Quelques messages m’interrogent directement sur mon opinion personnelle quant au principe de la grève. J’y réponds brièvement, car mon point de vue n’est en rien original.

Cette opinion est simple. Epris de liberté, je considère la grève comme un droit incontestable. En revanche, l’idée que l’on puisse être payé sans avoir travaillé me choque profondément. Qu’il en soit décidé ainsi par une entreprise privée ne me gène aucunement, il appartient aux dirigeants de prendre leurs responsabilités face à leurs actionnaires. En revanche qu’on le fasse dans le public me semble contraire aux principes même de notre démocratie. L’argent public est prélevé autoritairement sur les citoyens et c’est un abus grave de l’utiliser pour financer des salariés qui n’offrent pas à la société la contre partie de leur rémunération.
S’agissant des syndicats, ils sont, selon moi, indispensables. Je pense que tout groupe humain ayant des intérêts communs a intérêt à se choisir des représentants pour exprimer de manière cohérente et responsable ses légitimes préoccupations. On peut d’ailleurs s’interroger sur le faible taux de syndicalisation dans notre pays. Il affaiblit la légitimité des dirigeants et radicalise vraisemblablement leurs positions. Mon regret est la faiblesse de la culture du compromis. A l’évidence, le principe de réalité nous invite tous à chercher en permanence des solutions raisonnables de conciliation.
Nous sommes inscrits dans un monde ouvert et soumis à une concurrence redoutable. Cela n’autorise naturellement pas à ignorer la condition difficile des plus défavorisés, mais n’autorise pas davantage à renvoyer aux générations futures la facture des dépenses courantes que nous engageons mais que nous n’avons pas le courage d’acquitter nous même.
Comme vous le voyez, il n’y a en effet vraiment rien d’original dans ce point de vue. Simplement, je pense que notre premier devoir, en politique, est d’assumer nos idées. En la matière, il reste beaucoup à faire.