Une conversation libre ce midi avec des responsables socioprofessionnels nous a amené à échanger sur l’Europe. Nous étions quasi unanimement consternés par l’impasse dans laquelle nous sommes engagés. La question lancinante est : faut-il relancer un projet européen ? Si oui, quand et comment ? Ne devons-nous pas rappeler ce qu’il nous a apporté depuis plus de 50 ans : la paix, la stabilité et la prospérité dans un continent ravagé, des siècles durant, par des guerres civiles et des conflits armés.
Nous devons au projet européen la période de paix et de stabilité démocratique la plus longue que notre continent ait jamais connu. Lorsqu’en 1951, les six États fondateurs ont décidé de créer une communauté économique du charbon et de l’acier, c’était une entreprise audacieuse et généreuse, associant sur un pied d’égalité les vainqueurs et les vaincus du dernier conflit intra-européen et transformant les matériaux de guerre en instruments de réconciliation. Depuis lors et jusque dans la période récente, l’Europe n’a cessé de promouvoir la paix et la démocratie sur son territoire élargi : la Grèce (1981), le Portugal et l’Espagne (1986) ont été encouragés dans cette voie par leur entrée dans l’Union. Quelques années plus tard, après la chute du mur de Berlin en 1989, l’Europe a oeuvré en faveur de l’unification allemande. À la suite de la décomposition de l’empire soviétique en 1991, les pays d’Europe centrale et orientale, soumis pendant des décennies à la tutelle autoritaire de l’Union soviétique, ont à leur tour retrouvé au sein de la famille démocratique européenne la maîtrise de leur destin. Pour se convaincre du rôle joué par l’Europe, il suffit de comparer l’évolution des anciens pays du pacte de Varsovie qui ont rejoint l’Union à ceux restés en dehors.
Dans le domaine économique, les réalisations de l’Union européenne sont également impressionnantes : un niveau de richesse parmi les plus élevés au monde qui s’appuie sur des possibilités exceptionnelles d’échanges et de circulation au sein d’un grand marché unique de 450 millions de consommateurs ; des avancées scientifiques et technologiques décisives, comme dans le secteur de l’industrie aéronautique et spatiale ; un niveau de solidarité exceptionnel qui a accéléré le rattrapage économique des pays, comme l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et la Grèce ; une agriculture moderne plus respectueuse de l’environnement ; et, avec l’euro, la fin des crises de changes, la garantie d’une faible inflation et des taux d’intérêt bas qui permettent aux ménages et aux entreprises d’emprunter à moindre coût.
Aujourd’hui pourtant, ces succès semblent loin et le projet européen s’est brouillé par manque de vision et excès de démagogie : l’Europe, bouc émissaire, a été rendue responsable de tous nos maux ; nous imputons à la bureaucratie bruxelloise les réformes indispensables, que nous n’avons pas le courage de porter au niveau national.
Les non français et néerlandais à la Constitution européenne en mai et juin 2005 traduisent bien la phase de doute dans laquelle nous sommes entrés. Certaines politiques fondamentales, telles que l’euro ou la politique agricole commune (PAC) sont contestées ; une partie de la classe politique s’interroge sur la capacité de l’Union à rendre l’Europe plus puissante et plus compétitive. Et nombreux sont les électeurs qui semblent avoir perdu foi dans le projet européen. Le débat qui agite l’Union n’a donc rien de surprenant : faut-il approfondir l’intégration ? poursuivre l’élargissement ? Les deux ? Ou marquer une pause pour réfléchir ?
J’aimerais recueillir votre sentiment sur ce sujet capital afin que la génération de la jeune personne qui m’a offert ces lignes puisse retrouver une Europe en marche. Celle que nous avons mise en panne.
Qu’on l’admette ou non, relancer un projet européen ne saurait être une simple affaire française.
Par contre, je ne vois pas ce qui interdirait aux citoyens européens de bonne volonté de s’organiser par eux-mêmes, sans rien attendre de quelque iinstitution que ce soit, et de, par exemple, créer une association européenne se donnant pour objectif d’organiser des élections à l’échelle européenne destinées à nommer les représentants d’une assemblée à vocation constituante pour l’europe. On pourrait par exemple imaginer que tout cityen européen capable de présenter une liste d’un million de mandats vérifiés de citoyens européens soit nommé député de l’assemblée constituante.
Une pétition (par exemple, aux normes proposées par le traité rejeté) pourrait être un premier pas et une première occasion de mobilisation
De grace n’attendons pas les politiques…
construisons l’Europe des entreprises et des hommes….
il y a longtemps que les entreprises collaborent, s’associent et
construisent des groupes européens en AVANCE sur les politiques
les intérêts économiques sont de plus en plus imbriqués
la politique "européenne" résultante bâtie face aux réalités
sera sans doute plus solide que l’europe FICTION maladoitement
bâtie à coups de référenrum surréalistess et incompréhensible…
je préfère l’Europe patiemment bâtie à coups de valeur ajoutée
que l’Europe bâtie à coup de subventions et de PAC ou chacun
essaye de se payer sur la "bête Bruxelles" et aussi de faire payer
les autres partenaires: ainsi les nouveaux états membre devraient
faire preuve d’efforts et d’imagination pour tirer parti de ce marché
élargi pour leurs produits et services plutôt que de "mendier" une
manne européenne qui coûte en bureaucratie de gestion et crée
des situations de dépendance dont il est difficile de sortir:
en une mot encourageons:
-l’Europe de la valeur ajoutée…
plutôt que
-l’Europe des subventions forcées !
Cher Alain Lambert
Wafah Dufour a fait 15 commentaires, je me demande si cette note va arriver à ce score. Europe Peut-on rester en panne ? Je dirais que certains pays Europeens ne sont pas du tout en panne et que de figer la situation actuelle leur est profitable.C’est un des paradoxes de la situation actuelle.
Voici donc pour participer et compléter ce débat le rapport du CAE : Politique économique et croissance en Europe.
http://www.cae.gouv.fr/lettres/C...
Voici quelques points forts, extraits du rapport du CAE et son argumentation avec un commentaire concret pour tous ceux qui ne sont pas prix Nobel en économie …
[ la moindre performance de l’Europe résulte d’une préférence collective des Européens pour le loisir au détriment du travail, ( explication de Olivier Blanchard, professeur au MIT ) ]
Explication*: Il faut choisir, dans la vie, entre gagner de l’argent et le dépenser; on n’a pas le temps de faire les deux.
(* explications de Leclercq assistant en Section Commentaire de Blogs )
[ Le problème n’est pas tant européen que celui
combiné de l’Allemagne, la France et
l’Italie. Ceux-ci, contrairement aux petits
pays plus performants, sont incapables de
mener les réformes nécessaires ]
explication*:
L’Europe profite aux petits pays …( Irlande etc ) C’est logique … les petits courent toujours plus vite.Petits enfants, petits soucis, grands enfants grands soucis…Mauvaise herbe croît vite. L’allure que prend la mule lui durera toujours…
[ À l’intérieur des États-Unis, l’intensité des échanges reste deux à
trois fois plus élevée que sur les marchés les plus intégrés
d’Europe, et la dispersion des prix y est beaucoup plus faible. ]
Explication * : Bien vu … Fallait s’y attendre entre pays qui ne parlent pas la même langue, ça complique tout pour faire du business …
Les américains avaient bien anticipe cela en refusant de faire du troc avec les indiens ! .Rode qui rodera, mais dans ton pays tu reviendras
Le malheur tombe sur les plus mal vêtus.
[ La libéralisation des télécommunications et de l’énergie a démarré hors d’Europe, s’est faite de manière non coordonnée et n’a pas donné naissance dans ces secteurs à un véritable marché
européen. ]
Explication * : Ca c’est bien vrai, mon téléphone portable ne marche pas en Italie !
Ceux qui s’appliquent trop aux petites choses deviennent ordinairement incapables des grandes.
[La Rochefoucauld.]
[ La création de l’Euro n’a pas eu les effets d’entraînement
attendus : les échanges n’ont progressé que modestement et
les marchés financiers et du crédit restent segmentés. La
Monnaie unique semble même avoir eu un effet anesthésiant,
le confort procuré par l’absence de crise de change
ayant conduit les gouvernements à un relâchement budgétaire
et de l’effort structurel.]
Explication * : Si un homme court après l’argent, c’est un rapace. S’il en gagne, c’est un parvenu. S’il en dépense, c’est un play-boy. S’il le garde, c’est un pingre. S’il n’essaye pas d’en gagner, il n’a pas d’ambition. S’il le gagne sans travailler, c’est un parasite. Et s’il accumule une fortune après avoir beaucoup travaillé, c’est un imbécile qui n’a pas su prendre le temps de vivre. (Vic Oliver )
Il me semble ressentir l’effet anesthésiant de l’Euro.
[ La stratégie de Lisbonne enfin s’est empêtrée dans les procédures et a dégénéré en rhétorique ]
Explication*: Fallait s’y attendre certains Portugais sont parfois baratineurs …et depuis Trafalgar je me méfie des stratégies faites au Portugal !
Quand on court après l’esprit, on attrape la sottise.
[Montesquieu.]
[ Hormis la gestion du Marché unique, les politiques de l’offre n’ont pas besoin d’être centralisées et doivent rester du ressort national ]
Explication*: Quand il y a sept timoniers sur huit marins, le navire sombre. [ chinois.]
Entendre ou lire sans réfléchir est une occupation vaine, réfléchir sans livre ni maître est dangereux. (Confucius)
A lire ce dossier du CAE !
Sinon, il me semble que certains petits pays d’Europe sont très contents de ce qui s’est passé. Ils ont reçu des aides de l’UE et ils ont connu un développement sans précédent en pratiquant dumping social et en acceptant des délocalisations venant des grands pays. Très bonne affaire pour eux.
Ils profitent aussi d’une stabilité géopolitique, et d’un parapluie apporté par leur présence dans l’UE. On les protége et on les aides en échange de pouvoir aller vendre sur leur marché. Alors, pourquoi reformer un système qui leur profite autant et de plus ils ont la majorité en vote. On se demande si les trois grands pays l’Allemagne, la France et l’Italie ne sont pas au pied du mur, piéges par leur excès d’optimisme et de générosité, face à d’autres qui raisonnent en petits boutiquiers ?
Ref : http://www.blogbilger.com/blogbi...
comme il est difficile de rebâtir le projet européen aprés tant de dégâts systématiquement commis depuis des décennies par une classe politique complètement décalée (essentiellement la classe politique des "vieux pays" continentaux).
D’abord je ne partage pas tout à fait votre analyse du "succés".
Comme le disait déjà Zweig pour la 1ère guerre mondiale en parlant de suicide européen, la seconde a achevé le travail en nous rendant impropre à tout conflit intra européen mais aussi extra européen ce qui est aujourd’hui beaucoup plus grave. On l’a constaté systématiquement à l’occasion des crises , convulsions etc. qui sont survenues ici et là.
Quant à l’économie, elle a profité des 30 glorieuses qui remettaient d’aplomb les anciens pays belligérants, épuisés par la guerre.
Pour ce qui concerne la réunification allemande, je me souviens que à Hambourg où j’étais pôur le CNCE en 63, mes amis allemands la prévoyaient déjà alors car il était impossibble de penser qu’ un pays puise être durablement coupé en deux par des barbelés, miradors, no man’s land minés et chiens hurlants. Mais eux comme moi espérions une Europe à 6 solidement (même sans la Grand eBretagne qui aurait eu un statut d’associé le temps que se clarifie sa position) et rapidement établie poltiquement . On sait ce qu’il est advenu: on a joué l’extension au moyen d’une nouvelle technocratie, le modèle français s’étant de fait imposé, sans que soient revues les organisations nationales (lire aussi de la France d eAlain Peyrefitte!).
Aprés les 30 glorieuses qui ont porté tout le monde , seule la Grande Bretagne a su tirer durablement son épingle du jeu grâce au courage et au pragmatisme si british de Mme Thatcher, la France s’est enfoncée dans ses défauts historiques et l’Allemagne s’est faite plomber par la réunification qui s’est imposée prématurément et avant que l’Europe soit constituée, y compris les réaménagements nationaux qu’elle devait imposer en tant que Fédération au mieux confédération au pire .
L’extension a évidemment profité à des pays qui ont bénéficié d’un élargissement précipité tous azimuts et qui étaient à un très bas niveau. Mais cette Europe n’est devenue qu’un empilement et non une entité imposant une reconfiguration des nations qui la composaient. Bref aucun projet, une fuite en avant et une technocratie de plus en plus dirigiste. L’Europe est devenue politiquement un ectoplasme!
