La difficulté persistante à redresser les finances publiques conduit tout droit le Pays dans l’abîme sans que semblent en avoir vraiment conscience ses dirigeants successifs, depuis 25 ans.
L’accroissement inexorable de la dette alourdit chaque année la charge des intérêts qui consomme, sans aucune valeur ajoutée pour les Français, toutes les marges de manoeuvres qu’offre la croissance.
Comment rompre avec cette spirale infernale ?
Les théories ou les pratiques les plus orthodoxes ont été mille fois promises. La vérité oblige à dire qu’elles n’ont donné absolument aucun résultat à ce jour.
Sans jamais convaincre personne hélas, car cette suggestion n’est pas économiquement correcte, j’ai toujours affirmé qu’il fallait désormais s’interdire de parler en volume (en euros constants) et faire comme tous nos compatriotes raisonner : en valeur, c’est à dire en euros courants. Je ne vois pourtant plus d’autres moyens pour empêcher que les augmentations des dépenses ne soient considérées comme une fatalité, comme un effet mécanique de décisions échappant à notre bonne volonté.
En raisonnant ainsi, en valeur, nous pourrions mettre enfin sous contrainte d’enveloppes constantes, en euros courants, toutes les politiques à guichet qui ne se réforment pas, tels les APL, le RMI ou autres revenus d’assistance qui sont généreusement distribués par l’Etat mais financés, hélas, à crédit.
La contrainte de l’enveloppe fermée oblige les gestionnaires d’un système à se préoccuper en permanence de le réformer pour lui conserver en permanence son maximum d’efficacité, et évite les dérapages, sauf à les avouer aux Français.
Un rapide regard sur la dernière législature montre que, sur plusieurs postes de dépenses, une telle pratique aurait abouti à des économies de plusieurs milliards, et peut-être encouragé à procéder plus tôt à des réformes tant attendues.
La démocratie aurait été plus vraie, plus sincère, car la générosité à crédit serait apparue dans toute son indignité.