Quel curieux titre me direz vous ! Comme vous aurez raison. Mon problème est que je cherche précisément un titre pour offrir un nom à une démarche attendue de tous les Français et que nous ne savons pas formuler. C’est pourquoi je fais appel à vous !
Il s’agit, vous l’avez compris, de mettre toute la sphère publique au service des Français, de la rendre plus efficace au meilleur rapport coût efficacité.
Les noms les plus communément choisis sont : réforme ou modernisation de l’Etat. C’était d’ailleurs l’objet de la conférence de presse de ce jour du Premier Ministre.
La difficulté tient à l’usure des mots. « réforme » apparaît aux Français comme une punition. Modernisation comme un habillage ou une habileté de langage. Le mot « Etat » est lui-même trop réducteur puisqu’il recouvre une faible partie de l’action publique maintenant dominée par les organismes de sécurité sociale, les collectivités locales, et les organismes d’administrations centrales. L’Etat devient le lilliputien de la planète publique. Et ce n’est qu’un début ! La décentralisation vise à transférer des compétences aujourd’hui étatiques aux collectivités locales. Et le vieillissement de notre population engendrera des besoins exponentiels en santé et en pensions. Autant dire qu’en terme d’activité et de flux financiers l’Etat a vocation à s’amaigrir.
Pour ma part, je ne m’en inquiète pas, et je m’en réjouis plutôt, car je crois à un Etat stratège qui pilote le pays et qui fait faire au lieu de faire lui même. Il retrouvera, grâce à cette orientation, une autorité et une efficacité qui lui font défaut aujourd’hui.
Il demeure qu’il ne suffit pas de le rendre, lui seul, plus efficace, car la performance de la France progressera trop peu. C’est donc l’ensemble des administrations publiques qu’il faut mettre en mouvement. Alors comment les appeler ? « APU » comme on dit en langage budgétaire ? c’est franchement moche. Il faut donc trouver un mot qui rassemble ces entités qui mettent en oeuvre l’action publique : Etat, Sécurité Sociale et Collectivités Locales.
Comme il s’agit de les rendre plus efficaces, faut-il les réformer ? les moderniser ? les transformer ? derrière cette question se cache également toute la querelle sémantique sur la rupture ou pas la rupture.
Faut-il parler de gestion publique ? mais le mot « gestion » est réducteur car il n’illustre pas toute la dynamique qu’il faut insuffler dans le système pour en faire l’un des meilleurs du monde.
Mon intuition est qu’il faut s’éviter un schisme pour une querelle de mots. En revanche, armons-nous d’une ambition absolue. Fixons-nous de changer nos modes de fonctionnement de manière aussi radicale que cela fut fait la dernière fois en 1958.
Cela suppose de reconstituer l’unité de l’action publique dont l’Etat sera le seul garant à l’endroit des français qu’il s’agisse d’action locale ou de santé.
Cette unité reconstituée justifie que les trois fonctions publiques (de l’Etat, des Collectivités locales et des hôpitaux) soient réunies, sinon fusionnées. Elles sont le capital humain de la France. C’est à dire le plus fécond. Une grande perméabilité entre elles doit être instituée. Et enfin le postulat doit être clairement posé qu’elles sont au service du citoyen et non l’inverse. De même les comptes aujourd’hui éclatés de ces entités doivent être consolidés pour que Français aient une vue complète de leur ampleur en recettes comme en dépenses.
Tout cela pour dire que l’enjeu n’est pas seulement l’Etat, pas seulement la réforme, la modernisation, la transformation, la gestion, mais d’inventer LA NOUVELLE FRANCE !
Qu’en pensez-vous ?
Le premier nom de cette démarche pourrait être: Chirac dehors !
Pourquoi pas une nouvelle france avec un peu plus d’éclats (ou ici ESSCLA, Etat, Sécurité Sociale et Collectivités Locales Assemblés)
ca n’était pas le titre du premier tome des ouvrages de J. Chirac en 1994, avant "La France pour tous"?
M. Sarkozy semble constituer un premier obstacle de taille au lancement de la nouvelle France que vous appelez de vos voeux, tant son potentiel de division des Français est grand.
