L’excellent billet de François Fillon ce soir, relatif à la vérité sur l’emploi en Grande Bretagne m’incite à ajouter quelques mots à mon exhortation adressée hier soir aux jeunes, pour les inviter à choisir la liberté, à être la 1ère génération depuis ¼ de siècle à la tenter, pour revenir au plein emploi. Je souhaite aujourd’hui les inciter à lever les tabous qui minent les chances du sursaut économique pourtant si nécessaire de la France.

1er tabou : le mot libéral. Bien qu’il ne soit qu’un adjectif, parmi d’autres, pour frapper une idée ou une action du sceau de la liberté, il a été diabolisé au point d’être interdit, banni de la sphère politique française. A la surprise de tous les pays développés chez la plupart desquels les partis libéraux sont plutôt situés à gauche. Ne soyez pas dupes des codes et des chimères de vos aînés, entrez dans le 21ème siècle avec l’esprit ouvert. Refusez les pièges dialectiques qu’on vous tend et qui paralysent notre pays. Pensez à Jacques Rueff, expert économique du Général de Gaulle qui disait, « soyez socialistes, soyez libéraux, mais ne soyez pas menteurs ! ». Après lui, et comme lui, je pense que vous pouvez défendre des idées de liberté sans renoncer à votre idéal social et humaniste. Mais surtout ne croyez pas ceux qui vous mentent ou qui se mentent à eux-mêmes dans un conformisme buté et aveugle face au monde qui change.

2ème tabou : richesse. Comment expliquer que 100 % des Français sont d’accord pour lutter « contre la pauvreté » et que moins de 50 % le sont pour créer plus de richesses ? Alors qu’il s’agit exactement de la même chose ? Comment lutter contre la pauvreté sinon en créant plus de richesses ? Bien sûr le débat sur la juste répartition de cette richesse créée est éternel et, là encore, j’approuve ceux qui, à votre âge, nourrissent un idéal de générosité. Mais convenons au moins, car c’est le simple bon sens qui nous le dicte, que nous devons d’abord, et au préalable, lever tous les freins à cette création de richesses pour en avoir le maximum à répartir.

3ème tabou : consensus. La vieille pratique politique usée se vautre dans la facilité et la stérilité d’un manichéisme affligeant dont vous devez tourner la page. Il est faux de croire que pour défendre ses idées, il faut caricaturer celles des autres. Encore plus faux de dire que des idées opposées ne peuvent pas emprunter des tronçons communs de voies d’avenir pour progresser plus vite vers les objectifs majeurs de progrès d’une société. Avec Didier Migaud, j’ai eu la chance de partager une avancée sur un chemin commun, celui de la LOLF. Cela n’a jamais voulu dire que nous étions en accord sur le niveau de prélèvements obligatoires ou le niveau de dépenses publiques. En revanche, l’idée qu’un seul euro prélevé sur le fruit du travail des Français puisse être gaspillé nous indignait assez pour créer l’instrument de la modernisation de la gestion publique.

L’esprit de réforme doit être désormais la 1ère exigence de la jeunesse de France. Elle doit montrer qu’elle n’acceptera plus de se laisser berner par les vieilles recettes périmées à peine relookées qui, malgré des alternances politiques systématiques depuis 25 ans, ont montré leur inefficacité, en maintenant le pays dans un chômage de masse parmi les plus élevés d’Europe.

J’ai foi dans mon Pays, j’ai foi dans la France parce que j’ai foi dans sa jeunesse et c’est la principale raison de ma forte implication dans la blogosphère où je rencontre la génération qui, je l’espère, réconciliera, réenchantera les Français avec la politique.