La politique se conjugue souvent mal avec élégance. Jêrome Perronnet, responsable des jeunes socialistes dans l’Orne, donne l’exemple contraire. – Il ne me ménage cependant guère dans la vie publique locale, ce qui est totalement naturel. Il cite ce Blog dans la rubrique de son propre Blog qu’il qualifie ainsi : « les Blogs amis ».
Nous sommes deux à figurer dans cette rubrique, je le cite :
Alain Lambert :
Le respect de la pluralité des opinions est l’essence de la démocratie. Je ne partage pas les idées du libéral sarkozyste qu’est Alain Lambert, mais nous partageons le goût de la vie publique et aimons tous deux Alençon.
Dominique Strauss-Kahn :
Des analyses fines, des prises de positions courageuses. Un vrai politique !
Je suis généralement le plus souvent d’accord avec vous mais là je ne vois pas pourquoi vous publiez une photo de la personne que vous mentionnez car elle, de son côté, n’en publie pas une de vous.
Il suffit d’ailleurs d’aller sur le blog de ce monsieur, pour que constater que Narcisse n’est pas loin…
Enfin, il nous indique être fonctionnaire territorial, je croyais naïvement qu’un fonctionnaire se devait d’être neutre politiquement ce qui n’empêche nullement au citoyen d’exister et de s’exprimer mais la condition de la liberté ne devrait elle pas alors supposer la fin de l’emploi à vie ? Où est l’égalité qu’il prône par ailleurs avec ses "camarades" du privé ?
NDLR : S’agissant de la question de la photo je reconnais que la symétrie n’existe pas. Je vais lui mettre une fleur qu’il adore en compensation ! AL.
En premier lieu, j’adresse mes remerciements à Alain Lambert pour le billet qui me concerne. Ceci est à l’image des relations que nous entretenons: cordiales, respectueuses de nos idées respectives et teintées d’un certain humour, le changement de ma photo pour une rose illustrant bien ce dernier aspect.
Pour répondre à Lolo, qu’il me fasse l’indulgence de ne pas avoir publié de photo d’Alain sur mon blog. Cela n’avait rien de volontaire mais je n’ai ni le temps ni les compétences techniques pour en faire un espace aussi réussi que celui d’un parlementaire. J’en suis conscient et je reconnais qu’il s’agit d’un manque.
Je suis toutefois surpris que Lolo ne s’y soit pas senti bien, en le trouvant narcissique. C’est assez étonnant car je n’y évoque que rarement ma petite personne. Mais le plus intéressant concerne le "cumul de casquettes" entre ma profession de fonctionnaire territorial et mon engagement politique.
En premier lieu, le statut général des fonctionnaires de 1946 tout comme le statut particulier des fonctionnaires territoriaux de 1983-1984 imposent aux fonctionnaires un devoir de réserve. Celui-ci n’impose pas de ne pas afficher ses idées, mais défend aux fonctionnaires territoriaux de porter atteinte à l’image de la collectivité qui les emploie. La neutralité, elle, s’exerce bien évidemment dans l’exercices des fonctions, ce qui est tout naturellement le cas puisque je travaille dans une ville et dans une aire politique différentes de celle où je participe à la vie publique. La confusion n’existe donc pas. Je ne m’étendrai pas sur la fin de "l’emploi à vie", qui ne me semble pas un bon moyen de moderniser le fonctionnement des institutions publiques. Les techniques de management public comme l’évaluation et le fonctionnement par projets sont en cela des outils bien plus efficients, même s’ils sont sans doute moins vendeurs électoralement pour un libéral.
Je terminerai, cher Lolo, par un petit rappel de ce qu’est la haute fonction publique d’Etat en France: les énarques sont certes de brillants analystes et de précieux fonctionnaires qu’on a trop souvent tort de villipander. Toutefois, leur neutralité est rien moins qu’évidente dans la mesure où beaucoup d’entre eux sont, seront ou ont été membres de cabinets ministériels. Coyez-vous également que lors des nominations des préfets, les considérations politiques ou idéologiques soient tout à fait absentes? Rien n’est moins sûr. Cela peut bien évidemment porter à interrogation, mais mieux vaut une administration avec des idées et des convictions qu’un corps mort de bureaucrates sans valeurs et sans motivation.
Démocratiquement vôtre. Jérôme