Alain Lambert m’a demandé de participer à son Blog, l’authentique et l’unique Blog de la LOLF ! Voici donc ma première contribution électronique. Modèle suédois, modèle danois, modèle anglo-saxon, exemple canadien… Les Français donnent parfois l’impression de ne pas savoir à quel saint se vouer. Et si la France était en passe de devenir, à son tour, un exemple pour sa nouvelle constitution financière ? Et si la LOLF devenait un produit d’exportation ?
Il est trop tôt pour l’affirmer !
Mais c’est avec un intérêt non dénué de surprise que j’ai été contacté, à la fin de l’année dernière, par Roger NEGRI, député luxembourgeois et rapporteur du budget pour 2006.
Celui-ci souhaite en effet s’inspirer des principes de la LOLF pour l’adapter au Luxembourg. J’ai été heureux de pouvoir l’aider dans ce projet.
Il faut dire qu’il y a péril en la demeure puisque après 4 années consécutives de déficit budgétaire, la dette publique luxembourgeoise culmine à 7,5% de PIB…
Contrairement à une idée reçue, la qualité du contrôle budgétaire par le Parlement est relativement embryonnaire au Luxembourg. Ainsi, la LOLF intéresse au moins autant nos amis luxembourgeois par ses aspects relatifs aux pouvoirs budgétaires du Parlement, à la transparence et au contrôle de l’exécution que par ses aspects touchant à l’efficacité de la dépense publique, qui représente 26% du PIB.
C’est donc avec un vif plaisir que j’ai participé à cette Conférence à Luxembourg ville sur le thème Politique budgétaire : de la logique de moyens à la logique de résultat, le 19 décembre dernier.
Le gouvernement luxembourgeois a rendu compte de cette conférence à l’adresse suivante :
Cliquez ici !–
Billet de Didier Migaud
Merci Didier d’entrer dans le cercle amical des Rédacteurs des billets sur notre LOLF ! Tu étais très attendu et de nombreux visiteurs souhaitaient que tu t’exprimes. Tu le fais avec amitié, humour et grande compétence. C’est cela l’esprit de la LOLF ! Merci. A demain pour la réunion constitutive du Club des Amis de la LOLF.
Billet de Didier Migaud sur la LOLF
Monsieur Migaud,
Quel plaisir de lire ce billet ! Je suis certain que, comme moi, de nombreux "bloggeurs" étaient pressés de vous voir intervenir sur ce "blog de la LOLF"…
Puisque j’ai la chance de faire partie du "cercle amical des rédacteurs des billets" sur ce blog, je vous souhaite la bienvenue !!
J’ai récemment soutenu une thèse de droit public sur le sujet de « La LOLF et la modernisation de la gestion publique », Alain Lambert m’ayant d’ailleurs fait l’honneur, non seulement d’accepter de faire partie de mon jury, mais également de me permettre de participer au blog, lieu d’échanges et de réflexions sur la LOLF.
J’espère que vous aurez l’occasion de me donner votre sentiment sur quelques réflexions que j’essayerai modestement d’exprimer ici…
Quoiqu’il en soit, votre participation illustre parfaitement la nécessité de dépasser les clivages sur ce sujet primordial pour la France et, plus que jamais, nous permet à tous de revendiquer que « le vrai blog de la LOLF, c’est le nôtre ».
J’espère que vos billets seront nombreux. Ils enrichiront de manière on ne plus positive les débats sur cette formidable réforme !
J’ajouterai un petit commentaire sur le fond…
La LOLF pourrait, à mon sens également, constituer, dans les années à venir, un véritable modèle de système de budgétisation et de mode de gestion publique.
En effet, avant la LOLF, la gestion publique en France accusait un retard de 10 à 15 ans (selon les observateurs spécialisés) sur ces voisins. Or, en l’espace de quelques années, la France s’est doté d’un système à la pointe de la modernité en matière budgétaire, ne serait-ce qu’en termes de lisibilité du budget – identification des politiques publiques, analyse des coûts etc. – et de performance (intégration de performance dans la documentation budgétaire). Or, si on considère le laps de temps très court pour passer du système de budgétisation « ancienne formule » au nouveau système de budgétisation par programmes, on peut estimer que cette réforme a été ambitieuse et nous place en bonne position s’agissant des nouveaux systèmes budgétaires orientés par la performance…
Pour prendre un autre exemple, la déclinaison opérationnelle des programmes qui permet la transition entre la programmation au niveau central et la réalisation concrète des actions sur le terrain apparaît également comme un système, au moins en théorie, très poussé en termes de modernisation de la gestion publique et des modes d’intervention public. Il s’agit en effet d’assurer cette dichotomie entre le niveau décisionnel et le niveau opérationnel tout en s’adaptant à une structuration administrative particulièrement complexe (notamment par le biais des opérateurs)…
Aussi, sans pour autant pousser des « cocorico », car la LOLF doit encore faire ses preuves en pratique, on peut tout de même lui concéder qu’elle a non seulement permis à la France de rattraper son retard mais plus encore de se doter d’un des systèmes budgétaires les plus modernes. Je pense donc que la LOLF pourra, d’ici quelques années, constituer un véritable modèle pour les pays étrangers à condition, bien entendu, que l’ensemble des acteurs de la LOLF s’approprient cette réforme et s’adaptent à cette nouvelle logique de performance…
J’en terminerais par une question, chère à Alain Lambert, qui est celle de la consolidation des finances publiques. Peut-on imaginer avec la LOLF et la récente introduction de la performance par la LOLFSS, une fusion de la LF et de la LFSS ? Pour aller plus loin, pensez-vous qu’il serait également envisageable de renforcer les connections entre l’État et les collectivités territoriales, notamment concernant la logique de performance, par le biais justement d’une technique voisine de celle des « opérateurs de l’État» ?
