Essayons sans tabou de réfléchir ensemble à la meilleure structure de gestion possible. S’agissant d’abord de l’objectif, chacun, j’imagine, lui assignera de faciliter une gestion fonctionnelle centrée sur les notions d’emplois, de métiers et de compétences, c’est-à-dire donnant toute sa portée à la séparation du grade et de l’emploi.
Deux orientations semblent possibles sans mettre en cause les règles de base de la fonction publique :
– La 1ère orientation possible : maintenir l’organisation actuelle en corps tous dotés de statuts particuliers, tout en assouplissant les contraintes d’une telle organisation ;cela suppose de systématiser les fusions de corps, d’avoir un recours accru au régime des statuts d’emploi, qui permettent de doter certains emplois d’un régime particulier, à la fois d’accès (possibilité de les ouvrir à des agents venant de corps différents), de rémunération, de conditions d’exercice (durée prédéterminée…). Il en serait ainsi des emplois de chef de service ou de sous-directeur d’administration centrale ou de nombreux emplois de chef de services déconcentrés. Ces mesures faciliteraient la « greffe » d’une GRH dans la gestion administrative et statutaire.
– La 2ème orientation possible : Mettre en place d’ une organisation par cadres de fonctions. Ces cadres seraient déterminés par grandes filières professionnelles nécessaires aux missions de l’État et par niveaux de fonctions nécessaires dans chaque filière à l’exercice de ces missions. Les agents continueraient à bénéficier d’un grade dans lequel ils sont titularisés avec séparation du grade et de l’emploi ; mais ils seraient placés dans un cadre de fonctions créé par la loi, jouant le rôle d’un corps à vocation élargie.
La situation des agents ne serait plus seulement déterminée par l’évolution de leur grade, mais aussi par les emplois occupés. L’objectif serait d’aboutir à moins de 50 « cadres de fonctions » destinés à remplacer près d’un millier de corps actuels, à partir de l’identification des grandes filières professionnelles nécessaires aux missions civiles de l’État (sept ou huit maximum : administration générale, administration financière, ingénierie et services techniques, enseignement et recherche, secteur médico-social, sécurité, culture…) et de la définition des niveaux de fonctions à assurer dans chaque filière (de l’ordre de 4 à 5 dans une première approche).
L’objectif serait d’aboutir à un seul décret par filière professionnelle, qui déterminerait le statut particulier des cadres de fonctions de la filière. Ces décrets « de filière » seraient élaborés sous l’égide de la DGAFP et d’une administration chef de file, qui auraient la responsabilité de faire évoluer la réglementation et d’assurer la cohérence d’ensemble de la gestion des membres des différents cadres de fonction d’une administration à l’autre.
Les différentes fonctions à assumer seraient fixées pour chaque grand secteur d’administration (en principe chaque département ministériel), par filière professionnelle et par cadre de fonctions. Cette opération clé de définition des fonctions, qui devrait concrétiser le travail de programmation prévisionnelle des emplois et des compétences demandé depuis longtemps, pourrait être réalisée dans le cadre d’un accord passé avec les organisations syndicales représentatives.
Quelle que soit l’orientation retenue, le passage d’une gestion administrative à une vraie gestion des ressources humaines suppose des évolutions profondes dans les conditions de recrutement, de formation et de déroulement de carrière des agents.
Ces considérations sont tout simplement issues du rapport Pochard au Conseil d’Etat en 2003, lequel insiste sur la nécessité de favoriser le développement de la promotion professionnelle, ou encore de faciliter l’accès à la fonction publique en cours de carrière sur la base d’autres formes de sélection que le concours sur épreuves classique.
Qu’en pensez-vous ? On commence quand ?
je recommande à tous ceux qui s’intéressent à la res publica de lire les résultats des sondages réalisés par expression-publique.dcom, une trés heureuse initiative dont j’espère voir un développement fulgurant: une marche vers la démocratie directe!
il faut se caler sur l’organisation d’entreprises performantes, soumises aux règles exigeantes de la concurrente internationale, de la technologie, de l’efficacité individuelle etc ollective.
Et considérer l’Etat comme une Entreprise ainsique toutes ses chapelles institutionnelles. Cela c’est un changement fondamental!
En particulier le Statut doit entièrement revu par la loi puisqu’il a été créé par la loi en 1946. Et dans ce Statut il est essentiel de corriger rapîdement une inégalité scandaleuse (qui se comprend quand on sait qu’on doit ce Statut à Thorez), peu connue ou rarement révélée, comme un tabou : le privilège électif!
Une meilleure organisation de la fonction publique, oui, mais pour quoi faire ?
Quand l’informatique a fait son apparition dans les entreprises, la productivité de leurs gestions a été telle qu’un grand nombre de tâches administratives et donc d’emplois ont disparus. L’entreprise a mieux pu se consacrer (consacrer ses ressources) à son cœur de métier, qui pouvait être de la production, du commercial ou de la recherche.
Dans le même temps, on aurait pu attendre des services de l’état ou de la sécurité sociale par exemple, qui ne gère que des flux d’informations, que ses services gagnent en productivité et donc, par le besoin d’un moins grand nombre de personne, coûter moins cher à la collectivité, c’est à dire moins d’impôts ou moins de déficits publics.
Il n’en a rien été quand on sait que sur cette période le nombre des agents de l’état et des collectivités territoriales est passé de 4 à 5 millions ! Dans les faits les agents de l’état ne sont plus au service de la nation mais c’est un corps en soit qui ne voit que des postes où l’on peut placer ses amis et en ayant "les manettes" qui permettent de bloquer l’activité de la nation quand on touche et à leurs avantages et à leur croissance sans fin et qui deviennent de plus en plus insupportables à ceux du secteur productif.
Avant que de vouloir optimiser les services de l’état, il faut savoir où aller et s’en donner les moyens législatifs. Ce n’est pas le cas actuellement.
Il me parait évident que la voie à suivre, c’est la SIMPLIFICATION de l’invraisemblable arsenal législatif et règlementaire avec lequel le pays fonctionne (ou plutôt essaie de fonctionner. Cette orientation, associée à l’objectif de non-remplacement (en moyenne) d’un poste sur deux suite à un départ à la retraite, doit pouvoir produire des effets substantiels.