Pouvait-on faire du jeune avec du vieux…? Je pense notamment à de Gaulle et toute sa clique curiale de Hauts Fonctionnaires et Vieux Compagnons, si bien caricaturés dans La Cour !
Cette Europe n’avait plus dès janvier 1963 de véritable projet , emportant par sa dynamique une dynamique générale des Etats en particulier des vieilles puissances.
Et on a bien vu les conséquences dès le Premier coup d’arrêt que fut la Ière crise pétrolière. Les artifices de la croissance trentenaire sont tombés et nos états se sont dérèglés (ne pas oublier que les prélèvements sociaux ont augmenté de 1 point de % PIBien en moyenne sir le septennat de VGE qui a de fait socialisé le pays), dérèglement accéléré par la confrontation avec une situation mondiale radicalement nouvelle du fait même de la guerre et des technologies qu’elle a suscitées, situation que la cécité politique, le confort des habitudes et des rentes, a empêché de voir, de propos ou non délibéré!Maintenant on gémit sur le lait renversé. Mais ce que l’on a osé appelé traité en 2005 etc…était symbolique à tout point de vue d’une non existence et d’u n machin ectoplasmique. Et 2 ans pour rédiger ce machin!
Et comme on avait pris l’habitude non démocratique de ne pas consulter les européens sur un projet eh bien ce truc là devait être rejeté. Dans son Article du Titre 1 , l’Europe ne se définissait même pas géographiquement…
Alors peut-on revenir en arrière? certainement pas! Comment en sortir par le haut? Comme ce que je propose pour la France en sautant alors cette étape là: convoquer par Internet des Etats généraux des Citoyens Européens. Avec la même procédure que celle que je propose (en résumé) pour dses Etats généraux Virtuels des Citoyens français.
Mais si l’on croit pouvoir rafistoler un document et l’imposer, on se trompe et le résultat sera un échec évident. les temps ont changé. Il faut une nouvelle démocratie qui puisse s’imposer naturellement aux pays qui ne sont que de démocraties d’apparence comme la France.
Et ce projet doit être avant tout politique!
L’Europe comme ses états membres régresse sur le plan international…et cela est un tribut pour son inconsistance.
Donc je rejoins les intervenants ci-dessus en ajoutant cette proposition. Mais le temps perdu se rattrape-t-il?
On a vu nos qualités dans l’ex-yougoslavie, au Rwanda et ailleurs en Afrique, en Irak, vis à vis d el’Iran.
Peut-être bien que la vision de Zweig était la bonne : suicide de 14/18 parachevé par celui de 40/45.
Il faut comprendre l’espérance qu’il y avait dans une certaine jeunesse européenne au début des années 60 ; on voyait loin en fait! la jeunesse va à l’essentiel souvent! Alors dire la lente érosion jusqu’à l’indifférence justifiée par le texte de VGE…alors que le monde jeune court!
L’une de nos faiblesses est la caractère endogène de notre classe politique. Combien de langues étrangères parle un homme politique français ? Dans combien de pays étrangers a-t-il travaillé ?
L’Europe institutionnelle met en danger toute une catégorie de personnes, dont les hommes politiques et les élites administratives, qui ne sont pas compétitives sur le plan international, au contraire des dites "forces vices"…
à Michel D.
je suis tout a fait d’accord
ne puis citer d’exemple car tenu par confidentialité
mais ai affronté ce type de comportement pendant 35 ans
-on m’a régulièrement demandé POURQUOI je sejournai à l’ETRANGER ?
comme si cela était SUSPECT…pour les politique qq jours de VISITE suffisent !
l’attitude de chirac est révélatrice
il a réussi à faire oublier son ouverture initiale (USA)
sans doute de peur de ne pas être conforme à la mentalité de ses électeurs !
Michel D. : Haaaa… si ‘laudace de la classe politique française osait dépasser ce cap pourtant déjà considérable qu’est la LOLF pour envisager l’existence de normes de gestion publiques européennes, les seules qui pourraient être cohérentes avec l’existence de l’Euro, d’ailleurs. En un mot, faire simple et pour de bon.
Mais après tout, si l’on ne résoud pas la question de la dette publique, on finira par arriver à ce résultat (mise sous tutelle de l’action publique ou effondrement de l’Euro) donc, a-t-on vraiment quelque chose à craindre ? Ha oui… il y aurait, m’assure-t-on, la question de la dette elle-même…. c’est à dire, la valeur d’échange de l’épargne….
caractère endogène? mais qui donc est conscient du dol natioanl que nous devons au Statut de la Fct Publique du à ce cher traitre, Thorez!
Est-ce à la France, maintenant, de prendre des initiatives pour la construction de l’Europe ? Qui pourrait répondre oui ? N’avons nous pas encore compris que nous ne sommes plus un MODELE dont les Européens doivent s’inspirer. Alors, mettons profil bas, et travaillons sur un plan intérieur. Et Dieu sait que nous avons du travail sur la planche, si nous voulons nous remettre à niveau !
J’ai la conviction que les idées européennes ont fortement souffert en France du discours de Jacques CHIRAC: appropriation systématique de réalisations technologiques européennes les faisant passer à l’opinion comme françaises ( AIRBUS, le réacteur de nouyvelle génération, etc), désignation de l’Europe comme responsable de nos difficultés, combat sur le plan national contre des projets surlesquels il a donné son accord à Bruxelles.
Rien ne peut se faire tant que ce socialiste nationnaliste par pur intérêt personnel sera là.
Les grands européens ont fait preuve aux moments clés d’audace, de courage et d’imagination.
Trois qualités qui manquent à Jacques CHIRAC: les faits l’ont prouvé depuis qu’il a tout pouvoir pour agir!
Pour compléter le dossier Europe, voici un site colossal d’analyse économique :
http://www.diploweb.com/p5ehus02...
Un petit extrait, pour donner le ton
<< Un très mauvais climat européen s’est alors développé. Kohl a mené la réunification tambour battant, en se moquant de ce que voulaient les partenaires européens, parce qu’il était certain qu’il aurait l’appui américain……
Dans les années 1990 – 1992, il aurait été de l’intérêt de la France de se tenir à l’écart…..
La conséquence logique de la réunification aurait été de dire aux Allemands en 1990 – 1991 :"La France se réjouit de la réunification de l’Allemagne, mais vous avez de telles difficultés devant vous que nous vous laissons les résoudre et nous attendons pour prolonger la dynamique de la construction de l’Europe >>
On voit bien qu’il y a eu des décisions faites en dépit du bon sens, au nom d’un idéal politique Européen qui va bientôt faire rentrer aussi la Turquie l’Ukraine … et à qui le tour encore Après ?
Je ne me reconnais plus dans le projet actuel qui est en train de montrer des incohérences importantes , avec le Problème des frontières floues.
Ce que le peuple Français souverain a finalement ressenti et a exprimé en allant voter.
L’Europe , un bon projet au départ , mais mené depuis un moment en dépit du bon sens ?
Pourquoi ne pas relancer l’idée d’une politique commune de l’énergie ? Comme elle n’était pas mentionnée dans les traités européens, elle ne sera pas supposée être un match retour du référundum. Au surplus les enjeux y sont considérables. S’agissant par exemple du nucléaire, il serait précieux que l’Europe puisse trouver en son sein un nombre significatif de pays qui partagent le même point de vue. Je ne parle même pas d’approvisionnement énergétique par exemple en gaz dont nous venons de voir que des difficultés pourraient bien surgir un jour.
Noniste, je ne suis pas pour autant fermé à l’idée européenne. Bien au contraire. En revanche, je suis consterné par la façon persistante qu’on les responsables politiques de dépeindre la situation actuelle comme un coup d’arrêt gravissime. N’oublions pas que la question posée le 29 mai n’était pas "Etes vous pour ou contre un projet d’Union européenne ?", mais "Approuvez-vous le projet de TCE tel qu’il était libélé ?". Le jeu démocratique a rendu son verdict : ce fut Non. Massivement. Au terme d’une campagne intense qui a révélé un intérêt insoupçonné pour la question européenne. Un an plus tôt, les Français n’avaient été que 50 % à voter à l’occasion du scrutin européen.
Aussi, je suis persuadé que la question européenne a progressé au sein du peuple français à cette occasion. Pas de la manière prévue certes. Mais désormais, les Français se sentent davantage concernés par la question européenne.
Par ailleurs, la crise actuelle n’est pas condamnée à un dénoument dramatique. Au contraire, elle peut s’avérer salutaire. L’idée d’un processus constituant avec élection d’une assemblée élue pour rédiger un projet de constitution soumis ensuite à l’approbation de tous les peuples le même jour est une piste très intéressante. Nul doute que ce serait là l’acte de naissance d’une Europe des Européens.
Un petit rappel : l’idéogramme chinois de "crise" est composé de deux signes ;
– danger
– opportunité
On parle beaucoup de construction européenne, mais qu’est-ce que cela veut dire réellement ? L’Europe existe déjà, et depuis toujours. Elle n’a certainement pas eu besoin des technocrates de Bruxelles pour se faire ! La fameuse "construction européenne" n’a été qu’un processus de fusion des nations mené depuis des décennies sans que les peuples n’ait eu leur mot à dire, et sans qu’on leur ait expliqué où on les menait. Mais ce processus utopique d’"Etats-Unis d’Europe" ne peut qu’aboutir à l’échec, dont la stagnation économique de la zone euro et les non aux réferendums sur la constitution est le meilleur signe. La vérité est que les peuples européens n’ont JAMAIS voulu renoncé à la souveraineté de leurs nations, parce qu’il sentent bien que la perte de celle-ci signifiera à terme la perte de leur identité. Les technocrates et les politiciens poursuivent un rêve d’unification qu’ils cherchent à imposer aux peuples européens, sans voir que la civilisation européenne s’est faite justement par la diversité de nations et des cultures qui la composent, et qui a permis à chaque peuple de réaliser son apport propre -ce qui suppose une souveraineté étatique pour que cela puisse exister. L’Union Européenne connaîtra le même sort que l’URSS (autre construction utopique qui voulait "dépasser les nations"…), l’union tchéco-slovaque, l’union yougoslave, etc, qui ont éclaté comme des baudruches. Ironie du sort, c’est à Bruxelles même, où nos technocrates échaffaudent des plans mirobolants, que l’affrontement entre Wallons et Flamands est le plus âpre, et la Belgique, autre construction bancale qui rappelle beaucoup en plus petit l’UE, est constamment menacée d’éclatement !
Le concept même de construction européenne n’a aucun sens : la seule chose que l’on peut faire est une coordination de nations souveraines protégées (relativement) de l’extérieur, c’est ce qu’on a fait avec la CEE (où la croissance économique était bien supérieure, sans que cela ait empêché des initiatives communes efficaces).
appliquons les principes déjà convenus de libre circulation des capitaux, personnes et services: curieusement les compagnies d’assurances et les banques ne sont pas soumises à la concurrence européenne…
alors seule la concurrence des "plombiers" est-elle "permise"? de qui se moque-t-on ?
Réflexion sur cette "panne" persistante, de l’économie Européenne"
Au lendemain de l’an nouveau 2006, il reste décisif de se pencher sur la signification de ce nouveau spectre qui hante désormais les gouvernements d’Europe. La prise de conscience par les Peuples d’Europe que le projet européen qui leur avait été proposé en mai 2005 n’allait pas dans la bonne direction et que les politiques économiques menées au "fil de l’eau" jusqu’à jour, ne sont pas prêtes de nous sortir de l’ornière stagnationniste qui désespère notre jeunesse et tous les hommes lucides et de progrès…
En effet, les NON qui se sont exprimés, à l’occasion des élections référendaire sur la "Constitution européenne"ne sont pas tombés pas du ciel mais avaient été préparés par de nombreux facteurs. Parmi ces multiples causes, comment ne pas donner une importance prééminente à la "propension" des gouvernements nationaux à se"défausser"et à faire"porter le chapeau"à l’Europe de leurs politiques impopulaires et régressives.
Mais, il y eut aussi dans ces raisons, la grave méconnaissance et même la cécité absolue de l’ "Eurocratie" devant l’attente toujours déçue des peuples à ce qu’elle se hisse enfin à la hauteur de ses vraies missions, de stratège économique et de bouclier économique et social, que la simple protection de ses Peuples européens exigerait.
*J.M. Keynes avait l’habitude de dire que : "Les hommes sont autant les fils de leur époque que ceux de leurs pères". Or l’Europe qui avait été fondée en 1957, sur un compromis libéral (surtout démo-chrétien et social-démocrate) n’est plus la même que celle qui permit les succès des"trente glorieuses". Le contexte économique prévalant alors, resta au niveau mondial, jusqu’en 1971 et 1976, le système dollar qui obligeait les États à respecter de manière assez égale (même pour les USA) une certaine discipline monétaire. Quant à l’outil budgétaire, il était alors fondé sur le "consensus Keynésien" et le mécanisme alors efficace en Europe de la "préférence communautaire".
