Le journal Ouest-France dans son édition des 11 et 12 Février fait état de l’information concernant le Ministère de la Défense qui a pris la sage décision de confier à une société privée la mise à disposition d’hélicoptères pour la formation des pilotes militaires. Ce contrat constituant, semble-t-il, une première en France serait susceptible de briser le tabou de l’accomplissement des missions et la détention de la propriété des matériels par d’autres que les militaires eux-mêmes. J’avoue ne rien comprendre à ce genre de tabou et me réjouir que la solution du meilleur rapport coût / efficacité ait été choisie. Car il s’agit tout de même de l’utilisation du fruit du travail des Français.
L’Etat est impécunieux, tout le monde le sait. Pourquoi faudrait-il qu’il achète, à grands frais, des matériels qui peuvent être acquis par le privé, y compris pour ses besoins propres, afin qu’il puisse mettre sa flotte à la disposition d’une école formant aussi des militaires, assurer la maintenance et la réparation des machines.
Certains y voient naturellement l’externalisation et donc la privatisation rampante de la défense nationale. Ils craignent toute logique budgétaire au motif qu’elle serait antinomique avec l’esprit de défense et ils recommandent plutôt de dépenser sans compter, l’efficacité d’une défense se mesurant exclusivement à l’argent qui y est consacré.
Je ne m’explique toujours pas que l’esprit humain puisse rester figer sur des positions aussi surannées. La fonction régalienne : se préparer à la guerre, décider de la faire et conduire les opérations ne rend pas indispensable que les ressources humaines soient formées exclusivement par des militaires quand des économies d’échelles peuvent être faites sur des formations à un savoir-faire en action tant dans le militaire que dans le privé. Tous les pays modernes le font. Il est vrai qu’ils sont souvent anglo-saxons. Décidément, il est des mots qui sont grossiers : anglo-saxon, libéral, ils sont, c’est vrai, moins chics que patriotisme et social.
En tous cas, bravo la Défense de vous préoccuper de l’efficacité de votre gestion. C’est le meilleur gage d’un soutien de la nation.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
Comme pour la grippe aviaire ou l’appel d’offre organisé par la France a été remporté par un américain, moins bon que les produits français, il faut externaliser. Il faut prendre des produits anglo-saxons, même si les français sont meilleurs. Les français sont trop dogmatiques.
Il faut aller plus loin, comme le propose Jack Lang, avec l’externalisation de la fabrication de la bombe atomique, en réalisant des appels d’offres internationaux.
Pourquoi garderait-on en France une activité de conception et de fabrication alors que des pays, aux coûts sociaux moindres, comme par exemple l’Iran ou le Pakistan ne pourraient pas nous envoyer des bombes atomiques à coûts inférieurs.
Je pense aussi, au travers de l’exemple que vous citez que la Défense est mal connue à nos yeux et qu’ils ne raisonnent pas forcément comme ou pourrait vouloir le constater.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
Bonjour monsieur Lambert et bonjour à tous!
C’est une bien triste nouvelle que vous m’apprenez là. Je vois la "privatisation de la Défense" d’un autre oeil que le votre. Quand vous voyez "efficacité de gestion", je vois surtout qu’un niveau supplémentaire est franchi dans l’abandon de l’intérêt de tous au profit de l’intérêt privé.
Prenons l’exemple américain… qui est certes l’exemple extrême. Il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte que les Etats-Unis font surtout du commerce sous prétexte de "défense nationale". Et on connait tous les travers que cela engendre. A ce titre, voyez "Bowling for Columbine" de Michael Moore ou bien "Le cauchemard de Darwin" d’Hubert Sauper. Et si on va plus loin encore, il est permis de penser que le président Kennedy a été assassiné parce qu’il voulait réduire les budgets de la Défense… budgets qui financent donc des entreprises privées (Cela reste encore une thèse… mais une thèse très semblable.). Bref, voyez jusqu’où le commerce des armes peut aller dans ce pays qui livre tout ou presque à l’intérêt privé.
Bien entendu, la France fait aussi du commerce d’armes… mais pas à la même échelle. Et je pense que nous n’en sommes justement pas à la même échelle parce que l’intérêt privé n’est pas encore "trop" rentré en ligne de compte. Du moins, c’est ainsi que je ressens les choses.
Bref, quand vous voyez l’intérêt financier, je vois avant tout l’intérêt humain. C’est peut-être pour cela que le mot "libéral" peut faire peur, monsieur Lambert.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
Bonjour,
Il n’est pas rare dans l’administration publique française que des matériels utilisés soient propriété d’entreprises privée* sous forme de contrat de location par exemple (matériel de reprographie, flotte de voiture..etc…).
Que cela se fasse également dans l’armée n’est pas forcément une mauvaise chose tant qu’il s’agit de la formation des personnels. Cependant, la privatisation de l’armée est un problème qui me fait vraiment peur: je n’ai (à priori qu’un enthousiasme très relatif de l’armée (le service national m’en a convaincu), cependant, je tiens à ce que la défense nationale soit aussi indépendante que possible du monde des affaires, non que celui-ci soit ‘diabolique’ de nature, mais parcequ’il n’est pas soumis au peuple (par nature), mais à des intérets particuliers et bien souvent internationaux. ça me fait peur que notre armée nationale* soit sous l’influence directe de groupes dont les intérêts peuvent être contraires à l’intérêt national exprimé par les citoyens, ça me fait peur que des conditions de rentabilité soient le premier critère de jugement de l’armée, ça me fait peur de voir un jour des milices prendre la place des services de sécurités de la république (c’est déjà le cas avec les très nombreuses ‘agences de sécurité’ qui prennent le relai des forces officielles (pas en France… encore?) dans de nombreux conflit (j’ai lu des stats sur le nombre de personnels directement engagés dans la guerre en Irak au nom des Etats-Unis mais dépendant d’agences privés indépendantes).