Vous excuserez la longueur de ce commentaire qui exprime tant mon intérêt pour ce sujet que ma satisfaction de vous lire sur ce blog…
Cordialement,
D.C.
Tout s’exporte… même la LOLF !
Application LOLF à J + 25, toujours des tonnes de papier à lire, une nomenclature en folie, des logiciels pas vraiement au point et plein de rameurs au milieu: RBOP, gestionnaires et comptables de services déconcentrés, TG locale
Vous avez bien dit "Faire ses preuves en pratique" elle doit la LOLF ? on en reparle dans un an pour un premier bilan à chaud !
Tout s’exporte… même la LOLF !
Nous avons passé un très bon moment. Les interventions notamment étrangères étaient passionnantes. Surtout continuez à ouvrir notre gestion publique sur l’extérieur. Nous n’avons pas à rougir de ce que nous avons entrepris, et nous devons en être fier. Puis, si nous coopérons avec des pays voisins sur leurs constitutions financières nous pourrons échanger nos bonnes pratiques. Puis surtout préservez bien le caractère transpartisan de la réforme. S’il disparaissait la menace de l’enlisement serait terrible.
Tout s’exporte… même la LOLF !
Pourriez-vous nous faire un petit résumé de la situation des constitutions budgétaires des pays de la zone euro ? Sont-elles anciennes, récentes, quelles sont les principales différences ? Et surtout quels sont les pays qui dont dotés d’un NAO comme en Suède ?
Tout s’exporte… même la LOLF !
Je veux vous exprimer mes plus chaleureuses féliciations pour avoir pris cette initiative d’intervenir sur ce Blog. Je crois personnellement beaucoup que ces Blogs vont révolutionner la communication politique et permettre aux politiques de sortir de leur manichéisme qui est désespérant pour les citoyens. Les travaux que vous avez engagé et mené à leur terme avec le soutien de M. Lambert font honneur à la politique et c’est un exemple qui devrait en entrainer d’autres. Conservez surtout bien ce cap de travail en commun car il rend la réforme irréversible. Espérons que le Gouvernement vous soutiendra.
Tout s’exporte… même la LOLF !
Votre intervention avec celle d’Alain Lambert laissent penser qu’un nouvel état d’esprit est en train de naître. Envisagez-vous de faire un rendu compte régulier – une fois tous les six mois, par exemple – sur l’avancée des bonnes pratiques que réclame la généralisation progressive de cette approche nouvelle de la gestion publique?
Et je partage l’avis d’un blogger précédent: à quand une consolidation?
Un blog collaboratif un peu spécial pour la LOLF
Je m’étonnais il y a quelque temps encore qu’aucun politique blogueur ne se serve de liens croisés ou de trackbacks pour rebondir sur tel ou tel billet d’un adversaire politique pour donner un avis contraire ou du moins différent. J’avais même pris le…
Billet : Tout s’exporte… même la LOLF !
Bravo pour cette initiative constructive de participation au delà du clivage des partis .Car voici ce que j’ai écrit et vous faites bien évoluer les choses !
Notre débat politique est encore digne de celui de 1936 et on se croirait encore en train de revivre la lutte des Fascistes et des Communistes. Cette lutte Droite Gauche aura mis le pays par terre en 80 ans !
Par contre je note encore ce travers de vouloir se mettre en exemple vis a vis des autres pays …
On dirait que la France est encore en train d’essayer d’exporter sa révolution de 1789 avec les droits de l’homme a travers l’Europe et dans tous les aspects de sa politique avec son soit disant modèle social et un respect des droits de l’homme et des citoyens qui nous interdissent s’avoir une politique d’immigration voulue et sous contrôle.