Toutefois, ce cadre économique, post Rooseveltien, sur le fondement duquel l’ "Europe des six" avait bâti son succès fut balayé par l’abandon, de 1971 à 1976, du système de change fixe par les USA et par la décision implicite prise par les "puissants de ce Monde" de ne plus contrôler les mouvements de capitaux, qui sont alors devenus browniens et erratiques, déstabilisant toute politique économique nationale. Cette nouvelle forme économique, prémices de l’actuelle "mondialisation"ou "globalisation"a correspondu à une circulation désormais effrénée et sans contrôle des capitaux a mis en crise la possibilité même de mettre en oeuvre des politiques keynésiennes de relance au niveau national, la dernière en date ayant été initiée par les gouvernements Mitterrand-Mauroy de 1981 à la mi-1983.
En outre la guerre du Vietnam, comme peut être aujourd’hui, celle menée par les USA en Irak généra l’hyper-inflation des années soixante-dix, qui fut le prélude à un véritable changement de paradigme économique et se traduisit par la percée de l’idéologie monétariste et plus largement, par l’hégémonie parmi la plupart des économistes et dans les médias d’une vision néo-libérale unidimensionnelle de l’économie et des rapports humains, comme le fut en son temps la dérive communiste…
*Or au moment même ou l’Europe s’élargissait presque jusqu’à l’excès et sans réfléchir vraiment à la réalité historique de ses frontières, la locomotive européenne s’est vue privée de ses trois "combustibles"majeurs possibles : soit le monétaire, le budgétaire (un pourcentage de budget ridicule par rapport à celui dix fois plus important du budget fédéral des USA), et celui d’une politique d’emprunts, qui lui auraient permis de mener une indispensable politique, de la recherche digne de ce nom et de "réindustrialisation" massive, y compris dans le secteur des services, afin d’être en mesure de conduire ses 25, plus tard ses 27, "wagons" !
Or face aux cruautés sociales actuelles de la mondialisation, les Peuples ne peuvent se contenter de pieuses invocations à la démocratie, du rappel de leur héritage culturel commun et de la comptine pour enfants sages de la "Mondialisation heureuse". Ces Peuples ont aussi besoin de plus concret et substantiel et notamment de se sentir efficacement protégés des affres de la concurrence et surtout de ce qu’ils perçoivent avec raison comme un emballement non maîtrisé de l’économie mondiale.
Or malheureusement le projet qui leur avait été soumis en mai 2005, correspondait au renouvellement d’un compromis dépassé et en rajoutait même dans l’incertitude en se donnant le luxe de constitutionnaliser le principe de "concurrence libre et non faussé". Autant dire à des catégories sociales qui craignaient de se noyer qu’il était sage de jeter par-dessus bord toute bouée de sauvetage !
Or, ce n’est pas en pleine compétition mondiale qui peut déboucher sur une crise de solvabilité des États-Unis, sur une crise de surproduction venue de la dictature communisto-ultra-libérale Chinoise et sur une crise de renchérissement du pétrole mettant en très grave difficulté notre mode de développement fondé en majeure partie sur l’automobile individuelle et le gaspillage des ressources rares, qu’il convient de jeter par-dessus tous les outils monétaires, budgétaires et d’abandonner ainsi toute stratégies de relance post-keynésienne, comme l’avait courageusement tenté, un temps, Jacques Delors, avec les propositions de relance contenues dans son "livre blanc", (torpillé par les gouvernements européens unis dans leur mutuelle inaction au nom du "laisser-fairisme").
En effet, seule une politique courageuse de création active et de développement post-industrialiste est seule à même, de réussir dans l’espace européen sachant vendre à sa juste valeur, son principal avantage comparatif : un ticket d’entrée suffisant pour accéder au plus vaste et au plus fructueux marché du monde, ce au moyen d’un renouveau de la préférence communautaire restant modérée mais permettant de financer une vraie politique de régulation et de stimulation économique continentale. Mais pour ce faire, mieux vaut ne faut pas se tromper de décennie, à l’aune des bouleversements formidables, comme nous le montre l’actuelle transformation féroce et non maîtrisée de la Chine. Nous savons aussi que demain viendront d’autres géants qui ont pour nom l’Inde, le Brésil, et plus tard, enfin, ce qui est infiniment heureux pour nous, l’Europe, les pays sud de la Méditerranée et l’Afrique, et déjà et aussi, l’Afrique du Sud …
Alors, pourquoi continuer à s’enfermer, face à ce véritable séisme économique incontrôlé, dans des postures inefficaces, visant à jouer à être les meilleurs élèves du dogme monétariste, les rescapés de feu le dépassé "consensus de Washington" brocardé par l’un de ses meilleurs connaisseurs et praticiens de l’économie mondiale, le prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz, en personne ?
Le grand historien de l’économie, Paul Bairoch, avait déjà, pour sa part, bien fait observer que : "le libre-échange n’apporte pas la garantie d’une croissance forte et régulière (…) C’est à plus long terme, en fin de période libre-échangiste que tout se dégrade.[1]" Ne vivons-nous pas l’une de ces périodes de "bascule" et de "retournement
" que de pieuses exhortations n’ont pas le pouvoir de transformer ?
Or, en niant dogmatiquement les souffrances de leurs contemporains, les tenants du dogme obsolète "libre-affairiste"se trompent d’époque et ne permettent pas de procéder aux évolutions nécessaires. En suggérant des médecines inadéquates, ils ne peuvent, avec la meilleure volonté du Monde que jouer contre les Peuples, éroder leurs acquis sociaux conquis par un siècle et demi de rapports de force et de philanthropie, et par conséquent, saper l’assise du lien social dans nos sociétés et préparer de futures guerres…
La seule vraie question du moment qui compte vraiment devrait être : la défense concrète de nos Peuples et la sortie de notre funeste et inavouée "préférence européenne pour le chômage" et du "bradage "piteux de l’insertion de notre jeunesse au nom des sacrifices exclusifs rendus sur l’autel d’une prétendue inflation, véritable maladie imaginaire, contre laquelle notre bon Jean-Claude Trichet comme le lieutenant "Drogo", du "désert des tartares", de l’écrivain Dino Buzzati, monte depuis plus de vingt ans une garde aussi vaine qu’inutile et funeste…
Paul ARRIGHI , (Historien contemporanéiste )
Toulouse le 24 juin 2006-
————————————————————————-
Auteur :
Monsieur, Paul, ARRIGHI,
8, allée Paul SABATIER (31000)
TOULOUSE –
Mail : ARRIGHIP@aol.com
tel personnel : 05 61 52 86 47
——————————————————————————–
[1] Paul BAIROCH : « Mythes et paradoxes de l’histoire économique. », Paris, éditions La Découverte, 1999, citation p. 252.
Réflexion sur cette "panne" persistante, de l’économie Européenne"
Au lendemain de l’an nouveau 2006, il reste décisif de se pencher sur la signification de ce nouveau spectre qui hante désormais les gouvernements d’Europe. La prise de conscience par les Peuples d’Europe que le projet européen qui leur avait été proposé en mai 2005 n’allait pas dans la bonne direction et que les politiques économiques menées au "fil de l’eau" jusqu’à jour, ne sont pas prêtes de nous sortir de l’ornière stagnationniste qui désespère notre jeunesse et tous les hommes lucides et de progrès…
En effet, les NON qui se sont exprimés, à l’occasion des élections référendaire sur la "Constitution européenne"ne sont pas tombés pas du ciel mais avaient été préparés par de nombreux facteurs. Parmi ces multiples causes, comment ne pas donner une importance prééminente à la "propension" des gouvernements nationaux à se"défausser"et à faire"porter le chapeau"à l’Europe de leurs politiques impopulaires et régressives.
Mais, il y eut aussi dans ces raisons, la grave méconnaissance et même la cécité absolue de l’ "Eurocratie" devant l’attente toujours déçue des peuples à ce qu’elle se hisse enfin à la hauteur de ses vraies missions, de stratège économique et de bouclier économique et social, que la simple protection de ses Peuples européens exigerait.
*J.M. Keynes avait l’habitude de dire que : "Les hommes sont autant les fils de leur époque que ceux de leurs pères". Or l’Europe qui avait été fondée en 1957, sur un compromis libéral (surtout démo-chrétien et social-démocrate) n’est plus la même que celle qui permit les succès des"trente glorieuses". Le contexte économique prévalant alors, resta au niveau mondial, jusqu’en 1971 et 1976, le système dollar qui obligeait les États à respecter de manière assez égale (même pour les USA) une certaine discipline monétaire. Quant à l’outil budgétaire, il était alors fondé sur le "consensus Keynésien" et le mécanisme alors efficace en Europe de la "préférence communautaire".
Toutefois, ce cadre économique, post Rooseveltien, sur le fondement duquel l’ "Europe des six" avait bâti son succès fut balayé par l’abandon, de 1971 à 1976, du système de change fixe par les USA et par la décision implicite prise par les "puissants de ce Monde" de ne plus contrôler les mouvements de capitaux, qui sont alors devenus browniens et erratiques, déstabilisant toute politique économique nationale. Cette nouvelle forme économique, prémices de l’actuelle "mondialisation"ou "globalisation"a correspondu à une circulation désormais effrénée et sans contrôle des capitaux a mis en crise la possibilité même de mettre en oeuvre des politiques keynésiennes de relance au niveau national, la dernière en date ayant été initiée par les gouvernements Mitterrand-Mauroy de 1981 à la mi-1983.
En outre la guerre du Vietnam, comme peut être aujourd’hui, celle menée par les USA en Irak généra l’hyper-inflation des années soixante-dix, qui fut le prélude à un véritable changement de paradigme économique et se traduisit par la percée de l’idéologie monétariste et plus largement, par l’hégémonie parmi la plupart des économistes et dans les médias d’une vision néo-libérale unidimensionnelle de l’économie et des rapports humains, comme le fut en son temps la dérive communiste…
*Or au moment même ou l’Europe s’élargissait presque jusqu’à l’excès et sans réfléchir vraiment à la réalité historique de ses frontières, la locomotive européenne s’est vue privée de ses trois "combustibles"majeurs possibles : soit le monétaire, le budgétaire (un pourcentage de budget ridicule par rapport à celui dix fois plus important du budget fédéral des USA), et celui d’une politique d’emprunts, qui lui auraient permis de mener une indispensable politique, de la recherche digne de ce nom et de "réindustrialisation" massive, y compris dans le secteur des services, afin d’être en mesure de conduire ses 25, plus tard ses 27, "wagons" !
Or face aux cruautés sociales actuelles de la mondialisation, les Peuples ne peuvent se contenter de pieuses invocations à la démocratie, du rappel de leur héritage culturel commun et de la comptine pour enfants sages de la "Mondialisation heureuse". Ces Peuples ont aussi besoin de plus concret et substantiel et notamment de se sentir efficacement protégés des affres de la concurrence et surtout de ce qu’ils perçoivent avec raison comme un emballement non maîtrisé de l’économie mondiale.
Or malheureusement le projet qui leur avait été soumis en mai 2005, correspondait au renouvellement d’un compromis dépassé et en rajoutait même dans l’incertitude en se donnant le luxe de constitutionnaliser le principe de "concurrence libre et non faussé". Autant dire à des catégories sociales qui craignaient de se noyer qu’il était sage de jeter par-dessus bord toute bouée de sauvetage !
Or, ce n’est pas en pleine compétition mondiale qui peut déboucher sur une crise de solvabilité des États-Unis, sur une crise de surproduction venue de la dictature communisto-ultra-libérale Chinoise et sur une crise de renchérissement du pétrole mettant en très grave difficulté notre mode de développement fondé en majeure partie sur l’automobile individuelle et le gaspillage des ressources rares, qu’il convient de jeter par-dessus tous les outils monétaires, budgétaires et d’abandonner ainsi toute stratégies de relance post-keynésienne, comme l’avait courageusement tenté, un temps, Jacques Delors, avec les propositions de relance contenues dans son "livre blanc", (torpillé par les gouvernements européens unis dans leur mutuelle inaction au nom du "laisser-fairisme").