Alors, oui, je me fous pas mal que la Safrane du général soit un leasing, je me moque éperdument que les uniformes soient fabriqués par n’importe quelle entreprise, et dans le cas décrit, que nos militaires apprennent à conduire (n’importe quel véhicule d’ailleurs) dans une officine privée. Mais:
– est-ce toujours forcément plus rentable?
– n’est-il pas indispensable quand il s’agit de la mission de défendre et protéger la nation d’imposer une indépendance aussi complète que possible du ravitaillement et de la formation des personnels ayant cette mission?
– où est la limite entre la privatisation de services annexes et peu important (c’est à dire que la défense nationale peut reprendre rapidement à son compte si le besoin s’en fait ressentir), et l’abandon de la souveraineté du peuple sur son service de défense?
etc…
PS: la privatisation rampante est une sacré s***%$$/*ie: on a tous pu remarquer que ce phénomène était souvent vérifié et que nos politiques (tous bords confondus) utilisaient souvent ce subterfuge pour abandonner des pans de nos services publics sans avoir besoin de l’assumer pleinement.
Alors, faut-il exiger le statu-quo? Je ne le crois pas. Mais Il est insupportable de laisser croire que la seule alternative possible est le désengagement, il faut réformer l’Etat, j’en convient, mais je tiens à ce qu’il reste l’état soumis au vote des citoyens et non une entité économique sur laquelle je n’ai jamais mon mot à dire .
*il n’est pas rare d’ailleur que les personnels de ses administrations publiques soient sous des contrats de droit privé également mais c’est un autre débat.
A Anthony
Quel manichéisme !
Comme si il y a fait d’un coté un service public idyllique et désinteressé et de l’autre un secteur privé profondément cupide .
Faute de régulation, les coûts de production du public sont à qualité égale plus élevés que le même service produit par le privé. Et il ne faut pas croire que ce surcoût soit perdu pour tous. Lisez l’interessant travail du Professeur Marseille sur le "grand gaspillage" qui montre que certains ont beaucoup à gagner du public ….
Et le marché est démocratique car il est l’expression des choix de tous (Joseph Schumpeter l’avait déjà relevé au début du XXeme siècle). C’est bien au contraire l’absence de marché qui restreint le choix et donc la liberté de choisir.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
Je partage votre point de vue.
Les matériels militaires sont aujourd’hui conçus et fabriqués par des sociétés privées. Cela est très positif pour notre Défense et ne l’a pas mis "sous l’influence d’intérêts privés".
Je ne vois donc pas pourquoi la formation de pilote militaire ne pourrait pas impliquer une société privée.
Il faut d’ailleurs continuer sur cette voie et, par exemple, confier au privé ce qui peut l’être de la maintenance des matériels.
Les budgets de la Défense sont continuellement en baisse. Si nous voulons que notre armée reste réellement opérationnelle, il faut prendre ce type de mesure. Dans le cas contraire, nous aurons une armée superbe le 14 juillet mais incapable de nous défendre.
Cher amis
Sans avoir réussi a trouver sur Internet l’article de ouest France, je suppose bien sur qu’il s’agit des débuts de la formation qui s’effectue sur des hélicoptère de type civil.
Et qu’après avoir acquit les réflexes de pilotages sur piston ( R 22 ) ou bien petite turbine ( Ecureuil ), nos futur pilotes de ventilateurs passent enfin sur la grosse machine vraiment militaire du style helico de combat ( Tigre ) ( à 2 turbines ? )
Il va de soit, qu’entre un Robinson 22 militaire ou civil, seule la peinture peut les distinguer. Par contre je n’imagine pas une société civile gérer les helicos de combat Tigres ou gazelle armée …
Sinon pour les fans, je recommande la journée portes ouverte de l’ALAT au LUC ( VAR ) chaque année en avril-mai qui permet de comprendre de quoi on parle. j’ai aussi pu me poser sur la piste et y atterrir après une chute libre de 45 secondes et ouverture du parachute tandem …
Cordialement
à Anthony: renseignez-vous bien…il me semble que si l’on
compare le commerce export des armes de la France à
celui des USA…celui de la France est PROPORTIONNELLEMENT
plus important que celui des USA…
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
A Djiheldé et à JPP.
Merci de m’avoir répondu aussi cordialement. Je m’attendais bien à ce que mon message me voit qualifié d’utopiste ou autres termes de ce genre. Et même, je l’espérai…
Je ne crois pas du tout à un service public idyllique et un secteur privé complètement cupide. Ni l’un ni l’autre n’ont vocation à être philanthrope. Par contre, nous avons tous, par notre vote, un moyen de contrôle, aussi infime soit il, sur ce que peut être notre service public. Par définition, nous n’avons aucun contrôle sur le privé… surtout si, petit à petit, on lui cède tout. Et si le secteur privé nous dirige, ce seront de plus en plus des raisons économiques qui décideront. Et je ne suis pas sûr que ce soit le mieux pour nos vies.
JPP, vous reduisez le commerce des armes à l’export. Je vous invite à bien vérifier vos chiffres. Qui produit le plus d’armes? Qui a le plus gros budget de la Défense? Si j’ai bonne mémoire, le budget de la Défense Américaine, à lui seul, dépasse la somme des budgets de la Défense des 10 pays suivants (dans la liste des plus gros budgets). Edifiant, non?
La différence est que la France vend ses armes, certes… mais elle ne les utilise pas vraiment… en comparaison des Etats-Unis. Ce pays fait la guerre pour des raisons économiques (La Paix étant un prétexte). Pour ce pays, la guerre est un investissement… investissement au profit du secteur privé qui est le maître de ce pays, selon moi.
Nous n’en sommes certes pas encore là, en France. Mais je frissonne lorsque je vois que, en France, le secteur privé grignotte de plus en plus notre pouvoir de décision et de contrôle. C’est comme si, pierre après pierre, on démontait un édifice imparfait pour en remonter un autre qui m’apparait encore plus imparfait.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
Au bien sympathique Anthony
Un Etat qui ne se mêle pas de production mais qui restreint sa fonction au gouvernement et au contrôle est plus démocratique et plus efficace qu’un Etat qui fait tout, en vertu du principe élaboré en 1789 de séparation des pouvoirs.
