La presse nous révèle que l’écart se creuse entre l’Europe et le reste du monde en matière de recherche, de développement et d’innovation. A l’exception des plus grandes, les entreprises de l’Union Européenne investissent moins que leurs rivales d’autres continents. Si l’on ajoute que les Etats de la même Union, pour les plus grands d’entr’eux, se sont privés des moyens budgétaires pour faire mieux, de leur côté, en la matière, nous avons là le reflet le plus fidèle de l’insouciance d’avenir dont nous sommes gravement atteints. Nous restons les yeux rivés sur le présent, arc-boutés sur nos retraites et nos nombreux droits acquis, rétifs à toute réforme, éblouis par la RTT, fascinés par le temps libre. Fâchés avec ce futur dont on nous parle tant mais qui est si loin au regard de nos préoccupations immédiates et prioritaires qui constituent notre seul horizon. D’autres pays, plus pauvres, soucieux du devenir de leurs enfants, travaillent. S’instruisent. Cherchent. Et trouvent les produits qui se vendront demain et créeront la richesse dont nous serons privés pour n’avoir pas voulu comprendre qu’aucune situation n’est jamais définitivement acquise. Qu’un niveau de vie dans un monde ouvert est le fruit d’un combat quotidien et de l’effort de tous. Et d’une capacité à anticiper, à voir plus haut, plus vite, plus loin que ses concurrents. Vivement qu’une nouvelle génération de responsables se lève et redonne à la France, à l’Europe l’envie, le goût d’avenir qui sont le signe des grandes nations et des grands destins.
Ben je suis bien d’accord.
Tiens: je suis a la recherche d’un poste, dans la recherche…
Pour l’instant je suis aux US, ou j’exporte les idees de mes encadrants de these. Elles plaisent, ici, ces idees.
Alors, hein, SVP : on veut des postes !
Bac+9 a 26 ans, j’ai coute un paquet d’argent au contribuable francais. Je bosse maintenant sur des projets americains.
Ca s’appelle :
Retour sur investissement negatif…
Bon: j’achete une maison avec un emprunt. Je n’y habite pas. Quand j’ai enfin fini de payer, je la donne.
C’est la meme chose. C’est dramatique et risible.
Et quand les chercheurs disent : pensez aux jeunes, les ministres de la recherche jouent les autistes. Parcque nous, les jeunes, on repete a l’envie: ne faites pas de these….ne faites pas de these, ca mene a rien.
A la limite, autant supprimer le doctorat en france, ca coutera moins cher a l’etat.
Bon je dis ca, hein, au moins en angleterre, une these c’est bien vu par les boites.
Je vais allez faire un tour par la-bas moi…
Je suis tout à fait en accord avec votre vision des choses. La LOLF, avant qu’ils la transforment en machine à générer des lieux de réthorique futiles alimentées par des armées de contrôleurs de gestion est à mon avis le moyen d’avoir cette vision, et non pas pour permettre de comparer le prix d’une frégate avec le coût de l’enseignement d’un élève.
Car moi petit peuple, je sais que dans une école, il faut chauffer. Pour cela, il faut aller chercher la matière première assez loin et il faut donc sécuriser les routes maritimes. Sans frégate, pas de chauffage et peut-être enseignement en chinois en prime.
La LOLF est un très bel outil qui doit être manié avec intelligence.
Il faut la faire vivre en permanence, savoir réagir aux évênements, anticiper le plus possible, reconnaître ses échecs, savoir faire machine-arrière, bref avoir une vision bien au delà du contrôle de gestion : le pilotage stratégique.
Bonjour
Sur ce sujet tres interessant Mr Pierre bilger vient de faire un billet tres documente …Le rapport du CAE est colossal !
http://www.blogbilger.com/blogbi...
Extraits
[ la moindre performance de l’Europe
résulte d’une préférence collective des
Européens pour le loisir au détriment du
travail, ( explication de Olivier Blanchard, professeur au MIT ) ]
[ La création de l’euro n’a pas eu les effets d’entraînement
attendus : les échanges n’ont progressé que modestement et
les marchés financiers et du crédit restent segmentés. La
Monnaie unique semble même avoir eu un effet anesthésiant,
le confort procuré par l’absence de crise de change
ayant conduit les gouvernements à un relâchement budgétaire
et de l’effort structurel.]
