Nous avons eu l’honneur (et ce n’est pas une expression de convenance) et la joie d’accueillir aujourd’hui, en Alençon, le Ministre de la Santé Xavier Bertrand, pour l’inauguration de notre Institut de Kinésithérapie. L’homme est d’une valeur supérieure et j’espère qu’il ira loin, tant il réunit en sa personne, les qualités de l’homme d’Etat : compétence, simplicité, sincérité, courage et conviction.

 

Sa visite me donne l’occasion de souligner quelques informations trop peu connues : il est le Ministre le plus important du gouvernement puisqu’à lui tout seul, il a en gestion beaucoup plus de crédits que n’ont tous les autres ministres réunis.
Qu’on en juge : Les crédits alloués pour l’Etat s’élèvent à environ à 380 milliards d’euros ; ceux alloués aux Administrations de sécurité sociale à 420 milliards d’euros .
Dit autrement : les crédits qu’il gère correspondent à 10 fois ceux de la Défense Nationale, entre 5 et 6 fois l’enseignement scolaire, 28 fois les Finances ou l’équipement et les transports, 31 fois le ministère de l’intérieur, et 5 fois la rémunération des agents de fonction publique.
Puis ses attributions, celles de la Santé et des Solidarités sont aux premiers rangs des préoccupations qui tiennent le plus à coeur aux Français.
Il demeure que le secteur de la santé rassemble tous les espoirs et aussi toutes les contradictions des sociétés développées. Il connaît des difficultés paradoxales :
-Les besoins sont en croissance en raison notamment du vieillissement de la population et des progrès scientifiques et techniques.
-Les moyens financiers consacrés aux dépenses s’accroissent et engendrent des déficits dont nous envoyons, sans vergogne, la facture à nos enfants.
-Parallèlement le manque de professionnels se fait cruellement sentir.
-Des réformes ont été engagées. Elles doivent être poursuivies.
Cependant, chacun doit comprendre que si la santé n’a pas de prix, elle a un coût. Des méthodes nouvelles de gestion s’imposent, elles doivent combiner souplesse et rigueur. Puis, nous devrons trancher cette question délicate de savoir ce qui relève de la solidarité nationale et donc de l’impôt, de ce qui ressort de l’assurance individuelle.
Nous n’échapperons pas à cette élucidation. Et ce serait l’honneur de notre génération de le faire rapidement et d’assumer nos responsabilités face aux générations futures.
Notre ministre connaît et travaille ces questions très difficiles au quotidien et je sais qu’il a le courage et l’abnégation pour nous proposer des réponses concrètes, pragmatiques et responsables.
Cela étant, nous devons être à ses côtés, et l’aider.
Disons le franchement, il sera impossible de maintenir notre système de santé si nous ne parvenons pas à une maîtrise médicalisée des dépenses. Prétendre le contraire revient à mentir honteusement aux Français. La vérité conduit à dire que pour l’instant le système à tenu parce qu’il est financé par la dette renvoyée à nos enfants, et par une lente mais inexorable paupérisation du secteur.
A notre génération, qui a eu toutes les chances, d’avoir l’énergie et le courage d’inventer le système de 21ème siècle . Cela passe par l’émergence d’une science économique de la santé qui concilie exigence de qualité et soutenabilité des prélèvements.
Soutenons Xavier Bertrand dans l’immense défi qu’il a à relever, il le mérite.