Le jeu de rôle entre majorité et opposition reste immuable …

… et, à dire vrai, un peu déprimant.

Après 30 ans de déficit ininterrompu de nos finances publiques, on ne peut s’empêcher de rêver de parvenir enfin à nouer un début de consensus. Même un tout petit. Par exemple, cesser de nier des évidences. Ce serait déjà un progrès formidable. Les uns pourraient éviter de trop parler de baisse des prélèvements quand les autres cesseraient d’appeler en permanence à des dépenses nouvelles. Ce serait un bon « new deal » !

Quelques seront les gouvernements, la situation est pourtant telle que ce consensus minimal avec l’opposition, quelle qu’elle sera elle aussi, sur quelques choix vitaux, sera incontournable. A défaut aucun avenir ne sera possible. Je le dis, alors que je n’appartiens pas du tout à cette catégorie unanimiste et utopique qui croit à la possibilité de construire une union nationale chaque matin.


Mais, après 30 ans de dérive de nos finances publiques, à torts partagés, je pense que toute notre génération de dirigeants politiques, de tous bords, a le devoir d’Etat de s’accorder enfin, comme elle a su le faire pour doter la France de sa nouvelle constitution budgétaire. Le même esprit de concorde et de responsabilité doit prévaloir pour prendre les moyens de revenir à l’équilibre budgétaire, de retrouver des capacités de redéploiement, puis dégager un excédent qui nous permettra tout à la fois de désendetter l’Etat, de diminuer les impôts et de rendre la France plus attractive aux activités et donc à l’emploi.

Est-ce trop demander que regarder la réalité en face ? À la dire, à proposer des solutions concrètes et réunir les bonnes volontés pour réussir. Une telle attitude n’affaiblit pas la politique, au contraire, elle la restitue dans son honneur et sa grandeur. Reprendre les commandes pour préparer l’avenir de la France, tel est l’enjeu. En assumant nos responsabilités ensemble, quelles que soient nos appartenances partisanes, face aux générations futures, nous lèverons leurs inquiétudes et leurs peurs. Nous leur rendrons l’espoir et l’envie de saisir le drapeau d’une France fière de son passé, confiante dans son avenir, unie et déterminée pour le réussir.