De cette absence de séparation des pouvoirs, un service public est aujourd’hui plus difficile à contrôler par la Collectivité – d’où la LOLF – qu’une entreprise privée …
Au cordial Djiheldé.
Qu’entendez-vous par "efficace"? Si vous pensez au niveau "économique", vous avez alors tout à fait raison. Mais, comme je me place plus au niveau des valeurs humaines, je pense alors que l’état que vous semblez appeler de vos voeux finira par être dangereux.
Au niveau démocratique, je ne vois pas en quoi un gouvernement "tenu en laisse" par un secteur privé est plus démocratique. Vous évoquez justement le "contrôle". Et c’est là que le bas finira par blaisser, selon moi, à force de tout céder au secteur privé.
En fait, si un équilibre est maintenu, si le gouvernement peut vraiment contrôler, alors allons-y. Fonçons. Mais je n’ai pas confiance dans le secteur privé pour qu’il sache se restreindre. En clair, je ne crois pas à la philanthropie des industriels, des entrepreneurs… même s’il y a toujours des exceptions!
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
A Anthony
… dont les observations permettent d’aborder les questions de fond
Vous postulez que l’Etat est spontanément au service de l’interet general ! Mais non ! Même si pour beaucoup, l’Etat s’est substitué à la Divine Providence, il est une institution humaine et à ce titre, faillible comme toutes les institutions humaines. Sa caractéristique, pour reprendre l’expression de Max Weber, est de disposer du monopole de la violence légale. Autrement dit, un Etat peut aspirer au totalitarisme. C’est pourquoi le législateur de 1789 a imposé une stricte séparation des pouvoirs ; législatif, judiciaire, exécutif. Certes à l’époque, la question du pouvoir économique ne se posait pas ou pas dans les mêmes termes. Mais les fondements d’une démocratie exigent une séparation de l’activité économique d’avec l’Etat, sachant que cette activité économique reste soumise aux lois et reglements.
Quant à l’efficacité (j’emploie plus souvent le terme "efficience"), si la production publique peut être de qualité, c’est trés souvent avec des coûts considérables. Faute de régulations, les dysfonctionnements sont mal corrigés. Je vous invite à découvrir, si ce n’est déjà fait, Jacques Marseille ("Le Grand Gaspillage") et Pierre Rosanvallon (" La crise de l’Etat Providence").
Cordialement
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
Etonnant! Vraiment étonnant cet échange …
De toute évidence, certains, dont Anthony, font une crise d’urticaire quand ils entendent le mot "privé".
La meilleure réponse est celle de Leclercq. Il est de la partie.
J’approuve pleinement la position d’Alain Lambert. Il ne s’agit pas de confier l’apprentissage des armes sophistiquées à des entreprises privées (n’oublions pas, cependant, que l’usage de certaines armes ne peut être appris que par les concepteurs eux-mêmes).
Nous savons que l’Etat est INCAPABLE, aujourd’hui, de faire face à ses missions essentielles, régaliennes (armée, police, justice, collecte des impôts). Dès qu’il se mêle de faire quelque chose, on constate que ça marche mal! La faute en imcombe à l’Etat et à lui seul.
Depuis de nombreuses décennies, il ne cesse d’imposer toutes sortes de règles aux autres alors même qu’il n’est pas capable de se les imposer à lui-même. C’est vraiment trop facile! C’est l’inverse qu’il faut faire : quand l’Etat est démangé par une prurit règlementaire, qu’il commence par la "pondre" pour lui-même pour vérifier qu’elle est applicable, techniquement, et qu’elle a du sens! Une fois vérifiée cette applicabilité, il pourrait se sentir "autorisé" à les imposer aux autres selon le vieux et excellent principe "puisque je suis capable de le faire, faites de même".
C’est plus qu’un programme, ça! C’est une révolution …
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
A Djiheldé
Non non, je ne pense pas que l’état serve spontanément l’intérêt général. Je dis simplement que le citoyen a une part de contrôle sur l’Etat (de par son vote) alors qu’il n’en a plus aucun sur le privé dès lors qu’il contrôle tout.
A Jacques Heurtault
C’est vrai que le privé me donne des "crises d’urticaire", pour reprendre votre expression. Je n’ai pas confiance dans l’intérêt privé.
Quoiqu’il en soit, l’un comme l’autre, votre propos est sensiblement celui-là: puisque l’Etat n’est pas assez efficace, laissons le privé faire. Encore une fois, même si l’Etat remplit imparfaitement son rôle, je pense qu’il est préférable à une domination du privé. L’économie ne doit pas être le seul paramètre à prendre en compte… il y a aussi l’Homme.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
Billet : des hélicos privés pour former des militaires.
Beaucoup de ce qui a été écrit plus haut me stupéfie.
Si l’Etat français n’a pas les moyens d’acheter des hélicoptèrespour former les pilotes, comment imaginer qu’il les aurait si la nécessité se faisait sentir de disposer de tels matériels en cas de conflit ? Et devrait-il alors les louer ou recruter des mercenaires ?
Notre Pays a de gros soucis de trésorerie, et nous le savons, mais nos dirigeants emploient-ils les moyens à leur disposition pour y remédier.
Qui pourrait dire (et Monsieur LAMBERT, compte tenu de son ancienne profession et des fonctions exercées jadis au Gouvernement est sans doute le mieux placé à cet effet) où en sont les ventes d’immeubles dont l’Etat et les Ministères n’ont nullement le besoin ?
Et du côté du Ministère de la Défense nationale, nous savons tous qu’il existe de nombreuses casernes (voir REIMS, Ville sur laquelle deux au moins de nos Ministres sont bien informés) qui sont laissées à l’état d’abandon, de friches, et dévalorisent ainsi les abords desdites Villes, alors que leur vente aurait été bénéfique pour tous.