Sinon, innovation, droit à un emploi pour chacun et partage des richesses pour offrir à tous un revenu décent pour vivre dignement semble une bonne piste de réflexion pour sortir du dilemne de l’âne de Buridan qui provoque un certain immobilisme.
Je suis intimement convaincu que "la nouvelle France" n’aura aucune chance d’aboutir si on n’a pas d’abord de nouveaux français.
Non que je veuille tenir un discours nationaliste ou autre, mais si l’on veut que le pays change, que l’Etat change, il faudra avant tout que les français soient changés.
Prenons l’exemple du forfait de 18 € pour la sécurité sociale, tu craignais que sa mise en place fasse des vagues, c’est le cas et c’était couru d’avance ! Comment décider que l’Etat fasse faire au lieu de faire si les français n’attendent qu’une chose : que l’Etat fasse pour eux !
Un exemple, nous allons arriver à la période des fêtes, nous allons manger coquilles St Jacques et Huitres. Les producteurs se plaignent, comme tous les chefs d’entreprises, du poids des charges. A priori ils ont raison.
Imaginons maintenant que l’interdiction de la peche à la coquille soit maintenue en baie de Seine et que les producteurs d’huitres dans le sud ne puissent commercialiser leurs produits pour cause de pollution ou d’une bactérie X ou Y. Leur demande sera alors unanime : nous demandons à M. Bussereau qu’il vienne nous voir et nous annonce que l’Etat prendra à sa charge les pertes subies ! L’egoïsme ambiant fera qu’ils ne supporteront pas qu’on leur dise non, nous n’avons plus les moyens, vous êtes des entrepreneurs, vous prenez un risque, assumez-le ! or c’est à mon avis le seul discours responsable qui soit, mais quiconque le tiendra se verra aussitôt hué et sa carrière sera compromise !
Responsabiliser, motiver, récompenser sont des choix politiques indispensables mais qui passeront forcément par des sacrifices que nos concitoyens bercés dans l’Etat providence n’accepteront qu’avec bien du mal.
Pour autant c’est possible à condition d’avoir un discours clair, franc, adapté et que toutes les explications soient données. Si on dit aux Français : on va aller là, comme çà, pour çà et vous jugerez après si on y est arrivé ; le message sera mieux compris que si on leur dit qu’il faut maintenir le modèle social français qui seul assure la pérennité des avantages sociaux acquis de haute lutte par les masses laborieuses et tenant compte des impératifs budgétaires européens ou LOLFIENS (sans enlever aucun mérite à la LOLF loin de là!) !
J’espère qu’on ne sera pas obligé d’attendre d’être dans la situation de 1958 pour changer nos comportements, d’abord parce que la situation étaient quand même dramatique et que les bonnes résolutions n’ont duré que 10 ans ! On me dira que celles de 1968 durent toujours, c’est donc que nous sommes capables de constance.
je dirais donc qu’il faut continuer à tenir le discours de l’UMP en ce moment sur les sujets abordés lors des conventions, dire les choses comme elles sont, proposer des solutions claires et clairement, et surtout, les appliquer quand on en a ou en aura la possibilité !
Une collectivité moderne n’est possible qu’avec des dirigeants modernes et un peuple moderne, ou modernisé.
Oui curieux…
Globe-trotteur heureux de revenir dans ma région natale chargée d’évènements et d’histoire, la formule employée par Mr Lambert « La nouvelle France », cela me fait, bien sûr, penser à la France en Amérique, au Québec, à la Louisiane, à l’Acadie, à la Baie d’Hudson, à Terre-Neuve… bref à l’ancienne administration française présente en Amérique : de larges horizons, des pionniers, et le « rêve américain »… ! Pas de nostalgie ici, seulement le rappel de cette France rayonnante à cette époque de l’Ancien Régime, fière et confiante sans excès, ouverte sur de nombreux horizons, en pleine possession de son universalité et de l’échange avec d’autres cultures… dont il ne reste que des brides aujourd’hui.