Je pourrais m’étendre longuement sur la folie pure qui vient s’insinuer dans les procédures administratives, par exemple dans ma "partie qui est la gestion de l’emploi, des "mesures" démesurées … "pour l’emploi" (qui sont ahurissantes). Songeons par exemple qu’il y a 8 catégories de demandeurs d’emploi. On se demande pourquoi ne pas en avoir créér 11 ou 15 … Il faut "bloquer" cet espèce de pilotage automatique que personne n’est plus véritablement capable de contrôler. Ne pas le faire, c’est accepter la "soviétisation" de toute l’administration.
à J Heurtault
Vous êtes vous demandé pourquoi le traitement du chômage crée dans le secteur privé est traité par la fonction npublique qui n’edts pas concernée?
Dommage qu’il n’existe pas des s/rubriques spécialisées sur votre blog. Car j’ai un commentaire à faire, mais il est tellement technique que je ne sais pas s’il a sa place ici.
On ne peut qu’être d’accord avec vous. Mais la question est : quel premier ministre aura le courage d’afficher ouvertement le choix de l’orientation 2 ?
Sauf erreur, le ministre de la Fonction Publique s’en remet plus ou moins au bon vouloir de ses collègues. Cela peut prendre 50 ans ! Alors, peut-on espérer que le ministre de la réforme de l’Etat va s’emparer du sujet ?
Espérons, mais constatons que, jusqu’à présent, comme ministre de la LOLF, il a dû considérer qu’il ne pouvait pas mener les 2 chantiers en même temps. Or c’est une erreur gravissime ! Ses services auraient dû, dès le départ, encourager les ministères qui voulaient s’engager dans cette voie, et le faire savoir !
Mais ils ont peut être buté sur la difficulté que, dans beaucoup de ministères, la spécialisation des corps marche avec la spécialisation des activités (ex. Bercy !) Pour avoir rapidement des programmes spécialisés par destination, le plus simple était de s’appuyer sur les corps spécialisés. Et les ministères qui ont voulu faire autrement ont été voués aux gémonies et sont menacés d’être mis hors la loi par D. Catteau (- : ) sous prétexte qu’ils ont des programmes soutien.
Ont échappé à ces reproches les programmes soutien déguisés genre n° 108 Administration territoriale qui regroupe avec, il est vrai, un tout petit nombre de corps, la foultitude des activités des préfectures, ou genre BOP régionaux soutien de la Culture.
Désolé pour ces considérations techniques, mais je réponds à votre interrogation par une autre : si un ministère affichait comme objectif politique de prendre l’orientation n° 2 de M. Pochard et proposait d’avoir un programme soutien pendant le temps nécessaire pour expérimenter la mise en place des cadres de fonctions, est-ce que le Parlement serait d’accord, à votre avis ?
Parmi les nombreuses réponses constructives possibles, permettez-moi de choisir de vous proposer celle qui me semble la plus simple :
N’existe-t-il pas parmi les 900 statuts des 3 fonctions publiques un, voire plusieurs statuts qui présenteraient les caractéristiques qui pourraient convenir ? Prétendre que 900 propositions différentes sont toutes uniformément mauvaises ne saurait être qu’une approche idéologies : après tout, certains ne garantissent pas l’emploi, certains proposent l’avancement au mérite, d’autres l’intéressement au résultat, encore d’aitres créent des servitudes particulières, etc… Que vous faudrait-il de plus ? Si c’est le régime du privé qu’on veut, il serait plus simple d’amender quelque peu la règle de fongibilité asymétrique et basta.
Par exemple, en quoi le statut (je dis bien, le statut, pas les personnes, ghein..) des informaticiens des services centraux du ministère des finances ne vous convient-il pas ? En quoi le statut des chercheurs du CNRS ne vous convient-il pas ? En quoi le statut des enseignants-chercheurs d’université ne vous convient-il pas ?
NB : Il serait quand même plus facile de parler réforme si l’employeur daignait au passage adresser les questions remontant à 4-5 ans relatives au petit litige unilatéralement chiffré à 7.8% du salaire net de ses agents ? Croyez-vous réellement obtenir quelque collaboration que ce soit en refusant de prendre position sur cette question bien précise ? Après tout, s’il s’agit de mettre en oeuvre une logique de GRH par opposition à une logique statutaire, les débats salariaux n’ont aucune raison de ne pas devenir publics, me trompe-je ?
A Lindenbrook,
Je reviens à la charge sur les fonctions supports !! Je vais essayer d’être bref puisque ce billet n’est pas consacré aux fonctions supports. Je mets néanmoins ce thème en bonne position sur la liste des billets sur lesquels nous pourrons débattre ultérieurement…
Il ne faut pas confondre les fonctions supports, qui correspondent à un programme regroupant les crédits relatifs aux fonctions d’Etat major et à la gestion des moyens des autres programmes de la mission, des services polyvalents qui correspondent à un programme regroupant des activités diverses mises en oeuvre par un même service. Certes, on peut trouver des programmes combinant les deux notions… Ces programmes spécifiques dérogent tout deux à l’article 7 de la loi organique. La fonction soutien regroupe en effet des crédits qui correspondent à des segmentations de politiques publiques distinctes… De plus, quelle est la performance d’une fonction soutien ? Certes, elle peut développer des objectifs d’efficience mais qu’en est-il des objectifs socio-économiques ? Plus important, et pour en revenir à l’article 7, quelle finalité d’intérêt général poursuit une fonction soutien ? …
Quant aux services polyvalents, ils regroupent également des crédits relatifs à des activités bien distinctes (et qui peuvent relever de politiques publiques distinctes) et sont ainsi en contradiction avec l’esprit de la LOLF : c’est aux services de s’adapter à la nouvelle nomenclature par missions/programmes et non l’inverse…
Ainsi, le programme 108 est bien un service (des services : les préfectures) polyvalent… Ceci dit, les préfectures sont un cas un peu particulier et les activités des préfectures peuvent, à mon avis, valablement être regroupées dans un programme unique…
Ceci dit, ces considérations sont un peu éloignées du sujet de ce billet…
J’en reparlerai donc plus tard… notamment à l’occasion d’une analyse de la portée de la décision du Conseil constitutionnel sur le PLF2006 et, pourquoi pas, à l’occasion d’un prochain billet spécialement consacré aux fonctions supports…
Respectueusement,
D.C.