[ La stratégie de Lisbonne enfin s’est empêtrée dans les procédures et a dégénéré en rhétorique ]
[ Le problème n’est pas tant européen que celui
combiné de l’Allemagne, la France et
l’Italie. Ceux-ci, contrairement aux petits
pays plus performants, sont incapables de
mener les réformes nécessaires ]
Arrêtons un peu de manipuler les chiffres.
Il est aisé de constater des dépenses de R&D faibles quand on se refuse à comprendre que, les montants déclarés en R&D restant déclaratifs, ces montants resteront faibles tant qu’il n’existera aucune incitation à les déclarer comme tels. Aux USA comme ailleurs, la fiscalité encourage à déclarer les investissements de R&D (et parfois un peu plus) pour ce qu’ils sont. En France, on confond facilement finalité d’une activité (recherche et developpement) et statut ou qualification des personnels employés (Bac+5 ou qualification scientifique).
Prenons un exemple vécu : suite à une action de recherche publique, une micro-entreprise ayant fait la preuve expérimentale de la viabilité industrielle d’un processus innovant auprès d’un partenaire allemand (fabricant d’un élément clé du processus) convainc ce partenaire d’apporter les capitaux minimaux requis pour la création de l’entreprise en France. Bien évidement, le partenaire allemand, tout en regrettant la décision des associés française de ne pas s’installer en Allemagne (hint, hint !) souhaite que l’argent investi soit utilisé avec parcimonie, à bon escient, et que toute action menée cherche la maximisation du profit. Et autant donné le coût propre à toute démarche auprès de l’ANVAR ou en déclaration explicite (sans bénéfice escompté) de l’activité de R&D (qui se résumait à fournir des revenus aux entreprenants de sotre à leur permettre de parachever leur developpement tout en commercialisant les premières version du processus) auprès de telle ou telle administration, insiste pour que, de sorte à valoriser au mieux l’entreprise créée et maximiser le contrôle de l’investisseur, l’affaire soit présentée comme étant une simple filière française de commercialisation d’un "fantastique produit allemand".
Bien évidemment, les associés français, avant tout en quête de profit et n’étant de toute façon ni ingénieurs, ni scientifiques, acceptent la stratégie la plus fructueuse, qui était celle-ci aux yeux de l’investisseur pragmatique, et qui, de toute façon, était bien plus qualifié qu’eux pour apprécier cela.
Et dans vos chiffres de R&D franchouillette ça donne quoi ? 0, que dalle, nada : ni sur le montant des exportations, ni sur le montant des dépenses de R&D, ni sur l’emploi qualifié. Par contre, rassurez-vous, les rentrées fiscales dues sont bien là.
Le culte des indicateurs, cette manie qui consiste à interpréter le réel au travers d’oracles déconnectés de toute réalite créé, de lui-même, ses propres erreurs de jugement. C’est sans doute pour cela que l’inaction s’avère si souvent plus rentable qu’une action prise en fonction d’un raisonnement sensé s’appuyant sur des données erronnées.
Peut-on avoir une vision à long terme quand on détient le record du monde du nombre de fonctionnaires, quand on a le plus faible taux d’activité à la fois chez les jeunes et les seniors, quand les français sont ceux qui travaillent le moins ! Seul le travail crée de la richesse permettant de financer la recherche et la créativité et donc d’avoir une vision à long terme. En France on a fait tout le contraire !
Le niveau de vie européen et de manière générale le niveau de vie occidental nécessiterait s’il était appliqué à l’ensemble de la planète 5 ou 6 terres comme la nôtre.
Où peut-on passer commande d’une nouvelle terre ? par internet ? sera-t-elle livrée en flux tendue ?
Entre le travail et le loisir il y a un equilibre a trouver.
Aux US (j’y suis cf plus haut) ils bossent plus en heures. Mais dans une heure, qu’est ce qu’ils peuvent buller !!