Pour parler de notre Etat aujourd’hui (mais qui fait débat depuis si longtems), mais au sens général, donc plus précisément des "services publics" (et oui c’est cela une République, donc par définition même Chirac est le résultat de notre émanation démocratique, il est au service de la République donc de nous par choix du corps électoral!) ou des "pouvoirs publics", et bien je dirais par définition, que cela appartient au public, c’est à-dire, en principe à tout le monde, à ce Tout-le-Monde informe qu’il s’agit de situer de séduire, pour avoir quelque chance d’améliorer ensuite son sort, son bien-être, mais bien sûr, en tenant compte des réalités et donc des moyens du bord!
Les derniers scrutins ont montré scepticisme et doute de la part de nos concitoyens : cela tient en un mot : quelle France, quelle avenir pour nos enfants, comment réduire les difficultées que nous connaissons. Quelle Europe et pour quoi faire? Mais aussi quelle place du politique, de la pratique politique? Quel est l’état, quels sont les chemins possibles, quels malaises sont réductibles, quels efforts doivent pêtre fournis, quels objectifs déterminer ensemble?
Je pense moi aussi que "réforme" est appréhender comme la réalisation de coupes claires, comme si c’était le "travailleur" que l’on réformait et ses pratiques. De même le mot rupture apparaît aussi un peu trop radical (pas le radical-centrisme mais radical de radicalité)ou "révolutionnaire". [imaginez que je dise "Réformons les politiques" ou "Pratiquons la rupture d’avec les politiques"… alors forcément, il y a un problème que vous saurez voir!].
Quand au terme libéralisme ou libéral en France, je ne vais pas épiloguer… Même si la racine Liberté est certainement le plus beau mot de la langue.
Je garderais le thème de la dynamique, mais une dynamique insuflée comme un mouvement, qui doit être partagé et approprié (donc exit les changements de caps brutaux, à mon avis).
Etat stratège et renouvelé, l’idée me plait. Et trouvez une formule, un slogan parait certes un défi devant la complexité de notre société, mais le jeu est séduisant, et je suis joueur.. je propose donc les formules suivantes :
« La France en renaissance » (slogan Renaissance)
« La France avance » (slogan "positif attitude")
« Ensemble, la France avance » (slogan "attitude volontariste")
« Renouveler la France : un défi d’avance » (slogan "défi plutot que défiance")
« Mettons en avant les Energies de France » (slogan "énergétique")
« Bâtissons la France de demain » (slogan "bâtisseur")
C’est tout pour l’instant.
Si j’en crois le grand communiquant M. de Villepin, il suffit de l’appeler : " La France sociale"…Sérieusement, je crois qu’il faille vraiment rénover le vocabulaire. Par exemple : "France Ambitions 2010: cinq ans pour reconquérir ensemble notre futur!"
Ou simplement: " France devant!"
J’ai parcouru votre blog. C’est bien.
Cependant je n’ai pu avoir accès aux albums photos.
La nouvelle France est une expression déjà employée par l’agence française des investissements internationaux pour parler de la France aux investisseurs étrangers. "The new France, where the smart money goes."
http://www.thenewfrance.fr/
J’ai bien des idées… mais elles valent de l’or 🙂
Monsieur le Sénateur,
En lisant votre message, j’ai pensé au concept anglo-saxon de "public accountability" qui n’a pas de traduction satisfaisante en français mais qui fait la synthèse entre deux dimensions fondamentales de l’action publique : l’efficacité et la transparence.
La notion d’accountability renvoie ainsi à l’idée selon laquelle l’administration doit rendre des comptes aux citoyens. A cet égard, la LOLF représente une formidable opportunité pour mettre en oeuvre pleinement ce principe en permettant enfin aux citoyens de constater l’efficacité avec laquelle l’administration accomplit les missions qui lui sont dévolues, et de proposer si besoin est des solutions alternatives, fondées par exemple sur des partenariats avec le secteur privé.
Les exemples ne manquent pas où de tels partenariats fonctionnent bien dans des secteurs aussi importants que la santé ou l’éducation. Qui dit secteur privé ne dit pas forcément secteur marchand, comme en témoigne la vitalité des mutuelles et des sociétés coopératives dans différents domaines, du logement social à l’aménagement rural, en passant par les services aux personnes. Sans oublier le dynamisme des associations et de certaines fondations privées, en matière de financement de la recherche médicale par exemple, ou d’assistance aux personnes défavorisées.