à Lindenbrook
mais Monsieur vous rendez vous comptez simplement de ce que vous écrivez?
Réponse à Damien Catteau :
Est-ce capital pour la France que de ne pas "pas confondre les fonctions supports, qui correspondent à un programme regroupant les crédits relatifs aux fonctions d’Etat major et à la gestion des moyens des autres programmes de la mission, des services polyvalents qui correspondent à un programme regroupant des activités diverses mises en oeuvre par un même service".
N’est-ce pas là que se situe la maladie ?
quel charabia! Ou comment faire simple quand on peut faire compliqué (vieille maxime française!).
je croyais "connaître" la fonction publique de l’extérieur…
la lecture de ce billet et des commentaires m’ouvre les yeux:
-le mal est beaucop plus profond que je ne l’imaginais…
-les pires descriptions "intérieures" que l’on m’avait faites étaient des euphémismes…
une seule question:
quel seraient les effectifs optimaux de la fonction publique
si l’on faisait un ZBB: ZERO-BASE-BUDGET
c’est à dire si on la créait ex-nihilo ce mois ci ?
je parie que l’on poirrait réduire les effectifs de 50%
et cela en AMELIORANT la qualité de services !
Comment mettre en place une vraie gestion des emplois et des carrières?
Commençons par le début.
Chaque poste des différentes Fonctions Publiques, quel qu’il soit, doit donner lieu à une cotation au vu des compétences requises et des responsabilités assurées.Ceci est fait par un comité de cotation.Une rémunération indiciaire est affectée à ce poste. Cette cotation peut évoluer, en plus ou en moins, au vu des évolutions constatées.
Chaque fonctionnaire fait l’objet d’un bilan de compétences.
Sa rémunération est fonction du poste occupé, de son niveau de maîtrise constaté au vu des réalisations durables des objectifs, et de son ancienneté. L’atteinte des objectifs donne lieu à une prime ponctuelle définie selon des points à valoir dans une enveloppe financière décidée annuellement.
Ce qui signifie qu’à titre transitoire, un fonctionnaire peut être sur-rémunéré ou sous-rémunéré par rapport au poste occupé.
Ce qui signifie que, comme en Suède je crois, on peut alors simplifier le droit du travail: un seul type de contrat de travail. Les fonctionnaires seraient alors des salariés comme les autres avec des employeurs de type particulier mais soumis aux mêmes obligations que tout employeur.Ainsi, on ne verra plus dans les services de l’Etat des personnes occupant un même poste, soit employées à vie avec une rémunération évoluant à l’ancienneté et inamovibles à côté, des personnes embauchées sous statut contractuel avec des contrats à durée déterminée de six mois renouvelés pendant dix an!
Sans doute y aura-t’il une phase transitoire à ménager. Mais toute nouvelle embauche se fera automatiquement selon les nouvelles modalités d’emploi.
DC : merci de la clarté de votre réponse et de votre attention sur un sujet technique mais pas mineur. Je lirai avec beaucoup d’intérêt votre billet là dessus.
Gabriel Fradet : on s’instruit tojours sur les blogs. Si j’ai dit des énormités, vous m’aideriez en précisant lesquelles.
Damien Catteau: Concernant les fonctions des préfectures qu’on pourrait regrouper dans un même programme, comment imaginez-vous donner un sens LOLFique, c’est à dire lisible par ce citoyen qui sommeille en chaque député ou une quelconque lisibilité à un ensemble intégrant d’une part la gestion des demandes d’exonérationtaxe d’apprentissage et d’autre part la rédaction des les plans d’organisation des secours en cas de désastre civil (pour choisir un peu au pif les deux premiers exemples qui me viennent à l’esprit : peut-être existe-t-il d’autres exemples).
NB : Libéralisateur, je partage tout à fait votre opinion.
Pour Monsieur Fradet : Je ne comprends pas le sens de votre question. Pouvez-vous être plus explicite?
Débat général : Tout ce qui va dans le sens d’une simplification obtient mon soutien A PRIORI. Je sais, à l’avance, qu’il y aura des défilés, des banderoles, des trucs et des machins. Je n’en ai que faire! Il faut y aller, résolument, SANS ATTENDRE LES ECHEANCES ELECTORALES, sinon on attendra encore et encore et toujours… Ras le bol d’attendre.
Question : Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi les infirmières, les medecins, les aides soignantes des hôpitaux doivent être fonctionnaires? En quoi cela est-il nécessaire au BON FONCTIONNEMENT des hôpitaux? Personnellement, je ne vois pas.
Même question pour les enseignants. Il n’en va pas de même des magistrats, des militaires, des policiers, des gens qui engagent dans leurs actes professionnels l’autorité de l’Etat.
A libéralisateur (et l’agent de OS), je suis tout à fait d’accord avec vous, il existe des sujets bien plus important pour la France ou ne serait-ce que pour la bonne santé financière de la France, aux premiers rangs desquels : le succès global de la LOLF, le délicat problème de la gestion de la dette ou encore, puisque c’est le thème de ce billet la réforme de la Fonction Publique… Ceci dit, M.Livenbrook a bordé le thème des fonction soutien et n’ayant pas pu répondre à une de ses questions dans un précedent billet, je me devais de lui répondre… Toutefois, s’il y a des problèmes plus importants, il ne faut pas négliger ces petits détails qui pourraient condionner le succès de la LOLF… D’ailleurs, je ne suis qu’un modeste chercheur qui étudie la LOLF, vous m’excuserez donc ne n’intervenir essentiellement que pour débattre de quelques difficultés juridiques que posent son application… Quant à la technicité du thème abordé, je n’y suis pas pour grand chose… Après tout, je ne fais que de décrire le plus fidèlement et synthétiquement possible un système élaboré par la DRB…
A l’agent de OS, concernant les préfectures, j’ai du mal à vous comprendre, les activités des préfectures sont déjà regroupées dans un même programme !? J’ai peut-être mal compris le sens de votre question… ou alors, et je peux l’admettre, votre question dépasse les limites de mes connaissances… Ce que je voulais dire c’est que concernant les services polyvalents que constituent les préfectures (regroupées donc dans un seul programme), le regroupement ne me choque pas dès lors qu’il est nécessaire en raison même de l’organisation territoriale… il en va autrement des services qui, plutôt que de s’adapter au nouveau système, tentent de caser l’ensemble de leurs activités dans un même programme en contradiction avec l’article 7…
Respectueusement,
D.C.
