En voilà une bonne idée !
Leur rapprochement donne naissance à un nouvel acteur de taille moyenne en Europe. Certaines activités justifient pleinement que l’Etat conserve une part déterminante du capital de l’entreprise en charge d’un service public.
Mais pourquoi diable ne pas ouvrir le capital aux opérateurs publics voisins ? afin de mettre en commun leurs savoirs-faire, de développer des synergies, et aussi, disons-le franchement, sortir du co-pilotage trop répandu, dans notre pays, entre les directions et les syndicats. La gouvernance serait plus saine. Si on faisait cela pour la SNCF ? en invitant par exemple à son capital des entreprises de chemins de fer des pays voisins ? Il est probable qu’ils goûteraient modérément notre propention à utiliser la grève comme mode naturel de dialogue social.
u’en pensez-vous ?
Tout ce qui conduira à changer radicalement la gouvernance des entreprises publiques est bien venu mais on voit ce qu’il vient d’en coûter dans notre "sud": plus de 150 millions d’euros! Et ce n’est pas fini car de plus en plus les dégâts qui dans un monde ouvert sont irréparables.
Mais ça (et le temps perdu aussi et toutes les inerties) d’une part et la montée des périls d’autre part forment une conjonction détonnante. Alors notre sortie la plus probable reste le chaos (mais comme me l’ont dit souvent de grands bourgeois connus qui ont investi lourdement ailleurs à titre familial: notre seul problème est de prendre l’avion à temps… ).
On n’a pas entendu encore toutes les chansons qui commencent ici et là à se susurrer!
Effectivement, l’ouverture du capital d’une entreprise public à un Etat appartenant à l’UE semble appréciable à première vue. Le service reste public et sa continuité est assurée.
Mais je crois que cette ouverture n’est qu’en fait qu’un moyen de masquer une future privatisation.
De surcroît, une telle action risquerait d’entrainer un tollé chez les syndicats et donc des grèves; ce qui serait contraire à l’objectif recherché.
Cependant, au lieu de prises de participation, il serait plus judicieux de renforcer les coopérations entre services publics européens pour arriver à l’objectif recherché: une meilleure efficacité et une meilleure gestion.
De cette manière,
Pour m’être un peu intéressé à l’économie postale européenne, j’ai été frappé par les énormes gisements de productivité qui pourraient être exploités chez les opérateurs postaux de certains pays, notamment les nouveaux pays membres de l’Union Européenne.
L’avenir des services postaux européens passera probablement par la constitution de grands groupes multinationaux intégrés horizontalement et verticalement, comme l’atteste l’ouverture de capital que vous mentionnez, Monsieur le Sénateur. A côté de ces grands groupes dominés par les opérateurs des pays les plus importants de l’Union, les petits opérateurs publics ou privés n’auront d’autre choix que de se positionner sur des marchés de niche (publipostage, poste inter-entreprises, services technologiques) sur lesquels ils pourront être plus performants que les gros en jouant sur leur flexibilité et leur réactivité.
Par ailleurs, la question de savoir si les opérateurs postaux universels sont publics ou privés me semble secondaire car même en France certains services publics sont confiés à des opérateurs privés, la fourniture d’eau par exemple. L’important c’est qu’un contrat de service public clair et précis soit défini entre les collectivités publiques et les entreprises concessionnaires de ces services, avec une rémunération appropriée des suggestions générées par la mission de service public.
Nous autres Français avons tendance à voir les choses sous un angle purement juridique ou institutionnel, alors que l’Europe est qu’on le veuille ou non dominée de plus en plus par une philosophie anglo-saxonne qui fait primer l’économique sur le juridique et la finalité sur les moyens. Faut-il s’en inquiéter ? Je ne le pense pas.
Pour ceux qui veulent approfondir leurs connaissances sur l’économie postale, je recommande un excellent rapport rédigé par le cabinet de consulting NERA en 2004 pour le compte de la Commission Européenne. Rapport disponible en accès libre à l’URL suivante : europa.eu.int/comm/intern…
Sincères salutations,
Alexandre Kateb