Nous sommes enfin arrivés au jour J, le 12 mars 1989, soir des élections municipales.

Les résultats sont proclamés à la salle des fêtes,  Alençon bascule à droite après 12 ans passées à gauche.

La liste que je conduis est élue dès le 1er tour avec 51,18 % des voix.

Le pari de l’indépendance par rapport aux appareils politique est vainqueur. Je suis parvenu à imposer ma marque sur le fonctionnement politique de la ville chef lieu déchirée depuis tant d’années par des querelles de personnes et de partis. Ce qui m’a permis de ne rien céder, c’est aussi que cette élection arrivait un peu tôt dans mon agenda personnel. Je n’ai que 42 ans, une famille à élever, une profession à accomplir, et j’aurais largement pu attendre 6 ans de plus. Cela m’a aidé à ne jamais rien céder.

« Loin des partis, proche du terrain » comme l’écrit la presse, c’est le choix que j’ai fait.

Ce soir, je suis profondément heureux pour tous ceux qui ont mis toute leur force, leur ferveur dans cette campagne. Nous avons veillé à rester dignes et ne pas nous abandonner, comme c’est trop souvent le cas, à des débordements de satisfactions si éprouvants pour les battus.

Je sais que d’immenses problèmes m’attendent d’ici vendredi prochain qui sera consacré à l’élection du Maire, car je dois rassurer les collaborateurs de mon étude, sur ma capacité à accomplir toutes mes tâches sans en négliger aucune. J’anticipe aussi des arbitrages lourds pour répartir les délégations au sein de l’équipe.

Puis il me restera à abandonner un mandat, celui de Conseiller général ou de Conseiller régional, à raison du cumul des mandats. Entre les Conseil Général où l’on ne m’a permis d’exercer aucune responsabilité et le Conseil Régional où je suis Vice-Président, il existe 100 kms de différence par rapport à mon bureau, je resterai donc au Conseil Général afin de m’éviter trop de déplacements. En politique, j’apprends que l’on ne choisit que rarement ce que l’on préfère.

OF du 14 mars 1989