Malheureusement, je trouve que le discours politique ne valorise pas suffisamment ces acteurs et que l’administration manque parfois singulièrement d’audace et d’imagination. La culture de la transparence et de la responsabilité publique commence à peine à s’affirmer en France, alors qu’elle fait depuis longtemps partie de l’identité nationale dans des pays comme la Suède, le Canada, ou les Etats-Unis. Est-ce lié au poids démesuré des syndicats contestataires et de l’extrême-gauche dans la fonction publique française ? Est-ce lié au caractère excessivement centralisateur et jacobin de notre pays ?
Quoi qu’il en soit il est temps de rendre le pouvoir au citoyens en obligeant les administrations à rendre des comptes, et en organisant périodiquement des évaluations des politiques publiques. C’est là tout le sens de ce concept de "public accountability".
La mise en oeuvre de la LOLF a initié une véritable "révolution de la transparence". De grâce ne laissons pas retomber le souffle de cette révolution, et engageons sans tarder la refondation de l’Etat, en y associant le plus largement possible les citoyens, qui sont dans une démocratie les seuls juges de l’action publique.
Alexandre Kateb.
Monsieur le Ministre
Vous nous mettez à contribution …à vrai dire je ne sais pourquoi ! Y a-t-il anguille sous roche ? Les Sénateurs vont-ils s’avancer armés du faisceau des licteurs, prêts à s’immoler ? Ou bien a-t-on enfin compris là haut que, pour le mur, on a cessé d’y aller, on y est, dedans?
Le Haut Fonctionnaire qui nous gouverne, et dont l’expérience professionnelle réelle parait dérisoire au regard des enjeux se serait-il mué en passeur en lieu et place de celui qu’il voulait servir dans ce rôle (Le cri de la gargouille) ? Après tant d’erreurs, de fautes et de gaffes ? Ou bien n’est-il que le serviteur fidèle du monarque républicain, lui-même ancien Haut Fonctionnaire, calfeutré dans ses ors élyséens ? Ou bien la fonction le révèle-t-il et vous voulez l’aider ?
Bon j’aimerais que vous nous en disiez un peu plus….
Pour ma part voilà des années que je milite politiquement à compte propre donc inaudible. Ci-joint quelques petits textes…Un de mes camarades de promo Christian Jelen qui avait une renommée journalistique comme grand reporter s’était aussi attaqué au mal français et ses livres lui avaient valu bien des déboires au point qu’il est mort en achevant le dernier si prémonitoire : La guerre des rues . On voit aujourd’hui…
En 2002 j’avais écrit et diffusé un « Manifeste pour une Nouvelle France »…apprécié mais sans le moindre suivi.
Alors , pour ce qui me concerne , j’ai besoin d’être « dans le coup » pour actionner ma créativité.
Gabriel Fradet
PS je rappelle que de manière constante depuis maintenant 6 ans je réclame à cors et à cris des Etats Généraux des Citoyens pour « refonder notre pays ». Car je pense que, Gulliver ligoté par les Lilliputiens le restait faute de pouvoir le faire, notre pays doit couper tous les liens qui l’entravent d’un seul coup, version moderne du nœud gordien. Où est Alexandre ?
Gabriel FRADET
e-mail: : gabrielrene@compaqnet.fr
Monsieur Max CLOS
Le courrier des lecteurs
Le Figaro
Roscoff le 30 août 2001
Durban etc.
Comment ne pas voir enfin que le monde est entré en gésine ? Toutes ces convulsions , partout, dans tous les domaines de la cohabitation des hommes sur la planète, ces micro séismes, ces fractures indiquent clairement le surgissement d’un chaos planétaire qui doit ouvrir sur un nouvel ordre mondial (annoncé pendant la Guerre du Golfe par Bush Père mais aussi par le prophète Huxley). Quel en sera le prix humain ? Très élevé à n’en pas douter. La France aborde cette nouvelle étape du cheminement de l’humanité dans le plus grand désordre , les divisions les plus insensées, les cécités et archaïsmes les plus obtus, des systèmes devenus totalement inadaptés. L’Europe n’existe que sous forme d’un ectoplasme. L’enjeu des élections de 2002 est donc l’un des plus importants jamais connus. Il faut que surgisse un homme totalement neuf, jeune, propre et courageux , un homme d’union et un homme de vision, charismatique, aux valeurs chrétiennes limpides…L’a-t-elle ? Si non, pauvre pays déjà si souffrant. Il court le risque d’être englouti.