Même s’il est vrai que ces ventes, lorsqu’elles sont réalisées, ne sont pas toujours faites aux meilleures conditions !
Décidément, gérer le Pays n’est pas simple, mais peut-être qu’en ce domaine aussi, nos Gouvernants pourraient externaliser, confier la tâche au Privé. Ce serait certainement plus efficace et moins coûteux.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
A Anthony,
Pensez vous vraiment que par votre bulletin de vote vous permettez le contrôle par la Collectivité des monopoles publics ? Les monopoles publics sont une menace pour la démocratie, car loin d’être controlés par l’Etat, ils lui imposent leurs choix. La régulation concurrentielle donne à la Collectivité un moyen considérable d’agir car les choix s’expriment au travers du marché qui est bien un instrument démocratique, avant m^me d’être un lieu économique de circulation des informations . C’est pour cela qu’il ne peut y avoir de démocratie sans à la fois un libéralisme politique et un libéralisme économique. En séparant l’Etat de ses activité de production, on lui fixe une limite (ce qui a été la question de nombreux phlosophes depuis Hume et Locke), car débarrassé de l’influence des groupes d’interet en son sein qui l’utilisent, il peut servir l’interet général. Le libéralisme a l’épanouissement le l’Homme comme finalité, non son écrasement.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
à Anthony: vous êtes vous demandé pourquoi
l’on a jamais proposé sérieusement de
"nationaliser" l’agriculture ou la distribution ?
c’est simplement que ces nationalisations ‘intérêt "dit public"
conduiraient à la pénurie et même à la quasi famine
à cause des "inefficacités" induites par la prise de contrôle publique
ou sont "l’interêt général" et le facteur "humain" que vous défendez si
les méthodes publiques conduisent irrémédiablement à la "DISETTE" ?
Ces nationalisations sont utopiques, couteuses et DANGEUREUSES et leurs
partisans n’ont en général aucune expérience de terrain: "DANGER: THEORICIENS" !
Suez ?
à Mr Lambert…
GDF et SUEZ… l’HYPOCRISIE "pro-européenne"
de nos dirigeants éclate à NOUVEAU au grand jour… !
"Le groupe public Gaz de France va fusionner avec le groupe privé Suez, une "opération précipitée samedi par le gouvernement français pour fermer la porte à "l’électricien italien Enel, et qui suscite l’inquiétude des syndicats. Pour bien marquer ""toute l’importance stratégique de l’énergie" pour la France, c’est le premier "ministre Dominique de Villepin qui a lui même annoncé cette fusion…!
Si l’on est authentiquement européen en quoi un rapprochement ENEL/SUEZ
est-il moins souhaitable qu’un rapprochement GDF/SUEZ…?
Breton, Chirac, Villepin, etc… HYPOCRITES partisans du OUI à l’europe !
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
Vos amis politiques viennent de porter
un camouflet insupportable aux partisans
de l’europe et de l’ouverture économique !
Leur HYPOCRISIE détectée par ceux
qui ont voté NON au référendum
sur la constitution européenne
est maintenant incontestable !
merci de prendre position,
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
A Djiheldé
Vous parlez de Démocratie tout en mettant en doute le pouvoir du bulletin de vote. C’est assez contradictoire. Quoiqu’il en soit, si nos dirigeants écoutent les résultats des urnes, le peuple Français peut influer sur le sens général de l’action de l’Etat… pas sur le détail, j’en conviens évidemment.
Quant au marché qui serait un instrument démocratique, je le vois plus comme une espèce de jungle régie par la loi du plus fort (Selon les secteurs, le plus fort est Microsoft, Addidas, Nike, Toyota,…). Vous parlez également de "l’influence des groupes d’intérêt". Vous connaissez, j’imagine, la puissance des divers lobbies américains (Comme celui de l’armement que j’évoquais auparavant). Pensez-vous qu’ils servent l’intérêt général?
Vous prétendez que "le libéralisme a l’épanouissement de l’Homme comme finalité". J’en doute fortement. J’ai vécu en Angleterre et, autrefois, le réseau ferré appartenait à l’Etat. Au début des années 90, ce réseau a été privatisé et plusieurs compagnies privées en ont pris le contrôle (dont Virgin). En 1999, le réseau ferré Anglais a connu une année noire. Cette année-là, plusieurs accidents ont coûté la vie à une trentaine de personnes, si j’ai bonne mémoire. La cause de ces accidents était unique: la vétusté du réseau (Et je peux en témoigner pour l’avoir vu.). Les enquêtes ont alors montré que les compagnies privées en question n’avaient pas entretenu le réseau. Résultat, l’Etat Anglais a créé une entreprise, financée évidemment par les compagnies privées, pour entretenir et contrôler le réseau.
Cet exemple parmi d’autres illustre pourquoi je n’ai pas confiance dans le privé, pourquoi je ne crois pas que le libéralisme ait l’épanouissement de l’Homme comme finalité.
A JPP
Je ne doute pas que les "méthodes publiques", telles qu’elles sont actuellement, soient loin d’être les plus efficaces. Pour autant, faut-il laisser l’intérêt privé prendre le contrôle? Vous prenez l’exemple de l’agriculture et de la distribution. Je vais de nouveau prendre l’exemple américain (Ne croyez pas que je sois anti-américain. Ce pays est l’exemple du pays libéral et de ses dérives, c’est tout.): pensez-vous que la santé publique américaine y ait beaucoup gagné à être à ce point libérale?
