Philippe Manière, Directeur Général m’adresse, comme à de nombreux décideurs, la dernière publication de l’Institut Montaigne : « 15 pistes pour moderniser la sphère publique ». Le document, issu d’un Groupe de Travail piloté par Yves Rambaud, fuit toute ressemblance avec les documents officiels et se concentre opportunément sur la clé du renouveau de la gestion publique : « la gestion des hommes et des femmes ». Tous les discours, incantations, et serpents de mer sur la « réforme de l’Etat » resteront sans effet sans la mobilisation de tous ceux qui consacrent leur vie au secteur public. Oui, la modernisation de la sphère publique, comme ceci a été si souvent écrit sur ce Blog, ne peut pas être conduite sans ou contre les fonctionnaires, mais avec, pour et par eux ! En les libérant du carcan dans lequel ils ont été enfermés pour leur permettre d’offrir aux Français les progrès et les gains de productivité dont ils sont capables. Cela les rendra plus heureux et plus fiers de leur métier. L’Institut Montaigne reconnaît que les méthodes utilisées par les entreprises privées ne sont pas intégralement transposables au public. Il demeure que l’expérience accumulée par les entreprises constitue une évidente source d’inspiration très utile et trop peu exploitée. Rendez-vous sur le site de l’Institut Montaigne : http://www.institutmontaigne.org/site/page.php pour y lire ses propositions précises. Vos réactions seront les bienvenues
Les problèmes sont identifiés, les solutions sont connues depuis bien longtemps.
Le rapport de l’institut Montaigne en est un catalogue.
Cela ressemble à un programme de conduite du changement qui doit être mené tranquillement sur une ou deux décennies pour produire les effets escomptés.
Qu’il soit indispensable de le faire, c’est une évidence, la question ne se pose pas.
Mais aujourd’hui nous n’en sommes pas là ! A ce rythme il sera trop tard !
Pour l’instant, la sphère publique, par le poids de son coût, et donc des prélèvements, est en train de faire crever ceux qui la nourrissent (la fable de la poule aux œufs d’or) et cela risque de s’accélérer.
Nous en sommes à 2000 milliards de dettes.
A ce stade, imaginer des programmes à dix ou vingt ans, même s’ils sont indispensables, ne constituent en rien une solution à la hauteur du besoin.
Ce n’est pas de simples gains de productivité, consécutifs du bien être et de la fierté des fonctionnaires qui produiront les resultats attendus.
La globalisation de l’économie s’est déjà mise en place, sans attendre notre autorisation !
Bien des grandes entreprises qui sont multinationales délocalisent leurs bénéfices sans problèmes ( ou plutôt les localisent, là où ça les arrange).
Les PME performantes, sautent allégrement les frontières, pour aller là où l’herbe est plus verte.
Les propriétaires immobiliers délocalisent leur domicile fiscal dans les pays voisins.
Le chômage, malgré tous les efforts consentis, ne bouge presque pas.
Le nombre de RMIstes explose.
Je peux traduire ici la pensée de ceux qui sont partis, pour se mettre à l’abri dans d’autres contrées :
« La France à enfin décidée de conduire une réforme de l’état, c’est très bien, nous souhaitons qu’elle réussisse. Mais comme nous ne voulons pas être les dindons de la farce, nous reviendrons quand vous aurez terminé. »
Cela veut dire quoi ? : une évidence.
La sphère publique ne pouvant pas compter sur des ressources nouvelles, il est urgent qu’elle diminue les dépenses.
Mais ça on le savait déjà.
Je ne partage pas votre enthousiasme sur ce document. Si le sujet est louable, il ne fait à mon avis qu’accumuler des clichés de management, et semble vraiment sortir de la tête de personnes qui ne se sont intéressées que d’assez loin au sujet de la modernisation de la sphère publique.
La gestion du changement est un sujet complexe, qui ne peut en rester aux formules incantatoires, et aux listes de mesures générales, appliquées à tous.
Ce qu’il faudrait, c’est faire sauter un verrou, qui est celui de la protection trop généralisée du système administratif à l’égard du politique : il faut réintroduire une pression sur la "bureaucratie" (comme en parle Crozier, par exemple), pour enclencher une dynamique de pression.