En effet, seule une politique courageuse de création active et de développement post-industrialiste est seule à même, de réussir dans l’espace européen sachant vendre à sa juste valeur, son principal avantage comparatif : un ticket d’entrée suffisant pour accéder au plus vaste et au plus fructueux marché du monde, ce au moyen d’un renouveau de la préférence communautaire restant modérée mais permettant de financer une vraie politique de régulation et de stimulation économique continentale. Mais pour ce faire, mieux vaut ne faut pas se tromper de décennie, à l’aune des bouleversements formidables, comme nous le montre l’actuelle transformation féroce et non maîtrisée de la Chine. Nous savons aussi que demain viendront d’autres géants qui ont pour nom l’Inde, le Brésil, et plus tard, enfin, ce qui est infiniment heureux pour nous, l’Europe, les pays sud de la Méditerranée et l’Afrique, et déjà et aussi, l’Afrique du Sud …
Alors, pourquoi continuer à s’enfermer, face à ce véritable séisme économique incontrôlé, dans des postures inefficaces, visant à jouer à être les meilleurs élèves du dogme monétariste, les rescapés de feu le dépassé "consensus de Washington" brocardé par l’un de ses meilleurs connaisseurs et praticiens de l’économie mondiale, le prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz, en personne ?
Le grand historien de l’économie, Paul Bairoch, avait déjà, pour sa part, bien fait observer que : "le libre-échange n’apporte pas la garantie d’une croissance forte et régulière (…) C’est à plus long terme, en fin de période libre-échangiste que tout se dégrade.[1]" Ne vivons-nous pas l’une de ces périodes de "bascule" et de "retournement
" que de pieuses exhortations n’ont pas le pouvoir de transformer ?
Or, en niant dogmatiquement les souffrances de leurs contemporains, les tenants du dogme obsolète "libre-affairiste"se trompent d’époque et ne permettent pas de procéder aux évolutions nécessaires. En suggérant des médecines inadéquates, ils ne peuvent, avec la meilleure volonté du Monde que jouer contre les Peuples, éroder leurs acquis sociaux conquis par un siècle et demi de rapports de force et de philanthropie, et par conséquent, saper l’assise du lien social dans nos sociétés et préparer de futures guerres…
La seule vraie question du moment qui compte vraiment devrait être : la défense concrète de nos Peuples et la sortie de notre funeste et inavouée "préférence européenne pour le chômage" et du "bradage "piteux de l’insertion de notre jeunesse au nom des sacrifices exclusifs rendus sur l’autel d’une prétendue inflation, véritable maladie imaginaire, contre laquelle notre bon Jean-Claude Trichet comme le lieutenant "Drogo", du "désert des tartares", de l’écrivain Dino Buzzati, monte depuis plus de vingt ans une garde aussi vaine qu’inutile et funeste…
Paul ARRIGHI , (Historien contemporanéiste )
Toulouse le 24 juin 2006-
————————————————————————-
Auteur :
Monsieur, Paul, ARRIGHI,
8, allée Paul SABATIER (31000)
TOULOUSE –
Mail : ARRIGHIP@aol.com
tel personnel : 05 61 52 86 47
——————————————————————————–
[1] Paul BAIROCH : « Mythes et paradoxes de l’histoire économique. », Paris, éditions La Découverte, 1999, citation p. 252.
Réflexion sur cette "panne" persistante, de l’économie Européenne"
Au lendemain de l’an nouveau 2006, il reste décisif de se pencher sur la signification de ce nouveau spectre qui hante désormais les gouvernements d’Europe. La prise de conscience par les Peuples d’Europe que le projet européen qui leur avait été proposé en mai 2005 n’allait pas dans la bonne direction et que les politiques économiques menées au "fil de l’eau" jusqu’à jour, ne sont pas prêtes de nous sortir de l’ornière stagnationniste qui désespère notre jeunesse et tous les hommes lucides et de progrès…
En effet, les NON qui se sont exprimés, à l’occasion des élections référendaire sur la "Constitution européenne"ne sont pas tombés pas du ciel mais avaient été préparés par de nombreux facteurs. Parmi ces multiples causes, comment ne pas donner une importance prééminente à la "propension" des gouvernements nationaux à se"défausser"et à faire"porter le chapeau"à l’Europe de leurs politiques impopulaires et régressives.
Mais, il y eut aussi dans ces raisons, la grave méconnaissance et même la cécité absolue de l’ "Eurocratie" devant l’attente toujours déçue des peuples à ce qu’elle se hisse enfin à la hauteur de ses vraies missions, de stratège économique et de bouclier économique et social, que la simple protection de ses Peuples européens exigerait.
*J.M. Keynes avait l’habitude de dire que : "Les hommes sont autant les fils de leur époque que ceux de leurs pères". Or l’Europe qui avait été fondée en 1957, sur un compromis libéral (surtout démo-chrétien et social-démocrate) n’est plus la même que celle qui permit les succès des"trente glorieuses". Le contexte économique prévalant alors, resta au niveau mondial, jusqu’en 1971 et 1976, le système dollar qui obligeait les États à respecter de manière assez égale (même pour les USA) une certaine discipline monétaire. Quant à l’outil budgétaire, il était alors fondé sur le "consensus Keynésien" et le mécanisme alors efficace en Europe de la "préférence communautaire".
Toutefois, ce cadre économique, post Rooseveltien, sur le fondement duquel l’ "Europe des six" avait bâti son succès fut balayé par l’abandon, de 1971 à 1976, du système de change fixe par les USA et par la décision implicite prise par les "puissants de ce Monde" de ne plus contrôler les mouvements de capitaux, qui sont alors devenus browniens et erratiques, déstabilisant toute politique économique nationale. Cette nouvelle forme économique, prémices de l’actuelle "mondialisation"ou "globalisation"a correspondu à une circulation désormais effrénée et sans contrôle des capitaux a mis en crise la possibilité même de mettre en oeuvre des politiques keynésiennes de relance au niveau national, la dernière en date ayant été initiée par les gouvernements Mitterrand-Mauroy de 1981 à la mi-1983.
En outre la guerre du Vietnam, comme peut être aujourd’hui, celle menée par les USA en Irak généra l’hyper-inflation des années soixante-dix, qui fut le prélude à un véritable changement de paradigme économique et se traduisit par la percée de l’idéologie monétariste et plus largement, par l’hégémonie parmi la plupart des économistes et dans les médias d’une vision néo-libérale unidimensionnelle de l’économie et des rapports humains, comme le fut en son temps la dérive communiste…
*Or au moment même ou l’Europe s’élargissait presque jusqu’à l’excès et sans réfléchir vraiment à la réalité historique de ses frontières, la locomotive européenne s’est vue privée de ses trois "combustibles"majeurs possibles : soit le monétaire, le budgétaire (un pourcentage de budget ridicule par rapport à celui dix fois plus important du budget fédéral des USA), et celui d’une politique d’emprunts, qui lui auraient permis de mener une indispensable politique, de la recherche digne de ce nom et de "réindustrialisation" massive, y compris dans le secteur des services, afin d’être en mesure de conduire ses 25, plus tard ses 27, "wagons" !
Or face aux cruautés sociales actuelles de la mondialisation, les Peuples ne peuvent se contenter de pieuses invocations à la démocratie, du rappel de leur héritage culturel commun et de la comptine pour enfants sages de la "Mondialisation heureuse". Ces Peuples ont aussi besoin de plus concret et substantiel et notamment de se sentir efficacement protégés des affres de la concurrence et surtout de ce qu’ils perçoivent avec raison comme un emballement non maîtrisé de l’économie mondiale.
Or malheureusement le projet qui leur avait été soumis en mai 2005, correspondait au renouvellement d’un compromis dépassé et en rajoutait même dans l’incertitude en se donnant le luxe de constitutionnaliser le principe de "concurrence libre et non faussé". Autant dire à des catégories sociales qui craignaient de se noyer qu’il était sage de jeter par-dessus bord toute bouée de sauvetage !
Or, ce n’est pas en pleine compétition mondiale qui peut déboucher sur une crise de solvabilité des États-Unis, sur une crise de surproduction venue de la dictature communisto-ultra-libérale Chinoise et sur une crise de renchérissement du pétrole mettant en très grave difficulté notre mode de développement fondé en majeure partie sur l’automobile individuelle et le gaspillage des ressources rares, qu’il convient de jeter par-dessus tous les outils monétaires, budgétaires et d’abandonner ainsi toute stratégies de relance post-keynésienne, comme l’avait courageusement tenté, un temps, Jacques Delors, avec les propositions de relance contenues dans son "livre blanc", (torpillé par les gouvernements européens unis dans leur mutuelle inaction au nom du "laisser-fairisme").
En effet, seule une politique courageuse de création active et de développement post-industrialiste est seule à même, de réussir dans l’espace européen sachant vendre à sa juste valeur, son principal avantage comparatif : un ticket d’entrée suffisant pour accéder au plus vaste et au plus fructueux marché du monde, ce au moyen d’un renouveau de la préférence communautaire restant modérée mais permettant de financer une vraie politique de régulation et de stimulation économique continentale. Mais pour ce faire, mieux vaut ne faut pas se tromper de décennie, à l’aune des bouleversements formidables, comme nous le montre l’actuelle transformation féroce et non maîtrisée de la Chine. Nous savons aussi que demain viendront d’autres géants qui ont pour nom l’Inde, le Brésil, et plus tard, enfin, ce qui est infiniment heureux pour nous, l’Europe, les pays sud de la Méditerranée et l’Afrique, et déjà et aussi, l’Afrique du Sud …
Alors, pourquoi continuer à s’enfermer, face à ce véritable séisme économique incontrôlé, dans des postures inefficaces, visant à jouer à être les meilleurs élèves du dogme monétariste, les rescapés de feu le dépassé "consensus de Washington" brocardé par l’un de ses meilleurs connaisseurs et praticiens de l’économie mondiale, le prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz, en personne ?
Le grand historien de l’économie, Paul Bairoch, avait déjà, pour sa part, bien fait observer que : "le libre-échange n’apporte pas la garantie d’une croissance forte et régulière (…) C’est à plus long terme, en fin de période libre-échangiste que tout se dégrade.[1]" Ne vivons-nous pas l’une de ces périodes de "bascule" et de "retournement
" que de pieuses exhortations n’ont pas le pouvoir de transformer ?
Or, en niant dogmatiquement les souffrances de leurs contemporains, les tenants du dogme obsolète "libre-affairiste"se trompent d’époque et ne permettent pas de procéder aux évolutions nécessaires. En suggérant des médecines inadéquates, ils ne peuvent, avec la meilleure volonté du Monde que jouer contre les Peuples, éroder leurs acquis sociaux conquis par un siècle et demi de rapports de force et de philanthropie, et par conséquent, saper l’assise du lien social dans nos sociétés et préparer de futures guerres…
La seule vraie question du moment qui compte vraiment devrait être : la défense concrète de nos Peuples et la sortie de notre funeste et inavouée "préférence européenne pour le chômage" et du "bradage "piteux de l’insertion de notre jeunesse au nom des sacrifices exclusifs rendus sur l’autel d’une prétendue inflation, véritable maladie imaginaire, contre laquelle notre bon Jean-Claude Trichet comme le lieutenant "Drogo", du "désert des tartares", de l’écrivain Dino Buzzati, monte depuis plus de vingt ans une garde aussi vaine qu’inutile et funeste…
Paul ARRIGHI , (Historien contemporanéiste )
Toulouse le 24 juin 2006-
————————————————————————-
Auteur :
Monsieur, Paul, ARRIGHI,
8, allée Paul SABATIER (31000)
TOULOUSE –
Mail : ARRIGHIP@aol.com
tel personnel : 05 61 52 86 47
——————————————————————————–
[1] Paul BAIROCH : « Mythes et paradoxes de l’histoire économique. », Paris, éditions La Découverte, 1999, citation p. 252.
Réflexion sur cette "panne" persistante, de l’économie Européenne"
Au lendemain de l’an nouveau 2006, il reste décisif de se pencher sur la signification de ce nouveau spectre qui hante désormais les gouvernements d’Europe. La prise de conscience par les Peuples d’Europe que le projet européen qui leur avait été proposé en mai 2005 n’allait pas dans la bonne direction et que les politiques économiques menées au "fil de l’eau" jusqu’à jour, ne sont pas prêtes de nous sortir de l’ornière stagnationniste qui désespère notre jeunesse et tous les hommes lucides et de progrès…
En effet, les NON qui se sont exprimés, à l’occasion des élections référendaire sur la "Constitution européenne"ne sont pas tombés pas du ciel mais avaient été préparés par de nombreux facteurs. Parmi ces multiples causes, comment ne pas donner une importance prééminente à la "propension" des gouvernements nationaux à se"défausser"et à faire"porter le chapeau"à l’Europe de leurs politiques impopulaires et régressives.
Mais, il y eut aussi dans ces raisons, la grave méconnaissance et même la cécité absolue de l’ "Eurocratie" devant l’attente toujours déçue des peuples à ce qu’elle se hisse enfin à la hauteur de ses vraies missions, de stratège économique et de bouclier économique et social, que la simple protection de ses Peuples européens exigerait.