Quoiqu’il en soit, Djiheldé et JPP, dans vos propos, revient plus ou moins l’incompétence et/ou l’inefficacité de ceux qui dirigent actuellement l’Etat. C’est d’ailleurs le propos d’un autre sujet ("La tyrannie du court terme") de Monsieur Lambert. Et là, je suis totalement d’accord avec vous. Mais pour autant, est-ce que cela justifie qu’il faille laisser tout le pouvoir au privé? J’imagine qu’il doit y avoir un moyen terme. Les "méthodes publiques" doivent pouvoir être plus efficaces. Ou alors, il faut que l’Etat ait de véritables moyens de coercition sur le privé… ces moyens ayant pour unique but de préserver l’intérêt de l’Homme.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
Cher Anthony,
Vous êtes décidément imperméable à la notion de séparation des pouvoirs. Ce n’est pas donner tout le pouvoir au privé que de définir pour chacun – public et privé – un périmètre d’intervention. La démocratie, pour fonctionner, nécessite un cadre apte à son expression. L’URSS stalinienne avait, parait il, la constitution la plus démocratique du monde et pourtant … En l’absence de cadre idoine, le poids du bulletin de vote risque fort de s’effacer devant les interets des groupes de pression qui se sont appropriés l’Etat. Il n’y a plus de régulation – ce terme désignant les "mécanismes" de correction des dysfonctionnements dont dispose la Collectivité – dont la régulation concurrentielle -. Pour exemple, il n’est que de voir comment en 1995 un Gouvernement issu des urnes a reculé devant les interets des syndicats du secteur public.
Pour servir l’interet général, c’est à dire assurer son rôle de législateur et de contrôleur en toute indépendance, l’Etat doit être modeste (expression de Michel Crozier), débarrassé des interets corporatistes des groupes de pression qui par les monopoles publics notamment ont acquis de formidables moyens d’action à l’encontre de la Collectivité.
La loi s’impose à tous, y compris au privé – et peut être même dans les faits davantage au privé – . Oui, l’Etat doit disposer de moyens de coercition, encore qu’avant la coercition, on peut imaginer une graduation dans les contraintes …
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
A Djiheldé
Je ne pense pas être "imperméable à la notion de séparation des pouvoirs". Au contraire, si un vrai équilibre se maintient et perdure entre le public et le privé, alors je suis plutôt enclin à cette séparation. C’est ce que j’appelais précédemment le moyen terme. Mais je ne crois pas que le privé saura se satisfaire d’un partage, à long terme… C’est cette idée, je crois, que vous n’arrivez pas à entendre dans mon discours.
Vous insistez sur les groupes de pression qui se seraient "appropriés l’Etat" et vous citez, à raison, les syndicats du secteur public. Pourquoi ne voulez-vous pas admettre que les groupes de pression ne feront que changer si le privé prend le contrôle? Encore une fois, prenez l’exemple des lobbies américains pour vous en convaincre.
Autre chose, vous citez "l’URSS stalinienne". C’était une dictature sanguinaire qui a utilisé l’idéologie communiste et je ne pense pas que cet exemple soit pertinent pour évoquer la Démocratie… pas plus que l’exemple Chinois qui, pourtant, au niveau économique, montre aujourd’hui sa puissance.
Quoiqu’il en soit, selon moi, le problème n’est pas que l’Etat dirige tout. Le problème est que l’Etat n’est pas "bien" dirigé. Et je pense aussi que, à long terme, la situation serait pire si le privé dirigeait tout.
PS: Je l’ai déjà dit mais merci encore pour votre courtoisie dans ce débat "contradictoire"! :o))
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
à "Anthony" pourquoi ne répondez-vous pas sur
l’agriculture et la distribution ?
en ce qui concerne la santé:
1) le système français "va dans le mur" à terme
car le contribuable ne pourra pas continuer à combler
indéfiniment "le trou" de la sécurité sociale…
2) que savez-vous de la situation américaine ?
y ayant vécu plus de dix ans et continuant à m’y rendre
plusieurs fois par an je puis vous assurer que l’image qu’en
donne les media français est totalement "biaisée" et mensongère.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
Merci M. Lambert d’attirer l’attention sur cette décision. Néanmoins, où en est le projet d’abandonner la formation au pilotage de base, et qui rendrait même inutile la fourniture du matériel en question ? Cette décision est-elle une façon de couper la poire en deux face aux résistances militaires ? Ce serait alors bien dommage…
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
Cher antony, vos positions seraient plus défendables si vous ne preniez pas de si mauvais exemples.
Par exemple, vous citez le réseau ferré anglais. Or, même "alternatives économiques" a réfuté cet exemple : tous les gens correctement informés (indépendamment de leur avis idéologique par rapport aux privatisations) savent que les accidents que vous citez sont un pur produit de la gestion publique, et non de la privatisation. Et que c’est d’ailleurs le délabrement du service qui a conduit à proposer la privatisation comme solution. Cette solution n’a pas été miraculeuse (évidemment : la privatisation n’est pas plus la panacée que la nationalisation…), mais votre tableau "noir" est tout simplement faux.
Vous citez également la "santé publique américaine", d’une façon désobligeante. Pourtant, il me semble que vous confondez santé publique (prévention et gestion des épidémies) et santé privée (fractures, surpoids, etc.). Les américains mangent trop, c’est un fait, et c’est le seul qui explique leurs problèmes de santé — mais de santé privée, et marginalement de santé publique. Croyez-vous qu’ils mangeraient mieux, seraient en meilleure santé, dans un système contraignant, imposant composition et dose des rations, et obligations de régimes et de soin ? peut-être (encore que la santé publique soviétique n’ait pas démontré une efficacité remarquable)… mais, même dans cette hypothèse, le jeu en vaut-il la chandelle, est-ce que ça justifie de crier haro sur le libéralisme ? Pour le reste, l’AFSSA est une (pâle) copie de la FDA américaine, c’est dire que, loin de donner des leçons aux USA, la France s’en inspire (et a raison !)