Que de billets intéressants!
On devrait en faire un recueil et le diffuser largement!
Sur un plan concrêt, quelqu’un pourrait-il me dire la décision qui finalement a été prise pour le budget 2006 quant au niveau de remplacement des départs en retraite dans la Fonction Publique d’Etat?
Merci!
Damien catteau: tout d’abord, rassurez-vous : le venue de jeunes chercheurs dans cet étrange univers est, à mes yeux du moins, une excellente nouvelle, puisque nous savons tous quelles sont les qualités, capacités et méthodes des scientifiques d’une part, et que je crois qu’elles seront fort utiles à ce que l’expérience de la LOLF produise les résultats attendus et, oserai-je dire, requis. Donc, si je vous bouscule un peu, ne vous inquiétez pas : le Web et la forme écrite ne favorisent pas trop les circoncolutions : la politesse y perdra ce que la lisibilité y gagnera.
Effectivement, ma question était relative à la validité du postulat de nécessité de regroupement "en raison de l’organisation territoriale". Notamment, il serait logique de savoir sur quelle liste de postulats se base le raisonnement qui justifie le découpage en programmes, pour bien vérifier que l’ensemble du découpage est bien conforme à l’ensemble des postulats à partir desquels il a été réalisé.
Dans le cas du programme unique en préfecture, il y a effectivement matière à débattre, au vu de la foisonnante diversité de leur activité (et leur fâcheuse tendance à gerber leurs missions sur les autres services, par exemple les DDASS, d’ailleurs, mais c’est un autre sujet qui deviendra particulièrement vif quand on causera séireusement LOLF : parce que c’est aussi ça, la LOLF : autrefois, les services collaboraient : désormais, ils se battront entre eux sur les moyens, par exemple, en balançant au panier les "accords" pragmatiques existants)
A l’agent de l’OS,
Tout d’abord, je suis très heureux de lire ces quelques lignes… J’avais été un peu décontenancé par vos remarques… Je suis d’autant plus satisfait que je suis très intéressé par vos commentaires toujours très "à propos"… Je suis donc plus que jamais prêt à discuter avec vous et d’en "découdre" avec vous en toute cordialité !!
Pour en venir à votre question, à lire l’article 7 (et plus généralement l’esprit de la LOLF selon moi), la budgétisation par missions/programmes suppose que chaque mission représente une politique publique concourant à une finalité d’intérêt général unique. Les programmes consitueraient des segmentations de politiques publiques, les activités qui concourent à cette politique… C’est, me semble-t-il, à partir de cette définition qu’il faut "juger" le découpage opéré… On notera déjà que la maquette 2006 a tendance à opérer un glissement missions/programmes… et que, par ailleurs, ce découpage n’est pas toujours respecté : la "direction de l’action du gouvernement" n’est pas une politique publique… Mais, il est vrai que l’exercice est difficile et qu’il faudra du temps pour que la maquette s’améliore… d’ailleurs, je soulignais dans ma thèse, et je le répète donc, le travail incroyable réalisé sur cette maquette en si peu de temps… L’autre problème tient aux fonctions supports et services polyvalents qui dérogent par définition même (selon la DRB) aux prescriptions de l’article 7… C’est nécessaire sans doute (encore que concernant les services polyvalents…) mais c’est contraire à la LOLF… Il faut donc, selon moi, soit espérer que cette solution reste transitoire, soit qu’on "réglemente" (encadre) ces programmes "spéciaux"… (à suivre)
Pour les préfectures, je suis entièrement d’accord… idéalement on devrait opérer un découpage par activités et les "recaser" dans les politiques publiques que ces activités concernent… Mais cela s’avère difficile… et, étant donnée la spécificité de ce programme, n’est-il pas plus lisible de globaliser ses activités dans un programme unique ? Je ne saurais dire mais, disons-le, à côté de l’ensemble des fonctions support et services polyvalents, le programme 108 ne me gêne pas… Mais ce n’est que mon opinion…
Enfin sur les services, cette "bataille" entre services risque en effet d’être d’autant plus plausible qu’à terme la LOLF prône une réorganisation des activités adminstratives et une réorganisation des structures… Mais, vous êtes indiscutablement mieux placés que moi pour stigmatiser cet écueil…
D.C.
à jpp, pour aller dans son sens qui est pour moi une évidence,
à Damien Catteau, qui semble faire son possible pour faire jaillir la clarté et auquel je n’ai pas donné la paternité de ce sac de nœuds et à tous les autres comme Fradet qui aimeraient faire plus simple, cliquez sur mon nom en tête de ce post pour aller sur mon blog où je met un lien sur la relation de l’expérience néo-zélandaise. Une remise à plat totale. Salutaire, c’est possible, il faut simplement une volonté qui vienne d’en haut avec une "dead line".
Pour ce qui est de votre pb dans les préfectures, que je ne connais absolument pas mais vu de l’extérieur, je me demande si on donnait simplement des objectifs aux préfectures et qu’on laisse chacune d’entre elles, s’organiser même sur des bases budgétaires sans que cela vienne d’en haut, mais au contraire d’elles, vous croyez que celq ne serait pas mieux ? La réalité d’une "collectivité" d’hommes et de femmes c’est d’abord leur diversité. Cela veut dire que le groupe doit d’abord s’adapter à cette réalité pour avancer. C’est de ce groupe que doivent venir les prévisions sur objectif, pas sur des programmes calibrés depuis les ministères.
Ce sera le début du changement. Cela me semble une évidence. Encore faut-il que tous ceux qui ont à y réfléchir, mettent le nez à la fenêtre et ne restent pas dans leurs schémas archaïques.
Je suis heureux, à la lecture de votre réponse, d’avoir le sentiment qu’un dialogue est possible, malgré la distance si considérable qui peut exister entre nos vécus respectifs. J’en suis d’autant plus heureux que c’est ainsi que, à juste titre j’espère, je percevais le sens que je pouvais éventuellement donner aux propos de notre hôte ayant pris la généreuse initiative d’abriter, et, par la force des choses (dura lex), gérer de si étranges entrevues.
