Le Monde d’hier soir nous présente les premiers jours de septembre comme une course de vitesse entre le Premier Ministre Dominique de Villepin et le Président de l’UMP Nicolas Sarkozy pour faire monter les enchères en matière économique et fiscale.

 

 

Pourtant la période ne se prête guère à la surenchère. Outre le vocabulaire, je ne vois pas bien où trouver la ressource pour financer des annonces miraculeuses. Puis serait-ce franchement raisonnable ?

L’exécution du budget 2005 s’annonce difficile au point que, seule l’espérance ou l’habitude, peuvent encore nous laisser croire que nous reviendrons en dessous des 3% de déficits publics. Reniant une année supplémentaire notre signature.


Mais au delà, notre Pays souffre-t-il d’insuffisance de crédits publics pour que son économie fonctionne et que les emplois se créent ? A l’évidence, non ! Tout au contraire, il dépense plus que tous les autres en obtenant de plus mauvais résultats. Il souffre donc d’un défaut de méthode et non pas d’une insuffisance de moyens. A moins que ceux-ci ne soient pas bien répartis, ce qui est hélas une certitude.

Cela veut dire que toutes les politiques nouvelles, innovantes, intelligentes, audacieuses, alternatives, doivent se financer grâce à des économies faites sur les politiques anciennes, usées, inefficaces, résignées et routinières.

Ce n’est pas de crédits supplémentaires dont nous avons besoin, mais de réformes économiques.

La science économique nous a déjà dit tout ce qu’elle savait. En démocratie, elle ne peut décider au lieu et place des dirigeants politiques.

Tout ce qui doit être impérativement et d’urgence engagé a été énoncé mille fois.

Qui osera ? c’est la seule question.

Voilà la course que les Français attendent !

Pour ma part, je soutiendrai sans réserve la voie du courage et de la détermination. Quoi qu’il en coûte au plan électoral. Il est plus digne de servir sincèrement nos compatriotes en leur disant même ce qu’ils n’aiment pas entendre, que de les anesthésier en les laissant rêver et compromettre l’avenir de leurs enfants.

Les sujets de fond qu’il nous faut traiter d’urgence tiennent en peu de mots : Réforme du marché du travail et des relations sociales ; Mise sous performance de l’appareil d’enseignement, de formation et de recherche ; Allègement de la fiscalité des revenus du travail ; Promouvoir l’économie de la connaissance par le soutien à la science, la technologie, l’innovation et l’industrie ; Simplification drastique de la réglementation ; renforcement de la concurrence.

Avec un programme comme celui-là, Dominique et Nicolas peuvent s’y mettre ensemble, ils ne seront pas trop de deux.

                                        Alain Lambert