Gabriel Fradet
A partir d’un tel schéma….que faire ?
Deux niveaux de réflexion: national et local, mondial.
Niveau national (et local dans le national et en interaction)
La France est structurellement perdante . Le processus de régression est permanent (cf entrevue de Georges Duby, notamment). Il est lié à l’ossification du pays qui résulte de sa tradition historique, accentuée par la Révolution. Rien ne peut y changer par le haut.
ð seuls des Etats Généraux seraient susceptibles d’emporter les digues qui cloisonnent et parquent les hommes.
Mais de tels Etats Généraux n’auraient pour finalité que de mettre la France "dans le coup", c’est à dire, dans la course du progrès !
Est-ce suffisant ? Assurément non
.
Alors des Etats Généraux du Sens ? Oui, pour l’initiation d’une sorte de "big bang de la pensée chrétienne. cf "l’appel angoissé de Paul VI dans "Populorum Progressio".
Certes, mais avec qui ?
La France est une grande terre chrétienne qui a des responsabilités historiques vis à vis du monde (politiques, économiques, religieuses). Les valeurs du christianisme demeurent; elles forment la base du Royaume. Retour à l’Ecriture pour tous ceux qui se disent chrétiens. Ce sont elles qu’il faut proposer dans un cadre nouveau, à définir . Les français sont particulièrement créatifs et audacieux dans la liberté.
Il faut donc convoquer des Etats Généraux des Chrétiens de France avec une parité totale quelque soit le statut , ouverts aux non-chrétiens, ex-chrétiens etc. objectif: ne pas laisser à des hiérarchies institutionnelles et régressives d’intervenir en tant que telles; ouvrir ou rouvrir la créativité des fidèles.
ðUn processus dynamique qui pourrait reprendre le schéma du projet de Chantilly, à partir de sages de réflexion profonde utilisant toutes les ressources du net dans le cadre d’un développement interactif de travaux dans les Eglises locales. Une initiative de l’ERF à étudier.
Niveau mondial
Trop vaste; dans un premier temps se limiter à la France (en incluant une perspective mondiale des thèmes des travaux) avec invitation de personnes représentatives de diverses sociétés civiles étrangères (toutes confessions).
Dans un second temps, proposer que chaque pays reprenne les thèmes principaux et les transforment en actions culturellement adaptées.
Créer un centre international des sociétés civiles qui puisse faire contre poids à des organismes internationaux existant pour faire admettre une "charte d’ordre mondial" comme l’ont été les Droits de l’Homme. GF 13.12.99
Dinard le 11 avril 2000
Monsieur,
Je vous remercie pour votre réaction à la proposition que j’ai faite de site Internet. A ce jour vous êtes 6 à m’avoir écrit cela peut signifier que le nombre de lecteurs internautes parmi les 14.000 lecteurs des 4 Vérités est réduit ou bien qu’il y a un désintérêt pour toute forme d’engagement autre que la rouspétance de la plupart; mais qui s’en ferait juge! Il y a certainement dans ce pays un grand déficit de citoyenneté qui tient à l’abus qui est fait des citoyens tout en les endormant dans une logorrhée gluante. L’abrutissement médiatique fait le reste.
Beaucoup espèrent en somnolant qu’une Révolution finira bien par éclater, d’autres que la marge d’action est désormais inexistante etc. Bref nous ne serions donc plus du tout en démocratie mais dans une situation politique entre une néo-monarchie absolue et le régime de Big Brother.
Pour ma part , je ne crois pas à une Révolution même si, virtuellement, les conditions sont réunies; il y aura , au mieux, une Fronde ou une Jacquerie. Trop de contraintes extérieures interdisent cette grande convulsion; mais aussi les Révolutions sont dans leur essence toujours excessives car initiées et développées par des gens de verbe qui inévitablement, en voyant leur utopie leur échapper, tentent d’y contraindre par des moyens connus ceux qui se refusent au modèle et à la violence qui leur est faite. Inexorablement c’est la tyrannie qu’enfante la Révolution. Le terrain est -il verbalement préparé comme il le fut au XVIIIème siècle ou en Russie à la fin du XIXème siècle? Les gens d’action s’occupent-ils
du Logos ? Non car ils ont trop à faire avec la lutte quotidienne, l’adaptation du corps vivant aux contraintes environnementales etc.
