ressources que toute activité humaine doit être régie par lui. Les élections doivent en principe être l’occasion de débattre du périmêtre des activités marchandes.
Ne soyez pas idéologue, en affirmant de manière un peu péremptoire qu’une propriété nationale -synonyme de pleine souveraineté dans la définition des activités de service public- est forcément néfaste en soi.
Il n’y a pas que des questions d’efficacité économique qui sont en jeu.
Je commence à penser que le ditingo secteur public/service public n’est qu’un moyen détourné de rétrécir le périmêtre ses activités de service public. L’Etat aura beau produire des normes (obligations de service public), la nation perd la maîtrise des logiques de production et de distribution d’une entreprise si celle-ci ne lui appartient pas.
Dire toute la vérité, c’est aussi assumer ses idées jusqu’à leurs conséquences nécessaires…
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
à "Dominique M" dont la réaction n’était pas publiée
quand j’ai rédigé la mienne ci dessus à17h42…
cela fait deux réactions sur 17 préoccupées par l’europe
soit à peine onze pour cent:
…comme l’écrit "Dominique M"…
-"la France reste donc un des derniers pays
-" soumis à l’idéologie de l’économie dirigée"
et cela semble satisfaire 90% des français…
nous en sommes restés à Colbert
sans le Roi Soleil
De l’eau dans le gaz.
Les grands dieux avaient été jurés, croix de bois, croix de fer…En mai 2004, Nicolas Sarkozy avait pris soin de préciser, lors de l’examen de son projet de loi du 9 août 2004 modifiant le statut du gazier national, que
GDF-Suez: Denys avait tout dit la veille
J’étais un peu en peine (surtout faute de temps) de lire ou, mieux encore, de parvenir à formuler la sidération amusée ou indignée devant la dernière gesticulation du couple Villepin-Breton le week-end dernier: la France n’aura pas un champion…
Billet : Faut-il vraiment nationaliser Suez ?
Finalement, Suez remplace EDF,
si on suit les syndicats, on efface la séparation d’EDF, GDF, et on se retrouve à la case départ.
Normalement les services electricité et gaz, ne devrait pas faire l’objet de surenchéres économiques.
Ils sont indispensable à la vie de tout le monde.
L’ennui, c’est qu’au nom du service public, il sont pris en otage depuis 1945, au profit de certains qui en oublie l’objet.
Et finalement, le privé, trouve le moyen de gagner de l’argent, en vendant ses services moins cher que le monopole d’état.( voir france telecom) souvenez vous de vos factures d’antant!!!
J’espére seulement dans l’affaire qui nous interesse, que SUEZ va rester lui même, et qu’il démontrera à GDF, qu’il y a d’autres maniéres de travailler.