Bon allez : on chausse les gants : vous dites :
"Les programmes consitueraient des segmentations de politiques publiques, les activités qui concourent à cette politique… C’est, me semble-t-il, à partir de cette définition qu’il faut "juger" le découpage opéré."
Cette affirmation me semble très exacte. Le raisonnement doit-il pour autant s’arrêter là ? Toute segmentation des politiques publiques *est*, à mes yeux du moins, un choix politique. Pour s’en convaincre, il suffit de réléchir au fait que toute nouvelle politique publique devra trouver sa place au sein de la nomenclature LOLFique…. avant de pouvoir être mise en oeuvre… ou me trompe-je ? En conclusion, le découpage des politiques publiques *devrait* être un choix politique et rien d’autre, car il ne s’agit, au fond, que de la présentation de l’action publique (de son volet financier, certes, mais on peut déduire tant de choses de l’action publique à partir du simple examen du seul volet financier que tout budget LOLF ou non constitue un exposé de politique générale autrement plus fiable que le discours gouvernemental).
Donc, à mes yeux, il n’existe pas de "bon" ou de "mauvais" découpage. Il y a les découpages sincères et les insincères en fonction de la politique qu’on mène. Changement de politique -> changement de découpage.
Et si les informaticiens de l’administration centrale disent qu’ils ne savent pas s’adapter, contractualisons des entreprises spécialisées et capables, point à la ligne. Au fait, qu’en dit l’ADAE ? ( adae.pm.gouv.fr ). Quelles conclusions pourrait-on tirer de leur action depuis trois ans après des recrutements massifs ? Qu’en pense l’ADULLACT ( http://www.adulact.org ) , probablement confronté aux mêmes problématiques à un échelon plus restreint ?
L’administration n’a pas à faire de politique : elle n’existe que pour servir le politique, et en aucun cas l’assister ou l’influencer. Donc, ce n’est pas à l’administration d’être force de proposition concernant le découpage des missions/programmes/etc. . Donc, chaque fois qu’on intègre une administration ou des considérations relatives aux impératifs (non-financiers) de fonctionnement des administrations, on réduit le champs du politique au profit du bureaucratique, ce qu’il convient toujours d’éviter absolument (du moins, si on ne se donne pas pour objectif politique de simplement réduire le champs du politique, mais c’est un autre débat.). D’ailleurs, la culture de l’administration incitera toujours à ne surtout rien proposer à supposer qu’on lui demande de participer à une réflexion politique, car après tout, avoir une opinion sur quelque sujet que ce soit est un droit fondamental du citoyen, mais assumer les choix publics au long cours aussi longtemps que nécessaire pour préserver l’espace des choix possibles, est, par contre, la raison d’être fondamentale de l’administration. Et s’il est vrai que tout fonctionnaire est un citoyen (européen), il n’est pas plus aliéné que tout autre pour participer aux choix publics selon les règles démocratiques applicables, et donc, ne fait que respecter l’équilibre institutionnel ce faisant.
Appellons un chat un chat : les préfectures et sous-préfectures sont les relais locaux du gouvernement : ce choix est très intimement lié à l’organisation même de l’état et la réflexion qui souhaite rendre la puissance publique *efficace* ET *efficiente* (pardon pour le nécessaire distingo). Dans ce cas, que peuvent donc bien faire dans les services des préfectures des missions de gestion et contrôle de dossiers fiscaux ? Est-ce un choix politique, une erreur, une théorie de gouvernance (pourquoi pas ?). En un mot, où se situe l’arbitrage entre recherche d’efficience, choix politique, dogme (au sens non-péjoratif et volonté de transparence ? Question subsidiaire : comment voulez-vous que sur le terrain dans nos trous perdus qui sont peut-être au fin fond de la France, mais sont eux aussi cette France qu’il faut servir les administrations ….arbitrent sur des questions aussi cruciales que celle qui consiste à savoir s’il faut être efficient ou efficace ?
Peut-être pourrait-on répondre à cette question en disant "ha… ben oui, justement, le programme numéro tartempion, sous ses allures de mauvais coucheur au pedigree lolfiquement douteux, en fait ben heu… c’est là qu’on met les frais (ben oui, agir coûte, ou me trompe-je ?) relatifs à la clarification effective des politiques publiques à l’échelle locale, mais c’est vrai qu’il y a aussi des trucs qui n’ont rien à voir, etc…".
5600 fonctionnaires partant à la retraite en 2006 ne seront pas remplacés. Voilà ce que MM. Chirac et de Villepin ont décidé. Après le rapport Pébereau mettant en évidence la situation des finances publiques, après la prise de conscience que c’est en réduisant le nombre de fonctionnaires que l’Etat pourra retrouver des marges de manoeuvre pour investir tout en réduisant ses déficits ( donc diminuer le poids sur les entreprises qui elles seules créent les vrais emplois), aorès trente cinq ans qu’on se targue de se mobiliser pour la réforme des fonctions publiques, c’est scandaleux. Aucun courage, aucune imagination! D’autant qu’à ce jour, la réforme des retraites des régimes spéciaux et des fonctionnaires n’a toujours pas été entreprise.
Qu’en pense Monsieur Lambert?
Pour moi, la LOLF est destinée à avancer en crabe: dire qu’in fait maus n’en faire que le cosmétique!
A l’agent de l’OS,
Passionnant…
Concernant le "découpage", je suis à 100% d’accord avec vous. Le découpage en missios/programmes est un découpage politique. Il ressort de la conduite de la politique de la nation. Identifier puis intégrer à la nomenclature les politiques publiques est un choix politique qui ressort du pouvoir discrétionnaire du gouvernement (d’ailleurs, je vous renvoie sur ce point à un prochain billet sur la décision du Conseil Constitutionnel qui traite de ce sujet)…
Néanmoins, à côté de ce découpage "politique" concernant l’identification des politiques publiques… il y a des règles juridiques (il ne faut pas oublier cet aspect) qui elles doivent scrupuleusement être respectées… Pour n’en citer que quelques unes : les missions ne peuvent être mono-programme, les missions sont les supports de politiques publiques centrées sur une finalité d’intérêt général (direction du Gvt ?) ou encore les fonction-supports et services polyvalents (auxquels le recours, aussi inévitable soit-il, est contraire aux principes de la LOLF tels qu’ils ont été posés en 2001)… Pour ces derniers, il y a une règle à respecter et donc on ne peut raisonnablement (pour le succès de la LOLF) qu’être critique à leur encontre (sans pour autant nier, notamment pour les fonctions supports, leur utilité)…
Sur les préfectures, je crois que la position est médiane… Certaines activités pourraient être transférées et réintégrées à une mission à laquelle l’acitivité se rattache… pour le reste, un programme regroupant les activités des préfectures ne me paraît pas des plus critiquable par rapport à un objectif de lisibilité et de calcul des coûts… Mais, je concède que plus on entre dans le détail de ce sujet précis et complexe, plus j’atteint les limites des mes connaissances sur le sujet…
…
NB : J’en termine par une remarque : ce billet sur la fonction publique commence à largement être détourné de son sujet initial… le "rédacteur en chef" risque de nous taper sur les doigts ! Il faudrait presque "transférer" le débat sur un autre billet… ou peut-être le reprendre à l’occasion d’un billet plus approprié !!?