D’autre part, il est clair que la France, est, parmi les pays industriels, celui qui est "génétiquement" cléricalisé; Dans quel Pays le verbe a-t-il été si dominant et si près de réussir un totalitarisme absolu? Et c’est cette décléricalisation (religieuse puis laïque) qu’il faudrait réussir …vite [1].
La "dés-institutionalisation" de la France va de pair avec cette décléricalisation. Cela ne peut se faire que d’une manière active, positive et non conflictuelle (le monde , alentour, évolue vite et les positions séculaires ont de moins en moins de sens (si tant est qu’elles en aient jamais eu). C’est pourquoi je pense que Internet est salvifique pour des pays comme le nôtre puisqu’il vise à redonner une légitimité au citoyen pour ce qui concerne les actions politiques de proximité ou les questions nationales qui sont aujourd’hui intrinsèquement déligitimées:
• • par le fait que l’appareil de l’Etat est entre les mains d’une caste (je lisais un message AFP qui indique qu’il y a eu à Lyon 4000 candidats pour 150 postes de facteur à Lyon…), résultat d’une longue histoire sacralisée par la Statut de la Fonction Publique.
• • Par le fait que l’abstention + votes nuls + votes blancs sont devenus majoritaires et que les élus ne le sont que sur un % d’une minorité d’électeurs.
• • Par le fait que les élus manifestent leur désintérêt pour la chose publique par leur absentéisme universel.
• • Par le fait que l’usage de sondages douteux tient lieu et place de l’expression directe de l’opinion publique (notamment par la voie référendaire dont on peut craindre un prochain usage avec une finalité exclusivement politique).
Or, sur presque tous les sujets qui concernent la vie de notre pays, nombre d’auteurs pertinents et sages ont décrit les dérives, les conséquences probables, indiqué les voies à suivre, car nous avons quand même des hommes de qualité intellectuelle exceptionnelle. Ce sont nos sages laïques; ils sont lus par une minorité puisque la télévision assoupit les neurones d’une grande majorité qui serait certainement prête à adhérer aux idées qu’ils développent.
Il y a donc vraiment une communication "citoyenne" nouvelle à mettre au point qui diffuse des informations objectives, précises, exhaustives dans un cadre réactif voire même ludique. Ne cherchons pas à entrer dans les circuits contrôlés par des cagots laïques. Travaillons avec les moyens modernes et même ceux du futur. Ne restons pas sur le terrain des (déjà) mammouths!
Je sais bien que la France est très en retard (13éme rang mondial en nombre d’internautes; il y a en valeur absolue plus d’internautes au Brésil qu’en France alors que le marché solvable brésilien correspond à l’Espagne actuelle) et pourtant, Manuel Castells dit très bien dans sa trilogie "l’Ere de l’Information" que "toute entreprise qui négligera Internet sera balayée" or, qu’est qu’un Etat si ce n’est une vaste Entreprise ? L’Entreprise France a déjà régressé derrière la Grande Bretagne; elle peut faire pire en raison même des blocages institutionnels dont nous sommes les champions (or, aucune Institution ne s’auto-réforme; trop d’intérêts sont en jeu). Il est donc urgent aussi de contribuer au développement du travail en réseau y compris dans l’ordre politique.
C’est pourquoi, je suis absolument convaincu qu’il faut, en France en particulier, contourner les Institutions et les systèmes et comportements et positions régaliens obsolètes, par les réseaux. Ce n’est pas d’aujourd’hui: En 1993 j’ai lancé des associations, pour lutter contre le chômage, qui formaient un réseau interactif en s’adossant à des établissements d’enseignement privé sous contrat. Je n’avais pas le choix, j’ai pensé qu’en choisissant les établissements d’enseignement privé sous contrat, à commencer par l’ Ile de France, je trouverais une unité d’action et d’intérêts. Le succès de cette initiative appuyée par de nombreux acteurs économiques, qui suscitait l’intérêt de nombreuses autres régions, a – à mon insu – provoqué la réaction de l’Institution ecclésiale qui a cassé, avec une rare brutalité et des moyens scandaleux, le projet alors en plein essor. Une association a survécu, à Versailles. Conclusion, ne jamais associer un tel projet à quelque Institution que ce soit. En France elles sont toutes sclérosées et apeurées donc dangereuses.