Vous n’avez pas confiance, vous le dites vous-même et ça ce voit. Vos doutes à l’égard du privé (c’est à dire, pour dire clairement, à l’égard des humains) sont certainement justifiés. La seule question que je me pose est de savoir comment la magie d’un mot, "public", peut lever vos doutes et inspirer votre confiance en ce que le système "ait l’épanouissement de l’Homme comme finalité", alors même que les hommes et les organisations ne changent presque pas… Le profit est un indicateur, par quel miracle l’abandon de cet indicateur, sans mise en place d’un indicateur substitut, permettrait-il un pilotage plus respecteux des hommes ? voilà un mystère, et même un Mystère au sens religieux…
Oui, vous avez bien raison, il faut que nul n’est tout le pouvoir. Or, justement, le privé n’a jamais "tout le pouvoir", puisqu’il lui manque le principal pouvoir : celui d’empécher autrui d’exercer la même fonction. Alors que le public, lui n’hésite pas à fermer les établissements concurrents, banques (comme lors de la mise en place de la Banque de France par Napoléon) ou même écoles (comme en 1905).
Pouvoir faire appel aux "pouvoirs publics" en ultime recours est très bien, mais si au lieu d’être l’ultime recours on en fait le premier recours ça ne sert plus à rien !
Convenez qu’en France, actuellement, on est loin, très loin, de laisser le pouvoir au privé, et que, pour retrouver l’équilibre que vous appellez de vos voeux, il faut réduire la place de l’état.
En l’occurence et pour en revenir au schmilblik, en renonçant à posseder du matériel qui n’a pas grand chose de militaire, l’armée augmente beaucoup ses possibilités de choix et réduit ses coûts et plus généralement les coûts pour la nation. C’est donc une bonne décision.
Des hélicos privés pour former des militaires.
A Anthony,
Pour ma part, je romps le débat sur ce sujet. Il fut animé, certes, mais toujours cordial. Il faut saluer la qualité du blog du Sénateur Lambert, qui est un modèle d’échange d’idées, démocratique et courtois , une véritabla agora …
Donc, Antony, à bientôt, sur un autre thème.
Des hélicos privés pour former des militaires.
A Anthony,
Pour ma part, je romps le débat sur ce sujet. Il fut animé, certes, mais toujours cordial. Il faut saluer la qualité du blog du Sénateur Lambert, qui est un modèle d’échange d’idées, démocratique et courtois , une véritabla agora …
Donc, Antony, à bientôt, sur un autre thème.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
A JPP
Je vais vous répondre plus en détail, puisque vous y tenez.
En ce qui concerne la "non-nationalisation" de l’agriculture et de la distribution, je n’en connais pas vraiment les raisons. J’imagine qu’il devait y avoir des raisons électorales. Je ne pense pas qu’un gouvernement puisse se mettre à dos ces deux secteurs.
Vous prétendez que "les méthodes publiques conduisent irrémédiablement à la disette" en cas de nationalisation de l’agriculture et de la distribution. Je ne suis pas d’accord avec vous. Par le terme "disette", je devine que vous vous basez sur l’exemple soviétique. Mais il n’y a pas que cet exemple d’économie dirigée. Je pense à la Chine aussi. Mais le problème n’est pas là. Ce ne sont pas les "nationalisations" qui sont à mettre en cause. Une bonne gestion, qu’elle soit publique ou privée, reste une bonne gestion. Cela vaut pour l’agriculture, la santé,… Bref, comme je le disais précédemment, je ne doute pas que les "méthodes publiques", telles qu’elles sont actuellement, soient loin d’être les plus efficaces. Il faut les améliorer, j’en conviens tout à fait. Mais, en tout cas, je ne pense pas que les "méthodes privées" soient préférables.
Pour ce qui est de la situation américaine, je n’y ai pas vécu mais je suis marié à une américaine et j’ai parcouru un peu ce pays. Bref, je le connais autrement que par les médias français. J’y connais des gens très riches mais aussi des gens qui galèrent. Et, excusez-moi si je résume à l’extrême, s’il vaut mieux être riche aux Etats-Unis qu’en France, il vaut surtout mieux être pauvre en France qu’aux Etats-Unis. Or, il y a beaucoup de laissés pour compte, dans ce pays.
A Pascal
Merci d’avoir pris le temps de répondre à mes messages.
Mais vous détournez le propos de mon exemple sur le réseau férré anglais. Je n’ai pas prétendu que l’Etat avait livré une Rolls Royce clé en main à des sociétés privés qui en avaient fait une épave. Tant que l’Etat assurait la gestion de ce réseau, le réseau était entretenu un minimum et il n’y avait pas d’accident. Dès que les sociétés privés ont géré ce réseau, l’entretien, aussi minime soit-il, n’était plus assuré du tout. Je vous rappelle que j’avais cité cet exemple pour répondre à une assertion de Djiheldé ("le libéralisme a l’épanouissement de l’Homme comme finalité").
Ensuite, au sujet de la santé, vous citez vous aussi l’exemple soviétique, comme si j’étais communiste pro-soviétique. Alors, autant dire les choses, je ne suis ni rouge, ni rose, ni bleu,… Je ne défends ni les classes ouvrières, ni les intérêts économiques, ni les nationalités, ni les groupes éthniques,… ou que sais-je encore. Mon propos est en faveur de l’Homme, dans sa globalité et au niveau de la planète (pas seulement d’un pays). Cela étant, au classement de l’OMS par pays des meilleurs soins de santé dans le monde, les Etats-Unis étaient 37ième. Ce n’est pas une course, c’est juste une question de choix de société. Et ce pays a choisi la production et la consommation, quitte à jouer sur la santé de tous.
