Les cérémonies commémoratives du dixième anniversaire du décès du Président François Mitterrand inspirent à la presse des considérations sur la longévité politique en France. Cela me conduit à la question suivante : pourquoi donc dans notre pays les principaux dirigeants politiques accèdent-ils aux plus hautes fonctions à l’âge où leurs homologues, dans les autres pays, les quittent ? Est-ce une chance ou un handicap ? Une force ou une faiblesse ? Une situation qui résulte du comportement des Français ou de leur classe dirigeante ? N’hésitez pas à donner votre avis.
La dernière réforme constitutionnelle majeure a été, elle aussi, le fruit d’un consensus bi-partisan renforçant les caractères propres de nos institutions : une succession d’élections, dont la toute première, uninominale à deux tours, nomme le premier personnage de l’état et il est explicitement espéré que son résultat influencera fermement toutes celles qui se suivent. J’ai même souventr pensé que la LOLF était le prolongement de ce consensus concrétisé par référendum.
Le premier mécanisme électif a fait l’objet d’études théoriques approfondies, y compris par le biais de bourses de thèse financées par le Sénat (est-ce bien lolfien tout ça, hmmmm.. ?) entre deux thèses sur les mérites émérites du bicamérisme, qu’il me semble ici inutiles de reciter ? Au pire, quelques micro-économistes de passage pourrait certainement en dire plus.
Pardonnez-moi d’être un peu taquin… je n’ai pas pu résister
Je vais être plus banal que l’agent X. Nous n’avons réussi notre Révolution. Et en fait cette période tragique a simplement réalisé au profit de la seule bourgeoisie la fusion des deux ordres privilégiés.
Le Monarque qui était une sorte de père s’est transformé en Président élu sauf qu’entre un président (même hypermonarchisé -mais caricaturalement – par la Vème République ( relire les excellents La Cour du temps de de Gaulle dans le canard Enchaîné) alors qu’on aurait du aller vers plus de démocratie adulte) élu dans le cadre d’un plan de carrière poltique et un Roi il y a une grande différence: La pérennité successorale, la responsabilité globale et la gestion quasi patrimoniale du pays.
Henri IV incarnait bien cela. Malheureusement il y eut Louis XIII donc Richelieu et l’absolutisation religieuse de la monarchie etc.
Jean Dutourd a trés finement anlysé tout cela dans son remarquable petit libelle: le Feld marechal von Bonaparte! Il faut le lire!
De fait j’ai ici à plusieurs reprises dit qu’il fallait une thérapie collective, l’affrontement avec notre minotaure national…et j’ai pensé que des Etats généraux des Citoyens pouvaient être l’occasion de ce grand nettoyage du corps social qui n’est que la représentation de l’ensemble des composants individuels et qui ne fonctionne que si ses trois piliers sont solides et équilibrés entre eux: symboliquement: coeur, esprit, corps.
Là aussi un livre est à conseiller: Oedipe sur la route de Henry Bauchau Actes Sud.
Donc nous vivons dans un système caricaturalement faux depuis deux siècles , ce qui ne fait que se manifester par notre déclin avec de spalliers de rémission , de fausses espérances et une conduite par (souvent des vieillards; l’exception VGE est à analyses comme une incongruité d’où son échec)
On devrait accepter de renaître à un monde radicalement nouveau surgi des riuines de Hiroshima et à cette occasion nous délivrer du Minotaure. Oh, je sais bien les réactions que ce propos peut susciter dans un notre pays, réactions de peur, évidemment. On préfère vivre mal avec ce mal profond que prendre le risque d’aller l’affronter et de s’en délivrer.
Donc les vieux nous paraissent rassurants alors que leur présence malheureusement dans un monde en changement révolutionnaire exige justement des "jeunes", une dynamique de construction et non de préservation, de l’audace , de la créativité, du mouvement au lieu du ron ron.
Tout en regrettant la phase 1789/1815 de notre Histoire dont il faut nous délivrer, qui a failli nous tuer comme pêuple et l’a fait simplement plus lentement, force est de constater que dans la "dynamique" de ces "temps nouveaux" la décrépitude et son cortège de turpitudes a été thermidorienne alors que le reste du temps ce furent des jeunes qui bâtirent, se battirent, inventèrent…
Ce qui s’est fait et mal dans le désordre, peut se faire et bien dans l’ordre, aujourd’hui! Mais les "vieux" se cramponnent car aprés tout , dans une fausse démocratie, c’est , contrairement à l’attitude monarchique de perennité, le "après moi le déluge" qui commande.