*J.M. Keynes avait l’habitude de dire que : "Les hommes sont autant les fils de leur époque que ceux de leurs pères". Or l’Europe qui avait été fondée en 1957, sur un compromis libéral (surtout démo-chrétien et social-démocrate) n’est plus la même que celle qui permit les succès des"trente glorieuses". Le contexte économique prévalant alors, resta au niveau mondial, jusqu’en 1971 et 1976, le système dollar qui obligeait les États à respecter de manière assez égale (même pour les USA) une certaine discipline monétaire. Quant à l’outil budgétaire, il était alors fondé sur le "consensus Keynésien" et le mécanisme alors efficace en Europe de la "préférence communautaire".
Toutefois, ce cadre économique, post Rooseveltien, sur le fondement duquel l’ "Europe des six" avait bâti son succès fut balayé par l’abandon, de 1971 à 1976, du système de change fixe par les USA et par la décision implicite prise par les "puissants de ce Monde" de ne plus contrôler les mouvements de capitaux, qui sont alors devenus browniens et erratiques, déstabilisant toute politique économique nationale. Cette nouvelle forme économique, prémices de l’actuelle "mondialisation"ou "globalisation"a correspondu à une circulation désormais effrénée et sans contrôle des capitaux a mis en crise la possibilité même de mettre en oeuvre des politiques keynésiennes de relance au niveau national, la dernière en date ayant été initiée par les gouvernements Mitterrand-Mauroy de 1981 à la mi-1983.
En outre la guerre du Vietnam, comme peut être aujourd’hui, celle menée par les USA en Irak généra l’hyper-inflation des années soixante-dix, qui fut le prélude à un véritable changement de paradigme économique et se traduisit par la percée de l’idéologie monétariste et plus largement, par l’hégémonie parmi la plupart des économistes et dans les médias d’une vision néo-libérale unidimensionnelle de l’économie et des rapports humains, comme le fut en son temps la dérive communiste…
*Or au moment même ou l’Europe s’élargissait presque jusqu’à l’excès et sans réfléchir vraiment à la réalité historique de ses frontières, la locomotive européenne s’est vue privée de ses trois "combustibles"majeurs possibles : soit le monétaire, le budgétaire (un pourcentage de budget ridicule par rapport à celui dix fois plus important du budget fédéral des USA), et celui d’une politique d’emprunts, qui lui auraient permis de mener une indispensable politique, de la recherche digne de ce nom et de "réindustrialisation" massive, y compris dans le secteur des services, afin d’être en mesure de conduire ses 25, plus tard ses 27, "wagons" !
Or face aux cruautés sociales actuelles de la mondialisation, les Peuples ne peuvent se contenter de pieuses invocations à la démocratie, du rappel de leur héritage culturel commun et de la comptine pour enfants sages de la "Mondialisation heureuse". Ces Peuples ont aussi besoin de plus concret et substantiel et notamment de se sentir efficacement protégés des affres de la concurrence et surtout de ce qu’ils perçoivent avec raison comme un emballement non maîtrisé de l’économie mondiale.
Or malheureusement le projet qui leur avait été soumis en mai 2005, correspondait au renouvellement d’un compromis dépassé et en rajoutait même dans l’incertitude en se donnant le luxe de constitutionnaliser le principe de "concurrence libre et non faussé". Autant dire à des catégories sociales qui craignaient de se noyer qu’il était sage de jeter par-dessus bord toute bouée de sauvetage !
Or, ce n’est pas en pleine compétition mondiale qui peut déboucher sur une crise de solvabilité des États-Unis, sur une crise de surproduction venue de la dictature communisto-ultra-libérale Chinoise et sur une crise de renchérissement du pétrole mettant en très grave difficulté notre mode de développement fondé en majeure partie sur l’automobile individuelle et le gaspillage des ressources rares, qu’il convient de jeter par-dessus tous les outils monétaires, budgétaires et d’abandonner ainsi toute stratégies de relance post-keynésienne, comme l’avait courageusement tenté, un temps, Jacques Delors, avec les propositions de relance contenues dans son "livre blanc", (torpillé par les gouvernements européens unis dans leur mutuelle inaction au nom du "laisser-fairisme").
En effet, seule une politique courageuse de création active et de développement post-industrialiste est seule à même, de réussir dans l’espace européen sachant vendre à sa juste valeur, son principal avantage comparatif : un ticket d’entrée suffisant pour accéder au plus vaste et au plus fructueux marché du monde, ce au moyen d’un renouveau de la préférence communautaire restant modérée mais permettant de financer une vraie politique de régulation et de stimulation économique continentale. Mais pour ce faire, mieux vaut ne faut pas se tromper de décennie, à l’aune des bouleversements formidables, comme nous le montre l’actuelle transformation féroce et non maîtrisée de la Chine. Nous savons aussi que demain viendront d’autres géants qui ont pour nom l’Inde, le Brésil, et plus tard, enfin, ce qui est infiniment heureux pour nous, l’Europe, les pays sud de la Méditerranée et l’Afrique, et déjà et aussi, l’Afrique du Sud …
Alors, pourquoi continuer à s’enfermer, face à ce véritable séisme économique incontrôlé, dans des postures inefficaces, visant à jouer à être les meilleurs élèves du dogme monétariste, les rescapés de feu le dépassé "consensus de Washington" brocardé par l’un de ses meilleurs connaisseurs et praticiens de l’économie mondiale, le prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz, en personne ?
Le grand historien de l’économie, Paul Bairoch, avait déjà, pour sa part, bien fait observer que : "le libre-échange n’apporte pas la garantie d’une croissance forte et régulière (…) C’est à plus long terme, en fin de période libre-échangiste que tout se dégrade.[1]" Ne vivons-nous pas l’une de ces périodes de "bascule" et de "retournement
" que de pieuses exhortations n’ont pas le pouvoir de transformer ?
Or, en niant dogmatiquement les souffrances de leurs contemporains, les tenants du dogme obsolète "libre-affairiste"se trompent d’époque et ne permettent pas de procéder aux évolutions nécessaires. En suggérant des médecines inadéquates, ils ne peuvent, avec la meilleure volonté du Monde que jouer contre les Peuples, éroder leurs acquis sociaux conquis par un siècle et demi de rapports de force et de philanthropie, et par conséquent, saper l’assise du lien social dans nos sociétés et préparer de futures guerres…
La seule vraie question du moment qui compte vraiment devrait être : la défense concrète de nos Peuples et la sortie de notre funeste et inavouée "préférence européenne pour le chômage" et du "bradage "piteux de l’insertion de notre jeunesse au nom des sacrifices exclusifs rendus sur l’autel d’une prétendue inflation, véritable maladie imaginaire, contre laquelle notre bon Jean-Claude Trichet comme le lieutenant "Drogo", du "désert des tartares", de l’écrivain Dino Buzzati, monte depuis plus de vingt ans une garde aussi vaine qu’inutile et funeste…
Paul ARRIGHI , (Historien contemporanéiste )
Toulouse le 24 juin 2006-
————————————————————————-
Auteur :
Monsieur, Paul, ARRIGHI,
8, allée Paul SABATIER (31000)
TOULOUSE –
Mail : ARRIGHIP@aol.com
tel personnel : 05 61 52 86 47
——————————————————————————–
[1] Paul BAIROCH : « Mythes et paradoxes de l’histoire économique. », Paris, éditions La Découverte, 1999, citation p. 252.
Réflexion sur cette "panne" persistante, de l’économie Européenne"
Au lendemain de l’an nouveau 2006, il reste décisif de se pencher sur la signification de ce nouveau spectre qui hante désormais les gouvernements d’Europe. La prise de conscience par les Peuples d’Europe que le projet européen qui leur avait été proposé en mai 2005 n’allait pas dans la bonne direction et que les politiques économiques menées au "fil de l’eau" jusqu’à jour, ne sont pas prêtes de nous sortir de l’ornière stagnationniste qui désespère notre jeunesse et tous les hommes lucides et de progrès…
En effet, les NON qui se sont exprimés, à l’occasion des élections référendaire sur la "Constitution européenne"ne sont pas tombés pas du ciel mais avaient été préparés par de nombreux facteurs. Parmi ces multiples causes, comment ne pas donner une importance prééminente à la "propension" des gouvernements nationaux à se"défausser"et à faire"porter le chapeau"à l’Europe de leurs politiques impopulaires et régressives.
Mais, il y eut aussi dans ces raisons, la grave méconnaissance et même la cécité absolue de l’ "Eurocratie" devant l’attente toujours déçue des peuples à ce qu’elle se hisse enfin à la hauteur de ses vraies missions, de stratège économique et de bouclier économique et social, que la simple protection de ses Peuples européens exigerait.
*J.M. Keynes avait l’habitude de dire que : "Les hommes sont autant les fils de leur époque que ceux de leurs pères". Or l’Europe qui avait été fondée en 1957, sur un compromis libéral (surtout démo-chrétien et social-démocrate) n’est plus la même que celle qui permit les succès des"trente glorieuses". Le contexte économique prévalant alors, resta au niveau mondial, jusqu’en 1971 et 1976, le système dollar qui obligeait les États à respecter de manière assez égale (même pour les USA) une certaine discipline monétaire. Quant à l’outil budgétaire, il était alors fondé sur le "consensus Keynésien" et le mécanisme alors efficace en Europe de la "préférence communautaire".
Toutefois, ce cadre économique, post Rooseveltien, sur le fondement duquel l’ "Europe des six" avait bâti son succès fut balayé par l’abandon, de 1971 à 1976, du système de change fixe par les USA et par la décision implicite prise par les "puissants de ce Monde" de ne plus contrôler les mouvements de capitaux, qui sont alors devenus browniens et erratiques, déstabilisant toute politique économique nationale. Cette nouvelle forme économique, prémices de l’actuelle "mondialisation"ou "globalisation"a correspondu à une circulation désormais effrénée et sans contrôle des capitaux a mis en crise la possibilité même de mettre en oeuvre des politiques keynésiennes de relance au niveau national, la dernière en date ayant été initiée par les gouvernements Mitterrand-Mauroy de 1981 à la mi-1983.
En outre la guerre du Vietnam, comme peut être aujourd’hui, celle menée par les USA en Irak généra l’hyper-inflation des années soixante-dix, qui fut le prélude à un véritable changement de paradigme économique et se traduisit par la percée de l’idéologie monétariste et plus largement, par l’hégémonie parmi la plupart des économistes et dans les médias d’une vision néo-libérale unidimensionnelle de l’économie et des rapports humains, comme le fut en son temps la dérive communiste…
*Or au moment même ou l’Europe s’élargissait presque jusqu’à l’excès et sans réfléchir vraiment à la réalité historique de ses frontières, la locomotive européenne s’est vue privée de ses trois "combustibles"majeurs possibles : soit le monétaire, le budgétaire (un pourcentage de budget ridicule par rapport à celui dix fois plus important du budget fédéral des USA), et celui d’une politique d’emprunts, qui lui auraient permis de mener une indispensable politique, de la recherche digne de ce nom et de "réindustrialisation" massive, y compris dans le secteur des services, afin d’être en mesure de conduire ses 25, plus tard ses 27, "wagons" !
Or face aux cruautés sociales actuelles de la mondialisation, les Peuples ne peuvent se contenter de pieuses invocations à la démocratie, du rappel de leur héritage culturel commun et de la comptine pour enfants sages de la "Mondialisation heureuse". Ces Peuples ont aussi besoin de plus concret et substantiel et notamment de se sentir efficacement protégés des affres de la concurrence et surtout de ce qu’ils perçoivent avec raison comme un emballement non maîtrisé de l’économie mondiale.
Or malheureusement le projet qui leur avait été soumis en mai 2005, correspondait au renouvellement d’un compromis dépassé et en rajoutait même dans l’incertitude en se donnant le luxe de constitutionnaliser le principe de "concurrence libre et non faussé". Autant dire à des catégories sociales qui craignaient de se noyer qu’il était sage de jeter par-dessus bord toute bouée de sauvetage !
Or, ce n’est pas en pleine compétition mondiale qui peut déboucher sur une crise de solvabilité des États-Unis, sur une crise de surproduction venue de la dictature communisto-ultra-libérale Chinoise et sur une crise de renchérissement du pétrole mettant en très grave difficulté notre mode de développement fondé en majeure partie sur l’automobile individuelle et le gaspillage des ressources rares, qu’il convient de jeter par-dessus tous les outils monétaires, budgétaires et d’abandonner ainsi toute stratégies de relance post-keynésienne, comme l’avait courageusement tenté, un temps, Jacques Delors, avec les propositions de relance contenues dans son "livre blanc", (torpillé par les gouvernements européens unis dans leur mutuelle inaction au nom du "laisser-fairisme").