A propos du mot "public qui lèverait tous les doutes", j’ai déjà répondu. Je ne crois pas plus à la philanthropie du "public" que du "privé". Mais, s’il est possible d’influer sur le "public", même infimement, il est impossible de le faire sur le "privé" quand il dirige tout. Vous dites que "le privé n’a jamais tout le pouvoir, puisqu’il lui manque le principal pouvoir: celui d’empécher autrui d’exercer la même fonction". Certes, il n’y a pas de loi qui lui donne ce pouvoir. Mais, il obtient ce pouvoir malgré tout. Pas au début, mais à la fin… quand il y a situation de monopole. Prenez l’exemple de Microsoft qui domine le marché des systèmes d’exploitation d’ordinateur. Quelle compagnie privée peut rivaliser? Le seul système qui rivalise est Linux… parce que ce système ne suit pas les rêgles du marché. Dans un précédent message, je parlais du marché comme d’une jungle régie par la loi du plus fort. C’est exactement ce qu’il se passe quand il y a situation de monopole. Or les campagnies privés se mangent entre elles ou bien s’associent dans ce but. Pour revenir à l’exemple de Microsoft, la communauté Européenne n’arrive pas à faire plier ce géant à propos des "abus de position dominante". Et je parlais de la puissances des lobbies privés… mais personne ne souhaite y répondre.
Vous dites "Convenez qu’en France, actuellement, on est loin, très loin, de laisser le pouvoir au privé". Je suis tout à fait d’accord avec vous et je le disais déjà dans mon tout premier message. Mais, comme je le disais aussi, je vois d’un mauvais oeil le fait que le "privé" grignotte et prenne de plus en plus d’importance. L’accumulation des petits acquis du "privé" auront des conséquences dans quelques décennies.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
à "Anthony" en France la "nationalisation" est un bon argument
électoral et le 1° ministre "de gauche" qui a vraiment privatisé
a eu une fin bien triste… Pouvez-vous sérieusement affirmer
que des "quasi fonctionnaires" pourraient assurer les récoltes
et le commerce de proximité ? Toutes les expérience en URSS et
AILLEURS ont conduit à la disette et aux pénuries dans le commerce !
Pour ce qui est de la pauvreté je ne suis pas sùr que les fins de
droit français soient mieux traités que les "pauvres américains" ?
Il semble bien qu’il y ait une corrélation directe entre le poids élevé
de notre fonction publique et le taux élevé de notre chomage qui REMONTE…
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
@JPP
vous continuer à vous tromper sur l’exemple anglais. Je vous répète (et, encore une fois, il ne s’agit pas d’une perspective politiquement orientée, mais de faits reconnus) que les sociétés privées que vous incriminez ne sont pour rien, rien du tout, dans les accidents que vous évoquez : ces accidents sont entierement de la faute de la gestion publique.
De même, l’OMS ne classait pas les systèmes de santé, mais la situation de santé de la population. Je pense que vous pouvez saisir la nuance. Mais je suis d’accord avec vous, il y a un choix de société. Une société qui ne permet pas aux gens de faire des mauvais choix (mauvais pour eux, et non pour autrui) ne me semble pas forcément préférable à une société qui laisse cette liberté, nonobstant le prix (apparent) à payer en terme de santé et d’espérance de vie.
Votre exemple informatique démontre, à mon avis, très exactement l’inverse de votre propos (ce pourquoi je m’étais abstenu d’en parler, à l’origine, étant déjà trop long). D’abord, même si M$ est un pirate qui emploie des méthodes de truant, je suis obligé de constater que ses produits rendent vraiment le service qu’ils sont censé rendre, à un prix finalement raisonnable. Sans ça, il n’aurait pas pu prendre et conserver sa position.
Je constate aussi que M$ a été obligé de subir la pression de la concurrence, au point de parfois rendre gratuit ses produits.
Enfin, et c’est fondamental, nous conservons la possibilité de mettre M$ sous une forte pression politique et juridique, justement parce que nous avons toujours la puissance publique en dernier recours. Essayez donc de mettre EDF, ou la SNCF, sous une pression équivalente, et revenez ensuite nous parler "d’influer sur le public" (même infimement).
Tout cela démontre la différence fondamentale qu’il peut y avoir entre un monopole acquis et conservé dans le respect des règles de marché et un monopole "public".
J’ajoute, pour rester dans l’ambiance actuelle, que les critiques à l’égard de M$ seraient moins vives si c’était une firme française, fournisseuse d’emploi et d’exportations. Techniquement, la France en avait la possibilité, au vu des premières réalisations de l’époque, le micral, le minitel, la place et le rôle des français dans l’histoire de l’informatique, etc. Il y a eut un blocage qu’il faut bien imputer à la société française en général, et tout spécialement à l’état. C’est ça, et surtout ça, qui doit être notre souci, pour éviter de louper le prochain coche, au lieu de se focaliser sur la façon de contrer M$. De toute façon, il n’y a pas un seul exemple, en 2000 ans d’histoire et en 200 d’histoire économique moderne, d’entreprise (ni même de cartel !) qui conserve une domination plus de quelques dizaines d’années, et M$ ne fera pas exception.
Vous dites que Linux est à l’écart du marché. Je comprend ce point de vue, mais je ne la partage pas, pas du tout. D’abord, c’est aussi le point de vue de M$, ce qui est déjà une raison suffisante (pour moi) d’en douter. Ensuite, j’observe que linux a été développé exclusivement par l’échange le plus ouvert (le marché le plus pur, donc), sous le régime de la GPL (un produit de la FSF, avec F pour Free : libre). La GPL, c’est la bombe thermonucléaire libérale sur le monde économique. Une réaction en chaîne : tout ce qui utilise la GPL passe sous GPL. Un truc qui assure la concurrence la plus terrifiante possible, puisque le producteur n’a pratiquement qu’un seul droit économique : empêcher les autres d’en acquérir ! La pire jungle possible, où tout, absolument tout, reste dans la précarité la plus inouïe, où il semble impossible de gagner sa croute en vendant son travail ou ses produits. Le cauchemar théorique d’un alter-m. Le contrat première embauche, c’est du béton soviétique, à côté des conditions offertes aux développeurs de Linux. Et pourtant… comique, non ?
A coté de ça, M$ s’appuit sur un système de rente et de brevets, et toutes les facilités juridique d’un état puissant, capable d’émettre et de garantir des privilèges.