L’Europe aurait du être, devait être ce champ d’aventuress pour des jeunes…Hélas (cf ma contribution sur ce thème).
Donc fonder une véritable démocratie moderne , enfin, est bien notre défi! Et ce défi, seuls des jeunes peuvent le relever avec ce smlogan de Danton: de l’audace, encore d el’audace, toujours de l’audace .
Aujourd’hui le système se tient par le haut et solidement (réseaux, prégbnedes, stauts…). Nous sommes dans le smêmes dispositions que …avant 1789! quel temps perdu! Et toute cette souffrance pourquoi?
Et pourquoi zapper Napoléon et commémorer Mitterand ? Ethnomasochisme ?
Vous posez, Monsieur LAMBERT, la question de savoir pourquoi nos principaux dirigeants politiques accèdent aux plus hautes fonctions, à l’âge où leurs homologues, dans les autres pays, les quittent ?
Bien entendu, vous avez des idées la dessus !
Certains politiques, en France, entrent " dans la carrière " relativement jeunes. Le drame, c’est qu’ils y restent, même quand ils n’ont plus " de jus ", de tonus, d’idées, et grâce à leurs électeurs (sur la qualité, la capacité de l’électorat, nous pourrons revenir un jour, car, après tout, les électeurs ont sans doute les élus qu’ils méritent ..)
Mais votre question amène à s’en poser une multitude d’autres, parmi lesquelles :
– Comment faire pour, qu’en France (et ailleurs) les politiques soient l’élite de l’élite ?
– Comment éviter que la direction du Pays soit la chasse réservée d’anciens élèves de l’E.N.A. ?
– Pourquoi ne pas fixer une limite à 2 mandats successifs avec interdiction d’en exercer un quelconque autre au moins 4 ou 5 ans pour obliger les candidats à effectuer un retour bien réel dans la " société civile ", et ainsi " retomber les pieds sur terre " ?
– Pourquoi ne pas fixer d’âge limite (correspondant sensiblement à l’âge normal de la retraite) pour être candidat à des fonctions électives ? 65 ans me paraît la limite pour la Présidence de la République, la nomination aux fonctions de Ministre et de la majeure partie des postes de responsabilité. La même limite paraît convenable pour les Sénateurs, Députés, Maires des Villes au dessus d’une population relativement basse (10.000 habitants par exemple).
– Pourquoi ne pas imposer aux politiques d’exercer par eux-mêmes, et non par des cabinets, fantômes ou non, leurs fonctions ? Pourquoi dans le même ordre d’idées ne pas imposer l’exercice d’un seul mandat, quel qu’il soit. Ainsi libérés de toute contrainte extérieure, les titulaires pourraient, et devraient (ce qui est autre chose) s’y consacrer pleinement.
– Pourquoi des " parachutes dorés " en cas de perte d’un mandat. Ce devrait, au contraire, être l’occasion de se " retremper " obligatoirement dans la " société civile ", par exemple 4 ans durant.
Dans un autre ordre d’idées, si l’on veut vraiment imposer la parité Hommes/Femmes, pourquoi ne pas obliger toute formation politique, tout individu même, à présenter deux listes (une d’hommes et une de femmes), et jusqu’au candidat à la magistrature suprême (l’UMP pourrait ainsi mettre en balance la candidature de SARKOZY et celle de M.A.M.) ?
Mais je rêve … et beaucoup penseront que je délire : comment nos Députés et Sénateurs pourraient ainsi se séborder, scier la branche sur laquelle ils sont confortablement installés ?
NDLR : Je pose la question même si j’ai, bien entendu, ma petite idée la dessus. Mais comme je ne suis pas sûr d’être objectif, vos avis m’intéressent. Ainsi parmi les idées que vous énoncez, beaucoup concordent avec les miennes, s’agissant des mandats limités à un seul renouvellement, du cumul entre les fonctions électives et l’appartenance à l’administration, etc. Continuez à proposer, je reviendrai un de ces jours prochains pour relever les propositions qui me semblent à la fois nécessaires et réalistes. Merci. AL.
mitterrand n’a été qu’une copie vicieuse de de Gaulle qui lui même n’a été qu’une caricature de Louis XIV, un monarque qui a ruiné ce pays pour sa gloire (cependant il faut rappeler qu’il a fait fondre sa vaisselle d’or quand le trésor étant vide et les guerres engagées aléatoires: il fallait tenir pour gagner! et le roi engageait sa cassette. Chirac et Mitterrand eux se sont enrichis aux dépens du pays).