En effet, seule une politique courageuse de création active et de développement post-industrialiste est seule à même, de réussir dans l’espace européen sachant vendre à sa juste valeur, son principal avantage comparatif : un ticket d’entrée suffisant pour accéder au plus vaste et au plus fructueux marché du monde, ce au moyen d’un renouveau de la préférence communautaire restant modérée mais permettant de financer une vraie politique de régulation et de stimulation économique continentale. Mais pour ce faire, mieux vaut ne faut pas se tromper de décennie, à l’aune des bouleversements formidables, comme nous le montre l’actuelle transformation féroce et non maîtrisée de la Chine. Nous savons aussi que demain viendront d’autres géants qui ont pour nom l’Inde, le Brésil, et plus tard, enfin, ce qui est infiniment heureux pour nous, l’Europe, les pays sud de la Méditerranée et l’Afrique, et déjà et aussi, l’Afrique du Sud …
Alors, pourquoi continuer à s’enfermer, face à ce véritable séisme économique incontrôlé, dans des postures inefficaces, visant à jouer à être les meilleurs élèves du dogme monétariste, les rescapés de feu le dépassé "consensus de Washington" brocardé par l’un de ses meilleurs connaisseurs et praticiens de l’économie mondiale, le prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz, en personne ?
Le grand historien de l’économie, Paul Bairoch, avait déjà, pour sa part, bien fait observer que : "le libre-échange n’apporte pas la garantie d’une croissance forte et régulière (…) C’est à plus long terme, en fin de période libre-échangiste que tout se dégrade.[1]" Ne vivons-nous pas l’une de ces périodes de "bascule" et de "retournement
" que de pieuses exhortations n’ont pas le pouvoir de transformer ?
Or, en niant dogmatiquement les souffrances de leurs contemporains, les tenants du dogme obsolète "libre-affairiste"se trompent d’époque et ne permettent pas de procéder aux évolutions nécessaires. En suggérant des médecines inadéquates, ils ne peuvent, avec la meilleure volonté du Monde que jouer contre les Peuples, éroder leurs acquis sociaux conquis par un siècle et demi de rapports de force et de philanthropie, et par conséquent, saper l’assise du lien social dans nos sociétés et préparer de futures guerres…
La seule vraie question du moment qui compte vraiment devrait être : la défense concrète de nos Peuples et la sortie de notre funeste et inavouée "préférence européenne pour le chômage" et du "bradage "piteux de l’insertion de notre jeunesse au nom des sacrifices exclusifs rendus sur l’autel d’une prétendue inflation, véritable maladie imaginaire, contre laquelle notre bon Jean-Claude Trichet comme le lieutenant "Drogo", du "désert des tartares", de l’écrivain Dino Buzzati, monte depuis plus de vingt ans une garde aussi vaine qu’inutile et funeste…
Paul ARRIGHI , (Historien contemporanéiste )
Toulouse le 24 juin 2006-
————————————————————————-
Auteur :
Monsieur, Paul, ARRIGHI,
8, allée Paul SABATIER (31000)
TOULOUSE –
Mail : ARRIGHIP@aol.com
tel personnel : 05 61 52 86 47
——————————————————————————–
[1] Paul BAIROCH : « Mythes et paradoxes de l’histoire économique. », Paris, éditions La Découverte, 1999, citation p. 252.
Réflexion sur cette "panne" persistante, de l’économie Européenne"
Au lendemain de l’an nouveau 2006, il reste décisif de se pencher sur la signification de ce nouveau spectre qui hante désormais les gouvernements d’Europe. La prise de conscience par les Peuples d’Europe que le projet européen qui leur avait été proposé en mai 2005 n’allait pas dans la bonne direction et que les politiques économiques menées au "fil de l’eau" jusqu’à jour, ne sont pas prêtes de nous sortir de l’ornière stagnationniste qui désespère notre jeunesse et tous les hommes lucides et de progrès…
En effet, les NON qui se sont exprimés, à l’occasion des élections référendaire sur la "Constitution européenne"ne sont pas tombés pas du ciel mais avaient été préparés par de nombreux facteurs. Parmi ces multiples causes, comment ne pas donner une importance prééminente à la "propension" des gouvernements nationaux à se"défausser"et à faire"porter le chapeau"à l’Europe de leurs politiques impopulaires et régressives.
Mais, il y eut aussi dans ces raisons, la grave méconnaissance et même la cécité absolue de l’ "Eurocratie" devant l’attente toujours déçue des peuples à ce qu’elle se hisse enfin à la hauteur de ses vraies missions, de stratège économique et de bouclier économique et social, que la simple protection de ses Peuples européens exigerait.
*J.M. Keynes avait l’habitude de dire que : "Les hommes sont autant les fils de leur époque que ceux de leurs pères". Or l’Europe qui avait été fondée en 1957, sur un compromis libéral (surtout démo-chrétien et social-démocrate) n’est plus la même que celle qui permit les succès des"trente glorieuses". Le contexte économique prévalant alors, resta au niveau mondial, jusqu’en 1971 et 1976, le système dollar qui obligeait les États à respecter de manière assez égale (même pour les USA) une certaine discipline monétaire. Quant à l’outil budgétaire, il était alors fondé sur le "consensus Keynésien" et le mécanisme alors efficace en Europe de la "préférence communautaire".
Toutefois, ce cadre économique, post Rooseveltien, sur le fondement duquel l’ "Europe des six" avait bâti son succès fut balayé par l’abandon, de 1971 à 1976, du système de change fixe par les USA et par la décision implicite prise par les "puissants de ce Monde" de ne plus contrôler les mouvements de capitaux, qui sont alors devenus browniens et erratiques, déstabilisant toute politique économique nationale. Cette nouvelle forme économique, prémices de l’actuelle "mondialisation"ou "globalisation"a correspondu à une circulation désormais effrénée et sans contrôle des capitaux a mis en crise la possibilité même de mettre en oeuvre des politiques keynésiennes de relance au niveau national, la dernière en date ayant été initiée par les gouvernements Mitterrand-Mauroy de 1981 à la mi-1983.
En outre la guerre du Vietnam, comme peut être aujourd’hui, celle menée par les USA en Irak généra l’hyper-inflation des années soixante-dix, qui fut le prélude à un véritable changement de paradigme économique et se traduisit par la percée de l’idéologie monétariste et plus largement, par l’hégémonie parmi la plupart des économistes et dans les médias d’une vision néo-libérale unidimensionnelle de l’économie et des rapports humains, comme le fut en son temps la dérive communiste…
*Or au moment même ou l’Europe s’élargissait presque jusqu’à l’excès et sans réfléchir vraiment à la réalité historique de ses frontières, la locomotive européenne s’est vue privée de ses trois "combustibles"majeurs possibles : soit le monétaire, le budgétaire (un pourcentage de budget ridicule par rapport à celui dix fois plus important du budget fédéral des USA), et celui d’une politique d’emprunts, qui lui auraient permis de mener une indispensable politique, de la recherche digne de ce nom et de "réindustrialisation" massive, y compris dans le secteur des services, afin d’être en mesure de conduire ses 25, plus tard ses 27, "wagons" !
Or face aux cruautés sociales actuelles de la mondialisation, les Peuples ne peuvent se contenter de pieuses invocations à la démocratie, du rappel de leur héritage culturel commun et de la comptine pour enfants sages de la "Mondialisation heureuse". Ces Peuples ont aussi besoin de plus concret et substantiel et notamment de se sentir efficacement protégés des affres de la concurrence et surtout de ce qu’ils perçoivent avec raison comme un emballement non maîtrisé de l’économie mondiale.
Or malheureusement le projet qui leur avait été soumis en mai 2005, correspondait au renouvellement d’un compromis dépassé et en rajoutait même dans l’incertitude en se donnant le luxe de constitutionnaliser le principe de "concurrence libre et non faussé". Autant dire à des catégories sociales qui craignaient de se noyer qu’il était sage de jeter par-dessus bord toute bouée de sauvetage !
Or, ce n’est pas en pleine compétition mondiale qui peut déboucher sur une crise de solvabilité des États-Unis, sur une crise de surproduction venue de la dictature communisto-ultra-libérale Chinoise et sur une crise de renchérissement du pétrole mettant en très grave difficulté notre mode de développement fondé en majeure partie sur l’automobile individuelle et le gaspillage des ressources rares, qu’il convient de jeter par-dessus tous les outils monétaires, budgétaires et d’abandonner ainsi toute stratégies de relance post-keynésienne, comme l’avait courageusement tenté, un temps, Jacques Delors, avec les propositions de relance contenues dans son "livre blanc", (torpillé par les gouvernements européens unis dans leur mutuelle inaction au nom du "laisser-fairisme").
En effet, seule une politique courageuse de création active et de développement post-industrialiste est seule à même, de réussir dans l’espace européen sachant vendre à sa juste valeur, son principal avantage comparatif : un ticket d’entrée suffisant pour accéder au plus vaste et au plus fructueux marché du monde, ce au moyen d’un renouveau de la préférence communautaire restant modérée mais permettant de financer une vraie politique de régulation et de stimulation économique continentale. Mais pour ce faire, mieux vaut ne faut pas se tromper de décennie, à l’aune des bouleversements formidables, comme nous le montre l’actuelle transformation féroce et non maîtrisée de la Chine. Nous savons aussi que demain viendront d’autres géants qui ont pour nom l’Inde, le Brésil, et plus tard, enfin, ce qui est infiniment heureux pour nous, l’Europe, les pays sud de la Méditerranée et l’Afrique, et déjà et aussi, l’Afrique du Sud …
Alors, pourquoi continuer à s’enfermer, face à ce véritable séisme économique incontrôlé, dans des postures inefficaces, visant à jouer à être les meilleurs élèves du dogme monétariste, les rescapés de feu le dépassé "consensus de Washington" brocardé par l’un de ses meilleurs connaisseurs et praticiens de l’économie mondiale, le prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz, en personne ?
Le grand historien de l’économie, Paul Bairoch, avait déjà, pour sa part, bien fait observer que : "le libre-échange n’apporte pas la garantie d’une croissance forte et régulière (…) C’est à plus long terme, en fin de période libre-échangiste que tout se dégrade.[1]" Ne vivons-nous pas l’une de ces périodes de "bascule" et de "retournement
" que de pieuses exhortations n’ont pas le pouvoir de transformer ?
Or, en niant dogmatiquement les souffrances de leurs contemporains, les tenants du dogme obsolète "libre-affairiste"se trompent d’époque et ne permettent pas de procéder aux évolutions nécessaires. En suggérant des médecines inadéquates, ils ne peuvent, avec la meilleure volonté du Monde que jouer contre les Peuples, éroder leurs acquis sociaux conquis par un siècle et demi de rapports de force et de philanthropie, et par conséquent, saper l’assise du lien social dans nos sociétés et préparer de futures guerres…
La seule vraie question du moment qui compte vraiment devrait être : la défense concrète de nos Peuples et la sortie de notre funeste et inavouée "préférence européenne pour le chômage" et du "bradage "piteux de l’insertion de notre jeunesse au nom des sacrifices exclusifs rendus sur l’autel d’une prétendue inflation, véritable maladie imaginaire, contre laquelle notre bon Jean-Claude Trichet comme le lieutenant "Drogo", du "désert des tartares", de l’écrivain Dino Buzzati, monte depuis plus de vingt ans une garde aussi vaine qu’inutile et funeste…
Paul ARRIGHI , (Historien contemporanéiste )
Toulouse le 24 juin 2006-
————————————————————————-
Auteur :
Monsieur, Paul, ARRIGHI,
8, allée Paul SABATIER (31000)
TOULOUSE –
Mail : ARRIGHIP@aol.com
tel personnel : 05 61 52 86 47
——————————————————————————–
[1] Paul BAIROCH : « Mythes et paradoxes de l’histoire économique. », Paris, éditions La Découverte, 1999, citation p. 252.
Réflexion sur cette "panne" persistante, de l’économie Européenne"
Au lendemain de l’an nouveau 2006, il reste décisif de se pencher sur la signification de ce nouveau spectre qui hante désormais les gouvernements d’Europe. La prise de conscience par les Peuples d’Europe que le projet européen qui leur avait été proposé en mai 2005 n’allait pas dans la bonne direction et que les politiques économiques menées au "fil de l’eau" jusqu’à jour, ne sont pas prêtes de nous sortir de l’ornière stagnationniste qui désespère notre jeunesse et tous les hommes lucides et de progrès…
En effet, les NON qui se sont exprimés, à l’occasion des élections référendaire sur la "Constitution européenne"ne sont pas tombés pas du ciel mais avaient été préparés par de nombreux facteurs. Parmi ces multiples causes, comment ne pas donner une importance prééminente à la "propension" des gouvernements nationaux à se"défausser"et à faire"porter le chapeau"à l’Europe de leurs politiques impopulaires et régressives.
