La lecture de l’interview de Michel Camdessus dans le Figaro m’a rendu furieux. J’ai pour l’homme de l’estime, de l’amitié, du respect et même de l’admiration. Mais diable comment peut-il dire qu’il est seul en France à tempêter contre le retard pris dans les réformes ?
Comment donc se faire entendre ? Voilà la question que je lui pose. Quand il dit « Ces déficits sont autant de pièges pour l’avenir. Or je ne vois aucun politique de la majorité ou de l’opposition s’y attaquer de front », en quelle langue devons-nous parler ? S’il veut bien prendre un instant et me rendre visite sur mon Blog, il verra qu’on n’y parle précisément que de Gouvernance, de déficits, de solutions concrètes pour les résorber, de finances publiques, de croissance, de cohésion sociale et d’Europe ! Je m’épuise à crier qu’il faut mettre en oeuvre, au plus vite, toutes les recommandations faites dans son rapport comme dans d’autres puisque la France est plus riche de rapports que de courage et de détermination. Que pense-t-il de l’effort pédagogique que nous menons avec Didier Migaud, au-delà des clivages partisans, pour doter le France d’une gestion publique moderne ? Suggère-t-il, par exemple, pour créer un choc psychologique, de voter contre le budget 2006 ? Plutôt qu’une incantation sur « le sursaut » je préfèrerais l’entendre dire qui, selon lui, est objectivement responsable du retard. C’est moins risqué.
Michel Camdessus fait partie des grands prélats qui distribuent les bons et les mauvais points, sans dire qui a raison ou tort pour ne fâcher personne ! Or, c’est en le disant clairement qu’il aiderait le plus à changer le court des choses.
Le vrai « sursaut » n’est possible que si chacun sort de sa caverne, Michel !
Vous êtes notre prochain invité au Club « Courage et Convictions » au Sénat, si vous acceptez.
Amitié fidèle, cependant.
Camdessus me fait penser à Foucauld…ces deux hauts fonctionnaires emblématiques d’une certaine gauche soft et chrétienne, aussi hypocrite que leur Eglise.
Car au FMI , Camdessus n’a pas brillé par ses actions…j’en sais quelque chose pour avoir été au Brésil au temps de son règne dans ce machin…il était honni, à juste titre. Il a contribué fortement à mettre par terre des pays. J’ai lu aussoi ses inbterventions aux Semaine ssociales d eje ne sais plus quelle année…à faire hurler!
Comme Foucauld, autre "haut parleur", qui n’a pas été gêné pour supprimer le CERC…
Tiens cela me rappelle une entrevue J-B de Foucauld – La Vie lue en 1997 je crois . Il y disait sa carrière et ne se gênait pas pour dire d’entrée de jeu "l’Administration est bonne mère qui m’a passé bien des frasques…"
On se serait cru au XVIIIème siècle.
Et ce type ne pensait pas un instant qu’il étalait sans vergogne ni respect ses privilèges sous le nez de chômeurs qui eux n’ont pas cette "bonne mère" qu’est l’Administration pour ses fonctionnaires, les "Hauts" bien sur!
Quand je dis sur tous les tons qu’il faut exiger la convocation d’Etats Généraux des Citoyens….
ce Monsieur fait partie des "experts" dont notre pays a le secret, ces gens qui passent leur temps à distribuer les points sans connaitre un seul mot du terrain et des réalités du pays, qui sont dans leurs livres et leurs théories et qui ne supportent pas que les politiques osent mettre le pied dans leur domaine réservé !
qu’il sorte de son bureau et des salons et des cocktails pour voir comment ça se passe la vie !
cette chronique mériterait une réponse dans le même journal Monsieur le Ministre !
il ne faut pas rester sous les coups !
Cher Alain Lambert, ne soyez pas si réactif, cela ne vous ressemble pas !
M. Camdessus semble surtout reprocher à nos politiques "d’avancer masqués" sur les fronts qui selon lui "font système" (déficits de gouvernance, des finances publiques, de croissance, de cohésion sociale et d’Europe). Pour défendre ceux, qui comme vous, luttent contre ces "fronts", on peut dire une banalité qui fait échos à ses propos : il vaut mieux avancer masquer en tentant de bouger les choses qu’à visage découvert en ne tentant rien.
A part cela, j’ai découvert votre blog. Passionnant. Ce média est en train pour moi de révolutionner l’information. Je vous inscris dans mon marque-page.
Une question d’historien : N’avons nous pas toujours fonctionné en France avec un déficit budgétaire, parfois même très important ? N’a-t-on pas trop tendance à juger notre situation budgétaire sans recul sur ce long terme. Nous avons payé durant des décennies le "tiers consolidé" du directoire. Nous n’en sommes pas morts. Pourquoi aujourd’hui les choses seraient elles différentes du passé ? Tout peut arriver, nous connaissons mal l’avenir. Je ne développe pas.
Merci pour votre sincérité.
Revue de blogs normands
Normal que l’Echangeur de Basse-Normandie, centre de ressources sur les TIC installé Alençon, se mette au blog. Il rejoint ainsi dans la blogosphère le sénateur – et ancien ministre du Budget – Alain Lambert qui blogue depuis quelques semaines
Vous ête sage, vous avez raison, il faut toujours garder son calme. Mais parfois l’indignation exprime des émotions que la bienséance vous fait cacher trop longtemps. Vous ne pensez pas que dans notre bon Pays, tout le monde avance masqué ?
S’agissant du déficit budgétaire, je l’ai analysé sur 10 siècles ! Le seul moyen d’effacer l’endettement excessif lié aux déficits permanents est l’élimination des créanciers, puis l’inflation. Ces deux solutions ne semblent plus de mise avec l’avènement de l’euro, car, par contagion, elles créeraient des difficultés profondes en Europe toute entière. Donc, deux branches restent à l’alternative : l’euro disparait : quelle tristesse ! où un régime fort s’impose dans notre pays et remet de l’ordre.
En votre qualité d’historien, je vous laisse le soin de choisir. Je doute que vous trouviez d’autres voies. Concrètes ! AL.
Michel Camdessus a raison – et vous le lui concédez volontiers. De fait, le thème de son interview dans le Figaro n’est pas bien différent de celui de vos tribunes quotidiennes, même si la forme peut irriter. Malheureusement, face au « consensus du silence », un blog comme le vôtre tient du chuchotement… « Comment faire pour se faire entendre ? » En parlant franchement et en appuyant exclusivement les »décisions » qui vont dans le bon sens, sans complaisance. Sans doute est-ce plus facile à dire pour Michel Camdessus, ou pour Pascal Lamy, qu’à faire pour un élu ou le ténor d’un parti. Et pourtant, ces derniers devront bien y venir à leur tour.
Il me semblait également qu’historiquement, les guerres coloniales avaient été un moyen de renflouer les caisses d’un état impécunieux.
Je trouve la vive réaction d’AL pleine de bon sens et extrêmement sincère, ce qui ne peut pas faire de mal à la classe des dirigeants politiques. Bravo pour votre passion des affaires publiques, et bravo pour votre blog. Le milieu auquel vous appartenez manque de personnes ayant votre conviction.
Il me semble que Michel Camdessus se sente bien seul, et vous avez raison de remarquer qu’il devrait aussi voir qu’il y a des personnalités de sa trempe, voulant dégager des lignes claire du possible pour sortir de la langue de bois qui fait croire que l’Etat peut tout, et qu’il n’y a qu’à demander…
Il est temps qu’une coalition responsable émerge.. car allons-nous vers une France durable???
Et quand la France tousse, c’est l’Europe qui sufffoque et c’est le Monde qui en subit le désordre.