à cépamoi
ce qui m’étonne toujours : personne ne lève la question du Statut d ela fonction publique (ex Thorez) et notamment son privilège électif…Tabou? le tabou est comme une gueuse fixée aux pieds d’un naufragé qui tente vainement deavncer quand la gueus ele tire par le fond!
L’exemple de Mitterrand montre combien la longévité en politique, peut être nuisible aux intérêts d’un pays. Avec 50 ans de vie politique, il en est même la caricature.
Passé une certaine durée les élus s’installent en monarques, dont la seule ambition, due à leur ego démesuré et maladif, est de laisser une trace personnelle (ses « grands travaux » en sont l’expression) en dilapidant l’argent des contribuables ( en 81, la France n’avait pratiquement pas de dettes).
Chirac, n’ayant pas osé entreprendre de dégraisser le mammouth constitué par son prédécesseur, ne fait qu’apporter de l’eau à cette réalité.
Aux dix ans de fêter la mort de Mitterrand, un sondage sans aucun doute arrangé, nous dit qu’il serait le président préféré des Français !
Cette tonton-mania, très certainement organisée par des éditeurs et des médias pour faire du chiffre d’affaire à l’occasion, à quelque chose d’indécent et de nauséabond.
Il en est de même du grotesque pèlerinage à Jarnac, où l’on trouve rassemblé, le ramassis de tous ceux qui ont pillé la France pendant deux décennies.
Comme ils n’ont plus rien à proposer, ils donnent dans le marketing politique. A défaut d’autre chose, ils surfent sur la vague de la tonton-mania.
Il est amusant d’y voir l’ancien trotskiste qui réclamait le devoir d’inventaire, se plier à l’exercice du lèche bottes, ou le bobo reconverti, spécialiste du plan B, s’affubler d’un chapeau pour ressembler à tonton.
En fait toute cette mascarade est à l’image de l’attentat de l’observatoire, qui s’il avait été réel, nous aurait évité tout ça.
Donc trop de longévité en politique, peut conduire à un « professionnalisme » qui a de grandes chances de devenir malsain.
Le renouveau ne se fait pas avec des gens qui ont les idées figées dans le passé.
Cépamoi (et gabriel fradet): Il pourrait être envisageable d’interdire certaines fonctions électives aux fonctionnaires d’état, des collectivités ou de la fonction publique hospitalière (je ne crois pas nécessaire d’étendre cette interdiction aux conseillers municipaux, conseillers généraux, ou députés). Il pourrait également être envisageable de proposer une généreuse (pas trop quand même, par exemple, équivalente au salaire moyen français) allocation de fin de mandat, et notament, un engagement de la solidarité nationale dans la durée pour aider les élus déchus à reprendre pied dans la société civile. Quand aux anciens de l’ENA, le réseau de relations au sein de l’administration nationale qu’ils constituent me semble soulever bien plus de questions pour l’intérêt public que leurs éventuelles responsabilités électives !
Au risque de sembler à côté de la plaque, je me demande aussi dans quelle mesure un cadre un peu plus explicite que l’existant pour les fonctions d’attaché d’élu ne permettrait pas d’améliorer la précision et la productivité de nos élus (pardon d’employer de tels termes qui n’ont ici rien d’irrespectueux, même appliqués aux élus).
Il me semble que les élus, par tradition, n’exploitent pas assez les obligations des services de l’état à leur égard, notamment en matière de devoir de réponse.
Il me semble également qu’on ne peut pas à la fois s’estimer insatisfait du travail de restitution du débat politique par le secteur de la presse et de la radiodiffusion tout en ne s’interrogeant pas sur les règles remarquablement éloignées d’une simple concurrence libre et non faussée qui régulent ce secteur économique, sans pour autant avoir permis l’émergence d’une presse respectée à l’étranger.