Mais, il y eut aussi dans ces raisons, la grave méconnaissance et même la cécité absolue de l’ "Eurocratie" devant l’attente toujours déçue des peuples à ce qu’elle se hisse enfin à la hauteur de ses vraies missions, de stratège économique et de bouclier économique et social, que la simple protection de ses Peuples européens exigerait.
*J.M. Keynes avait l’habitude de dire que : "Les hommes sont autant les fils de leur époque que ceux de leurs pères". Or l’Europe qui avait été fondée en 1957, sur un compromis libéral (surtout démo-chrétien et social-démocrate) n’est plus la même que celle qui permit les succès des"trente glorieuses". Le contexte économique prévalant alors, resta au niveau mondial, jusqu’en 1971 et 1976, le système dollar qui obligeait les États à respecter de manière assez égale (même pour les USA) une certaine discipline monétaire. Quant à l’outil budgétaire, il était alors fondé sur le "consensus Keynésien" et le mécanisme alors efficace en Europe de la "préférence communautaire".
Toutefois, ce cadre économique, post Rooseveltien, sur le fondement duquel l’ "Europe des six" avait bâti son succès fut balayé par l’abandon, de 1971 à 1976, du système de change fixe par les USA et par la décision implicite prise par les "puissants de ce Monde" de ne plus contrôler les mouvements de capitaux, qui sont alors devenus browniens et erratiques, déstabilisant toute politique économique nationale. Cette nouvelle forme économique, prémices de l’actuelle "mondialisation"ou "globalisation"a correspondu à une circulation désormais effrénée et sans contrôle des capitaux a mis en crise la possibilité même de mettre en oeuvre des politiques keynésiennes de relance au niveau national, la dernière en date ayant été initiée par les gouvernements Mitterrand-Mauroy de 1981 à la mi-1983.
En outre la guerre du Vietnam, comme peut être aujourd’hui, celle menée par les USA en Irak généra l’hyper-inflation des années soixante-dix, qui fut le prélude à un véritable changement de paradigme économique et se traduisit par la percée de l’idéologie monétariste et plus largement, par l’hégémonie parmi la plupart des économistes et dans les médias d’une vision néo-libérale unidimensionnelle de l’économie et des rapports humains, comme le fut en son temps la dérive communiste…
*Or au moment même ou l’Europe s’élargissait presque jusqu’à l’excès et sans réfléchir vraiment à la réalité historique de ses frontières, la locomotive européenne s’est vue privée de ses trois "combustibles"majeurs possibles : soit le monétaire, le budgétaire (un pourcentage de budget ridicule par rapport à celui dix fois plus important du budget fédéral des USA), et celui d’une politique d’emprunts, qui lui auraient permis de mener une indispensable politique, de la recherche digne de ce nom et de "réindustrialisation" massive, y compris dans le secteur des services, afin d’être en mesure de conduire ses 25, plus tard ses 27, "wagons" !
Or face aux cruautés sociales actuelles de la mondialisation, les Peuples ne peuvent se contenter de pieuses invocations à la démocratie, du rappel de leur héritage culturel commun et de la comptine pour enfants sages de la "Mondialisation heureuse". Ces Peuples ont aussi besoin de plus concret et substantiel et notamment de se sentir efficacement protégés des affres de la concurrence et surtout de ce qu’ils perçoivent avec raison comme un emballement non maîtrisé de l’économie mondiale.
Or malheureusement le projet qui leur avait été soumis en mai 2005, correspondait au renouvellement d’un compromis dépassé et en rajoutait même dans l’incertitude en se donnant le luxe de constitutionnaliser le principe de "concurrence libre et non faussé". Autant dire à des catégories sociales qui craignaient de se noyer qu’il était sage de jeter par-dessus bord toute bouée de sauvetage !
Or, ce n’est pas en pleine compétition mondiale qui peut déboucher sur une crise de solvabilité des États-Unis, sur une crise de surproduction venue de la dictature communisto-ultra-libérale Chinoise et sur une crise de renchérissement du pétrole mettant en très grave difficulté notre mode de développement fondé en majeure partie sur l’automobile individuelle et le gaspillage des ressources rares, qu’il convient de jeter par-dessus tous les outils monétaires, budgétaires et d’abandonner ainsi toute stratégies de relance post-keynésienne, comme l’avait courageusement tenté, un temps, Jacques Delors, avec les propositions de relance contenues dans son "livre blanc", (torpillé par les gouvernements européens unis dans leur mutuelle inaction au nom du "laisser-fairisme").
En effet, seule une politique courageuse de création active et de développement post-industrialiste est seule à même, de réussir dans l’espace européen sachant vendre à sa juste valeur, son principal avantage comparatif : un ticket d’entrée suffisant pour accéder au plus vaste et au plus fructueux marché du monde, ce au moyen d’un renouveau de la préférence communautaire restant modérée mais permettant de financer une vraie politique de régulation et de stimulation économique continentale. Mais pour ce faire, mieux vaut ne faut pas se tromper de décennie, à l’aune des bouleversements formidables, comme nous le montre l’actuelle transformation féroce et non maîtrisée de la Chine. Nous savons aussi que demain viendront d’autres géants qui ont pour nom l’Inde, le Brésil, et plus tard, enfin, ce qui est infiniment heureux pour nous, l’Europe, les pays sud de la Méditerranée et l’Afrique, et déjà et aussi, l’Afrique du Sud …
Alors, pourquoi continuer à s’enfermer, face à ce véritable séisme économique incontrôlé, dans des postures inefficaces, visant à jouer à être les meilleurs élèves du dogme monétariste, les rescapés de feu le dépassé "consensus de Washington" brocardé par l’un de ses meilleurs connaisseurs et praticiens de l’économie mondiale, le prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz, en personne ?
Le grand historien de l’économie, Paul Bairoch, avait déjà, pour sa part, bien fait observer que : "le libre-échange n’apporte pas la garantie d’une croissance forte et régulière (…) C’est à plus long terme, en fin de période libre-échangiste que tout se dégrade.[1]" Ne vivons-nous pas l’une de ces périodes de "bascule" et de "retournement
" que de pieuses exhortations n’ont pas le pouvoir de transformer ?
Or, en niant dogmatiquement les souffrances de leurs contemporains, les tenants du dogme obsolète "libre-affairiste"se trompent d’époque et ne permettent pas de procéder aux évolutions nécessaires. En suggérant des médecines inadéquates, ils ne peuvent, avec la meilleure volonté du Monde que jouer contre les Peuples, éroder leurs acquis sociaux conquis par un siècle et demi de rapports de force et de philanthropie, et par conséquent, saper l’assise du lien social dans nos sociétés et préparer de futures guerres…
La seule vraie question du moment qui compte vraiment devrait être : la défense concrète de nos Peuples et la sortie de notre funeste et inavouée "préférence européenne pour le chômage" et du "bradage "piteux de l’insertion de notre jeunesse au nom des sacrifices exclusifs rendus sur l’autel d’une prétendue inflation, véritable maladie imaginaire, contre laquelle notre bon Jean-Claude Trichet comme le lieutenant "Drogo", du "désert des tartares", de l’écrivain Dino Buzzati, monte depuis plus de vingt ans une garde aussi vaine qu’inutile et funeste…
Paul ARRIGHI , (Historien contemporanéiste )
Toulouse le 24 juin 2006-
————————————————————————-
Auteur :
Monsieur, Paul, ARRIGHI,
8, allée Paul SABATIER (31000)
TOULOUSE –
Mail : ARRIGHIP@aol.com
tel personnel : 05 61 52 86 47
——————————————————————————–
[1] Paul BAIROCH : « Mythes et paradoxes de l’histoire économique. », Paris, éditions La Découverte, 1999, citation p. 252.
Réflexion sur cette "panne" persistante, de l’économie Européenne"
Au lendemain de l’an nouveau 2006, il reste décisif de se pencher sur la signification de ce nouveau spectre qui hante désormais les gouvernements d’Europe. La prise de conscience par les Peuples d’Europe que le projet européen qui leur avait été proposé en mai 2005 n’allait pas dans la bonne direction et que les politiques économiques menées au "fil de l’eau" jusqu’à jour, ne sont pas prêtes de nous sortir de l’ornière stagnationniste qui désespère notre jeunesse et tous les hommes lucides et de progrès…
En effet, les NON qui se sont exprimés, à l’occasion des élections référendaire sur la "Constitution européenne"ne sont pas tombés pas du ciel mais avaient été préparés par de nombreux facteurs. Parmi ces multiples causes, comment ne pas donner une importance prééminente à la "propension" des gouvernements nationaux à se"défausser"et à faire"porter le chapeau"à l’Europe de leurs politiques impopulaires et régressives.
Mais, il y eut aussi dans ces raisons, la grave méconnaissance et même la cécité absolue de l’ "Eurocratie" devant l’attente toujours déçue des peuples à ce qu’elle se hisse enfin à la hauteur de ses vraies missions, de stratège économique et de bouclier économique et social, que la simple protection de ses Peuples européens exigerait.
*J.M. Keynes avait l’habitude de dire que : "Les hommes sont autant les fils de leur époque que ceux de leurs pères". Or l’Europe qui avait été fondée en 1957, sur un compromis libéral (surtout démo-chrétien et social-démocrate) n’est plus la même que celle qui permit les succès des"trente glorieuses". Le contexte économique prévalant alors, resta au niveau mondial, jusqu’en 1971 et 1976, le système dollar qui obligeait les États à respecter de manière assez égale (même pour les USA) une certaine discipline monétaire. Quant à l’outil budgétaire, il était alors fondé sur le "consensus Keynésien" et le mécanisme alors efficace en Europe de la "préférence communautaire".
Toutefois, ce cadre économique, post Rooseveltien, sur le fondement duquel l’ "Europe des six" avait bâti son succès fut balayé par l’abandon, de 1971 à 1976, du système de change fixe par les USA et par la décision implicite prise par les "puissants de ce Monde" de ne plus contrôler les mouvements de capitaux, qui sont alors devenus browniens et erratiques, déstabilisant toute politique économique nationale. Cette nouvelle forme économique, prémices de l’actuelle "mondialisation"ou "globalisation"a correspondu à une circulation désormais effrénée et sans contrôle des capitaux a mis en crise la possibilité même de mettre en oeuvre des politiques keynésiennes de relance au niveau national, la dernière en date ayant été initiée par les gouvernements Mitterrand-Mauroy de 1981 à la mi-1983.
En outre la guerre du Vietnam, comme peut être aujourd’hui, celle menée par les USA en Irak généra l’hyper-inflation des années soixante-dix, qui fut le prélude à un véritable changement de paradigme économique et se traduisit par la percée de l’idéologie monétariste et plus largement, par l’hégémonie parmi la plupart des économistes et dans les médias d’une vision néo-libérale unidimensionnelle de l’économie et des rapports humains, comme le fut en son temps la dérive communiste…
*Or au moment même ou l’Europe s’élargissait presque jusqu’à l’excès et sans réfléchir vraiment à la réalité historique de ses frontières, la locomotive européenne s’est vue privée de ses trois "combustibles"majeurs possibles : soit le monétaire, le budgétaire (un pourcentage de budget ridicule par rapport à celui dix fois plus important du budget fédéral des USA), et celui d’une politique d’emprunts, qui lui auraient permis de mener une indispensable politique, de la recherche digne de ce nom et de "réindustrialisation" massive, y compris dans le secteur des services, afin d’être en mesure de conduire ses 25, plus tard ses 27, "wagons" !
Or face aux cruautés sociales actuelles de la mondialisation, les Peuples ne peuvent se contenter de pieuses invocations à la démocratie, du rappel de leur héritage culturel commun et de la comptine pour enfants sages de la "Mondialisation heureuse". Ces Peuples ont aussi besoin de plus concret et substantiel et notamment de se sentir efficacement protégés des affres de la concurrence et surtout de ce qu’ils perçoivent avec raison comme un emballement non maîtrisé de l’économie mondiale.
Or malheureusement le projet qui leur avait été soumis en mai 2005, correspondait au renouvellement d’un compromis dépassé et en rajoutait même dans l’incertitude en se donnant le luxe de constitutionnaliser le principe de "concurrence libre et non faussé". Autant dire à des catégories sociales qui craignaient de se noyer qu’il était sage de jeter par-dessus bord toute bouée de sauvetage !