Respectueusement,
D.C.
à Libéralisateur
merci d’aller dans "mon sens" qui n’est peut être pas "évident"
car AUCUN des "spécialistes" n’y consacre un mot dans leurs "reaction"
comment pourrions nous declancher une demande de ZBB
( ZBB=Zero Base Budget)
-point de départ à toute démarche sérieuse de réforme
permettant de mesurer l’écart entre la situation présente
et
-l’organisation allégée, svelte et efficace à laquelle il faudra
bien parvenir pour sortir la France de l’ornière bureaucratique ?
Je comprends bien vos observations, aussi, vais me risquer à en revenir à la question initiale en évitant de pourtant nécessaires étapes de developpement du raisonnement.
Peut-il y avoir une action publique au service de la république sans hommes absolument assujettis à elle ? Je ne le crois pas. On peut vouloir changer de gouvernance, je le conçois tout à fait, mais, dans le cadre de l’actuel équilibre institutionnel, le service de l’intérêt public ne saurait être garanti par un simple contrat de travail.
A côté de cela, si les politiques publiques peuvent être significativement remises en cause très régulièrement, se pose la question du destin des hommes et des femmes de terrain qui s’engagent dans la mise en oeuvre des politiques publiques et qu’une décision parlementaire une nuit de pleine lune abandonne sans vivres en territoire hostile. A ce jour, ce qui fait qu’un fonctionnaire s’engage sans états d’âmes dans la politique pointée par le gouvernement du jour est cette garantie de l’Etat selon laquelle il ne sera jamais abandonné à son triste sort quoi qu’il arrive. Sans cette garantie, nul homme de talent n’irait porter l’intérpêt public dans les secteurs difficiles. j’ai même le sentiment que la fin progressive de l’attitude protective et certainement paternaliste de l’état envers ses agents est une cause profonde des troubles civils que vit notre société, puisque, et c’est bien logique, les agents de l’état ont, et à fort juste titre, des craintes pour leur avenir, qu’ils s’investissent ou non dans leur mission et là est bien le problème.
Excusez mon intervention dans ce débat d’éminents spécialistes qui veulent tout organiser à priori, même s’il s’agit d’activités sommes toutes humaines, c’est à dire d’une complexité et d’une diversité par essence "incontrôlables". Continuez bien à tout vouloir mettre en équation et surtout entre vous mais sans jamais vous soucier de ce qu’il y a dans votre "bel emballage". Mais comme dans la science, plus vous avancerez plus vous vous apercevrez que votre "filet" a des trous et que vous n’êtes pas au bout de vos peines !
Et ce dilemne pour vous cessera quand vous comprendrez que les activités humaines ne se "planifient" pas à priori mais que ce sont leurs résultantes à posteriori qui représentent la réalité du présent. Et cela à tous les échelons de chaque groupes, de l’état jusque dans le moindre des services, de l’entreprise ou de l’administration.
Mais c’est sur qu’à s’acharner à "peaufiner" l’impossible, vous ne pourrez que constater que c’est scandaleux que de vouloir "vous" supprimer 5.600 postes alors que justement, pour vous livrer à votre "petit jeu", il faudrait que vous soyez 5.600 de plus ! Mais est-ce vraiment la finalité de la mission que vous a confié le peuple français que de "compter les boutons de guêtres" comme l’on aurait dit dans un autre temps ?
Vous n’êtes plus dans la même logique que ce qu’il faut pour la France demain. Elle ne peut plus financièrement se permettre de vous laisser faire la "meilleure organisation possible", elle n’en a plus les moyens, car ce serait au détriment d’autres priorités bien plus importantes. ne le comprenez-vous pas ? Dans votre ménage, mettez-vous autant de "moyens" pour tenir et contrôler votre budget ? Alors ?
C’est officiel : 5600 fonctionnaires partant à la retraite en 2006 ne seront pas remplacés.
Voilà ce que MM. Chirac et de Villepin ont décidé. Après le rapport Pébereau mettant en évidence la situation des finances publiques, après la prise de conscience que c’est en réduisant le nombre de fonctionnaires que l’Etat pourra retrouver des marges de manoeuvre pour investir tout en réduisant ses déficits ( donc diminuer le poids sur les entreprises qui elles seules créent les vrais emplois à création de richesses pour tous), aorès trente cinq ans qu’on se targue de se mobiliser pour la réforme des fonctions publiques, c’est scandaleux.
Aucun courage, aucune imagination! D’autant qu’à ce jour, la réforme des retraites des régimes spéciaux et des fonctionnaires n’a toujours pas été entreprise.
Je suis un assidu de vos blogs respectifs et j’ai adhéré en décembre 2005 à l’UMP. C’est la première fois de ma vie que je m’engage dans un parti politique. Mais je ne suis pas prêt à cautionner ce type de comportement irresponsable!
Où sont passés les hommes politiques qui veulent mobiliser les Français pour le renouveau de la France ?
Pour ma part et apres ce billet, il n’y aura pas de polemique avec des gens aussi sympathiques que vous pouvez-l’etre.
OS, pouvez-vous me preciser ce que represente l’engagement sans etat d’ame de l’agent de l’etat dans son job, pas pour lui mais pour le citoyen que je suis. Je n’ai pas pour ma part l’impression de le voir remplir un sacerdoce. Voudriez-vous dire que pour faire un tel "travail" il faille une garantie de l’emploi tant cette "entreprise" serait perilleuse et peut-etre "amorale"! Et pour tous les autres dans les emplois dits "marchands", il n’y aurait pas la meme problematique ? Alors pourquoi aux agents de l’etat il leur faudrait ce "parachute dore" et pas aux autres !….
