Les commentaires qui fusent à propos du billet d’hier soir, (ou tôt ce matin) repris par AgoraVox, donnent lieu aux critiques récurrentes en France sur les risques que la liberté engendre en matière d’emploi ; la contrainte étant supposée plus protectrice. Je ne parviens pas à comprendre que l’on puisse encore croire à cette légende. Notre droit du travail est le plus contraignant du monde ! Dans le même temps, depuis 25 ans, les Français subissent un chômage de masse. Conçu pour protéger les salariés, ce droit s’est retourné contre eux, en devenant, comme je l’écrivais hier, injuste et inefficace.

Inefficace, car il multiplie les procédures complexes qui freinent les embauches. Sommes-nous conscients que les licenciements économiques et plans sociaux ne représentent respectivement que 2% et 0,5 % des ruptures d’emplois quotidiennes ? Alors qu’ils ont légitimé un matraquage législatif totalement dissuasif pour les employeurs d’activités incertaines qui réalisent désormais ¾ de leurs embauches en CDD.
Injuste, car il concentre la précarité sur les jeunes, les seniors et les salariés peu qualifiés.
En 1 mot comme en 100, notre droit du travail protège à l’extrême ceux qui ont un emploi au dépend et contre ceux qui n’en ont pas. Préférant les laisser à la porte, sans chance ni solution autre que l’assistance.
Ne pourrions-nous pas, pour une fois, faire un tout petit peu confiance à la liberté ? En partant de l’idée que si des emplois disparaissent, d’autres se créent. 15 % des emplois sont renouvelés chaque année. 10.000 sont créés chaque jour, un peu moins sont supprimés. Notre chômage de masse reflète notre incapacité à gérer ces réallocations d’emplois, en réalisant cet insensé tour de force de cumuler : chômage de masse et forte pénurie de main d’oeuvre.
D’innombrables opportunités existent. Pourquoi faut-il que nous les gâchions, en grippant tous les rouages par des contraintes excessives qui ruinent la confiance mutuelle à la base de tout contrat de travail.
J’ai vraiment envie de crier aux jeunes : prenez le risque de la liberté ! La précarité est là, il ne s’agit pas de vous y mettre, mais de vous en sortir. Croyez en vous même. Votre plus grande force ne réside pas dans votre contrat mais dans vos qualités intrinsèques qui ne demandent qu’à se valoriser à la mesure de l’expérience professionnelle. Si un employeur ne se conduit pas bien. Faites le condamner, c’est plus facile que l’inverse. Mais surtout essayez, tentez tout ce qui se présente. Partez à la conquête de cette France de l’avant qu’il faut arracher au doute et à l’hésitation pour la placer dans l’action, la dynamique, l’ambition, la réussite, le succès.
Cette France est la vôtre, elle vous appartient, dessinez là de votre engagement, de votre ardeur, de votre goût du risque, de votre envie d’entreprendre. N’écoutez pas les maniaques des « acquis » qui protègent leurs petits intérêts catégoriels, car c’est vous qui paierez.
Oui vraiment, essayez la liberté. Elle vous le rendra au centuple. Puis vous serez la 1ère génération depuis ¼ de siècle à la tenter.
Pour moi, sans hésitation : contrainte = chômage et liberté = emploi !