C’était samedi dernier 21 janvier pour les rendez-vous citoyens, sur le sujet : Modèle social et compétitivité économique. Je présidais la table ronde « capitalisme et démocratie : la schizophrénie du consommateur-salarié ». Elle était animée par Bruna Basini du Journal du Dimanche avec EZRA SULEIMAN, PATRICK ARTUS, ELIE COHEN & EDOUARD TETREAU. Les échanges entre ces prestigieux économistes, sociologues, universitaires français et étrangers étaient de grande qualité. Voici quelques idées saisies au vol :

Pour Elie Cohen, nous vivons une triple révolution, celle de la mondialisation qu’il ne faut pas diaboliser car elle permet à 3 milliards d’hommes d’accéder à un meilleur niveau de vie, celle des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et celle de la Finance utilisée comme industrie.

Pour Patrick Artus, la tentation du repli existe en pareille circonstance, elle est difficilement évitable, mais nous devons nous convaincre qu’elle ne résoudra rien et notamment pas des exigences contradictoires. Comment par exemple être contre la mondialisation alors que 55% du capital des entreprises du CAC 40 appartiennent à des investisseurs étrangers ? Il recommande clairement de renoncer à la cette tentation du repli qui ne marche pas.

Pour Edouard Tétreau, le capitalisme peut se passer de démocratie, la mondialisation est formidable et elle est une chance pour la France, en revanche il dénonce la financiarisation de l’économie au point que dans le langage financier les entreprises sont appelées des « sous-jacents ! »

Pour Ezra Suleiman, le capitalisme n’est pas une menace. Il est une donnée, il faut simplement le gérer. Il se montre très septique sur l’affirmation qu’il n’y a pas de lien entre capitalisme et démocratie, en précisant que pour la Chine, le Chili ou autres pays en croissance, l’histoire n’est pas achevée. S’agissant de la France, il invite à quitter la nostalgie, à croire à une époque qui n’est plus, à avoir une vision optimiste de l’avenir. Il cite les 35 heures comme exemple d’une vision pessimiste de l’économie, en pensant que celle-ci est un gâteau qui ne s’élargira pas, alors que par la croissance il peut s’élargir. Il doute de l’idée du partage du travail, il pense au contraire qu’il faut additionner le travail.

Je pourrais continuer ce récit car les débats se sont déroulés sur 1h30. J’essaie de me procurer les enregistrements car ce serait dommage de ne pas pouvoir y accéder. Mais cela n’a pas l’air d’être simple. Ils seront retransmis sur Public Sénat Mercredi 25 janvier à 10h30 et jeudi 26 janvier à 5h30. Comme je ne suis pas sûr que cet horaire vous soit accessible, je vais me battre pour tenter d’obtenir un enregistrement sur un format adapté, mais ce n’est pas gagné !

Passez sur le site du Sénat.

Puis sur celui de la Table Ronde.

Puis sur Public Sénat.