La, OS il faudra m’expliquer une telle chose. Non, le monde change et les services de l’etat doivent changer aussi. Pour nous citoyens, nous n’avons de la part de l’etat que l’attente de services et l’experience tendrait a montrer que lorsqu’ils sont concurrentiels ils sont meilleurs. C’est un fait. On espere que sans garantie de "emploi" ils seront meilleurs.
Car une chose est sure, les hommes resteront toujours des hommes avec les memes qualites et les memes defauts et ce ne me semble pas le fait qu’ils soient agents de l’etat qui va leur "conceder" la grace d’etre differents. C’est dommage pour eux, mais c’est ainsi. Nous avons tous besoin que vous regardiez les choses en face.
Eh bien, dites-moi, il y a de l’ambiance autour de ce billet ! Comme quoi le sujet intéresse tous les Français qu’ils appartiennent ou pas à la fonction publique. Je ne reviendrais pas sur ce que j’ai souvent dit sur ce Blog en la matière et notamment à l’occasion de ce billet : http://www.alain-lambert-blog.org/index.php?2005/11/24/219-ma-14eme-discussion-budgetaire Comme il m’est impossible de répondre ce soir à tous, je me limiterai à ces simples considérations : – Evidemment le trop faible taux de non remplacement des départs à la retraite reflète bien que le sujet n’est pas sérieusement pris à bras le corps comme il serait indispensable de le faire. – Attendu son poids dans les effectifs globaux de la fonction publique de l’Etat, rien ne sera significatif si l’Education Nationale ne bouge pas. – Ne rien faire sera une catastrophe, non seulement pour les finances publiques, car c’est déjà fait, mais pour les fonctionnaires eux-mêmes car leurs perspectives de carrière seront bouchées et, à terme, c’est la paupérisation définitive qui s’annonce pour eux. – Enfin, s’il faut absolument s’inspirer des techniques du privé pour le management, il est imprudent de comparer les possibilités de jouer sur les effectifs, dans la mesure où le statut de la fonction publique offre un contrat de travail irrévocable au fonctionnaire. Cela étant, avec une ardeur réformiste absolue, un sens élevé de l’équité, et un plan ambitieux et irréversible sur 5 ans, des évolutions positives apparaîtraient suffisamment pour que le système s’installe dans un cycle de performance comparable aux pays qui ont le mieux réussi, à la satisfaction générale.
Pourquoi n’est il pas envisageable de remettre en cause le statut de la fonction publique qui offre un contrat de travail irrevocable au fonctionnaire ?
à AL et à Liberalisateur
===============
LIBERTE EGALITE FRATERNITE…
pourquoi la fonction publique devrait-elle avoir un statur "privilegié" ?
quand ce statut est devoyé et sert a pressurer le reste de la nation ?
le monde change autour de la France
et
si ce "statut" devient un handicap il est opportun de s’interroger sur sa continuation ?
-quand le mur de Berlin tombe…
-quand la chine se libére…
-ce ‘statut" est-il immuable ? et s’il "tombait" lui aussi ?
Juste poru répond’e à votre question : "OS, pouvez-vous me preciser ce que represente l’engagement sans etat d’ame de l’agent de l’etat dans son job, pas pour lui mais pour le citoyen que je suis."
On aime bien dans l’administration parler de "point de vue" pour dire que, concernant un phénomène supposé objectif donné (par exemple, le nombre d’élèves dans la classe) il y a toujours plusieurs points de vue : le point de vue usager (celui dont vous voulez que je parle), le point de vue fonctionnaire, le point de vue du gouvernement, le point de vue du marie, celui du député, celui du conseiller général, celui de l’Union Européenne, et parfois, celui du Conseil d’état, du conseil constitutionnel, etc… La diversité des points de vue fait qu’à peu près n’importe quelle phrase peut devenir vraie ou fausse selon le contexte. Le rôle du fonctionnaire étant de rendre du service, il doit bien à un moment ou à un autre faire disparaître la diversité des points de vue et produire le résultat pour lequel il est payé. Pour ça, il doit réduire le plus possible le nombre de points de vue en jeu.
Un fonctionnaire de l’état agit de sorte à ce que n’existent que deux points de vue : le point de vue de l’état (le seul qui compte pour lui) et le point de vue du citoyen (dont il ne tient compte que si les instruictions qu’il reçoit l’y incite). C’est à dire qu’il applique les ordres de l’état, uniquement les ordres de l’état, et rien que les ordres de l’état, et ce, sans se laisser le moins du monde influencer par la personne pour laquelle ou en présence de laquelle il travaille. Si un fonctionnaire de l’état fait autre chose que cela, il commet une faute, et peut (devrait) être sanctionné (c’est pas une raison pour le virer, ça coûte cher à former, mais on peut envisager des réductions d’avancement, qui finissent par lui coûter très cher à la longue, ce qui est éventuellement pédagogique et économe).
Enb pratique, il est quand même vrai qu’en ce qui concerne par exemple les soignants ou les enseignants, une certaine autonomie est requise (et, fort heureusement, relativement respectée, sauf bien sûr quand un ministre décide de trancher des têtes parce que quelque chose a mal tourné quelque part et que c’est forcément de la faute des fonctionnaires en place bien entendu). Par contre, pour les administratifs, les policiers, les militaires, on en reste au plus strict devoir d’obéissance, de loyauté, et de réserve, qui sont les contreparties de l’emploi à vie.
Autrement dit : qui dit retrait de l’emploi à vie OU BIEN de la rémunération forfaitaire indépendante du "mérite" (c’est quoi le mérite à obéir ?) OU BIEN de l’avancement garanti à l’ancienneté dit retrait de la loyauté absolue envers l’état. Mais ce n’est pas à moi de savoir si c’est ou non un problème : j’ai le sentiment que la plupart des mes concitoyens préfèreraient que cettte loyauté absolue soit atténuée, mais j’ai aussi le sentiment que tel n’est pas le souhaite de ma hiérarchie, laquelle, doit, très logiquement refléter l’avis de sa propre hiérarchie, et ce jusqu’aux cabinets ministériels. J’ai aussi tendance à croire que le choc sur le terrain risque d’être rude… pour le gouvernement qui décidera cela, qui risque de se trouvé privé de ses leviers habituels (et donc, par exemple, des moyens de mettre en oeuvre la LOLF, mais c’est un autre débat), mais ce n’est pas à moi de dire si c’est un problème.
