C’est en se trompant que l’on apprend dit-on. Ma 1ère séance au Conseil Général m’a beaucoup appris. Notamment que ce type d’assemblée, aux traditions bien établies, requiert une grande prudence et un effacement total en arrivant. Issu d’une élection aussi magique qu’imprévisible dans la ville chef-lieu, face à la figure emblématique de la gauche dans l’Orne, j’imaginais naïvement que le Conseil Général, composé massivement d’élus de notre sensibilité, me donnerait un coup de pouce pour renforcer notre minorité municipale, en me proposant un strapontin au bureau de l’assemblée départementale. C’était tout ignorer de la coutume de la maison qui pratique la promotion à l’ancienneté et attend des petits nouveaux qu’ils s’installent discrètement dans leur coin en attendant de grandir pour prendre sagement leur place dans la file d’attente. J’ai commis l’erreur, et je ne fus pas seul, puisque les élus de ma génération ont fait la même chose, de proposer ma candidature à un siège au bureau. Non seulement le résultat fût mauvais mais j’ai perçu que cela « ne se faisait pas ». Que c’était une sorte d’inélégance, voire d’impertinence. Des amis mieux inspirés m’avaient mis en garde, j’ai donc eu bien tort de ne pas les écouter. L’histoire montrera qu’il faut 20 ans pour effacer ce genre de maladresse. Cette leçon me servira en d’autres circonstances.
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