Ceci pour dire que ma conviction est très ferme. Il faut donc trouver la structure associative qui se régionalisera ou se départementalisera (s’il n’est pas préférable de sauter cette dernière marche pour décentraliser au niveau de grandes agglomérations ou réunions d’agglomérations).
Je vois trois actions qui pourraient faire l’objet d’un lancement:
• • une sorte de cahier des doléances national où chacun selon des thèmes proposés dirait simplement ce qui ne va pas pour lui, prés de lui et plus loin, ce qu’il ne comprend pas, ce dont il se sent exclus…Il y a aurait trois catégories: non travailleurs (jeunes et étudiants) , travailleurs, anciens travailleurs (retraités)
un regroupement thématique des résultats serait fait qui serait adressé à tous les "politiques" , de quelque bord qu’ils soient; ce serait l’expression de la France qui avance…
• • des référendums seraient organisés pour des questions de caractère national pour inviter les citoyens à dire leur choix
• • un livret d’engagement où chacun selon un catalogue d’actions se dirait prêt à s’engager pour une France Nouvelle sans qu’il y ait sur-valorisation de telle ou telle action.
Certes, cela demande une réflexion et aujourd’hui je ne voudrais qu’articuler des principes d’entreprise, ceux qui permettraient aux Français de s’approprier l’entreprise France sur des bases claires, objectives, respectueuses de chacun.
Mais tout cela est une entreprise en soi énorme, d’autant que l’on sait qu’il y a en embuscade tous ces clercs qui se sentent menacés par ces idées modernes qui ne font que faire ressortir leur caractère obsolète.
Eliminons d’entrée de jeu toute Institution, directement ou indirectement. Il faut sans doute recenser tout ce qui existe et ne demande qu’à être fédéré dans un réseau ayant la même charte d’action. Qu’ils ‘agisse de Renaissance 95 ou de contribuables associés et de nombreuses associations de citoyens ici et là sauf celles qui sont "marquées à la culotte" par des options politiques (ex ATTAC). Il ne doit pas être trop difficile de distinguer les "brigands".
Il y a une association créée par Yves CANNAC (ancien Secrétaire Général de l’Elysée et longtemps Président de la CEGOS) pour développer l’idée de la Corporate Governance dont Le Figaro a parlé et qui veut faire du français "Un citoyen-actionnaire de l’entreprise France".Cette association pourrait être contactée.
Peut-être y aurait-il à actionner le CNPF et Monsieur Sellières etc…
Le réseau DUMAIT (4 Vérités, Contribuables associés) me paraît être le cœur du réseau à développer au niveau national, une toile française, ouverte sur le monde. Est-ce que je rêve ? Non, j’étais à deux doigts de le réaliser pour les chômeurs, alors, pourquoi pas pour les citoyens…à la condition de naviguer au large des Institutions. Mais si nous sommes les uns et les autres des enfants de cœur nous ne sommes plus des enfants de chœur!
Travaillons en réseau! Donnez moi les coordonnées d’associations que vous avez repérées. Pour ma part, je tiens à le dire, je ne veux agir
que comme "homme de bonne volonté"; je n’ai strictement aucune ambition si ce n’est celle de la France et de mes descendants et , enfin, d’agir avec d’autres français, en bonne intelligence sans me préoccuper de Gauche ou de Droite mais de ce pays en laissant à chacun le soin de se déterminer : >0, <0 ou = 0.
Merci pour votre diffusion, vos commentaires, vos indications etc.
Je vous prie d ‘agréer, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.
PS c’est à partir d’un petit noyau que l’on crée peu à peu un vaste réseau; j’en ai eu déjà la preuve. Chacun apporte peu à peu ses idées, ses contacts etc.