La France essaye en permanence de s’incarner comme la lumière pour le monde civilisé telle une statue de la liberté et du vrai système économique. On s’érige en permanence en exemple de la classe des nations industrielles pour donner des leçons de morale au reste du monde.
Pendant ce temps, les autres pays font bassement des affaires pour vivre confortablement sans s’occuper des autres.
Cordialement
Billet : Tout s’exporte… même la LOLF !
Didier Migaud sur ce blog !
Je suis perplexe.
Un socialiste qui participe à la création de la LOLF et donc qui s’intéresse à la bonne gestion de l’argent des contribuables ?
Comment cela est-il possible ?…Il doit y en avoir probablement quelques-uns d’égarés dans le mouvement.
Un parti qui fait de l’éducation nationale son fond de commerce, et a dilapidé l’argent des contribuables pour s’en offrir un électorat captif (2000 milliards de dettes ne sont pas arrivés tout seuls).
Trouver donc un socialiste, qui s’intéresse à la bonne gestion de l’argent des contribuables, parait presque surréaliste !
Je ne doute pas de l’amitié sincère que Alain Lambert porte à son égard, puisqu’il l’invite à participer à son blog.
Je m’interroge….
En fait, je crois que Didier Migaud n’est pas socialiste et qu’il ne le sait pas…
Ou alors, il doit l’être par tradition familiale, par habitude et pour ne pas blesser ses parents, il est resté dans le mouvement, mais….
Bienvenu tout de même, … et pardon pour les piques, c’était trop tentant.
NDLR : Je suis en total désaccord avec ce commentaire, je tiens à le dire, même si la tradition de non censure sur ce Blog me fait le mettre en ligne. AL.
Billet : Tout s’exporte… même la LOLF !
a gerfo=
si vous regardez l’evolution des déficits et de la dette depuis 1974
vous verrez que la "prétendue droite" y a contribué autant
que les "pétendus socialistes"
certains gouvernements "de droite" ont même été:
"plus socialistes" que "les socialistes"
Mr Sarkozy ayant été loin d’être exemplaire aux finances !
et bien plus tôt
Mr Giscard d’Estaing n’a pas laissé un souvenir de "rigueur" financière
Billet : Tout s’exporte… même la LOLF !
à Alain Lambert :
C’est de l’humour, un peu saignant, je vous l’accorde.
Mais cela reste de l’ordre de l’humour.
En réalité, je trouve rassurant que quelques socialistes (je dis bien quelques) s’intéressent à la bonne gestion de l’argent des contribuables.
Cela nous change de l’habituelle litanie du « toujours plus » et manque de moyens.
à JPP :
Pourquoi depuis 1974 ?
Quand Mitterrand est arrivé, la France n’avait pratiquement pas de dettes, ou à un niveau très acceptable.
C’est à partir de son arrivée que les chiffres se sont envolés.
Pour ceux qui auraient la mémoire courte, sur la période 1981-2002, « la droite » n’a gouverné que deux fois (86/88 et 93/97).
Par deux fois elle est arrivée après cinq ans de pillage socialiste ou socialo-marxiste devrais-je dire.
Alors oui, dans ces périodes elle à continuée à plomber les comptes déjà mis à mal par ses prédécesseurs.
Mais c’était en principe pour relancer une économie à genou.
On peut toujours s’interroger sur l’aspect judicieux de la méthode, mais c’est une réalité.
Sur la période 97/2000 la France a très mal utilisé l’embellie économique due à la bulle spéculative sur les valeurs technologique, alors qu’elle aurait dû en profiter pour se désendetter. Mais elle a continué à fabriquer des postes de fonctionnaire, et ça c’est criminel.
Ce sont les entreprises, quand la conjoncture et le marché le permettent, qui créent les emplois.
Et ce sont ces emplois qui permettent de payer les salaires et les retraites des fonctionnaires.
Quand, par quelque habile contorsion, on déroge à cette règle, on va droit dans le mur.
Dans le mur on y est, et même on l’a entamé au point qu’il a commencé à se fissurer.
Nous avons quelques 5 millions de fonctionnaires, voire d’avantage, donc avec presque autant de retraités ( et quand on les a, c’est pour la vie), sans compter tous ceux qui gravitent autour sans en avoir le statut.
C’est cela qui constitue une bonne partie de notre dette.
Ils ne sont pas arrivés tout seuls et que je sache, ils ne sont pas arrivés depuis 2002.
Depuis 2002, on aurait pu profiter de 200 000 départs, et ne pas l’avoir fait, ça aussi c’est criminel.
Nous devrions avoir une politique de quotas.
Un bon sens élémentaire, devrait nous faire inscrire ceci dans la constitution :
"La sphère publique n’a le droit de créer un poste de fonctionnaire, que quand elle s’est assurée que dix emplois ont été crées pour le financer."
Cela nous mettrait à l’abri des dérapages.