Or, ce n’est pas en pleine compétition mondiale qui peut déboucher sur une crise de solvabilité des États-Unis, sur une crise de surproduction venue de la dictature communisto-ultra-libérale Chinoise et sur une crise de renchérissement du pétrole mettant en très grave difficulté notre mode de développement fondé en majeure partie sur l’automobile individuelle et le gaspillage des ressources rares, qu’il convient de jeter par-dessus tous les outils monétaires, budgétaires et d’abandonner ainsi toute stratégies de relance post-keynésienne, comme l’avait courageusement tenté, un temps, Jacques Delors, avec les propositions de relance contenues dans son "livre blanc", (torpillé par les gouvernements européens unis dans leur mutuelle inaction au nom du "laisser-fairisme").
En effet, seule une politique courageuse de création active et de développement post-industrialiste est seule à même, de réussir dans l’espace européen sachant vendre à sa juste valeur, son principal avantage comparatif : un ticket d’entrée suffisant pour accéder au plus vaste et au plus fructueux marché du monde, ce au moyen d’un renouveau de la préférence communautaire restant modérée mais permettant de financer une vraie politique de régulation et de stimulation économique continentale. Mais pour ce faire, mieux vaut ne faut pas se tromper de décennie, à l’aune des bouleversements formidables, comme nous le montre l’actuelle transformation féroce et non maîtrisée de la Chine. Nous savons aussi que demain viendront d’autres géants qui ont pour nom l’Inde, le Brésil, et plus tard, enfin, ce qui est infiniment heureux pour nous, l’Europe, les pays sud de la Méditerranée et l’Afrique, et déjà et aussi, l’Afrique du Sud …
Alors, pourquoi continuer à s’enfermer, face à ce véritable séisme économique incontrôlé, dans des postures inefficaces, visant à jouer à être les meilleurs élèves du dogme monétariste, les rescapés de feu le dépassé "consensus de Washington" brocardé par l’un de ses meilleurs connaisseurs et praticiens de l’économie mondiale, le prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz, en personne ?
Le grand historien de l’économie, Paul Bairoch, avait déjà, pour sa part, bien fait observer que : "le libre-échange n’apporte pas la garantie d’une croissance forte et régulière (…) C’est à plus long terme, en fin de période libre-échangiste que tout se dégrade.[1]" Ne vivons-nous pas l’une de ces périodes de "bascule" et de "retournement
" que de pieuses exhortations n’ont pas le pouvoir de transformer ?
Or, en niant dogmatiquement les souffrances de leurs contemporains, les tenants du dogme obsolète "libre-affairiste"se trompent d’époque et ne permettent pas de procéder aux évolutions nécessaires. En suggérant des médecines inadéquates, ils ne peuvent, avec la meilleure volonté du Monde que jouer contre les Peuples, éroder leurs acquis sociaux conquis par un siècle et demi de rapports de force et de philanthropie, et par conséquent, saper l’assise du lien social dans nos sociétés et préparer de futures guerres…
La seule vraie question du moment qui compte vraiment devrait être : la défense concrète de nos Peuples et la sortie de notre funeste et inavouée "préférence européenne pour le chômage" et du "bradage "piteux de l’insertion de notre jeunesse au nom des sacrifices exclusifs rendus sur l’autel d’une prétendue inflation, véritable maladie imaginaire, contre laquelle notre bon Jean-Claude Trichet comme le lieutenant "Drogo", du "désert des tartares", de l’écrivain Dino Buzzati, monte depuis plus de vingt ans une garde aussi vaine qu’inutile et funeste…
Paul ARRIGHI , (Historien contemporanéiste )
Toulouse le 24 juin 2006-
————————————————————————-
Auteur :
Monsieur, Paul, ARRIGHI,
8, allée Paul SABATIER (31000)
TOULOUSE –
Mail : ARRIGHIP@aol.com
tel personnel : 05 61 52 86 47
——————————————————————————–
[1] Paul BAIROCH : « Mythes et paradoxes de l’histoire économique. », Paris, éditions La Découverte, 1999, citation p. 252.
Réflexion sur cette "panne" persistante, de l’économie Européenne"
Au lendemain de l’an nouveau 2006, il reste décisif de se pencher sur la signification de ce nouveau spectre qui hante désormais les gouvernements d’Europe. La prise de conscience par les Peuples d’Europe que le projet européen qui leur avait été proposé en mai 2005 n’allait pas dans la bonne direction et que les politiques économiques menées au "fil de l’eau" jusqu’à jour, ne sont pas prêtes de nous sortir de l’ornière stagnationniste qui désespère notre jeunesse et tous les hommes lucides et de progrès…
En effet, les NON qui se sont exprimés, à l’occasion des élections référendaire sur la "Constitution européenne"ne sont pas tombés pas du ciel mais avaient été préparés par de nombreux facteurs. Parmi ces multiples causes, comment ne pas donner une importance prééminente à la "propension" des gouvernements nationaux à se"défausser"et à faire"porter le chapeau"à l’Europe de leurs politiques impopulaires et régressives.
Mais, il y eut aussi dans ces raisons, la grave méconnaissance et même la cécité absolue de l’ "Eurocratie" devant l’attente toujours déçue des peuples à ce qu’elle se hisse enfin à la hauteur de ses vraies missions, de stratège économique et de bouclier économique et social, que la simple protection de ses Peuples européens exigerait.
*J.M. Keynes avait l’habitude de dire que : "Les hommes sont autant les fils de leur époque que ceux de leurs pères". Or l’Europe qui avait été fondée en 1957, sur un compromis libéral (surtout démo-chrétien et social-démocrate) n’est plus la même que celle qui permit les succès des"trente glorieuses". Le contexte économique prévalant alors, resta au niveau mondial, jusqu’en 1971 et 1976, le système dollar qui obligeait les États à respecter de manière assez égale (même pour les USA) une certaine discipline monétaire. Quant à l’outil budgétaire, il était alors fondé sur le "consensus Keynésien" et le mécanisme alors efficace en Europe de la "préférence communautaire".
Toutefois, ce cadre économique, post Rooseveltien, sur le fondement duquel l’ "Europe des six" avait bâti son succès fut balayé par l’abandon, de 1971 à 1976, du système de change fixe par les USA et par la décision implicite prise par les "puissants de ce Monde" de ne plus contrôler les mouvements de capitaux, qui sont alors devenus browniens et erratiques, déstabilisant toute politique économique nationale. Cette nouvelle forme économique, prémices de l’actuelle "mondialisation"ou "globalisation"a correspondu à une circulation désormais effrénée et sans contrôle des capitaux a mis en crise la possibilité même de mettre en oeuvre des politiques keynésiennes de relance au niveau national, la dernière en date ayant été initiée par les gouvernements Mitterrand-Mauroy de 1981 à la mi-1983.
En outre la guerre du Vietnam, comme peut être aujourd’hui, celle menée par les USA en Irak généra l’hyper-inflation des années soixante-dix, qui fut le prélude à un véritable changement de paradigme économique et se traduisit par la percée de l’idéologie monétariste et plus largement, par l’hégémonie parmi la plupart des économistes et dans les médias d’une vision néo-libérale unidimensionnelle de l’économie et des rapports humains, comme le fut en son temps la dérive communiste…
*Or au moment même ou l’Europe s’élargissait presque jusqu’à l’excès et sans réfléchir vraiment à la réalité historique de ses frontières, la locomotive européenne s’est vue privée de ses trois "combustibles"majeurs possibles : soit le monétaire, le budgétaire (un pourcentage de budget ridicule par rapport à celui dix fois plus important du budget fédéral des USA), et celui d’une politique d’emprunts, qui lui auraient permis de mener une indispensable politique, de la recherche digne de ce nom et de "réindustrialisation" massive, y compris dans le secteur des services, afin d’être en mesure de conduire ses 25, plus tard ses 27, "wagons" !
Or face aux cruautés sociales actuelles de la mondialisation, les Peuples ne peuvent se contenter de pieuses invocations à la démocratie, du rappel de leur héritage culturel commun et de la comptine pour enfants sages de la "Mondialisation heureuse". Ces Peuples ont aussi besoin de plus concret et substantiel et notamment de se sentir efficacement protégés des affres de la concurrence et surtout de ce qu’ils perçoivent avec raison comme un emballement non maîtrisé de l’économie mondiale.
Or malheureusement le projet qui leur avait été soumis en mai 2005, correspondait au renouvellement d’un compromis dépassé et en rajoutait même dans l’incertitude en se donnant le luxe de constitutionnaliser le principe de "concurrence libre et non faussé". Autant dire à des catégories sociales qui craignaient de se noyer qu’il était sage de jeter par-dessus bord toute bouée de sauvetage !
Or, ce n’est pas en pleine compétition mondiale qui peut déboucher sur une crise de solvabilité des États-Unis, sur une crise de surproduction venue de la dictature communisto-ultra-libérale Chinoise et sur une crise de renchérissement du pétrole mettant en très grave difficulté notre mode de développement fondé en majeure partie sur l’automobile individuelle et le gaspillage des ressources rares, qu’il convient de jeter par-dessus tous les outils monétaires, budgétaires et d’abandonner ainsi toute stratégies de relance post-keynésienne, comme l’avait courageusement tenté, un temps, Jacques Delors, avec les propositions de relance contenues dans son "livre blanc", (torpillé par les gouvernements européens unis dans leur mutuelle inaction au nom du "laisser-fairisme").
En effet, seule une politique courageuse de création active et de développement post-industrialiste est seule à même, de réussir dans l’espace européen sachant vendre à sa juste valeur, son principal avantage comparatif : un ticket d’entrée suffisant pour accéder au plus vaste et au plus fructueux marché du monde, ce au moyen d’un renouveau de la préférence communautaire restant modérée mais permettant de financer une vraie politique de régulation et de stimulation économique continentale. Mais pour ce faire, mieux vaut ne faut pas se tromper de décennie, à l’aune des bouleversements formidables, comme nous le montre l’actuelle transformation féroce et non maîtrisée de la Chine. Nous savons aussi que demain viendront d’autres géants qui ont pour nom l’Inde, le Brésil, et plus tard, enfin, ce qui est infiniment heureux pour nous, l’Europe, les pays sud de la Méditerranée et l’Afrique, et déjà et aussi, l’Afrique du Sud …
Alors, pourquoi continuer à s’enfermer, face à ce véritable séisme économique incontrôlé, dans des postures inefficaces, visant à jouer à être les meilleurs élèves du dogme monétariste, les rescapés de feu le dépassé "consensus de Washington" brocardé par l’un de ses meilleurs connaisseurs et praticiens de l’économie mondiale, le prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz, en personne ?
Le grand historien de l’économie, Paul Bairoch, avait déjà, pour sa part, bien fait observer que : "le libre-échange n’apporte pas la garantie d’une croissance forte et régulière (…) C’est à plus long terme, en fin de période libre-échangiste que tout se dégrade.[1]" Ne vivons-nous pas l’une de ces périodes de "bascule" et de "retournement
" que de pieuses exhortations n’ont pas le pouvoir de transformer ?
Or, en niant dogmatiquement les souffrances de leurs contemporains, les tenants du dogme obsolète "libre-affairiste"se trompent d’époque et ne permettent pas de procéder aux évolutions nécessaires. En suggérant des médecines inadéquates, ils ne peuvent, avec la meilleure volonté du Monde que jouer contre les Peuples, éroder leurs acquis sociaux conquis par un siècle et demi de rapports de force et de philanthropie, et par conséquent, saper l’assise du lien social dans nos sociétés et préparer de futures guerres…
La seule vraie question du moment qui compte vraiment devrait être : la défense concrète de nos Peuples et la sortie de notre funeste et inavouée "préférence européenne pour le chômage" et du "bradage "piteux de l’insertion de notre jeunesse au nom des sacrifices exclusifs rendus sur l’autel d’une prétendue inflation, véritable maladie imaginaire, contre laquelle notre bon Jean-Claude Trichet comme le lieutenant "Drogo", du "désert des tartares", de l’écrivain Dino Buzzati, monte depuis plus de vingt ans une garde aussi vaine qu’inutile et funeste…
Paul ARRIGHI , (Historien contemporanéiste )
Toulouse le 24 juin 2006-
————————————————————————-
Auteur :
Monsieur, Paul, ARRIGHI,
8, allée Paul SABATIER (31000)
TOULOUSE –
Mail : ARRIGHIP@aol.com
tel personnel : 05 61 52 86 47
——————————————————————————–
[1] Paul BAIROCH : « Mythes et paradoxes de l’histoire économique. », Paris, éditions La Découverte, 1999, citation p. 252.