Sur la bonne gestion, et sa possibilité dans la sphère publique, votre réponse m’inspire un souvenir. Un exemple de bonne gestion. "bonne"… d’un certain point de vue.
C’est l’histoire d’un gestionnaire qui va se faire virer. Et qui le sait. Alors un par un, il fait venir les débiteurs de son maitre, et il leur dit : "combien dois-tu à mon maitre ? Tant ? alors inscrivons maintenant la moitié, mais ne m’oublie pas demain, lorsque je ferai appelle à toi. "
Sachant
Que les entreprises privées conservent leurs cadres dirigeants, gestionnaires pour leur propre compte (quand il sont propriétaire) ou pour le compte d’autrui , pendant des dizaines d’années (la rotation rapide étant d’ailleurs un très, très, mauvais signe) ;
Que les cadres publics ne restent en poste que quelques années (entre 2 et 4 ans, dans le meilleur des cas pour l’état, un peu plus, parfois, dans les collectivités territoriales)
Que cette rotation rapide est consubstantielle aux pouvoirs publics, puisqu’elle résulte d’une culture de contrôle, de méfiance, et de peur qui est la seule justification de l’existence de ces pouvoirs
Concluez vous-même.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
@ "Päscal"
il me semble que votre réaction
s’adessait @ "Anthony"
et non à JPP ?
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
A Pascal
Je vais répondre à votre message. Excusez-moi par avance mais, ayant moins de temps pour répondre, je vais être beaucoup plus concis.
A sujet du classement de l’OMS, voici les cinq critères majeurs permettant de comparer le niveau des systèmes de santé:
1) le niveau de santé général de la population, s’appuyant notamment sur l’espérance de vie
2) les disparités de santé dans la population
3) le degré général de réactivité du système de santé, c’est-à-dire la satisfaction des malades conjugée au bon fonctionnement du système
4) la répartition de cette réactivité dans la population
5) la répartition de la charge du coût de financement du système de santé au sein de la population.
Ce classement ne résume donc pas qu’à la situation de santé de la population, comme vous l’affirmiez.
Au sujet de l’exemple anglais, comment expliquez-vous qu’il n’y ait pas eu d’accident dû à la vetusté lors de la gestion publique? Comment expliquez-vous qu’il y ait une série d’accidents de ce type après seulement quelques années de gestion privée?
A propos de Microsoft, vous dites que "nous conservons la possibilité de mettre M$ sous une forte pression politique et juridique, justement parce que nous avons toujours la puissance publique en dernier recours." Cela justifie justement l’intérêt d’avoir une puissance publique.
A propos de l’informatique française, vous dites qu’il y a eu "un blocage qu’il faut bien imputer à la société française en général, et tout spécialement à l’état". Vous avez tout à fait raison de pointer du doigt des erreurs de l’Etat et je ne prétends pas que l’Etat soit infaillible. Pas du tout.
Par contre, et personne n’a voulu me répondre à ce sujet, que pensez-vous de l’influence des lobbies? Comme ce sujet avait pour point de départ le domaine militaire, j’avais cité le lobbie "militaro-industriel" américain… qui, selon moi et d’autres, pousse les Etats-Unis à faire la guerre pour le portefeuille de quelques uns. Pensez-vous que cette influence serve les Hommes, dans son ensemble?
Bien entendu, cela ne doit pas résumer le "privé" qui, comme l’Etat, a ses défauts. Malgré tout, c’est ce genre d’influences qui me fait douter du "privé". Et les décisions d’aujourd’hui se cumuleront aux décisions de demain. Et donc, c’est un choix de société qui se fait dès maintenant, lorsqu’on laisse le "privé" grignotter.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
@JPP et Antony
Voui bien sur, vous avez bien rectifié vous même, pardon à tous les deux, j’ai bétement repris le propre début d’Antony
Des hélicos privés pour former des militaires.
@antony
moi aussi je vais faire court.
Pour l’OMS, RAS, nous sommes d’accord, aux approximation près.
pour l’exemple anglais, l’explication est simple, c’est l’aveuglement. Parce que des accidents, il y en avait, mais par contre il n’y avait pas de syndicaliste pour hurler "voyez, encore un effet de la gestion publique, vite, privatisons". Je ne connais pas assez bien le sujet, mais il me semble que de toute façon on a pas privatiser les réseaux, qui sont toujours resté public (mais là, je me trompe peut-être).
Pour M$, je suis bien marri que vous ayez pu croire que je proposais d’éliminer purement et simplement la puissance publique. Aurai-je manquer de clarté ?
Pour les lobbyes, je crois que c’est une fausse question. Un lobby, c’est ni plus ni moins qu’un syndicat. Il n’y a pas de s’offusquer de leur influence. On peut même dire que ce genre de corps intermédiaire, contre-pouvoir de fait, est un rouage essentiel à la démocratie (comme Montesquieu considérais l’aristocratie comme éssentielle pour brider le pouvoir monarchique).
De toute façon, à partir du moment où la puissance publique a des prérogatives, il est bien normal que les gens tente de l’influencer. La seule solution pour supprimer les lobbies serait de supprimer leurs raisons d’intervenir. Donc, de réduire au minimum l’intervention de la puissance publique. La guerre (et l’équipement militaire) est évidemment un problème en soit dans une société à prétention démocratique, mais je doute qu’il puisse y avoir de solution institutionnelle.
Billet : Des hélicos privés pour former des militaires.
A Pascal
Merci de votre réponse.
Le débat semble arriver à son terme. En ce qui me concerne, ce débat m’aura été utile car ma méfiance à l’égard du privé est désormais moins grand. Je commence à mettre de l’eau dans mon vin, en quelque sorte.
Au final, en ce qui concerne le "public" et le "privé", il faut arriver à trouver un équilibre. C’est une évidence… mais c’est ce que je retiendrai de ces échanges.
Merci à tous les intervenants.