Les ingenieurs, cadre et ouvriers francais sont extremement productifs a l’heure travaillee. (c’est d’ailleurs pour cela que les travailleurs francais sont bien apprecies aux US.)
Il y a plus grave que le loisir. Il y a le pessimisme. Ici, aux US, les gens sont OPTIMISTES. Ils ont de l’energie.
Pourtant, ils y a bien des defaults et de l’energie gaspillee dans leur economie.
Souvenez vous. Le Japon faisait rever. Ou en est il de sa force de production ?
L’equilibre est essentiel, n’en deplaise a tous ces Reaganiens qui postent ci dessus (et qui n’on surement pas un boulot eprouvant: les responsabilites ca fatigue pas, messieurs les cadres. Nettoyer des personnes agees, oui.)
Vive le loisir et son economie. Vive Airbus. Vive Ariane. Vive Thomson.
Vive EDF. Vive la COGEMA. Vive les musees Parisiens. Vive Paris. Vive les francais. Vive la Societe Generale. Vive Dassault.
Vive Total Fina Elf. Vive le concorde. Vive Alcatel. Vive le TGV. Vive la SNCF et la RATP.
Repetez ca tout les matins et demandez vous en vous rasant comment on a fait pour etre a la pointe technologique, avec nos 39 heures, notre front populaire, notre mai 68. Arretez un peu de toujours vous plaindre sur l’etat de la france et bougez vous.
La reponse : l’education et la recherche. Avec le tourisme c’est notre atout. C’est cela qu’il faut cultiver.
Pas l’agriculture. Mais, bon, hein, chuis pas ministre…
Nimbus: Je crois utile de rappeller que notre système éducatif ne se situe guère que dans la bonne moyenne de l’OCDE, et que, même si notre système de formation de scientifiques semble obtenir d’excellents résultats, il ne suffit pas à obtenir de bons résultats en recherche (les meilleurs jeunes ingénieurs et scientifiques allant s’installer à l’étranger, et rien ne dit qu’ils pourraient trouver en France de quoi produire d’aussi bons résultats qu’ailleurs). Quand au tourisme, je ne sais pas de quand datent vos chiffres, mais sachez malgré tout que même à l’heure où le prix des billets d’avion remonte un peu de son plus bas niveau historique, le secteur touristique en France se porte plutôt mal, notamment face à la concurrence des pays émergents.
Par contre, notre industrie agro-alimentaire dans son ensemble (donc, globalement faiblement subventionnée) se porte plutôt bien, malgré une petite méforme sectorielle. Bien mieux que notre industrie (en pratique bien plus subventionnée que l’agro-alimentaire, à vue de nez). Vous citez la COGEMA qui, malgré les subventions dont elle dispose, n’hésite pas à retraiter et entreprose les déchets australiens… sur le sol français : belle réussite industrielle en effet que de faire de son pays une poubelle (mais une poubelle hi-tech, hein…).
Alors bon, hein… la stratégie de Lisbonne, c’est joli, c’est flatteur, ça plait à l’électeur, ça le flatte dans son égo de donneur de leçons au reste du monde, mais manque de bol, l’intelligence est certainement la chose la plus équitablement répartie sur terre, donc, l’avenir des professions intellectuelles sera dans cette énorme majorité de la planète qu’on nomme "pays en cours de developpement" sous peu : le temps qu’ils disposent d’un système éducatif à la hauteur des enjeux. D’où l’intérêt de suivre de près le classement des universités et de comparer leur capacité d’accueil à leur classement.
Record du monde de nombre de fonctionnaires, la France ? Il faudrait étayer un peu là parce que cette idée reçue a le dos large… Ni fonctionnaire, ni famille de fonctionnaire pour ma part, ça commence sérieusement à être pénible chez les soi-disant libéraux ce genre de déclarations…
Je fais le même constat que vous en matière de dynamisme français.Mais est-ce de l’insouciance, de la peur, de la malhonnêteté ?
Nos entreprises ont peur d’entreprendre, nos étudiants de s’investir pour finalement aller pointer à l’ANPE.