Ne vous y trompez pas : je n’exprime ici aucun avis personnel. A titre personnel et progfessionnel, je ne m’opposerai à aucune des issues imaginables pour la réforme de l’introduction de la GRH dans la fonction publique. Je crois même qu’au fond, les fonctionnaire y gagneront tant financièrement qu’en termes d’image, dès lors que leur utilité apparaitra éventuellement de manière plus évidente aux yeux de leur employeur et même, de leurs concitoyens. Je peux certes me tromper, mais après tout, je ne lèserai personne d’autre qu moi en me trompant.
Les départs en retraite vont en effet être massifs au sein de l’État dans les 10 prochaines années. De 2005 à 2015, 850 000 fonctionnaires de l’État vont partir à la retraite, soit près de 50% des effectifs. C’est en 2008 que les départs seront les plus importants (plus de 80 000). Mais au sein de l’État, il manque l’outil essentiel qui a permis aux grands services administratifs du secteur privé de se réorganiser et de profiter pleinement de l’opportunité des départs en retraite : la mobilité. La mobilité est très largement réduite, non pas du fait du statut général, mais de décisions qui ont conduit à créer une multitude de statuts particuliers : les « corps » (au nombre de 1 500 environ). Ces statuts particuliers rigidifient considérablement la gestion des ressources humaines de l’État. Ils déterminent précisément les fonctions que peuvent exercer chacun des fonctionnaires qui en font partie. Dès lors, si l’on veut changer sensiblement la fonction d’un agent, il est nécessaire qu’il change de corps. En particulier, il faut le plus souvent changer de corps lorsque l’on change de direction. Ceci soulève de nombreuses difficultés, en raison notamment des différences de niveau de rémunération entre les corps. Aussi y a-t-il très peu de mouvements de personnels entre ministères, et même entre directions d’un même ministère. La différence essentielle avec le secteur privé se situe à ce niveau. Ce manque de mobilité rend très difficile la réalisation de gains de productivité parce que ceux-ci sont limités au nombre de départs à la retraite dans le corps ou la direction concernés. Ainsi, lorsqu’une direction de l’État réalise des gains de productivité très importants sur une fonction, qui aboutissent à la suppression possible de 1 000 postes, cette direction ne peut guère faire mieux que ne pas remplacer les départs en retraite des agents dans cette fonction. S’il y avait une mobilité professionnelle équivalente à celle que pratique le secteur privé, l’État pourrait redéployer les agents affectés à cette fonction, à l’extérieur de la direction, voire dans un autre ministère.
Alain lambert: le fait qu’il ne soit pas possible y compris pour des plombiers-chauffagistes ou chauffeurs fonctionnaires de passer d’un ministère ou d’une fonction publique à une autre interdit également, à niveau local, une saine gestion des emplois techniques qualifiés, ou la construction d’équipe inter-ministérielles ou inter-fonctions publiques locales, ou même toute politique des ressources humaines (impossible de créer des perspectives d’évolution pour les agents méritants dans des équipes de taille trop restreinte)..
Vous trouverez donc couramment une dizaine d’équipes informatiques fonctionnaires dans toute capitale départementale, d’effectifs parfois absolument ridicules chacune, par exemple, et probablement une demi-douzaine d’équipes de chauffeurs, aux plannings évidemment non-synchronises. Par exemple, les hospitaliers (et c’est bien naturel) excellent à l’organisation de permanences d’intervention (c’est leur culture). La territoriale sait concilier communication de terrain et résultat, sait aussi valoriser l’action publique. l’état, contrairement aux idées reçues, gère les finances de manière parfois très parcimonieuse et négocie souvent très efficacement (les maires le lui reprochent bien assez souvent). Vous trouverez des compétences sur tous les sujets techniques imaghinables en employant les personnels des services déconcentrés de chaque ministère.
Je pense que vous ne trouveriez aucun obstacle sur c ette route qui mènerait à un peu plus de flexibilité dans l’affectation des personnes du ministère X dans ‘ladministration locale du ministère Y, ne serait-ce que pour créer des perspectives d’évolution aux agents souvent bloqués depuis trente ans sur leurs postes.
Je commence à voir un peu de lumière poindre dans vos propos AL et OS, décloisonner les fonctionnaires de leurs postes par la réorganisation des 1.500 corps!
Et cela va profiter à tous ces gens là qui vont pouvoir aussi évoluer, surtout en province. C’est une exigence du monde moderne qui bouge et de plus en plus vite.
Savoir le pourquoi et par qui de tels cloisonnement pourra aider à les lever plus facilement.
Bon courage
Encore une fois, le devoir de réserve m’interdit de donner mon opinion sur le "pourquoi". Vous constaterez cependant que la question de la mobilité des fonctionnaires se pose telle quelle depuis 30-40 ans, au vu et au su de tous les élus locaux (y compris sénateurs et députés) et que je ne vois pas quel élément nouveau permet à cet instant de penser que la situation ne va pas encore perdurer ainsi 30 ans de plus. ne serait-ce que parce que nulle réforme législative ou non à ce jour n’apporte à ce sujet quoi que ce soit de nouveau.
Ainsi, puisqu’il en est ainsi depuis 30 ans au vu et au su de toute la classe politique, et conformément à la culture de résultats qu’on prétend nous inculquer (comme s’il avait fallu attendre 2006 pour qu’elle existe !), on en reparlera quand les actes auront pris la place des discours.
Pourquoi n’est il pas envisageable de remettre en cause le statut de la fonction publique qui offre un contrat de travail irrevocable au fonctionnaire ?
Je suis pour ma part pour un système simple et flexible : un agnt souhaite bénéficier du statut de la fonction pubique, il le peut mais il est en payé moins cher (le salaire actuel), attendu la garantie de l’emploi dont il bénéficie. Soit il préfère un contrat de droit privé et il bénéficie d’une majoration de rémunération au motif qu’il ne bénéfiie d’aucune garantie de maintien de son emploi. Pourquoi se refuser cette liberté ?