Après tout, ce qui manque, dans l’administration, c’est la pression effective du "client" sur l’efficacité. Celle-ci, aujourd’hui, doit s’exprimer par le politique, qui est le représentant du "client" usager/contribuable. Et c’est l’indépendance de l’administration, héritée de la libération (après les errements de Vichy), bien traduite dans le statut de la fonction publique, qui est le frein majeur à la modernisation.
Ces 15 propositions de l’IM sont à mon avis bien légères, trop générales, donc. Je préfère nettement les écrits et actes de personnes ayant effectivement expérimenté le sujet, comme françois Dupuy, par exemple.
vanb.typepad.com/versac/2…
La modernisation de la sphère publique passe par la mise en place d’objectifs en cohérence avec les missions de chaque entité, chaque service et chaque agent. En partant de la raison d’être, tout simplement: qu’est ce qui manquerait à la France et aux usagers si cette entité, ce service, cet agent n’existait plus ? Et être complétés par des objectifs de résultats mesurables à partir d’indicateurs objectifs, pertinents et faciles d’accès. Bien entendu, l’ évaluation doit être faite par une compétence indépendante et donnée lieu à sanction positive ou négative, y compris de moyens alloués. Et ces résultats doivent être portés à la connaissance des usagers.
Mais ça n’est possible que si on libère des marges de manoeuvre pour instiller une culture de la performance.
Aussi, qu’en est-il de la décision de non remplacement des fonctionnaires d’Etat sur la base d’un départ sur deux ? Où en est le parlement sur ces questions ? Même si nous sommes en pleine repentance tous azimuts, cette décision reste essentielle.
Je suppose que la connaissance de l’existant par l’institut Montaigne est suffisamment évidente aux yeux de son lectorat pour se dispenser d’être un tant soit peu explicitée ?
j’avour ne voir ni sur quels constats ces conclusions reposent, ni à quels problèmes elles prétendent remédier. Par ailleurs, je m’étonne que ces conclusions semblent prétendre s’appliquer avec la même pertinence pour ‘lagent des services hospitalier ou le personelle de cabinet des préfets, mais bon… je suppose que quelques évidences m’échappent.
Ceci dit, les machins proposés par les trois premières mesures, bien que constituant probablement de coûteux moyens de révéler des évidences, sont probablement innoffensifs. Pour les autres propositons, je crois que le devoir de réserve interdit de porter une appréciation sur des propositions déjà énoncées à telle ou telle occasion par tel ou tel ministre de tel ou tel gouvernement.
2 questions :
1. envers qui l’état a-t-il une dette ? Qui sont les créanciers ?
2. comment se fait-il que tant d’entreprises qui gagnent beaucoup+++ d’argent en France puissent se délocaliser et demander aux contribuables/consomateurs, français aussi, de payer le fonctionnement général du pays ?
Où est la solidarité ?
Les politiques nous cassent les oreilles avec l’éternel refrain de la solidarité en donnant mauvaise conscience à ceux qui habitent et payent des impôts en France tout en laissant ceux qui DEVRAIENT être solidaires mettre leurs bénéfices et pactole dans des paradis de l’emploi quasi gratuit, pendant que les RMIstes et autres chômeurs ou travailleurs SDF crèvent en France !!!
Pourquoi on ne s’inquiète pas du PARTAGE des RICHESSES ?????
La majorité des citoyens, ceux qu’on veut pousser à consommer n’a pas les moyens de faire plus, surtout quand on leur dit d’économiser en plus pour leur retraite….
Pour consommer, il faut avoir des sous, donc du travail rémunéré correctement et pas en dessous du minimum vital. C’est pas avec des salaires de misère et des loyers astronomiques que l’on relance la consommation.
Combien de fois faut-il le répéter ?
Discours syndicaliste ? Si vous voulez… C’est pourtant la réalité!!
Les prêcheurs sont manifestements décollés de la réalité.
On appelle celà la fracture entre le politique et le peuple.
Etonnant ?
Sur un sujet aussi important, un petit psot sur les aleas de la simplification administrative lorsqu’elle est pratiquée par des esprits compliqués…
marciac.typepad.com/roues…
c’est pour rire… jaune !