Je m’étonne de ne voir personne s’interroger sur le mode de nomination et la durée des mandats de sénateurs, voire, sur l’utilité même du Sénat ?
a l’agent de l’os:
si le Statut doit être revu, ce qui me parait une ardent obligation, je ne sous estime les difficultés corporatistes qui seront dressées. Mais au moins on pourrait commencer par l’égalité devant la loi , qui serait incontestable, en supprimant purement et simplement le privilège électif pour les fonctionnaires.
Quitte à prévoir dans une loi rectificatrice un parachute pour tous ceux qui se sont engagés dans la chose publique.
Dans cet esprit, j’aimerais savoir comment se passent les choses dans les authentiques démocraties occidentales.
Comment quelquechose d’aussi scandaleux peut-il bénéficier de l’indifférence ou de l’ignorance? Cela pose quelque part un problème au niveau du corps social , quelque chose de la servitude?
gabriel fradet: j’entends souvent dire que la Finlande est un modèle tant de civilisation au sens le pmlus noble du terme que d’organisation publique qui ne concède à aucune des réputées exigences de la modernité. Peut-être l’étude en profonderu de la société finlandaise, et pas uniquement de l’un de ses aspects pourrait fournir quelques éléments de réflexion.
Bonjour monsieur le Ministre,
Tout d’abord, puisque c’est mon premier message sur ce blog, permettez moi de vous féliciter quant au contenu de celui-ci. Cela fait maintenant quelques semaines que j’ai découvert votre blog, grâce au site Planet UMP. D’ailleurs, ce dernier ne "vit" presque que grâce à vous étant donné que vous êtes celui, parmi tous ceux recensés, qui écrit le plus fréquemment.
Pour ce qui est de la longévité de nos hommes politiques, je suis quelque peu partagé. En effet, je pense que pour être un bon homme politique, il faut avoir acquis une certaine expérience, mais aussi une bonne connaissance du monde politique. Chose il est vrai difficile avant 35 ans.
Mais d’un autre côté, certains de nos hommes politiques continuent le combat bien trop longtemps, en particulier certains maires qui ont du mal à laisser leur mairie. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir des maires se faire réélire à 75 ou 80 ans passés pour ensuite en cours de mandat, laisser la place à la relève (pratique fréquente dans ce qu’on a pu appeler le "communisme municipal").
Bref, je pense qu’il y a un âge, ou plutôt un moment, où l’homme politique devrait se retirer naturellement de la vie politique.
La dernière élection présidentielle mettait en scène des hommes dont l’âge tournait autour des 70 ans, alors que pour le reste de l’Europe, l’âge est plutôt a la cinquantaine (Blair, Zappatero, Aznar…). D’ailleurs ce sont les deux plus vieux qui se sont retrouvés au second tour…
Notre classe politique a besoin de se rajeunir, même si elle s’est déjà pas mal "rajeunie" ces derniers temps.
La prochaine élection présidentielle semble aller dans ce sens lorsque l’on regarde l’âge des prétendants : Sarkozy, Hollande, Royal, Bayrou, Villiers…
L’autre question qui se pose, c’est la durée : combien de temps rester en politique ? Est il bon qu’un président le soit pendant plus de 10 ans ? Et si finalement aucun des candidats précités n’était président en 2007, ne se représenterait il pas en 2012 en étant cette fois à la limite d’un "âge convenable" ?
Ce qui amène ma dernière question : combien de fois peut on essayer de se présenter à une élection ? Aux USA, quand un candidat perd à l’élection présidentielle, il ne se représente pas, voire jamais, ou du moins il n’a pas l’investiture du parti, à l’élection suivante. Chez nous c’est le contraire. Celui qui tient le plus longtemps fini par être un jour président : Mitterand, Chirac, ont plusieurs fois perdu une élection présidentielle et ont fini par être présidents. Que dire alors d’Arlette Laguillier ou de Jean Marie Le Pen ?
Les partis politiques ne devraient-ils pas présenter de nouveaux candidats après une défaite, en se disant que si tel candidat n’a pas gagné quand bien même il était au second tour, c’est que finalement, il n’etait pas si représentatif que cela ?!
Je sais bien que c’est un peu naïf comme point de vue, d’autant plus que tous les candidats malheureux de 2007 seront, j’en suis sûr, encore présents en 2012…ou presque.
Bien à vous,
Julien
Fradet, tu nous les "br…" ; j’ai envie de t’éparpiller aux quatre coins de Paris façon puzzle !
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