Souvenons-nous que M. Lambert nous demande simplement deux choses qui ne requièrent pas des développements interminables :
1) comment appeler l’ensemble de toutes les admnistrations publiques confondues puique l’Etat n’est qu’un sous-ensemble de celles-cI;
2) quel verbe utiliser ? réformer, moderniser, rénover, transformer ? Faut-il utiliser le mot gestion ?
Pour les reste franchement qui aura le courage lire le roman de M. Fradet ?
Bravo à Aec, je pense exactement comme lui !
Quant à Bertrand, oui, oui, c’était exactement le titre du 1er ouvrage de J. Chirac avant la Présidentielle de 1995 ! Voilà bientôt 10 ans que l’on ne voit rien venir. Au suivant !
Le mot d’ordre est sans conteste « évolution », tant dans le domaine économique ou politique que social. Le terme « réforme » est en effet usé, tandis que la « révolution » (comme la « rupture ») inspire souvent la peur. « Adaptation » ou « ajustement » ont des connotations négatives et, surtout, passives. L’évolution a un côté naturel et inéluctable, et positif à la fois (« évolué », c’est aussi le contraire d’ « attardé »). C’est une pente ascendante qui présente de sérieux défis mais amène à une étape supérieure. Bref, disons que votre programme est de promouvoir l’évolution économique et sociale…
à AEC
Je conviens que mes 4 poulets puissent paraître longuets. Vous avez sans doute relevé leur date?
Bon, ignorant qui vous êtes et ce que vous êtes je ne polémiquerai pas.
Je relève cependant que le message de Monsieur Lambert, notable, ancien ministre etc…n’est pas innocent et que vous êtes loin du compte par vos 3 phases lapidaires.
Au fond vous validez ce que j’ai écrit et d’une certaine manière et hélas je dois vous remercier!
désolé ma réplique s’adressait à Marcel (et donc Manuel) et non AEC
… Un "Etat Citoyen" ?
Vous dites : "je crois à un Etat stratège qui pilote le pays et qui fait faire au lieu de faire lui même".
Ces mêmes mots étaient aussi dans les propos d’Alain Etchegoyen, Commissaire au Plan, qui a fait évoluer le Plan vers cette conception prospective à partir de la lettre de mission de M Raffarin. M de Villepin s’est ému de ne pas avoir une telle institution à disposition. Probablement n’avait il pas vu qu’il avait une telle institution présente dans le paysage français… M Etchegoyen avait gardé le nom du Commissariat au Plan, nom "marketing" permettant de continuer à mobiliser des personnes de tous horizons, qui, flattées et honneur à elles, découvraient cette nouvelle mission en croyant à l’ancienne "noblesse" de l’institution, ce nouveau cadre de pensée, et s’y engageaient avec d’autant plus d’enthousiasme. Le commissariat au Plan sous la houlette de M Etchegoyen était devenu l’outil de l’Etat stratège qui réfléchit intelligemment à son rôle, sa place avec la neutralité de l’institution qui ne défend personne…
M de Villepin, a-t-il voulu que le nom de l’institution colle avec sa nouvelle fonction ? Personne ne s’émouvait pourtant que le Plan soit en fait stratège, au contraire. Des personnes enthousiastes dans le fait d’aider à cette stratégie sont déçues. Et le Plan ne s’en cachait pas.
M Etchegoyen s’est ému que la réflexion de l’Etat stratège ne puisse avoir de liberté. Pierre Massé avait résisté à la pression de De Gaulle. De Gaulle l’avait gardé. De Gaulle est un grand homme. Villepin …??? a viré Etchegoyen. En management humain, quand on casse du cadre, parfois ça se voit dans le bilan humain et financier… Vivement la LOLF peut être ?
à MARCEL :Vouloir unir deux concepts aussi différents que l’on peine d’ailleurs à nommer me paraît relever du mariage de la carpe et du lapin !
à AEC : même réponse et, en plus, on massacrerait le français dans l’expression " un Etat Citoyen", car citoyen" reste toujours un nom- pas un adjectif- N’en déplaise au " politiquement parler correct de droite comme de gauche"..
On cherche peut être bien loin dans nos méninges ce qui existe déjà dans notre Histoire politique de façon claire et compréhensible par la majorité de nos concitoyens : c’est le CONTRAT SOCIAL. Alors,pourquoi pas " le Nouveau contrat social…. 2007"…. ou autre ?