La France, pour les jeunes qu’ils soient diplômés ou non, est un véritable cul-de-sac.Tous ont des idées, tous veulent travailler…aujourd’hui se démener pour entreprendre quoique ce soit ne semble servir à rien ( même en sortant de Science Po Paris le chomâge nous guette ).Le facteur de risque ( pertes financières probables, problèmes pour retrouver du travail, parcours du combattant pour trouver des financements ) est tellement grand pour devenir chef d’entreprise, qu’il vaut mieux se contenter de prendre n’importe quel boulot, voir mieux, de vivre d’allocations…La France à laquelle nous faisons face, nous jeunes français, est celle de quadra-quinta-sexa-génaires conservateurs.
Nombre de nos concitoyens n’osent pas s’avouer le déclin de la France.Et le déficit, dans notre paysage politique, de chefs de partis de droite ou de gauche osant coûte que coûte crier cet état de fait, est déplorable.e récent revirement à gauche de notre parti socialiste est d’ailleurs un acte absolument irresponsable, électoraliste, démagogique…
Les syndicats anglais se pensaient plus fort que Thatcher, qu’à cela ne tienne, elle leur a cassé les rheins.A-t-on besoin d’en arriver là ?
A quand une secousse politique ? Le consensus à gauche tue notre France.On parle à mots couverts de privatisation, de non renouvellements de poste dans la fonction publique ! Quand le tabou tombera-t-il ? Quand les français seront ils assez courageux pour accepter la réalité ? Si tant est qu’il faille du courage, car accepter la réalité c’est pouvoir la combattre et sortir gagnant de son combat ! Aujourd’hui nous savons que la recherche et le développement massif des services, des loisirs, seront les piliers de notre salut ! Mais aujourd’hui demander à nos agriculteurs de mettre la clé sous la porte lorsqu’ils nous coûtent trop cher est devenu impossible, on le fait pourtant avec nos entreprises…Nos médias qui ne font pas la pédagogie du changement condamnent notre système à l’immobilisme.C’est toujours plus facile de menacer l’assiette des français que d’expliquer le fonctionnement et la réalité de la PAC.
Quand comprendra-t-on que notre système de retraite n’est pas viable ? Quand la SNCF se réveillera-t-elle ? Quand va-ton enfin être honnête ? Quitte à ce qu’il y ait de la casse.
J’ai 19 ans, j’en ai marre d’attendre ce sursaut, je partirai dès que possible si rien ne change, et autour de moi, qu’ils aient bac+2 à bac+9, beaucoup partagent mes convictions.
Alain Lambert, vous attendez une génération dynamique ? Moi aussi.Aujourd’hui cette génération est sur le pas de la porte, que fera-t-elle ? Continuera-t-elle à regarder vers l’est, vers l’ouest, où lui offrira-t-on un cadre suffisamment attrayant pour qu’elle puisse entreprendre !
Où l’on reparle de votre blog, MonsieurLambert.
Ce midi, juste avant "Arrêt sur images" sur la 5, quelques minutes consacrées aux blogs des politiques, par exemple, celui de Yves Jego. Mais, en terminant, la présentatrice a fait des louanges d’un blog, "celui d’Alain LAMBERT qui allie la politique à l’humour". J’aurais été déçue qu’on n’en parlât pas !
Mon fils a été réclamé, avant d’avoir sa thèse, pour travailler aux USA comme chercheur (il vient à 26 ans, d’obtenir le grade de Docteur de l’Université Paris VI avec la mention "Très honorable"). Il a commencé aux Etats-Unis le 1er novembre et a passé sa thèse à Paris le 23 novembre.
La France illustre parfaitement la maxime : après nous, le déluge !
Ce n’est pas glorieux mais un pays qui refuse d’assumer son histoire peut il avoir conscience de son avenir ?
Les Anglais ont célébré Trafalgar (avec des navires français pour leur parade navale…), les Français semblent avoir honte d’Austerlitz… mais j’oubliais, Napoléon est terriblement anti politiquement correct donc vive Napoléon !!!